Bon... en fait, je reviens sur un point parce que ça me chiffonne depuis hier et je n'aime pas être chiffonné, c'est mauvais pour mon brushing (hein ?).

Éditeurice est un métier (qu'on peut exercer bénévolement d'ailleurs -- c'est mon cas).
C'est une personne qui dirige une maison d'édition qui existe (ou a existé) / qui est avec nous dans cette pièce.
C'est donc le cas de Moricard et de Marsan (quelque soit ses défauts à côté) et c'est donc aussi mon cas puisque je poste ici sous mon identité officielle.
Si l'on cumule les milieux de la littérature d'imaginaire et du JdR, même en comptant les boites qui n'ont vécu que quelques années, par définition, nous sommes très peu nombreux·ses.

J'ai souvent entendu des éditeurices ou des auteurices parler des livres comme de leurs enfants ou de leurs bébés.
Ce n'est pas mon cas, mais ça ne me choque pas.
Iels ont investi du temps, de l'énergie, mais également iels ont rêvé au bouquin, iels l'ont pensé, iels ont imaginé plein de choses...

Perso, je considère les livres comme des produits, pensés en tant que produits (taille, poids, prix...) pour véhiculer une œuvre artistique d'une auteurice vers une lecteurice.

Je n'ai jamais entendu une éditeurice parler de ses auteurices comme ses enfants (et inversement).
Et ça n'est pas anodin ; c'est même un red flag.

Quand une auteurice choisit une éditeurice, iel sait qu'il y a des risques. Comme dans n'importe quel travail.
Le fait que l'éditeurice fasse plus tard des choix problématiques qui entraîne un boycott (ce qui n'est pas le cas ici, on parle en théorie), ça peut arriver.
Dans nos milieux (SFFF et JdR), statistiquement, c'est triste, mais il y a beaucoup plus de risques que la maison d'édition ferme.
Notre milieu éditorial est précaire, dans les 2 sens du terme : il brasse peu d'argent et il y a toujours un risque de disparition.

Ce qui d'ailleurs pose d'autres soucis car il arrive que des éditeurices fassent appel aux dons auprès de leurs lecteurices et c'est une démarche qui, à mon sens, gagnerait à être interrogée, vraiment.

Mais, dans tous les cas, quelque soit la situation et le risque, l'auteurice n'est pas prise à parti sur sa famille, mais sur ses choix professionnels et iel peut se désolidariser de l'éditeurice s'iel lae juge problématique.

Venir dire ici que l'éditeurice serait comme un parent, puis prétendre être éditeur soi-même, c'est pas quelque chose qu'on peut faire dans l'anonymat.
Si une maison d'édition se prend pour la mère de ses auteurices, celleux-ci doivent le savoir en toute transparence.
J'écris ça pour les personnes qui viendront lire la conversation, mais, perso, je suis persuadé d'avoir affaire à un troll. Qui aurait dit qu'il était astronaute si j'étais astronaute.

Je viens de voir le prix des livres. 26,50€...
Qui peut se le permettre aujourd'hui ?

Meaaras a écrit : dim. 2 nov. 2025 10:39Je viens de voir le prix des livres. 26,50€...
Qui peut se le permettre aujourd'hui ?

Ouah, tu lances une big question le dimanche matin !
Perso, le prix actuel des livres (pas que chez Elder Craft, hein -- ils semblent se situer dans une fourchette "normale") me sidère... et ce qui me scandalise, en vrai, c'est qu'on pourrait entendre que le livre papier devient un objet de luxe, avec coût du papier, transport, stockage... mais le prix des versions numériques est scandaleux : plus de 10 € (souvent) pour un fichier...

Ça aurait pu être une vraie évolution : on lit à 5 ou 6 € en numérique et, quand on veut faire un cadeau, on achète un bel exemplaire papier, produit à peu d'exemplaires, pour éviter les transports, les pilons, etc.
Mais, visiblement, la machine capitaliste ne l'entend pas de cette oreille.

à 10€ tu payes pas un fichier, tu payes tout le travail nécessaire à l'obtenir. Sinon on pourrait dire pareil d'un dvd, ou d'un jeux vidéo, au final ce ne sont que des fichiers.

mamath1234 a écrit : dim. 2 nov. 2025 12:15à 10€ tu payes pas un fichier, tu payes tout le travail nécessaire à l'obtenir. Sinon on pourrait dire pareil d'un dvd, ou d'un jeux vidéo, au final ce ne sont que des fichiers.

Alors oui, mais non.
Il n'y a pas le même travail derrière un roman que derrière un jeu vidéo, par exemple.
Et je parle bien d'heures de travailleur·ses.

En vrai, j'hésite à développer ma réponse car je ne sais pas si j'ai affaire à un troll ou pas (décidément).
Je ne lance pas des phrases en l'air pour faire bien.
Je connais les coûts quand on fabrique un livre.
J'entends qu'on ne soit pas d'accord, mais il faut au moins argumenter.

Un film (DVD ?), un jeu vidéo ou un roman n'ont pas du tout les mêmes besoins.
Et, d'ailleurs, dans le jeu vidéo, les prix varient énormément.
Tu vas avoir des codeur·ses, des illustrateurices, de l'animation...

Par exemple, un argument recevable serait de dire que l'éditeur pense très peu vendre du numérique et que, du coup, chaque exemplaire est cher car il pense se rembourser sur peu de copies.
Genre il paie un à-valoir de 1.500 € à l'auteurice + 500 pour la couverture. Ce qui représente déjà 40 €/exemplaire s'il n'en vend que 50...
Bien sûr, c'est inexact car les coûts sont répartis entre le papier et le numérique, etc.

En plus, le prix d'un objet ne dépend pas vraiment / seulement du travail fourni pour le produire, mais beaucoup de la somme que lae consommateurice est prête à payer.
Si quelqu'un trouve un livre numérique trop cher à 10 €, lui répondre qu'un jeu vidéo est plus cher n'a pas de sens.

Bref...

Je t'assure que je cherche pas à te troller, je rebondissais sur ton "plus de 10 € (souvent) pour un fichier...", qui pour moi n'est pas vraiment entendable, car tu n'achetes pas un fichier.

J'ai assez peu d'idée de la répartition papier / numérique dans la fantasy, mais j'imagine que les ventes restent encore très majoritairement papier (je vois 6% en littérature). Tes coûts fixes de numérisation, de protection et de diffusion doivent se répartir sur relativement peu de copies, d'autant que les marketplaces qui vendent les ebook doivent bien te prendre 25% (j'en sais rien dans le livre, peut-être le sais-tu) du prix public et que l'état se sert aussi un peu au passage. J'ai du mal à imaginer qu'a 5€ un éditeur puisse rentrer dans ses frais, mais je peux me tromper.

Moi je trouve pas que 10€ pour acheter un livre c'est hors de prix. D'autant que souvent le livre numérique ne sort pas après une première vie de l'oeuvre en papier, comme le DVD ou l'exploitation télé/plateforme qui sortent après une première vie au cinéma. Si tu sors ton livre numérique à un prix relativement bas en même temps que ton livre papier, tu risques de faire baisser tes ventes papiers. A la limite, je pourrai comprendre un prix beaucoup plus bas, si tu considéres que c'est une manière de continuer à faire vivre ton oeuvre une fois l'exploitation en librairie terminée.