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Vous en avez surrement eu des échos, on en a beaucoup parlé ces derniers mois...Alors, vous en pensez quoi, à part la consternation bien sur... Pensez vous que le genre "dantec", polar cyberpunk et même les formes extremes de science fiction virent plus facilement vers les extremes que d'autres "genres"?C'est un peu vaste comme sujet, donc si ca te gènait gillo, tu n'auras qu'a le fermer! :)

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je n'ai jamais lu Dantec, mais j'ai envie de répondre oui à ta question, dans la mesure où la SF en général et le cyberpunk en particulier sont les genres les plus engagés politiquement des littératures de l'imaginaire. Donc par conséquent on peut s'attendre à ce que ce soit le cyberpunk qui "dérape" le plus fréquemment. Mais on peut mettre de l'intolérance et du racisme dans n'importe quel genre littéraire, heroic ou high fantasy, nouvelles fantastiques (Lovecraft si tu nous regardes...), etc.Dans le cas de Dantec, au vu de ses propos sur les musulmans, j'ai bien peur que le ver soit dans le fruit et qu'il n'est pas "victime" du genre dans lequel il écrit.

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Je ne connait pas Dantec, je sais même pas de quelle polémique il s'agit mais pour le reste ,je suis d'accord avec Belial.Le cyberpunk de par son coté engagé (et radical parfois) met parfois en exergue des "extremismes"qui sont parfois plutôt dérangeant.D'ailleurs pourrais-tu citer des exemples Candide, j'ai quand même un peu de mal à comprendre exactement ce que tu entends par extrémisme (politique, religieux, sociétaire, écologique...) ?Pour ma part en cyberpunk je connais surtout Bruce Sterling, William Gibson, Neal Stephenson et Silverberg.

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Silverberg cyberpunk? :huh: En fait pour parler de Dantec, ce dernier a tenu des propos anti-musulmans , racistes et provoquant, carrément propre à la tradition d'extrême droite française.Mais je pense aussi à une forme d'extremisme dans le cyber punk, ou dans la science fiction un peu réaliste sauce Dantec, Spinrad, brunner, bien que ces deux derniers n'aient rien de racistes... Mais plutot une conception un peu "jusque boutiste" du monde, que ce soit d'un point de vue social, éonomique, militaire...Je crois que ce sont deux débats différents, désolé si je dévie... :rouge: Mais la scienbce fiction cyber punk reste il faut l'avouer assez violente, cela va t-il de paire avec une prise de position de plus en plus extremiste (que ce soit de gauche ou de droite) de certains auteurs?

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le cyberpunk étant traditionnellement un genre engagé politiquement (c'est presque sa raison d'être), on peut en déduire un corellaire assez évident: ses auteurs ont une conscience politique particulièrement aigue, mais à mon avis ça n'implique pas d'extrémisme dans leur mode de pensée.Ensuite le cyberpunk est-il de droite ou de gauche? Difficile à dire, il est une exacerbation des côtés les plus noirs de notre société, mais je dirais qu'en général il a plutôt tendance a dépeindre les dérives du libéralisme et de l'individualisme sans borne. Donc plutôt de gauche? Mais que donnerait un roman cyberpunk de droite? un univers avec des légions de fonctionnaires embourbés dans la bureaucratie? genre Brazil?

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D'abord Silverberg est tout sauf cyberpunk ! Spinrad et Brunner sont sans doute des précurseurs de ce mouvement ! En tout cas leur engagement est tout sauf fasciste ! Quand à Dantec, j'avais tenté de lire "Les racines du mal" ! Et devant un certain malaise à la lecture de ce roman, je n'ai pas réussi à le terminer ! malaise lié à une géne ressenti dans certains passages qui me semblaient douteux ! La "polémique" autour de Dantec a en fait conforté mon malaise !Celà étant, je ne pense pas que le mouvement cyberpunk soit par essence fascisant ! En revanche il présente une vision très noire souvent de la socièté (GIbson dans neuromancien).Celà étant y'a pas que le mouvment cyberpunk qui génére des écrits douteux : Henlein et son coté militariste, l'autre taré inventeur de la scientologie (hubbard...) et bien d'autres !

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Ben en fait, ça revient à la polémique sur Céline... Entre l'oeuvre et l'auteur... Vaste polémique... Peut-on distinguer l'homme de son oeuvre ? Peut-on faire abstraction de l'idéologie de l'écrivain et lire ses livres en tant qu'entité unique ? Mon copain m'a chipé Les Racines du Mal, et même si en effet il m'a parlé d'ambiances glauques, il n'a pas vraiment ressenti à la lecture de propos douteux et il a beaucoup aimé ce bouquin.En l'occurence, si je ne dis pas de bêtises, ses propos racistes et tendancieux, Dantec les a surtout formulés dans un recueil d'interventions nommé Périphériques. Donc oui, peut-être qu'humainement c'est un sale type, mais il n'empêche qu'il a écrit des bouquins qui se valent (Babylon Babies dont Kassowitz prépare une adaptation si je dis pas de bêtises et Les Racines du Mal)Après, évidemment, on aime ou on n'aime pas. ;)Mais c'est dommage que les propos tenus par l'auteur, en DEHORS de son oeuvre, viennent entâcher la lecture comme le dit Sardequin. :unsure: Et pour le coup, comme vous le dîtes, c'est vrai que la SF (le cyberpunk plus encore ? :huh: ) se prête beaucoup plus à des pensées politiques que beaucoup de genres dans la mesure où c'est une projection du futur... C'est un petit peu comme la Psycho-histoire d'Assimov : on prend des possibilités et on les pousse jusqu'au bout pour voir à quoi elle menne l'humanité ! ;)

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Ben en fait, ça revient à la polémique sur Céline... Entre l'oeuvre et l'auteur... Vaste polémique... Peut-on distinguer l'homme de son oeuvre ? Peut-on faire abstraction de l'idéologie de l'écrivain et lire ses livres en tant qu'entité unique ?
Attention je ne crois pas que l'on puisse comparer Céline et Dantec...Céline, s'il était dans la vie un sale type avec discours pro-nazis et antisémitisme à la clé, n'a jamais fait transparaître dans ses oeuvres cet aspect là de ses opininons. Voyage au bout de la nuit est certes assez violent dans son écriture argotique et haletante mais on n'y retrouve pas ce discours abject et insinuant qu'a développé Dantec. Jai lu Babylon Babies et ne l'ai pas fini, l'ambiance était pour moi trop malsaine. .. Alors bien sûr rien dans ce roman n'était vraiment formulé ( apparement il a été plus explicite dans d'autres ouvrages :( ) mais c'est du pareil au même pour moi et ça me désole franchement que la SF puisse être deshonorée comme ça :angry: Voila le chapitre est clos. :angry: :angry:

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almaarea,mercredi 07 avril 2004, 20:36 a écrit :Céline s'il était dans la vie vraiment un sale type, avec discours pro-nazis et antisémitisme à la clé n'a jamais fait transparaître dans ses oeuvres cet aspect là de ses opininons,  Voyage au bout de la nuit est certes assez violent dans l'éciture très argotique et halletante mais on n'y retrouve pas ce discours abject et insinuant qu'a développé Dantec !
Heu... Attention, je ne me fais pas du tout la défenseuse de Dantec, je dis juste que ça peut être des romans glauques, avec un auteur raciste, mais que ce n'est pas facile de faire la distinction...Quant à Céline... Je suis désolée, mais je suis obligée de réagir !!!Si tu parles de Voyage au bout de la nuit, je te suis.... Mais je te laisse lire un florilège des extraits de certaines OEUVRES PARUES de Céline...
"Les 15 millions de juifs enculeront les 500 millions d'Aryens." Bagatelles pour un massacre, 1937, p.127
" Distinction entre les bons Juifs et le mauvais Juifs ? Ça rime à rien. Les Juifs possibles, patriotes, et les Juifs impossibles, pas patriotes ? Rigolade ! Séparer l'ivraie du bon grain. [...] Le chirurgien fait-il la distinction entre les bons et les mauvais microbes ?"L'École des cadavres, 1938
« Vinaigre ! Luxez le juif au poteau ! Y a plus une seconde à perdre » « Bouffer du juif, ça suffit pas, je le dis bien, ça tourne en rond, en rigolade, une façon de battre du tambour si on saisit pas leurs ficelles, qu'on les étrangle pas avec. Voilà le travail, voilà l'homme. Tout le reste c'est du rabâchis, ça vous écœure tous les journaux dits farouchement antisémites »« Volatiliser sa juiverie serait l'affaire d'une semaine pour une nation bien décidée. »Les Beaux Draps, 1941
SourceTout ce que je veux dire c'est qu'isoler UNE oeuvre en particulier, de son auteur ou d'autres livres qu'il a écrit, c'est SUPER DUR ! Et que c'est un sujet très délicat... C'est plus un problème pour la Littérature en elle-meme et pour le lecteur... Est-ce que lire un livre, de quelqu'un de fascisant par exemple, même si le livre n'en traite pas directement, est-ce que c'est donc "participer" à son idéologie répugnante ou bien est-ce juste lire un livre comme les autres ?Moi j'essaie de me dire que le livre m'appartient à partir du moment où je l'ai dans les mains. Mais certains auteurs ont des background parfois un peu pesant pour le lecteur... C'était tout ! ;)

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Tout ce que je veux dire c'est qu'isoler UNE oeuvre en particulier, de son auteur ou d'autres livres qu'il a écrit, c'est SUPER DUR ! Et que c'est un sujet très délicat... C'est plus un problème pour la Littérature en elle-meme et pour le lecteur... Est-ce que lire un livre, de quelqu'un de fascisant par exemple, même si le livre n'en traite pas directement, est-ce que c'est donc "participer" à son idéologie répugnante ou bien est-ce juste lire un livre comme les autres ?Moi j'essaie de me dire que le livre m'appartient à partir du moment où je l'ai dans les mains. Mais certains auteurs ont des background parfois un peu pesant pour le lecteur... C'était tout !  
tu as tout fait raison Eolle dans ta logique mais je me permet de revenir sur les extraits de Celine que tu nous a montré. Sur la la signification de ces derniers il n'y a pas de doute à avoir :angry: :blink: mais ces "choses" (j'trouve pas d'autres noms pour qualifier ça! :angry: ) à la source de toute la controverse autour de l'auteur ne font pas partie de l'oeuvre romanesque de l'écrivain, celle que l'on lit et qui en fait un des grands du XXeme siècle (entre autre Voyage au bout de la nuit ) ; ce sont des pamphlets à caractère politique, bon je sais la distinction est mince mais ici nous ne sommes plus dans le rapport auteur romancier et lecteur ...

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Je me permet de dire "attention", le sujet dévie un peu... bien que le débat soit très intéressant, je ne sais pas si Céline a vraiment sa place sur ce forum... :) Maintenant ce qui est embetant, c'est qu'après que dantec ait tenu de pareils propos, je n'ai pas pu m'empêcher de comprendre certains passages de ses romans différement, dans un sens plus "répugnant" idéologiquement que je les avaient tout d'abord compris...

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c'est vrai moi aussi :( ce que j'avais d'abord pris pour un simple mauvais esprit et une ambiance un peu "zarbe"a pris une tout autre tournure quand le scandale a éclaté...Et c'est ça qui m'a le plus enervé, que l'auteur est en quelque sorte floué le lecteur: en lui fesant passer pour du cyberpunk, qui comme cela a déjà été dit est plus ou moins engagé politiquement, ce qui n'était que de l'idéologie de bas étage ! Dire que Dantec est été victime de son genre me parait un peu facile! seule la plume de l'auteur peut inserer une idéologie de type fasciste dans son ouvrage,je ne vois pas en quoi le fait qu'il écrive un roman de SF joue sur une possible dérive ! Parce que la SF ou la fantasy sont des genres souvent très libres puisque relevant du merveilleux ..? Je suppose que vet état des faits doit quand même plus jouer pour le cyberpunk que pour les romans à l'eau de rose, mais alors le constat devient tès inquietant : la liberté d'écriture qui fait l'essence du romanesque se retrouve compromis.... :blink: Et c'est en cela que je trouve que l'exemple de Celine est interressant: auteur à l'idéologie extrême il n'en a pas moins gardé cette aspect là de sa personnalité pour les textes à caractère politique, ses romans ayant été "préservé"!

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vu que le sujet existant qui est associé à cet auteur passe en revue ses dérapages, celui-ci à pour but de parler de ses bouquins... et seulement si j'ose dire ;)voilà un auteur décrié que j'étais curieux de connaître ; j'ai donc attaqué "Babylone Babies" annoncé par beaucoup comme son meilleur romanen deux mots, l'histoire raconte comment un mercenaire "solo" se retrouve embarqué avec des mafieux russes dans un trafic d'un nouveau genre mêlant délires sectaires et manipulations génétiquesc'est assez brouillon mais plutôt haletant, j'ai trouvé le style de Dantec assez particulier, bourrin et maniéré à la fois en fait, voire limite prétentieux parfois...il a aussi la fâcheuse tendance à flanquer des marques partout à la manière des films US qui ressemblent à des spots de pub géant.. c'est plutôt inutile à mon sens :|mais globalement, ça sonne pas si mal au final et ça se lit bien, j'ai plutôt passé un bon moment :)PS : qqu'un ici a-t-il lu "Villa Vortex" ?est-ce vraiment aussi imbuvable qu'on le dit?

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De Dantec, je n'ai lu que "Les racines du mal", il y a déjà quelques années. Sacré bouquin, torturé à souhait.Je te rejoins sur la description que tu fais de son style, c'est le souvenir que j'en ai.

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Héhé j'avoue adorer Dantec. Pas tout évidemment mais lorsqu'on écrit des bouquins de 800 pages tendues et remplies de théories,références,etc... on ne peut toujours éviter des lourdeurs. C'est ardu mais au moins il y a matière à réflexion.Cela me semble plus " adulte" et contemporain.Pour ce qui est des marques, j'aime beaucoup, car il s'agit tout de même du référent le plus présent dans notre quotidien.Autant en Fantasy elles sont incongrues, autant en SF elles se doivent d'être présentes, au vu de l'évolution de la société.On va au Mac'do,on conduit un BMW,on boit du Pepsi,on mange un Mars, on enfile ses Kickers, on joue à la Playstation, etc ....et non j'ai mangé au fast-food,j'ai pris mon auto,j'ai bu de la limonade en mangeant une barre chocolatée,etc...Point de vue perso évidemment, je comprends que ça dérange ;)