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Je l'avoue : j'ai calé à la page 112 :(. Je ne suis pas fan de la "crapule-fantasy" (je n'aime pas Leiber, et je ne supporte Jaworski qu'à petite dose, par ex), et de ce fait je n'arrive à en lire que si le style m'accroche vraiment (c'est ce qui me permet de lire quand même Jaworski) et que le nombre de fautes à la page reste tolérable. Et là, vraiment, ce n'est pas possible : j'ai malheureusement pris l'habitude de "passer" sur les fautes de grammaire :huh:, mais "rètres" au lieu de "reîtres" (ou même la nouvelle orthographe "reitres"), non, là, c'est ma limite : bon sang, les correcteurs automatiques connaissent ce mot-là, et proposent l'écriture juste (en tout cas sur Open Office, je viens de vérifier) !Je n'encouragerai pas dans leur négligence un auteur, et surtout un éditeur, qui ne se donnent même pas le mal de lancer une correction orthographique automatique. Trop, c'est trop.

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@ Lisbei
Je ne suis pas fan de la "crapule-fantasy" (je n'aime pas Leiber, et je ne supporte Jaworski qu'à petite dose
Dans ce cas-là, pourquoi se lancer dans l'aventure ? La promotion était très explicite quant au contenu... :huh:
que le nombre de fautes à la page reste tolérable
Sans être un puriste de la langue française, le constat de l'édition française est-elle à ce point accablante et y a-t-il tellement de fautes de grammaire et d'orthographe qu'on doive se fixer des seuils de tolérance pour pouvoir lire tranquillement ?De mémoire seul le cycle d'Ombramère était à se point truffé de fautes que ma lecture en avait été véritablement gênée...(m'enfin, je jugerais sur pièces quand ma nouvelle PAL sera arrivée par la poste)

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Lisbei a écrit :Je n'encouragerai pas dans leur négligence un auteur, et surtout un éditeur, qui ne se donnent même pas le mal de lancer une correction orthographique automatique.
Préambule : je me demande si Lisbei n'est pas en train de me servir la même médecine que celle que j'administre sur mon blog à certains romans. J'ai du mal à voir s'il est rigolard ou non, dans le doute, je vais partir du principe qu'il est sérieux.Bon. Passons sur le fait que tu t'infliges consciemment la lecture d'un livre écrit dans un style qui te débecte. Avouons que ça partait mal, mais je fais souvent comme toi en lisant des daubes avérées.Maintenant, l'orthographe. Vaste sujet.Je suis un ancien relecteur de traduction (tu peux lire mes pensées sur ce merveilleux métier). Évidemment, je me suis lu et relu 20 fois. J'ai passé ensuite le texte dans Antidote, l'ami des relecteurs. Puis j'ai demandé à ma femme de faire un dernier passage. Tu vas rire, mais même après tout ce travail, il restait encore des coquilles. Nous sommes vraiment des saligauds.Les Moutons étant par nature des gens détestables qui n'écrivent qu'en langage SMS, ils ont confié mon manuscrit à une relectrice qui a fait son travail. Bien ou mal, je ne sais pas, je dois t'avouer que je n'ai pas relu mon roman depuis. Je ne suis pas si narcissique que ça. Je fais confiance à mon éditeur.C'est marrant que tu parles du mot "rètre" car je viens de vérifier mon manuscrit et je l'ai bien écrit "reitre". Erreur humaine ? Complot anti-québécois ? Incompétence ? Je ne peux pas te répondre.Mais s'il y a un truc que je peux te dire, c'est que je suis scrupuleux dans mon orthographe. Pas infaillible, pas même bon, mais je fais attention à ma prose. Et je ne connais les Moutons que virtuellement, mais je peux t'assurer qu'ils aiment la langue française et le travail bien fait. S'ils ont laissé passer des erreurs, c'est par inadvertance. De là à les lapider à coup de figues molles, il ne faut pas exagérer.Qui plus est, de mon lectorat (que je ne peux pas chiffrer, mais il semble quand même exister, les gens qui achètent mon livre doivent quand même le lire), tu es la première personne à se plaindre de l'orthographe.Je ne dis pas que le livre est irréprochable, hein, encore une fois, je ne me suis pas relu depuis le dépôt de mon manuscrit. Mais me dire que je suis un sagouin et que mon éditeur écrit en phonétique, c'est un peu fort de café.

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Je viens d'en faire l'acquisition, je vais pouvoir juger sur pièce sous peu (assez pressé de l'attaquer en fait :)) . En tout cas, je suis assez étonné du retour de Lisbei, car en habitué des bouquins parus chez Les Moutons je n'ai jamais eu de gros soucis orthographiques.
Si l'enfer est ici alors autant s'en faire, si l'enfer est ici alors autant s'en faire, s'en faire un paradis. --- Shaka Ponk

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Je n'ai pas (encore) lu Wastburg, mais je crois qu'on aborde là un des grands mystères actuels de l'édition, au moins en langue française et pour les romans.On ne peut pas douter que Cedric ait rendu un boulot aussi impeccable que possible pour ce qui est de la langue française, avec les multiples relectures qu'il a évoquées avant passage du manuscrit à l'éditeur, parce qu'il prend des libertés linguistiques qui impliquent une maîtrise certaine de la langue, et tout simplement parce que ce roman est son bébé. Donc j'ai beaucoup du mal à imaginer qu'il ait pu saloper sa création.Pour le reste, ça appartient à l'éditeur. Passons sur les logiciels, qui par nature sont cons comme des programmes informatiques, mais il y a aussi les relecteurs/trices-correcteurs/trices, qui ne le sont pas (con comme des bytes). Et puis, et surtout, il y a la compo finale.Et c'est peut-être bien là le problème, qui en ce cas n'a rien à voir avec l'auteur et le texte que celui-ci a rendu. Je dis ça parce que j'ai déjà constaté le phénomène à plusieurs reprises sur des bouquins pour lesquels j'ai très activement collaboré à l'élaboration du texte final rendu à l'éditeur. L'exemple le plus marquant étant pour moi un roman à ambiance médiévale où un personnage appelait son épouse "Ma mie", ce qui devenait après une centaine de pages "Mamie". :blink:Je sais bien qu'il faut réduire les coûts, et que la solution du correcteur et de la compo informatiques avec correcteur intégré est très pratique, mais il n'en reste pas moins que la littérature c'est comme le sur-mesure, il faut des petites mains, pas des Terminators.A mon avis, la question mérite d'être creusée... :sifflote:

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J'ai eu envie de lire Wastburg parce qu'un ami le lisait avec plaisir, et m'en avait dit du bien. J'aurais dû me souvenir que lui et moi n'avons pas toujours les mêmes goûts :-((.>Cédric : Le terme "sagouin" me paraît tirer mes propos vers un sens insultant que je ne souhaitais pas. Je crains que tu ne fasses les frais d'un ras-le-bol plus généralisé quant aux publications actuelles en langue française, et je te prie de m'en excuser. Ma diatribe n'était qu'en partie personnellement dirigée contre toi et contre les Moutons.Et je suis désolée mais je crains de rater assez peu de fautes (et on en rate TOUJOURS, je suis moi-même correctrice du magazine édité par mes employeurs, et en général dès que je tourne une page de la version éditée une faute me saute aux yeux, que je n'avais pas vue :-(((() quand je lis. Et chacune me fait l'effet de la craie sur le tableau noir, je vous assure. Bienheureux ceux qui ont un "seuil de tolérance" + élevé que le mien, mais quelle est la solution ? Je le supporte depuis des années au nom de l'évolution de la langue, du relâchement de la grammaire et de l'orthographe, et tout ça, mais ça s'arrête où ??? Est-ce qu'il n'y a vraiment que moi que ça gêne ? Je me dis que je ne dois pas être la seule lectrice à en être à ce point dérangée, mais que si nous souffrons tous en silence il n'y a pas de raison que ça change !

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HS :Plutôt que de traquer les fautes qui sont passées au travers des processus d'écriture et d'édition de livres faisant plusieurs centaines de pages, je suis nettement plus gêné d'entendre jour après jour les journalistes saboter la langue française avec des répliques du style "les Français croivent" ou des mini-cartes qui localisent "l'Alemagne" et j'en passe des vertes et des pas mûrs...Des fautes on en fait tous, d'ailleurs j'édite souvent mes propres messages à postériori quand je tombe dessus pour les corriger.

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Lisbei a écrit :Je crains que tu ne fasses les frais d'un ras-le-bol plus généralisé quant aux publications actuelles en langue française, et je te prie de m'en excuser.
Excuses acceptées, capitaine Lisbei.J'ai toujours vu l'orthographe comme des règles communes d'écriture, pas comme des tables de la loi. Et si nous faisons collectivement des simplifications (comme écrire "Autant pour moi" à la place de "Au temps pour moi" qui ne nous semble plus très logiques de nos jours), la langue française doit plier. C'est l'usage qui a la primauté.Je comprends ta douleur à cause que moi aussi, que des fois, j'entends ou je lis des choses que c'est pas normales comment elles ont été écrites ou dites.N'étant pas expert, je dois faire confiance à des professionnels (mon éditeur et sa relectrice). Eux se prennent la tête sur mon style et mes manies. Peuvent-ils passer 6 mois à retoucher mes fautes ? Non, ce n'est économiquement pas viable. Alors ils corrigent ce qui se voit le plus. C'est imparfait, mais c'est la réalité des petites structures comme les Moutons qui doivent composer avec des auteurs comme moi qui ont été traumatisés par des 0/20 en dictée.

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Question de génération, peut-être : en ce qui me concerne, j'ai appris que l'orthographe avait une logique (exemple pris au hasard : l'accent circonflexe sur le i de reîtres - ancienne orthographe - indiquait le S de l'origine allemande du mot, ce qui est d'ailleurs vrai de beaucoup d'accents circonflexes : qu'on pense à "castel" qui a donné "château", ou aux "bestes" qui sont devenues des "bêtes"), donnait du sens, et apprenait qqch si on y faisait attention... Et je n'ai jamais cessé d'y faire attention, ce qui fait que quand je vois une 1ère personne du singulier sans S final pour ce qui est clairement un conditionnel d'après le sens, je me prends la tête en relisant 3 fois en me demandant si vraiment je n'ai pas raté qqch qui implique que, en fait, ce soit un futur... Et tout à l'avenant... Bah, je suis un dinosaure, OK. Et je n'ai pas la télé, ce qui m'évite sans doute le pire des journalistes, mais il ne faut pas croire que je ne fulmine pas devant certains panneaux urbains, qu'ils soient de signalisation ou d'affichage publicitaire !Et l'orthographe est témoin de la profondeur temporelle de la langue, de son histoire, des usages, de tout le vécu en général qu'elle a été créée pour véhiculer au fil du temps. Je regrette que tout cela, qui est un élément important, à mon avis, de notre mémoire, parte à vau-l'eau sans même qu'il s'agisse d'un effort concerté.

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Je crois que c'est Quesneau qui disait : "L'orthographe est plus qu'une mauvaise habitude, c'est une vanité." Et on ne peut pas accuser ce Raymond-là de ne pas aimer sa langue.Or donc, Wastburg.

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Thomas Geha a écrit :Je crois que c'est Queneau :sifflote:
Pas du tout. Son nom vient du vieil yiddish, Quesnaüm.Il a été modernisé en Quesneau puis Quêneau,. Toi tu utilises la version réformée de son nom (Queneau), mais je continue de l'écrire Quesneau pour me souvenir de l'origine judéo-allemande de ce nom.;)

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Twitté ce matin:"A Wasturbg, la loi (a) une bonne droite". Livre savoureux, "Gagner la guerre" aux multiples points de vue: Wastburg de Cédric Ferrand... :)Une excellente lecture, proche mais trés différente de la balade avec Benvenuto, merci!!! :)

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Merci pour le CR.:)
Mais c’est également la démonstration flagrante que la frontière est finalement mince entre une jeune femme déguisée en superhéroïne et une stripteaseuse.
:daz::mrgreen:

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Un petit up du sujet, après avoir brièvement dit que le livre était bon dans le sujet sur les chiffres de ventes. J'ai vraiment passé un excellent séjour à Wastburg. Je ne vais pas être original par rapport à la critique qui reflète bien ce que j'ai ressenti lors de ma lecture. Une ville qui prend corps au fur et à mesure de la lecture, ses venelles crottées, ses tavernes louches, ses traditions, tout ça en suivant des morceaux de vie de ses habitants c'est un joli tour de force. On s'y attache à ses habitants d'ailleurs, même si on ne reste pas longuement en leur compagnie, ils ont tous une profondeur incroyable au vu du peu de temps qu'on passe à leur côté. L'histoire principale se dessine par petites touches, dans une sorte de pointillisme littéraire (ça fait pompeux comme terme, mais j'ai vraiment pensé à ça dans ma lecture :rouge:). On fait l'effort (pas toujours, car souvent il est facile de les trouver) de chercher les petits détails qui raccroche chaque petite tranche de vie au fil principal. Au final tout colle parfaitement (sauf si j'ai raté des trucs) même de toutes petites questions pas forcement utiles au récit principal, trouvent une réponse
► Afficher le texte
. Donc pas de héros à suivre dans de grandes aventures, un guide qui prend sont temps (c'est appréciable de pouvoir flâner tranquillement) pour nous montrer les coins et les recoins de sa ville ça pouvait paraître casse gueule comme pari narratif, mais c'est parfaitement maitrisé et ça passe comme une lettre à la poste.Pas gêné, en ce qui me concerne, par l'argot qui colle bien à l'ambiance de Wastburg.Merci donc à Cédric et à bientôt pour d'autres aventures.
Si l'enfer est ici alors autant s'en faire, si l'enfer est ici alors autant s'en faire, s'en faire un paradis. --- Shaka Ponk

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Je ne dirais pas que c'est fait pour, mais presque ;)
Si l'enfer est ici alors autant s'en faire, si l'enfer est ici alors autant s'en faire, s'en faire un paradis. --- Shaka Ponk