Je suis en d'accord avec John Doe : il y a vraiment des scènes et des moments magnifiques dans la plume d'Howard.
30 hommes, c'était tout ce qui restait des 500 cents hommes qui avait marché avec une telle arrogance depuis le Mur d'Hadrien. 500 guerriers partis se frayer un chemin à travers une contrée grouillante de barbares issus d'un autre âge. Les combats, le sang versé, le carnage... Et on irait rapporter à l'Empereur, siégeant dans son luxueux palais au milieu de ses nobles et de ses concubines, qu'une autre expédition avait disparu, quelque part dans les montagnes brume du Nord mystérieux.
Le soleil sombrait dans la mer à l'ouest ; la bruyère ondoyant au vent rougeoya comme une mer de sang. Se découpant sur le soleil agonisant, comme il était apparu la première fois, se dressait Kull. Soudain tel un brouillard qui se dissipe, un gigantesque panorama s'ouvrit derrière le roi chancelant. Les yeux ébahis de Cormac aperçurent fugitivement des lieux et des paysages autres, comme s'il voyait, réfléchi par les nuages d'été, un pays lointain et majestueux, aux montagnes bleutées et aux lacs aux eaux étales et étincelantes... Les flèches et les tours d'or, de pourpre ou de saphir d'un orgueilleuse cité, telle que le monde n'en avait pas connu depuis temps immémoriaux.
Mais cela reste un recueil de nouvelles, d'où l'inégalité et l'hétérogénéité de l'ensemble !
Les Hommes des Ténèbres : 
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Un Germain du Nord engagé dans les armées de Rome est le seul survivant d’une expédition de 500 soldats envoyés au-delà du Mur en territoire picte. Dans sa fuite éperdue, il se fait capturé et conduire devant le roi Bran Mak Morn qui lui fait conter l’histoire plusieurs fois millénaire de leur race.
La 1ère page est terrible et nous plonge met directement dans l’action !Mais finalement cette nouvelle ne constitue finalement qu’une introduction à l’univers des Pictes.Le début ressemble toutefois furieusement à l’
Enfer du Devoir : les légionnaires cernés par les Pictes dans la bruyère remplacent ici les GI’s cernés par les Vietkongs dans la jungle (même si chronologiquement les références de Howard doivent être les guerres indiennes et la 1ère Guerre Mondiale).
Les Rois de la Nuit : 
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Le picte Bran Mak Morn et le gaël Cormac de Connacht sont alliés contre les Romains, mais sans les Nordiques de Wulfere, ils n’ont aucune chance contre les légionnaires bardés d’acier. Or les géants blonds aux yeux bleus ne veulent être commandés que par un roi de leur race. Pour résoudre ce problème le vieux sorcier Gonar lance une puissante invocation : par delà le temps et l’espace, le roi atlante Kull répond à l’appel des révoltés…
Une excellente nouvelle !Entre le roi invoqué du passé qui s’amuse de trouver son rêve si réaliste, Bran et Cormac qui s’étonnent de l’insouciance de l'"Etranger", le prêtre-sorcier Gonar qui tente d’expliquer aux uns et aux autres les mystères de la longue histoire de la race picte, le lecteur prend beaucoup de plaisir… Et la bataille entre Barbares et Romains est particulièrement bien mise en scène !
Les Vers de la Terre : 
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Pour se venger du gouverneur romain Titus Sulla par delà les murailles et les soldats, les murs et les gardes du corps, le roi picte Bran Mak Morn va devoir pactiser avec les indicibles Vers de la Terre. Mais il existe des forces avec lesquelles il ne vaut mieux pas s’allier…
Une ambiance sombre et pesante. Un bon début, un bon milieu et une bonne fin…Du très bon Howard !!!
L’Homme Noir : 
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Turlogh Dubh le banni cherche désespérément à sauver la princesse irlandaise Moira des griffes du chef viking Thorfel le Blond. En route vers le skalli des féroces guerriers du Nord, il rencontre une bien étrange scène de massacre : autour de la statue de leur dieu gisent les cadavres des victimes indigènes et de leurs bourreaux vikings. Au cœur du fortin de Thorfel les vengeances de Turlogh, des Pictes et de l’Homme Noir trouveront conclusion et satisfaction.
Une nouvelle efficace souvent recyclée par l’écrit et par l’image dans l’univers de Conan le barbare.Le héros solitaire à la rescousse de la belle en détresse se retrouve pris en tenaille entre les Vikings et les Pictes… Un bon récit d’aventure à l’ancienne !
La Race Perdue :► Afficher le texte
Cororuc le Breton suit son instinct quant il intervient pour sauver un loup d’une panthère dans une profonde forêt de Cornouilles.Ce geste altruiste le conduira contre son gré dans le dernier sanctuaire de la race picte où le roi lycanthrope Berula lui contera le triste destin de son peuple.
Cette nouvelle constitue à la fois un miroir et une suite aux Hommes des Ténèbres.Mais la où les
Hommes des Ténèbres était bruit et fureur, la
Race Perdue est finalement assez proche d’un conte de fées. Dans l’univers généralement très sombre de Howard cela constitue une bouffée d’air frais.
La Nuit du Loup : 
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Les pirates Cormac Mac Art l’Irlandais et Wulfere le Danois veulent à tout prix récupérer un dénommé Hrut. Ils montent une opération d’infiltration de la forteresse de Golara détenue par Thorwald le Briseur de Bouclier. Cormac croit son sort scellé quand Thorwald évente ses ruses, mais à ce moment que le chef de clan picte Brulla déclenche une sanglante rébellion. Sur une île grouillant d’insurgés ivres de sang et de vengeance, c’est désormais chacun pour soi.
Cette nouvelle est quasiment la version développée de l’Homme Noir : au Nord des Îles britanniques un hors-la-loi irlandais doit se lancer dans une opération de sauvetage qui finit par un bain de sang après la révolte des faibles contre les forts.Ce récit est encore meilleur que son modèle antérieur avec une révélation finale très croustillante.
Le Petit Peuple : 
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Entre mythes et histoire, les Costigan frère et sœur se retrouvent confrontés par une sombre nuit à leur sujet de conversation. Mais qui se cache donc derrière les elfes et les trolls des contes de fées ?
Une petite novelette fantastique assez fade à mon goût car très courte, très classique et sans aucune surprise.
Les Enfants de la Nuit : 
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Après un coup reçu à la tête l’érudit John O’Donnel redevient Aryara le vaillant nomade aryen.
Cette nouvelle commence comme la précédente : 6 érudits discutent des anciens peuples d’Europe. Mais au lieu du schéma de la rencontre avec le peuple picte, on a droit à celui de la métempsychose du solide aryen qui se remémore ses anciens treks et ses anciens combats. Rien de très passionnant au final.
Le Peuple des Ténèbres : 
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Un triangle amoureux tragique se met en place entre John O’Brien, Eleanor Brand et Richard Brent. Rendu fou par l’amour et par la haine John O’Brien se rend à la caverne de Dagon avec l’intention de mettre fin aux jours de son rival. Mais après une chute, il ne sait plus ou commence Conan le Pirate et où finit John, où commence Tamera et où finit Eleanor, où commence Vertorix et où finit Richard. Dans les entrailles de la terre la tragédie se joue à nouveau, avec l’intervention de celui qui attend de se venger des 3 jeunes gens depuis si longtemps…
Cette nouvelle emprunte aux précédentes avec d’un côté le personnage qui se remémore sa vie antérieure après un coup reçu à la tête, et d’un autre côté cette ambiance souterraine malsaine où rode un représentant d’une sous-humanité dégénérée… Simple, court et assez efficace au final mais si rien n’est inoubliable, loin s’en faut !
Texte inachevé :► Afficher le texte
Stephen Hegen use et abuse de drogues inconnues pour explorer ses vies antérieures :Pied-Agile l’Homme des Arbres qui doit échapper aux prédateurs.Un esclave berbère qui travaille à la construction des pyramides Égypte. Une fois sa liberté gagnée, il devient de ses propres mains roi ÉthiopieMerak le Picte qui lutte contre les Hommes du NordLe hittite Lakur l’archer qui aux côtés d’Ammon l’Amalécite combat les armées assyriennes.Hakon le Viking, homme de cœur parmi des hommes de fer.
Comme toujours il suffit à Howard de quelques lignes pour nous faire traverser le temps et l’espace.Mais le récit de ces vies antérieures n’est pas très intéressant, mis à part le récit mésopotamien très bon lui au contraire !C’est bien dommage qu’Howard ait davantage exploré les territoires celtes et nordiques que ceux de l’Orient Antique (cf le très bon
Maison d’Arabu dans
Les Dieux de Bal Sagoth).