Re: Podcast n°96 - La romantasy

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La dark romance je ne sais pas. N’étant pas lectrice de ses titres phares qui ne m’attirent pas vraiment. Par contre même si c’est gay, c’est très lu par les femmes le BL, et Fantasy ou non comme beaucoup d’amatrices de BL, j’aime parfois des titres où la relation centrale peut s’en rapprocher au sens où c’est un peu de la « romance d’horreur ». Exemple : un titre comme le manhua Killing Stalking.

Ou bien en Fantasy, dans les mangas de Kaori Yuki sur Ludwig qui revisitent les contes classiques avec un tournant sombre, j’ai beaucoup apprécié à quel point la relation de Ludwig avec certaines femmes était tordue (genre aimer Blanche Neige précisément parce qu’elle est morte et ne peut donc jamais faire ce qui l’insupporte d’une femme, à savoir s’autoriser à lui dire non et du coup se désintéresser d’elle complètement quand elle revit). C’est traité cela dit comme sombre et avec une distance critique sur le personnage qui est fantasmé et montré séduisant mais pas vraiment idéalisé surtout pas dans les premiers tomes où l’autrice semble prendre un malin plaisir à en faire le pire connard arrogant imbu de lui même et patriarcal (en plus d’être necrophile) qui est beau, le sait et en profite à mort possible. Elle parait faire exprès de parodier l’attrait exercé par ce type d’homme, ou encore j’aime parfois des fanfictions de divers univers fantasy que j aime bien s amusant à mettre ensemble le héros et le méchant où le ennemy to lovers prend aisément un tournant violent et honnêtement je trouve leur attrait souvent mal compris de l extérieur du lectorat qui s’en scandalise.

C’est moins que les femmes qui lisent ça désirent un homme violent et plus que la violence fictive fait aisément monter l excitation dans les titres érotiques, plus proche d’un fantasme de viol ou d’un jeu bdsm que d’une vraie envie de se faire enlever et violer par un mafieux russe ou des trucs de ce genre. J ai l’impression que les analyses externes à ce fantasme paniquent moralement un peu trop en le prenant à l excès au sens littéral. Beaucoup trouvent simplement ces dynamiques violentes plus intéressantes et excitantes en fiction pour faire tourner les pages sans le désirer dans la vie réelle. Et oui, ça choque ceux qui comprennent pas l’attrait qui demandent souvent une justification et la réponse de vouloir des romances d’horreur est assez commune donc je crois que tu touches juste. Cela dit, je peux me tromper.

De plus, dans certains cas j’ai vu qualifié de dark romance des choses où les relations étaient plus complexes et réalistes que les romances sirupeuses usuelles mais n’avaient rien de violent ou si il y avait des problèmes ça se corrigeait dans le respect au fil des histoires avec juste de l imperfection crédible des protagonistes et des malentendus, ce genre de choses, du coup j’ai peur qu’à trouver tout ce qui est pas tout rose en la matière problématique on finisse par efface la complexité et se retrouver avec des romances roses bonbons idéalisées à l extrême, peut être plus dangereuses encore finalement.

Et puis, il me semble aussi y avoir une fascination pour les personnages violents et tordus capables d’atrocité et de la curiosité « malsaine » pour leur fonctionnement et psychologie, leurs motivations qui est assez similaire dans ça avec le roman policier. Alors pourquoi personne n’en croit que les lecteurs de polar sont des tueurs en série en puissance mais tant de gens croient que les lectrices de dark romance sont destinées à finir femme battues plus que celles qui n’en lisent pas. Je ne sais pas. Il se peut que j’ai tort mais par intuition je n’y crois pas vraiment. Pas plus que l’on ait vu une montée du nombre d’homme en couple avec une tueuse en série quand Yuno Gasai de Mirai Nikki a popularisé le fantasme de la yandere. C’est un peu le même fantasme au masculin mais ça choque moins, alors peut être que le choc a une part de misogynie et paternalisme à croire qu’on sait mieux que les amatrices ce qui est bon pour elle. J’ai peut être tort mais les arguments opposés pour l’instant ça ne me convainc pas.
La fantasy est uni-âge. Vous pouvez vous y mettre à la crèche, et elle vous suit jusqu'à la mort.
Terry Pratchett.

Re: Podcast n°96 - La romantasy

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Yuna a écrit : mar. 9 déc. 2025 11:17De plus, dans certains cas j’ai vu qualifié de dark romance des choses où les relations étaient plus complexes et réalistes que les romances sirupeuses usuelles mais n’avaient rien de violent ou si il y avait des problèmes ça se corrigeait dans le respect au fil des histoires avec juste de l imperfection crédible des protagonistes et des malentendus, ce genre de choses, du coup j’ai peur qu’à trouver tout ce qui est pas tout rose en la matière problématique on finisse par efface la complexité et se retrouver avec des romances roses bonbons idéalisées à l extrême, peut être plus dangereuses encore finalement.
Le souci des étiquettes, c'est qu'elles sont
utilisées par les éditeurs à des fins marketing donc ils vont placer "dark romance" ou "romantasy" sur n'importe quoi, s'ils pensent que ça fait vendre
utilisées par les chroniqueur·ses en fonction de leurs propres biais culturels, sexistes, etc.

C'est pourquoi je pense qu'il faut revenir à des étiquettes larges et neutres.
Est-ce qu'il y a de la romance ? Oui ? Non ? Est-ce qu'il y a de la fantasy ?
Parce que, en vrai, ça simplifie les choses : s'il y a une relation toxique, ça n'est pas de la romance.
Perso, c'est ce que je fais sur mes chroniques : je cherche les mots clés qui me semblent convenir.
Et puis, il me semble aussi y avoir une fascination pour les personnages violents et tordus capables d’atrocité et de la curiosité « malsaine » pour leur fonctionnement et psychologie, leurs motivations qui est assez similaire dans ça avec le roman policier. Alors pourquoi personne n’en croit que les lecteurs de polar sont des tueurs en série en puissance mais tant de gens croient que les lectrices de dark romance sont destinées à finir femme battues plus que celles qui n’en lisent pas. Je ne sais pas. Il se peut que j’ai tort mais par intuition je n’y crois pas vraiment. Pas plus que l’on ait vu une montée du nombre d’homme en couple avec une tueuse en série quand Yuno Gasai de Mirai Nikki a popularisé le fantasme de la yandere. C’est un peu le même fantasme au masculin mais ça choque moins, alors peut être que le choc a une part de misogynie et paternalisme à croire qu’on sait mieux que les amatrices ce qui est bon pour elle. J’ai peut être tort mais les arguments opposés pour l’instant ça ne me convainc pas.
Tu as la réponse.
Le Polar peut être lu par des hommes, donc c'est "normal".
Les femmes sont connes (désolé, l'actu du jour) et n'ont pas conscience de ce qu'elles consomment. Et l'homme sachant doit les protéger contre elles-mêmes.
Vagabonds du Rêve x Nice Fictions https://linktr.ee/nicefictions
Blog / site perso https://cenlivane.com

Re: Podcast n°96 - La romantasy

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Oui. C’est sur je te rejoins et je rejoins les gens du podcast globalement sur le ras le bol des étiquettes commerciales à deux ronds comme romantasy ou dark romance (et plein d’autres, la romance étant très loin d’être le seul genre à se coltiner des étiquettes commerciales qui interrogent, rien qu’ici le podcast sur la Dark Fantasy par exemple à principalement consister à chercher c’est quoi au juste tant l’expression est fourre tout et chacun y colle des choses variés ou non selon sa propre définition de sombre ).

Et effectivement cela dit le livre markete de façon genree rose et bleu ça pose les mêmes problèmes qu’avec les jouets, et ceux marketed pour madame en souffrent particulièrement, je crois moi aussi. D’ailleurs au passage plus d’hommes qu’on croit lisent et écrivent des fanfics ou des livres édités en genre romance, mais beaucoup évitent de le dire voir dans le cas des auteurs ou de ceux qui sont actifs dans les communautés autour usent de pseudos féminins pour éviter des préjugés. Exactement comme dans le temps les femmes prenaient un pseudo d’homme pour être publié. Même si le renvoi été probablement justifié car j’ai appris à écrire sur le tas et par imitation donc mon écriture n’a rien de fameux, je reste perplexe de voir que quand j’ai tenté d’écrire et envoyer à des éditeurs de Fantasy ou SF encore relativement récemment, comme j’ai un prénom mixte irl, les lettres de refus commençaient toujours par « monsieur », et jamais par un mot neutre ou madame comme si pour beaucoup d’éditeurs d’imaginaire encore si on ne sait pas on imagine forcément que qui s’y intéresse et tente d’en écrire est un homme automatiquement. C’était bizarre. Cela dit certains titre romantasy que j’ai tenté pour être honnête me sont tombé des mains tant c’était mal écrit et m’ont redonné confiance en mon écriture en me faisant me dire intérieurement que même en le faisant exprès je n’aurais pas pu faire pire (et probablement n’importe qui de plus de dix ans non plus) et ça a été édité quand même donc je peux garder courage. C’est toujours ça de pris.

Pour l appellation de romance sur des œuvres peignant des relations abusives, c’est un débat, j’ai vu des gens contre, des gens hésitants et des gens pour qui y tenaient concernant la dark romance, je n’ai pas vraiment de position là dessus, je n’ai pas trop réfléchi mais il semble que vouloir retirer ce label de romantique a ces œuvres énervent certaines lectrices assez nombreuses parmi les fans de ce genre. Toutefois parmi elles que des œuvres avec ce type de contenu doivent afficher la couleur d’emblée dès la couverture pour que qui ne veut pas en lire n’y soit pas forcé semblait faire consensus unanime d’après ce que j’ai vaguement lu en diagonale de leurs débats internes sur Reddit à ce sujet. Et du peu que j’en ai compris car je n’en lis pas au sens strict donc les œuvres auxquelles elles se référaient dans leur arguments ne m’étaient pas connues. Les pour séparer une vraie relation amoureuse avec des thèmes sombres autour genre je sais pas un truc avec des gothiques (ou d’une romance se passant à une période sombre genre sous l’Italie des Borgia, un amour pour un drogué qui finit mal? Il y a plein de possibilités de romance qualifiée de sombre sans parler d’abus car dark romance ça brasse aussi large que Dark Fantasy), du sous genre qui se centre sur une relation de maltraitance dans un couple avaient tes arguments. Et celles qui étaient contre ne voulaient pas ça pour clarifier que ce que les intéressait était la dynamique de ces relations et qu’elles ne cherchaient pas de porno violent, ou parce qu’elles refusaient de voir leur cercle céder ce nom par peur du dénigrement extérieur qui le voyait comme plier aux gens qui déteste ce genre. Ou encore celles qui disent qu’il y a un spectre dans les relations violentes que c’est pas toujours du torture porn et ça peut aussi parler de gens avec des problèmes et des sentiments qui les affrontent et pour qui ça finit bien y voyant une évasion par rapport au fait que c’est rarement le cas en vrai justement. Moi, je ne sais pas, je me sens trop extérieure à ça et pas assez pinailleuse de mot pour trancher.

Oui, il y a de ça dans ce mépris mais j’ai aussi vu pas que des hommes et beaucoup de femmes ne comprenant pas cet attrait dont des qui se considèrent féministes faire aux lectrices de ce type d’œuvres ce genre de leçons aussi donc je crois que ce n’est pas seulement un problème d’homme allergique au romance en général par Education genree qui dit que les livres roses vont leur bruler les mains et parfois sexisme. Le problème me semble plus large.
La fantasy est uni-âge. Vous pouvez vous y mettre à la crèche, et elle vous suit jusqu'à la mort.
Terry Pratchett.