Effectivement, j'ai rajouté un NDLR.Je suis d'accord sur le reste mais je suis tout à fait sure que cet aspect n'est pas neuf du tout.
Re: Faire évoluer la fantasy ? -est-ce seulement possible- ?
182D'accord, ça me parait mieux ainsi, oui. Merci de la modification.
La fantasy est uni-âge. Vous pouvez vous y mettre à la crèche, et elle vous suit jusqu'à la mort.
Terry Pratchett.
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Re: Faire évoluer la fantasy ? -est-ce seulement possible- ?
183Après, ce n'était pas nous les "fautifs" (mais c'est vrai que c'est mieux ainsi). 
Re: Faire évoluer la fantasy ? -est-ce seulement possible- ?
184Rien que sur la partie " peuples intrinsèquement ...", c'est un vieux dossier qui n'a pas attendu les polémistes et qui n'a pas de réponse courte (sauf pour ceux qui savent les arguments sans que je les cite), et Tolkien a été accusé d'à peu près tout par des lecteurs ou pseudos lecteurs d'idéologies variées.Des écrits de Tolkien aux premières éditions de D&D, la fantasy a souvent repris sans distance les codes raciaux et hiérarchies hérités du XIXe siècle : peuples intrinsèquement “bons” ou “mauvais”, races définies par leur nature plutôt que leurs choix. Rien d’exceptionnel à l’époque, mais ces schémas ont persisté dans l’imaginaire collectif.
Enormément de ces accusations laissent présager une méconnaissance ou une malhonnêteté intellectuelle (ou de la paresse, je fais souvent la confusion).
En très court, Tolkien n'a pas décrit un seul peuple intrinsèquement bon ou mauvais, que ce soit les hobbits ou les elfes ; pour citer Gandalf, même Sauron n'a pas toujours été mauvais.
Re: Faire évoluer la fantasy ? -est-ce seulement possible- ?
185Oui c'est vrai concernant le fait que ce n'est pas aussi manichéen qu'on le dit souvent. Par contre à titre personnel, même si j'admets que je suis pas hyper calée sur Tolkien donc je peux me tromper, à première vue le côté raciste me parait quand même flagrant. Je prendrais un seul exemple qui me semble le plus évident à priori : les Orcs. Ils sont décrits comme avec une peau sombre (problème assez classique de le vilain est forcément obscur et noir ce qui perpétue un biais diabolisant qui associé au racisme du monde réel comme c'est répété un peu partout fini par créer un à priori négatif raciste envers les gens à la peau sombre), un nez épaté, de grandes bouches, de petits yeux et un prétendu "type mongol" (je ne vois pas comment ce point précis peut être pris autrement que du racisme). En plus avec l'aspect souvent dépeints comme une large foule peu individualisée de sauvages abrutis avec une langue qui est dénigrée dans le texte. Contrairement aux peuples "gentils" qui ont des langues beaucoup mieux traitées et des cultures et histoires qui semblent à priori bien plus fouillées. On pourrait voir ça comme juste diaboliser le peuple adverse aux protagonistes pour faire de la lutte bien vs mal relativement classique mais avec la peau sombre et la référence non occidentale explicite comme ça, ça fait quand même très raciste comme description. Après je sais que la fantasy ultérieure parfois a amélioré le portrait des Orcs, World of Warcraft par exemple mais on peut pas dire ça de la version d'origine, je crains. Après je suis curieuse de tes contre arguments sur ça et ça veut pas dire que Tolkien n'ait pas un immense intérêt sur d'autres aspects. Et peut être aussi que comme je connais plus les films que les livres en toute honnêteté comme pas mal de gens, une partie du souci vient plutôt des choix de représentations de Peter Jackson mais de ce que je me souviens du livre ça m'avait l'air d'y être aussi à cause de ça.
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Re: Faire évoluer la fantasy ? -est-ce seulement possible- ?
186Le point essentiel est qu'il y a ce que Tolkien a vraiment écrit, et ce que les illustrateurs (peintres et réalisateurs) ont montré.Yuna a écrit : sam. 15 nov. 2025 12:26 à première vue le côté raciste me parait quand même flagrant. Je prendrais un seul exemple qui me semble le plus évident à priori : les Orcs. Ils sont décrits comme avec une peau sombre (problème assez classique de le vilain est forcément obscur et noir ce qui perpétue un biais diabolisant qui associé au racisme du monde réel comme c'est répété un peu partout fini par créer un à priori négatif raciste envers les gens à la peau sombre), un nez épaté, de grandes bouches, de petits yeux et un prétendu "type mongol" (je ne vois pas comment ce point précis peut être pris autrement que du racisme).
Il y a quantité de choses que Tolkien, expert en détails, n'a pas écrit, qui pourtant paraissent couler de source ; la couleur de cheveux de Legolas et Gimli ? Jamais indiqué.
La couleur de peau des orques ? Un exemple d'un traqueur à la peau noire en Mordor, avec des indications qu'il y avait de nombreuses tribus et autant de différences d'apparence.
La lettre 210, qui commente un script et donne l'occasion à Tolkien de préciser plein de choses, notamment que les orcs n'ont pas le bec d'un rapace car ils sont "trapu, large, nez plat, *sallow-skinned*, avec de larges bouches et des yeux inclinés : en fait des versions dégradées et répulsives des types mongols (pour les Européens) " (je traduis sommairement, je n'ai pas la VF sous la main).
et donc, c'est le mot "sallow" qui nous renseigne : peau blême, cireuse, pâle, jaunâtre, terreux, terne.
Et comme tu as cité cette description mais que tu as écrit "peau sombre" (ce qui n'est pas incompatible, brillant et sombre ne sont pas des couleurs), il paraît juste d'évoquer la lettre 290 dans laquelle il est expressément indiqué que les orcs ne sont pas irrémédiablement mauvais (ainsi que d'autres lettres où il passe beaucoup, beaucoup de temps à réfléchir à ce qu'est un orc, s'il a une âme, que se passe-t'il quand il meurt, et j'en passe, pour quelqu'un qui n'aurait que survolé cette culture sans la fouiller autant voire plus que les autres.
Et j'en termine pour ce soir sur l'aspect des orcs de type "horde mongole, les Huns d'Attila" : c'est une manière très 2025 de considérer que décrire l'assaillant qui meugle des insanités en coupant des têtes avec les mots qui permettent de le représenter serait du racisme.
Il est différent, et ça se voit. Il y a un légionnaire romain aux Champs Catalauniques, on peut le décrire ; face à lui, un Hun, on peut le décrire aussi. Chacun, s'il survit, racontera comment l'autre avait une sale tête d'étranger.
Comme l'a dit un grand philosophe "l'ennemi est stupide, il croit que c'est nous l'ennemi, alors que c'est lui."
Et comme le point de vue d'une histoire est toujours orienté (à un moment ou à un autre), comme Tolkien n'a pas montré le point de vue des orcs menant préparatifs et vie sociale avant de partir en croisade libératrice (puisque le but de Sauron, faut-il le rappeler, c'est la paix universelle en supprimant la guerre), nous ne savons des orcs que les bribes que Sam a entendu (livre 5, ch.9) et les orcs ont des propos peu amènes envers les peuples de l'Ouest. Comme s'ils les détestaient sans les connaître vraiment, mais ils ont plein de préjugés.
Ensuite, je ne dis pas, entre illustrateurs, cinéma, jeux, nombreux sont ceux qui ont fait des catégories avec des personnages de fiction, au point qu'on en oublierait que chez Tolkien, le Bien et le Mal ne sont pas lié à un peuple en général (même les elfes et les hobbits peuvent être corrompus...les maiar aussi, et les ents).
édit après avoir retrouvé l'extrait que je cherchais, pour ceux qui ont le Reader's guide (Hammond-Scull)
"Tolkien commented that 'to us evil and ugliness seem indissolubly allied. We find it difficult to conceive of evil and beauty together' (*Tree and Leaf, p. 59). He therefore gave the Orcs a (to him) unlovely appearance, but implicitly allowed that this was not an absolute standard of beauty, and others might judge differently. If he were writing today, at a time of greater appreciation (or at least discussion) of diversity and racial sensitivity, he might well have chosen a more fantastic description which could not be related to any actual people. One might ask why Tolkien even included such a race of beings in his mythology; to which T.A. Shippey has replied: 'there can be little doubt that the orcs entered Middle-earth originally just because the story needed a continual supply of enemies over whom one need feel no compunction (The Road to Middle-earth (2nd edn. 1992), p. 207)."
Re: Faire évoluer la fantasy ? -est-ce seulement possible- ?
187Considérer que le traitement des orcs par Tolkien relève du racisme, c'est avoir la vue assez courte. Recontextualisons.
En 1944 (alors qu'il écrivait Le Seigneur des Anneaux), Tolkien a écrit à son fils Christopher : "Les Uruk-ai ne sont qu'une figure de rhétorique. Il n'existe pas de vrais Uruks, c'est-à-dire des gens rendus mauvais par la volonté de leur créateur ; et seulement très peu qui soient trop corrompus pour être au-delà de la rédemption (bien que, je le crains, il faille admettre que certaines créatures humaines semblent au-delà de la rédemption à moins d'un miracle particulier, et qu'il y a probablement un nombre anormalement élevé de ces créatures en Allemagne et au Japon – mais ces malheureux pays n'ont certainement pas le monopole : j'en ai rencontré, ou pense l'avoir fait, dans le vert et agréable pays d'Angleterre.)" (Lettre 78).
Quelque temps plus tôt (lettre 66), Tolkien avait déjà employé cette métaphore avec une valeur morale, et non raciale, pour encourager son fils Christopher à conserver son intégrité dans le milieu militaire où il était appelé : "Une mission au final funeste. Car nous essayons de vaincre Sauron avec l'Anneau. Et nous réussirons (semble-t-il). Mais le prix à payer est, comme tu le sais, de faire de nouveaux Sauron, et de lentement transformer en Orques les Hommes et les Elfes. Non pas que dans la réalité les choses soient aussi nettes que dans une histoire, et nous avons pris le départ avec de nombreux Orques à nos côtés. […] Et voilà où tu en es : un Hobbit parmi les Urukhai."
Aux yeux de Tolkien, l'orc est un symbole de la brutalité, de la corruption et de la pulsion de mort. D'ailleurs, il n'a pas inventé le mot, il l'a repris. Les Orcs sont cités au vers 112 de Beowulf, avec les ents et les elfes :
"Eotenas and ylfe and orcneas".
Or Tolkien a traduit Beowulf et l'a enseigné pendant des années à Oxford. Il a glosé ce vers dans son cours. En vieil anglo-saxon, les orcs sont des démons. Leur nom est sans doute à rapprocher d'Orcus, le dieu latin de la mort, qui a donné le mot "ogre". Les orcs sont donc davantage des figures mythologiques de la mort et de l'entropie qu'une image raciste.
Mais alors, pourquoi leur imaginer une physionomie vaguement mongole ? Tout simplement parce que Tolkien est médiéviste et qu'il connaît très bien l'horreur que fut le déferlement des hordes mongoles. Les Mongols de Gengis Khan et de ses successeurs étaient des génocidaires, d'une férocité difficile à concevoir. Un seul exemple : la prise de Bagdad par Houlagou Khan en 1257. Au terme d'une dizaine de jours de siège, le calife Al-Mutasim se rend. Houlagou Khan fait alors massacrer la population : selon les estimations, entre 200 000 et un million de morts en une semaine. (Chaque soldat mongol devait tuer entre huit et dix personnes.) Houlagou Khan force le calife à assister au massacre, à la destruction des mosquées et de la grande bibliothèque de Bagdad, puis il le fait torturer et piétiner par des chevaux. C'est sur cette politique de terreur que les Mongols avaient fondé leur expansion : ils étaient connus pour laisser, au sens propre, des pyramides de crânes de leurs ennemis massacrés jusqu'au dernier. C'étaient d'authentiques génocidaires : ils ne se contentaient pas de tuer les populations, ils détruisaient aussi leur culture, comme en atteste la ruine de Bagdad.
Quand Tolkien attribue des traits mongols à ses Orcs, il le fait par métonymie de cette férocité guerrière. Il ne pense pas aux Mongols contemporains, mais exploite le souvenir des hordes de Gengis Khan et de ses successeurs. Faire une relecture raciste des traits mongols des orcs, c'est tout bonnement commettre un faux sens.
En 1944 (alors qu'il écrivait Le Seigneur des Anneaux), Tolkien a écrit à son fils Christopher : "Les Uruk-ai ne sont qu'une figure de rhétorique. Il n'existe pas de vrais Uruks, c'est-à-dire des gens rendus mauvais par la volonté de leur créateur ; et seulement très peu qui soient trop corrompus pour être au-delà de la rédemption (bien que, je le crains, il faille admettre que certaines créatures humaines semblent au-delà de la rédemption à moins d'un miracle particulier, et qu'il y a probablement un nombre anormalement élevé de ces créatures en Allemagne et au Japon – mais ces malheureux pays n'ont certainement pas le monopole : j'en ai rencontré, ou pense l'avoir fait, dans le vert et agréable pays d'Angleterre.)" (Lettre 78).
Quelque temps plus tôt (lettre 66), Tolkien avait déjà employé cette métaphore avec une valeur morale, et non raciale, pour encourager son fils Christopher à conserver son intégrité dans le milieu militaire où il était appelé : "Une mission au final funeste. Car nous essayons de vaincre Sauron avec l'Anneau. Et nous réussirons (semble-t-il). Mais le prix à payer est, comme tu le sais, de faire de nouveaux Sauron, et de lentement transformer en Orques les Hommes et les Elfes. Non pas que dans la réalité les choses soient aussi nettes que dans une histoire, et nous avons pris le départ avec de nombreux Orques à nos côtés. […] Et voilà où tu en es : un Hobbit parmi les Urukhai."
Aux yeux de Tolkien, l'orc est un symbole de la brutalité, de la corruption et de la pulsion de mort. D'ailleurs, il n'a pas inventé le mot, il l'a repris. Les Orcs sont cités au vers 112 de Beowulf, avec les ents et les elfes :
"Eotenas and ylfe and orcneas".
Or Tolkien a traduit Beowulf et l'a enseigné pendant des années à Oxford. Il a glosé ce vers dans son cours. En vieil anglo-saxon, les orcs sont des démons. Leur nom est sans doute à rapprocher d'Orcus, le dieu latin de la mort, qui a donné le mot "ogre". Les orcs sont donc davantage des figures mythologiques de la mort et de l'entropie qu'une image raciste.
Mais alors, pourquoi leur imaginer une physionomie vaguement mongole ? Tout simplement parce que Tolkien est médiéviste et qu'il connaît très bien l'horreur que fut le déferlement des hordes mongoles. Les Mongols de Gengis Khan et de ses successeurs étaient des génocidaires, d'une férocité difficile à concevoir. Un seul exemple : la prise de Bagdad par Houlagou Khan en 1257. Au terme d'une dizaine de jours de siège, le calife Al-Mutasim se rend. Houlagou Khan fait alors massacrer la population : selon les estimations, entre 200 000 et un million de morts en une semaine. (Chaque soldat mongol devait tuer entre huit et dix personnes.) Houlagou Khan force le calife à assister au massacre, à la destruction des mosquées et de la grande bibliothèque de Bagdad, puis il le fait torturer et piétiner par des chevaux. C'est sur cette politique de terreur que les Mongols avaient fondé leur expansion : ils étaient connus pour laisser, au sens propre, des pyramides de crânes de leurs ennemis massacrés jusqu'au dernier. C'étaient d'authentiques génocidaires : ils ne se contentaient pas de tuer les populations, ils détruisaient aussi leur culture, comme en atteste la ruine de Bagdad.
Quand Tolkien attribue des traits mongols à ses Orcs, il le fait par métonymie de cette férocité guerrière. Il ne pense pas aux Mongols contemporains, mais exploite le souvenir des hordes de Gengis Khan et de ses successeurs. Faire une relecture raciste des traits mongols des orcs, c'est tout bonnement commettre un faux sens.
Re: Faire évoluer la fantasy ? -est-ce seulement possible- ?
188Alors concernant le mot orc lui même, justement même si c'est une théorie contestée, le mot orc au sens d'avant Tolkien et son étymologie liée au mot ogre a fait objet de théories jugées longtemps assez solides jusque par le dictionnaire de l'Académie de France qui le considérait un héritage du souvenir des anciens raids hongrois, dérivé en images d'êtres monstrueux dans les croyances populaires : https://dailynewshungary.com/fr/did-the ... hungarian/. C'est compliqué car il y a aussi semble t'il des liens avec de vieilles légendes d'une part et de l'instrumentalisation politique d'autre part, donc c'est un mélange mais du coup, ce n'est pas tout à fait un bon argument pour nier la possibilité de l'utilisation de ces figures au moins partiellement dans le but de dénigrer un peuple.
Et justement, certes Tolkien est médiéviste, mais un médiéviste de son temps avec une vision des mongols du XIIIème siècle et de leur empire que tu réitères ici, qui est très caricaturales et jugée par les historiens d'aujourd'hui, en Mongolie notamment comme des stéréotypes plus que des faits historiques purs, au sens où bien sur il y a eu les violences dont tu parles mais la civilisation mongole de ce temps était loin de s'y résumer et avait aussi de plus beaux aspects, ce reportage le montre si tu t'y intéresses :
Pour ce qui est de leur expansion, elle a des bases plus variées que ce que tu dis et qui ne furent pas uniquement fondées sur la terreur. La structure administrative, un pouvoir politique fort, la construction après la mort de Genghis Khan sur les territoires conquis d'un vaste réseau commercial et système de taxes étendu sur ces domaines, une fois qu'ils ont pris le contrôle de la route de la Soie, les mongols ont instauré ce qu'on a appelé la Pax Mongolica, qui a énormément contribué à leur préservation de leur empire : https://histoire-en-balade.fr/la-pax-mo ... alisation/. Certes, ça c'est fait après le tragique massacre et destruction de Bagdad que tu dépeins, et après avoir forcé les peuples soumis à la soumission, mais une fois mis en place les structures de gouvernements locaux étaient conservés et les échanges commerciaux étaient d'un bout à l'autre d'un empire mongol marqué par une grande tolérance religieuse et une fois la période des conquêtes achevée, pas mal "pacifié" par le commerce, d'où la comparaison fréquente à l'empire romain. Le schéma est relativement similaire.
. Et pour ce qui est de leur lien aux cultures conquises et en particulier à la culture musulmane, le portrait qu'on en fait aujourd'hui est aussi nettement plus nuancé comme le montre ces deux liens, même si sur la destruction de Bagdad, oui je te suis entièrement c'était une vraie abomination, les causes étaient plus complexes qu'une pure volonté de règne de terreur comme le montre ce lien : https://andreboyer.over-blog.com/2019/1 ... ngols.html et si la présence des mongols en Iran et sur beaucoup de terres musulmanes fut initialement destructrice, les relations entre ces peuples s'améliorèrent ensuite considérablement notamment après la conversion des Mongols à l'islam : .
Et pour ce qui est des Mongols contemporains, ils se disent descendants de Genghis Khan avec fierté parce qu'au contraire de notre vision commune ici, l'histoire nationale en a construit plutôt une légende dorée : https://www.courrierinternational.com/b ... d_source=5. Beaucoup d'entre eux y voient même un héros de leur histoire ancienne. Alors, oui à l'inverse ça minimise souvent par nationalisme l'aspect violent des conquêtes impérialistes de leur côté, mais les Mongols actuels sont très sensibles à la vision négative qu'on a des Mongols du XIIIème siècle ici et la perçoivent comme raciste et désirent voir cette figure de leur histoire réhabilitée et y œuvrent et jugent raciste ou du moins biaisé contre l'histoire non occidentale la vision commune ici de Genghis Khan et de la Horde d'Or.
Effectivement, l'aspect génocidaire était là aussi...même si des historiens tatillons diraient probablement que c'est un terme anachronique avant 1944 où est établi ce concept de génocide notamment parce que les sources sur l'histoire médiévale donnent souvent une vision incomplète, biaisée et que bien sur les motivations, les structures étatiques et les pratiques de guerre sont très différentes de celles des États contemporains et le génocide s'applique comme notion à des catégories démographiques fiables qui n'existaient pas dans les temps médiévaux. Du coup, on tend plutôt à parler pour ces époques de massacres mais je t'accorde que c'est un peu du pinaillage sémantique et ça revient à peu près au même au final.
Si ce n'est que si tu as fait de l'histoire médiévale ou t'y es intéressé de près, tu sais sans doute à quel point les chiffres des chroniqueurs médiévaux tendent à être fantaisistes et excessifs, du temps de Tolkien on se fiait au décompte d'époque mais aujourd'hui les historiens sont beaucoup plus circonspects et pour la plupart estiment ces chiffres du nombre des morts très élevés des conquêtes mongoles très surévalués dans les chroniques du temps. De plus, le but était purement militaire et politique, on y trouvait pas l'aspect du génocide moderne de vouloir éliminer un peuple par principe de le juger bon à exterminer. On était plus proche si tu veux une comparaison un peu absurde mais qui reste plus aisée à faire de façon réaliste, plus proche concernant l'empire mongol de l'empire romain concernant la conquête impériale et sa violence extrême que d'un programme génocidaire ciblé orchestré et idéologique façon Nazi.
Donc cet aspect violent à l'extrême des conquêtes mongols historiques je ne le nie pas, mais j'aurais tendance à comprendre et rallier le point de vue Mongol sur ça dans le sens où de l'autre côté la France glorifie toujours Napoléon et son héritage d'empire colonial et esclavagiste, qui a au moins tout autant détruit. Si on considérait de même façon Genghis Khan, ses armées et son peuple qu'on considère Napoléon, ses armées et la France de son temps inclus l'empire colonial et son aspect esclavagiste, ou les empereurs romains, leurs armées et le peuple romain de façon similaire là, on serait dans des portraits non biaisés. La façon dont est perçu cette période de l'histoire mongole ici, c'est clairement des caricatures et des stéréotypes de légende noire donc comme je disais plus haut, ce que ces liens prouvent je crois, et c'est pour ça que je considère le portrait de Tolkien des orcs gênant en ce sens par les parallèles que tu reconnais qu'il y fait. Comprenez moi bien, le but n'est pas de dénigrer Tolkien en tant que personne, ou dire qu'on est forcément raciste si on l'apprécie mais plutôt de réévaluer une partie de son héritage aujourd'hui de façon un peu critique sur ce genre de points en le but de ce que ces conversations puisse permettre un fandom fantasy plus accueillant pour des gens de diverses origines qui s'en sentent stigmatisés.
Et justement, certes Tolkien est médiéviste, mais un médiéviste de son temps avec une vision des mongols du XIIIème siècle et de leur empire que tu réitères ici, qui est très caricaturales et jugée par les historiens d'aujourd'hui, en Mongolie notamment comme des stéréotypes plus que des faits historiques purs, au sens où bien sur il y a eu les violences dont tu parles mais la civilisation mongole de ce temps était loin de s'y résumer et avait aussi de plus beaux aspects, ce reportage le montre si tu t'y intéresses :
Pour ce qui est de leur expansion, elle a des bases plus variées que ce que tu dis et qui ne furent pas uniquement fondées sur la terreur. La structure administrative, un pouvoir politique fort, la construction après la mort de Genghis Khan sur les territoires conquis d'un vaste réseau commercial et système de taxes étendu sur ces domaines, une fois qu'ils ont pris le contrôle de la route de la Soie, les mongols ont instauré ce qu'on a appelé la Pax Mongolica, qui a énormément contribué à leur préservation de leur empire : https://histoire-en-balade.fr/la-pax-mo ... alisation/. Certes, ça c'est fait après le tragique massacre et destruction de Bagdad que tu dépeins, et après avoir forcé les peuples soumis à la soumission, mais une fois mis en place les structures de gouvernements locaux étaient conservés et les échanges commerciaux étaient d'un bout à l'autre d'un empire mongol marqué par une grande tolérance religieuse et une fois la période des conquêtes achevée, pas mal "pacifié" par le commerce, d'où la comparaison fréquente à l'empire romain. Le schéma est relativement similaire.
. Et pour ce qui est de leur lien aux cultures conquises et en particulier à la culture musulmane, le portrait qu'on en fait aujourd'hui est aussi nettement plus nuancé comme le montre ces deux liens, même si sur la destruction de Bagdad, oui je te suis entièrement c'était une vraie abomination, les causes étaient plus complexes qu'une pure volonté de règne de terreur comme le montre ce lien : https://andreboyer.over-blog.com/2019/1 ... ngols.html et si la présence des mongols en Iran et sur beaucoup de terres musulmanes fut initialement destructrice, les relations entre ces peuples s'améliorèrent ensuite considérablement notamment après la conversion des Mongols à l'islam : .
Et pour ce qui est des Mongols contemporains, ils se disent descendants de Genghis Khan avec fierté parce qu'au contraire de notre vision commune ici, l'histoire nationale en a construit plutôt une légende dorée : https://www.courrierinternational.com/b ... d_source=5. Beaucoup d'entre eux y voient même un héros de leur histoire ancienne. Alors, oui à l'inverse ça minimise souvent par nationalisme l'aspect violent des conquêtes impérialistes de leur côté, mais les Mongols actuels sont très sensibles à la vision négative qu'on a des Mongols du XIIIème siècle ici et la perçoivent comme raciste et désirent voir cette figure de leur histoire réhabilitée et y œuvrent et jugent raciste ou du moins biaisé contre l'histoire non occidentale la vision commune ici de Genghis Khan et de la Horde d'Or.
Effectivement, l'aspect génocidaire était là aussi...même si des historiens tatillons diraient probablement que c'est un terme anachronique avant 1944 où est établi ce concept de génocide notamment parce que les sources sur l'histoire médiévale donnent souvent une vision incomplète, biaisée et que bien sur les motivations, les structures étatiques et les pratiques de guerre sont très différentes de celles des États contemporains et le génocide s'applique comme notion à des catégories démographiques fiables qui n'existaient pas dans les temps médiévaux. Du coup, on tend plutôt à parler pour ces époques de massacres mais je t'accorde que c'est un peu du pinaillage sémantique et ça revient à peu près au même au final.
Si ce n'est que si tu as fait de l'histoire médiévale ou t'y es intéressé de près, tu sais sans doute à quel point les chiffres des chroniqueurs médiévaux tendent à être fantaisistes et excessifs, du temps de Tolkien on se fiait au décompte d'époque mais aujourd'hui les historiens sont beaucoup plus circonspects et pour la plupart estiment ces chiffres du nombre des morts très élevés des conquêtes mongoles très surévalués dans les chroniques du temps. De plus, le but était purement militaire et politique, on y trouvait pas l'aspect du génocide moderne de vouloir éliminer un peuple par principe de le juger bon à exterminer. On était plus proche si tu veux une comparaison un peu absurde mais qui reste plus aisée à faire de façon réaliste, plus proche concernant l'empire mongol de l'empire romain concernant la conquête impériale et sa violence extrême que d'un programme génocidaire ciblé orchestré et idéologique façon Nazi.
Donc cet aspect violent à l'extrême des conquêtes mongols historiques je ne le nie pas, mais j'aurais tendance à comprendre et rallier le point de vue Mongol sur ça dans le sens où de l'autre côté la France glorifie toujours Napoléon et son héritage d'empire colonial et esclavagiste, qui a au moins tout autant détruit. Si on considérait de même façon Genghis Khan, ses armées et son peuple qu'on considère Napoléon, ses armées et la France de son temps inclus l'empire colonial et son aspect esclavagiste, ou les empereurs romains, leurs armées et le peuple romain de façon similaire là, on serait dans des portraits non biaisés. La façon dont est perçu cette période de l'histoire mongole ici, c'est clairement des caricatures et des stéréotypes de légende noire donc comme je disais plus haut, ce que ces liens prouvent je crois, et c'est pour ça que je considère le portrait de Tolkien des orcs gênant en ce sens par les parallèles que tu reconnais qu'il y fait. Comprenez moi bien, le but n'est pas de dénigrer Tolkien en tant que personne, ou dire qu'on est forcément raciste si on l'apprécie mais plutôt de réévaluer une partie de son héritage aujourd'hui de façon un peu critique sur ce genre de points en le but de ce que ces conversations puisse permettre un fandom fantasy plus accueillant pour des gens de diverses origines qui s'en sentent stigmatisés.
La fantasy est uni-âge. Vous pouvez vous y mettre à la crèche, et elle vous suit jusqu'à la mort.
Terry Pratchett.
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