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Alors, Foradan, maître Foradan, déjà : coucou!Ensuite, pêle-mêle :1/ chez moi, "dans le doute", crow c'est toujours corneille. Après, je fignole si j'obtiens des précisions ultérieurement. Exception : quand il est manifeste que l'auteur parle de crow mais veut en réalité dire raven. Cela m'est arrivé une fois. Dans ce cas, je corrige évidemment l'erreur.Après, si on partait sur des termes comme "rook" etc., je maîtrise nettement moins. Il faudrait que je fasse des recherches.Bref : je ne croise pas les doigts. Je fais le maximum pour employer les termes les plus adaptés, même si je ne suis pas infaillible. POur chaque trad', je tiens systématiquement un fichier intitulé "recherches" où je recense tous les points susceptibles de poser problème, les questions à poser évntuellement à l'auteur etc. + descriptions des personnages (j'ai eu des blonds qui devenaient bruns, des yeux bleus devenant verts. Chaque fois, l'auteur a été bien content que je je lui fasse remarquer.)1 bis/ Pas lu Feast for crows, mais on me dit festin, je pense immédiatement "corbeau se repaissant de cadavres". Est-ce pour ça que Sola a traduit par corbeau? Ceci dit, le choix du titre relève en définitive de l'éditeur, alors... 2/ En ce qui me concerne, j'ai assez de bol. J'ai toujours "droit" aux épreuves, personne ne rechigne à me les donner. Ils vont même jusqu'à m'envoyer des scans des pages problématiques lorsque je manque de temps pour aller les lire chez l'éditeur. Aujourd'hui, je peux même dire que, globalement, on écoute ce que j'ai à dire et on ne me corrige pas des choix de traduction à tout bout de champ sans m'en parler. Cela étant dit, les 2 premières années, il m'est arrivé d'avoir affaire à des correcteurs obtus. Pas fichus de comprendre un jeu de mots, par exemple. (Ou, au moins, de se dire que peut-être je n'étais pas complètement neuneu et que si j'ai fait telle chose, c'est qu'il devait bien y avoir une raison.) Mon 1e bouquin, Cavalier Vert, comporte des noms avec jeux de mots. L'éditrice était OK avec les termes. Bah non, dans les épreuves j'ai eu droit à une formulation blessante qu'on peut résumer ainsi "la traductrice ne sait pas ce qu'elle fait, ça ne veut pas dire ça du tout." Ce à quoi j'ai répondu : "voir lexique". Parce que oui, il suffisait de consulter le lexique que j'avais fourni pour comprendre... Tss...Mais franchement, je pense pouvoir dire que j'ai un droit de regard tout au long de la correction, dans une certaine mesure. Espérons que ça dure !:D

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(Witch, tweet plutôt "des traductrices se mettent à nu sur Elbakin", ça fera sûrement rappliquer plus de monde.)Foradan, concernant les relecteurs, perso j'apprécie d'avoir un regard critique sur mon travail avant publication, au-delà de l'inévitable traque aux coquilles et fautes d'inattention ça permet surtout de gommer certaines lourdeurs ou tics d'écriture dont je n'ai pas forcément conscience. D'une manière générale je valide presque toujours les corrections proposées par le relecteur ; au minimum, je pars du principe que ma formulation passe mal et je réécrie le passage différemment.Idem que Santino, en règle générale crow = corneille et raven = corbeau, et basta ; même si je sais bien que c'est plus compliqué que ça. Par contre, gaffe, la première craille au lieu de croasser comme son gros copain, j'ai bien failli me faire avoir dans une traduction récente. Fichus piafs. Merci ma relectrice.

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Criaille, pas craille (et elle sautille tandis que l'autre marche ;) ).@Santino, la corneille est nécrophage également, nettement plus que le petit corbeau (le gros est quand même moins "sociable" et aurait tendance à éviter les endroits trop fréquentés par les humain, mais en fantasy, qui sait ce que l'auteur peut se permettre), mais tu donnes un point fort intéressant à mes yeux : le traducteur traduit le livre et l'éditeur "choisit" le titre.On a quelques exemples de titres pas toujours inspirés dont on cherche vainement le lien avec l'oeuvre (qui a dit "la citadelle des ombres", qui qui ?)

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Guillaume Fournier a écrit :(Witch, tweet plutôt "des traductrices se mettent à nu sur Elbakin", ça fera sûrement rappliquer plus de monde.)
Oui je sais bien que le lectorat fantasy, masculin bla bla bla mais moi je twitte plus pour les copines qui lisent les mêmes trucs que moi et qui ne sont donc pas contre l'effeuillage d'esprits mâles :p @Santino j'aime bien tes réponses aussi hein ;)Désolée, c'est le printemps :lol:

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Dernier point (Gillo, je te vois),
Mais je n'ai rien dit du tout moi. :)Dans mon cas, jusqu'à présent, j'ai toujours pu relire les épreuves après le passage du correcteur, soit car l'éditeur m'envoyait le manuscrit, soit en me déplaçant sur place pour la journée. En général, je me concentre surtout sur les remarques dudit correcteur, en partant du principe que le reste est validé, sauf pour ma dernière traduction en date où j'ai voulu TOUT relire. Bonjour les gribouillages en marge ! Pour les titres, si je prends l'exemple des Elfes de Fer, vouloir traduire "A Darkness Forged in Fire", même si c'est évocateur, pas sûr que le résultat l'eût été pour les lecteurs français.

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Euh, c'est le même parti qui revendique HADOPI comme une victoire sur l'anarchie et le chaos ?C'était bien la peine de faire des amendements sur la TVA du livre, franchement, pourquoi peut-on encore voter des choses en dehors des heures de travail et à moins d'un certain quota ?

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Vous êtes quand même vraiment de mauvaise foi !Pour une fois que le législateur se penche sur un sujet crucial pour la société phrançaise et règle le problème dans la foulée, on ne va pas se plaindre, non ? Vous voyez des problèmes aussi épineux et plus urgents à solutionner, vous ?Ah si, mea culpa, j'oubliais le scandale attaché aux bouilleurs de cru...

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Hum, avant de valider la lecture de la loi par Agoravox et de monter dans les tours, je vous invite à vous reporter à l'éclairage de la loi que donne la Société des Gens de Lettres, laquelle a semble-t-il été associée à l'élaboration du projet :http://www.sgdl.org/component/content/a ... xxe-siecleça paraît tout de suite moins scandaleux comme ça.

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Tiens, ce sujet vient d'échouer sur les rives du forum.Ça fait un moment que je l'ai vu tourner et le moins que l'on puisse dire, c'est que ça énervait pas mal de gens chez les auteurs d'imaginaire.In fine, on a encore créé un dispositif de type usine à gaz, où les auteurs devront partager leurs revenus avec des éditeurs qui n'exploitaient plus leurs oeuvres (donc on récompense des gens qui ne font plus leur boulot). Ces mêmes auteurs vont devoir se renseigner eux-même pour faire retirer leurs oeuvres de ce catalogue puisqu'ils ne seront pas prévenus. Enfin, ça va être l'occasion de créer une nouvelle société de répartition de droits, du type Sacem, avec les abus que l'on a déjà bien remarqué au niveau de la gestion des droits de la musique, dont les clés de répartition qui permettent de récolter les droits des petits artistes pour les refiler aux grands.

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Je reviens au sujet principal, la traduction.J'ai discuté récemment avec quelques traducteurs d'autres pays (Russie, Croatie, Espagne entre autres), et ils m'ont avoué qu'ils se trouvaient quasiment obligés d'insérer dans leur trad des termes anglo-saxons parce que l'équivalent dans leur propre langue devenait incompris. La chose peut paraître incroyable, mais elle est bien réelle.En France, il est vrai que dans certains médias on entend des intervenants utiliser les termes "impacter", "supporter" (au lieu de "soutenir"). Il y a aussi "revisiter", qui a un gros succès. Perso, j'adore : c'est quand même le top du viandage franco de port, soit le niveau zéro de quiconque voudrait un jour s'exprimer à peu près correctement en français.. Mais bon, si ceux qui font ce genre d'erreur ne sont pas du métier, méfions-nous quand même : nous pouvons toujours basculer dans la facilité, nous aussi. Comme quoi le mauvais exemple reste un exemple. Suffit de ne pas le suivre, eh-eh...Je dis ça, je sais, c'est facile. :huh: N'empêche : restons prudents :D D'autres facilités nous guettent toujours (C'est la règle).

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Ce n'est pas pour polémiquer (heu si un peu en fait :D) mais le français n'est il pas une langue vivante ? Des emprunts à l'anglais, l'arabe ... ça existe depuis un moment non ? Pourquoi cela devrait s'arrêter d'un coup ? C'est vrai que quand il existe déjà un mot dans sa langue pour évoquer quelque chose, il peut paraître incongru d'utiliser un anglicisme mais s'il s'impose de lui même dans la vie courante, je trouve dommage de résister à tout prix à son utilisation. Pour impacter par exemple, l'Académie française refuse sont utilisation, mais tu le trouves dans le Larousse : http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/impacter difficile donc de faire le reproche aux médias de l'utiliser. Pour supporter, le problème c'est pour le sens encourager c'est ça ? Ou pour le mec qui s'agite avec un drapeau dans un stade (pas de soucis hein, j'en suis ;) ). Ben là pour le verbe effectivement il y a moyen d'utiliser autre chose, mais c'est beaucoup plus facile de créer un verbe (qui existe déjà pour un autre sens sauf si je me plante) qui ressemble au nom commun qui désigne la personne non ? Tu l'appellerais comment la personne d'ailleurs ? Le souteneur ? :DPossible que je sois à côté de la plaque hein, ou déjà trop infecté, mais il me semble normal qu'une langue continue à évoluer comme elle l'a toujours fait.
Maybe kindness is the real punk rock - Superman 2025

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C'est absolument hallucinant... J'en suis restée scotchée sur ma chaise. Je ne pensais vraiment pas que Warner Bros. se permettait ce genre de comportement. C'est une insulte aux traducteurs. Même pas un ticket de cinéma ? C'est une honte, tout simplement.J'avoue ne pas savoir comment ça fonctionne généralement dans le milieu (les traducteurs littéraires du forum, vous êtes mentionnés dans le générique d'un film adapté d'un livre que vous avez traduit ?), mais je trouve cette attitude extrêmement limite... Mais comme le dit si bien l'auteur du billet, comment voulez-vous lutter contre un gorille de 500 kg devant un tribunal ?Bien contente de me contenter de traduire des manuels du propriétaire pour des voitures, moi !

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Gwendal a écrit :Pour supporter, le problème c'est pour le sens encourager c'est ça ? Ou pour le mec qui s'agite avec un drapeau dans un stade (pas de soucis hein, j'en suis ;) ). Ben là pour le verbe effectivement il y a moyen d'utiliser autre chose, mais c'est beaucoup plus facile de créer un verbe (qui existe déjà pour un autre sens sauf si je me plante) qui ressemble au nom commun qui désigne la personne non ? Tu l'appellerais comment la personne d'ailleurs ? Le souteneur ? :D
:lol: Plus sérieusement (je m'excuse par avance), je voulais dire par là qu'on a emprunté le nom commun "supporter" parce que le terme n'avait pas vraiment d'équivalent en français, alors que "to support" a un équivalent, le verbe "soutenir". D'où : le supporter soutient son équipe. Bon, j'admets que c'est un peu chipoter, mais je trouve que - dans les médias en particulier - l'approximation est de plus en plus la règle. Or le flou dans l'expression affaiblit souvent la portée du propos et fait courir le risque que le message soit mal compris. Par exemple, quand j'entends "Je supporte sa vision politique de la société", je me demande si le mec veut dire qu'il est tolérant envers cette vision mais qu'il n'est pas d'accord, ou s'il la soutient. Ce qui n'est quand même pas tout à fait la même chose. ;)@Saffron : La législation concernant les droits du traducteur varie beaucoup selon le pays. En France, je sais que jamais on ne m'a envoyé une place de cinéma pour aller voir un film alors que j'avais traduit la novellization du scénario ou même le bouquin dont il était tiré. Disons que ce serait un petit geste sympathique de la part de l'éditeur, mais à ma connaissance il n'y est nullement obligé ici. Quant à figurer dans le générique, jamais vu ça. En général, il est juste indiqué vers la fin, et encore, pas toujours, que le bouquin est disponible chez tel éditeur, comme il est indiqué que la BO est disponible chez telle maison de disques. :huh:

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Ethan Iktho a écrit :Plus sérieusement (je m'excuse par avance), je voulais dire par là qu'on a emprunté le nom commun "supporter" parce que le terme n'avait pas vraiment d'équivalent en français, alors que "to support" a un équivalent, le verbe "soutenir". D'où : le supporter soutient son équipe. Bon, j'admets que c'est un peu chipoter, mais je trouve que - dans les médias en particulier - l'approximation est de plus en plus la règle. Or le flou dans l'expression affaiblit souvent la portée du propos et fait courir le risque que le message soit mal compris. Par exemple, quand j'entends "Je supporte sa vision politique de la société", je me demande si le mec veut dire qu'il est tolérant envers cette vision mais qu'il n'est pas d'accord, ou s'il la soutient. Ce qui n'est quand même pas tout à fait la même chose. ;)
Ha oui, je n'avais pas vu ça comme ça. Tu as raison utilisé comme cela il y a gros risque d'incompréhension.
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Saffron a écrit :C'est absolument hallucinant... J'en suis restée scotchée sur ma chaise. Je ne pensais vraiment pas que Warner Bros. se permettait ce genre de comportement. C'est une insulte aux traducteurs. Même pas un ticket de cinéma ? C'est une honte, tout simplement.J'avoue ne pas savoir comment ça fonctionne généralement dans le milieu (les traducteurs littéraires du forum, vous êtes mentionnés dans le générique d'un film adapté d'un livre que vous avez traduit ?), mais je trouve cette attitude extrêmement limite... Mais comme le dit si bien l'auteur du billet, comment voulez-vous lutter contre un gorille de 500 kg devant un tribunal ?Bien contente de me contenter de traduire des manuels du propriétaire pour des voitures, moi !
Bof, ça ne me choque pas plus que ça, pour Hunger Games ni l'éditeur ni moi n'avons touché un kopek de Lionsgate et j'ai signé un avenant à mon contrat comme quoi je leur cédais gracieusement le droit de s'appuyer sur ma trad pour la VF de leurs films. Pot de terre, pot de fer, tout ça. Je crois qu'il faut rester humble, le film ne doit rien à mon travail, et j'aime autant qu'ils reprennent les termes que j'ai choisis, ou la chanson de Rue telle que je l'ai traduite, par exemple, plutôt qu'ils traduisent ça d'une autre manière et qu'il y ait contradiction entre leur trad et la mienne. Ce qu'ils auraient pu faire sans aucun problème.Alors c'est vrai que j'aurais trouvé élégant qu'ils nous invitent à l'avant-première, l'éditeur et moi, mais en même temps, je m'en suis remis. Et au moins, on a eu des places gratuites :pPar ailleurs, même si les livres marchaient déjà très fort avant la sortie du film, c'est carrément du délire depuis, donc c'est plutôt nous qui allons profiter de leur travail que l'inverse.