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J'ouvre ce sujet car étant coutumier du fait, je pense que cela peut créer des discussions intéressantes (en espérant qu'un topic n'existe pas déjà là dessus).Il est relativement difficile de rendre compte de la justesse et du ton d'une histoire en seulement un ou deux courts paragraphes. C'est le but de la 4e de couverture, du pitch, du résumé d'un livre, qui a pour objectif de procurer au lecteur un ressenti sur le livre. Seulement, peut-on vraiment se fier à une 4e de couverture pour rendre compte de la qualité intrinsèque d'un livre (même si "intrinsèque" n'est pas forcément le bon mot à employer ici) ? Car un pitch annonçant qu'un garçon inconnu va sauver le monde car il est le héros d'une prophétie millénaire établissant qu'il est le dernier rempart contre un mal resurgissant indique t-il que ce livre sera forcément empreint de clichés jusqu'à la lie comme son résumé semble clairement l'indiquer ? J'ai généralement tendance à penser que oui, la plupart du temps, et je me heurte souvent à des remarques du type "Oui mais tu ne l'as pas lu, comment peux tu savoir que cela ne te plaira pas ?". Je n'irais pas dire que ma manière de fonctionner est juste, simplement actuellement elle me permet à moi (et d'autres j'imagine) de procéder à un premier écrémage quant au choix de mes futures lectures. À mon sens, un pitch sert à repérer les éventuelles originalités scénaristiques ou de style d'écriture. Il n'y a qu'à lire les résumés des romans d'un Sanderson pour s'apercevoir qu'en termes de marketing on frise l'excellence. Chaque résumé de ses livres pointe sur des éléments peu courants, inhabituels ou rares que l'on retrouverait dans ses histoires. Mistborn commence tout simplement par nous faire comprendre une idée très simple mais hyper accrocheuse : "Le héros de la prophétie a été tué. Le méchant l'a emporté". En lisant cela, on voit déjà bien que l'auteur a fait un premier effort de différenciation pour s'éloigner des clichés de la fantasy épique et cela a des chances de marquer un lectorat cherchant justement ce qui s'affranchit de ces mêmes clichés.Le résumé d'un Jaworski est également excellent, Gagner la Guerre commence par nous faire comprendre avant même que le livre soit ouvert que nous serons en présence d'un récit de fantasy commençant, là ou la majorité se terminent : à la fin d'une guerre remporté par le camp des "gentils". Ce type de résumé déclenche est donc généralement fait pour déclencher le fameux "Wow effect" chez le consommateur et je pense que cela participe pleinement du succès des bouquins cités.En revanche, sur quoi mettre l'accent dans un résumé quand l'histoire d'un livre est très clichée à première vue ? Prenons Les Chroniques des Crépusculaires de Mathieu Gaborit (Wiiitch ? I summon you !
), un livre sur lequel j'ai connu des accrochages avec certains membres du forum il y a de cela quelques temps. Sachant que je suis à la recherche de la moindre originalité dans des histoires familières, j'ai peur que ce roman soit trop cliché pour moi, et pour affirmer cela je me base sur le résumé de cette histoire qui nous renseigne sur le héros enquêtant sur la mort de son père et apprenant la magie.De même, pourquoi ne lisons nous pas des livres issus de l'auto-édition ? Parce que bien souvent dès le résumé nous sommes confrontés à une masse de clichés de la fantasy épique qui suffisent bien souvent à nous éloigner du livre en question. Après je pense qu'il y a aussi l'effet inverse bien entendu. Un résumé peut insister sur des éléments originaux, mais s'avérer extrêmement creux dans son contenu. Le pitch de Téméraire est lui aussi très bon : des dragons pendant les guerres napoléoniennes. Rarement vu, rarement exploré, cela peut donner des choses intéressantes. Sauf que pour moi l'auteur s'en est tenue à dérouler autour une histoire extrêmement banale qui évoquent les relations entre dragons et humains (Mccafrey's influence) en brodant autour l'exploration de diverses contrées. Il en va de même pour le livre Oraisons de Samantha Bailly chez Mille Saisons et bientôt chez Bragelonne (désolé Samantha si tu me lis). Le résumé semble annoncer un univers original, ce qui est plutôt vrai dans l'ensemble, sauf qu'à la lecture la déception pointe rapidement tant les problèmes de rythme, de fluidité de l'histoire et d'incohérences scénaristiques frappent pour à l'arrivée donner un livre qui n'aurait pu (selon moi) être publié en l'état. Alors les résumés de bouquins, révélateurs ou trompeurs ? Une enquête de Guy Lagache, pour Zone Interdite !Enfin voilà, à vous la parole ! 