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Parmi les nominés aux deux prix Elbakin.net jeunesse, 4 ouvrages ne disposent pas de leur critique sur le site ou de leur sujet sur le forum.Alors si pour les critiques, il faudra sans doute attendre un peu ( ce sera très court pour certain, sans doute un petit peu plus long pour d'autres ), nous pouvons tout de suite "réparer" les oublis de sujet.Place aux français avec La Marque de la bête de la prolifique Charlotte Bousquet.
http://multimedia.fnac.com/multimedia/images_produits/ZoomPE/0/8/7/9782740424780.jpg
"Moyen Age. La belle Bruna de Caracal pleure ses parents. Sa mère est morte en la mettant au monde, son père a sombré dans la folie. Un soir, le baron qui fut jadis un héros et terrassa le Moroch, tente d'abuser de sa propre fille. L'adolescente s'enfuit en portant la peau de la Bête, symbole d'une gloire passée, signe aujourd'hui de tristesse. Se sentant à la fois victime et coupable, Bruna s'enfonce dans la forêt, s'y perdant en tâchant de se retrouver. A la fois refuge et prison, la forêt confronte la Belle à la Bête. Attirée par la séduction noire du Moroch, Bruna renoncera-t-elle à son humanité ? "C'est John Doe qui devrait bientôt nous produire sa critique de ce titre... et on devrait même avoir un bonus suit eaux Imaginales ! :) (Pression ? Quelle pression ? :sifflote:)Mise à jour :arrow: Critique de John Doe

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lu cet été, j'ai bien accroché à cet univers très particulier.Beaucoup aimé le style magnifique de Charlotte Bousquet. Qui a dit que les auteurs de fantasy ne savaient pas écrire et que la fantasy était de la littérature de garde ? :sifflote: Le style retranscrit assez bien l'état mental de l'héroïne et son conflit intérieur entre animalité et humanité. C'est un conte de fée moderne qui parle du cheminement , de l'errance, de la survie , de la violence, et sa transmission, de la réparation aussi.Le conte m' a fait aussi penser à Perrault, car je le trouve très fort pour planter des univers inquiétant, à tendance malsaine , des univers ambigus, avec des personnages en quête d'eux-mêmes.

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La critique donne vraiment envie de le lire ! Mais je m'interroge sur la tranche d'âge visée. Est-ce que c'est de la fantasy jeunesse mais qui est lisible par des adultes ou de la fantasy jeunesse qui, même si elle est bien écrite, reste pour les 10-14 ans ?Ce serait bien pratique si les gentilles personnes qui font de si belles critiques pouvait indiquer une estimation de l'âge à partir duquel on peut vraiment lire et apprécier le livre et, si nécessaire, l'âge à partir duquel on quitte le public originel de l'ouvrage. Ce serait vraiment une grande aide pour les professionnels du livre en quête de titres à acheter pour un public avec une trance d'âge définie.Je sais que les éditeurs disent des "dès tel âge" mais généralement, c'est du n'importe nawak.Merci ;)

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Alors cela tombe bien, je suis une gentille personne; :sifflote: je vais donc répondre gentiment :;):gimli::):mrgreen:C'est un peu l'éternel débat entre ce qui est "bon" pour la jeunesse ou pas. Faut-il ou ne faut il pas aborder ce qu'il y a de plus dérangeant chez l'Homme ?:)En l'espèce, et pour reprendre une partie de la critique
... Abordant avec délicatesse des thèmes forts tels que l’inceste, la mémoire, la culpabilité, le désir,
, c'est à chacun de voir, en fonction de ses conceptions personnelles, si le livre peut être lu par tous ou pas. Pour ce qui est de la Marque de la Bête c'est clairement, pour reprendre une formule consacrée, "un livre pour les petits, mais aussi pour les plus grands", tout comme les contes qui l'ont inspiré.:)Pour ce qui est des choix de classement des éditeurs, je laisserais de plus spécialistes que moi en parler.:)

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alors la professionnelle du livre (bonjour et bienvenue avec cette entrée très ... en demande :) ) peut aussi aller regarder l'entretien avec Charlotte Bousquet (oui je fais de l'auto-promotion mais moi je ne suis pas une gentille personne, c'est bien connu :p) :arrow: qui se trouve làl'auteur elle-même parle de la "classification" de son livre. Moi personnellement, je dirais plus de 12 mais tout dépend ce que l'on attend d'un conte (et ça aussi Charlotte en parle assez bien)

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Pour moi aussi, plus de 12 ans. Et avec une discussion derrière (j'ai pas envie de dire un "accompagnement", car je trouve le terme trop fort. Mais il y a des passages fortement dérangeants et un ado en plein construction pourrait / devrait se poser des question)Et très lisible par des adultes, bien évidemment !
"Il n'existe rien au-dessus du métier de bibliothécaire" Terry Pratchett

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12 ans c'est même carrément un minimum ! Je suis sans doute un peu "rétrograde" là-dessus et certains spécialiste du livre jeunesse ont un avis très différent concernant le caractère formateur de ces ouvrages abordant des questions difficiles mais les thèmes abordés sont quand même carrément glauques et pourraient être mal "reçu" par quelqu'un de plus jeune. Je plussoie l'idée d'accompagnement émise par CdC.

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Pour moi, tout dépend de la maturité de l'enfant que tu as en face de toi. C'est pour cela que je n'aime pas ces classement artificiels qui ont tendance à restreindre le champ des lectures possibles pour les lecteurs (et les parents qui sont en première ligne). Cela me gêne d'autant plus que les auteurs eux-mêmes rejettent souvent ses classifications et n'ont, la plupart du temps, aucun âge précis en tête lors de la rédaction (sauf en ce qui concerne les auteurs pour les très jeunes enfants et les livres illustrés). De plus, j'essaie toujours de cibler au minimum le lectorat "visé" et si ce n'est en donnant un âge, je donne des références qui permettent à chacun de savoir si le livre lui correspondra ou pas (parallèles avec d'autres romans, complexité de l'intrigue et/ou du vocabulaire etc.). Mon but n'est pas de restreindre les choix des lecteurs; au contraire.Pour en revenir au livre concerné, même sans évoquer un âge précis, il faut néanmoins une certaine maturité pour apprécier pleinement la Marque de la Bête et pouvoir en discuter pour dissiper toute question.

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La critique donne vraiment envie de le lire ! Mais je m'interroge sur la tranche d'âge visée. Est-ce que c'est de la fantasy jeunesse mais qui est lisible par des adultes ou de la fantasy jeunesse qui, même si elle est bien écrite, reste pour les 10-14 ans ?Ce serait bien pratique si les gentilles personnes qui font de si belles critiques pouvait indiquer une estimation de l'âge à partir duquel on peut vraiment lire et apprécier le livre et, si nécessaire, l'âge à partir duquel on quitte le public originel de l'ouvrage. Ce serait vraiment une grande aide pour les professionnels du livre en quête de titres à acheter pour un public avec une trance d'âge définie.Je sais que les éditeurs disent des "dès tel âge" mais généralement, c'est du n'importe nawak.Merci wink
comme le disent les autres messages, la question de l'âge est compliquée, j'aime bien l'avis d'Aléthia. :)J'ai vu sur le site de la fnac (on peut dire le nom ?) : à partir de 9 ans ça m'a gêné, je verrai plutôt à partir de 12 ans, de mon point de vue personnel pour comprendre le récit, car c'est assez abstrait, il y a beaucoup d'impressions, et aussi par rapport au contenu qui est dur.Mais si un enfant de 9 ans a envie de le lire, c'est difficile de le lui interdire, et de lui-même l'enfant peut laisser le livre si ça ne lui va pas. Car pour le lire et l'apprécier, il faudrait qu'il soit bien précoce, mais ça existe, des enfants précoces. ;)ceci dit, il faut avoir une facilité avec la lecture. et du coup certains ado apprécieront ce livre plutôt à partir de 14 ou 16 ansJ'aime bien aussi l'idée "d'accompagner" proposée par Coeudechêne.et en ce qui concerne les critiques, ce n'est pas leur rôle forcément d'évaluer l'âge, mais en posant la question, tu as la réponse ;)

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Favrielle a écrit :et en ce qui concerne les critiques, ce n'est pas leur rôle forcément d'évaluer l'âge, mais en posant la question, tu as la réponse.
Tout à fait, d'où l'intérêt du forum pour en discuter.;):)

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Merci pour vos réponses. (pitié, pas la hache !)Je suis parfaitement d'accord avec le fait qu'il est délicat de donner un âge puisqu'il y aura toujours une personne plus jeune capable de lire et d'apprécier le livre et une plus âgée qui en sera incapable.Mais quand on doit acheter des livres pour une tranche d'âge précise (des lycéens dans mon cas), il est toujours utile de savoir si tel ouvrage dit "jeunesse" est suffisamment adulte ou au contraire trop enfantin. Tout comme il est utile de savoir si un ouvrage "adulte" ne comporte pas des passages susceptibles de choquer des ados et surtout de déranger leurs parents (qui me tomberaient alors dessus à coup de hache).

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Firiel a écrit :Merci pour vos réponses. (pitié, pas la hache !)Je suis parfaitement d'accord avec le fait qu'il est délicat de donner un âge puisqu'il y aura toujours une personne plus jeune capable de lire et d'apprécier le livre et une plus âgée qui en sera incapable.Mais quand on doit acheter des livres pour une tranche d'âge précise (des lycéens dans mon cas), il est toujours utile de savoir si tel ouvrage dit "jeunesse" est suffisamment adulte ou au contraire trop enfantin. Tout comme il est utile de savoir si un ouvrage "adulte" ne comporte pas des passages susceptibles de choquer des ados et surtout de déranger leurs parents (qui me tomberaient alors dessus à coup de hache).
ce qui m'a manqué pour te répondre, c'était l'usage que tu souhaitais en faire exactement. est-ce que tu es enseignant , libraire ? ce n'est pas clair pour moiet les lycéens en question, quel âge ont-ils ? plutôt 15 ans, plutôt 18 ans ???Je trouve que une super initiative, bravo :) si c'est dans un cadre scolaire. Je te réponds en imaginant que c'est le cas : il y a la prise d'un léger risque par rapport à la relation aux parents, et certains élèves seront peu-être profondément remués, d'où la nécessité de l'anticiper et de se dire qu'il y a un accompagnement nécessaire. je trouve que ce livre est réparateur, le contenu me semble pouvoir être un support pour parler de la thématique du livre. Je veux dire par rapport au marquis de sade ou à Lautréamont qui peuvent être étudiés en classe et faire hurler les parents, là il y a derrière l'idée de reconstruction. mais peut-être que je réponds à côté de la plaque, n'ayant pas saisi tout à fait s'ils 'agissant d'un cadre scolaire.

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Si tu as bien compris. Je suis professeur documentaliste et "mes" lycéens ont entre 15 et 18 ans. Dans ce cas précis, le livre serait donné à lire à des secondes (donc 15-16-17 ans) dans le cadre d'un prix littéraire (donc pas d'étude en classe mais possibilité de parler de leurs lectures).Je trouve intéressant que le livre traite de l'inceste et soit la réécriture d'un conte. Le côté "hard" de la thématique n'est un problème que si les choses sont décrites trop explicitement. Ce qui n'est apparemment pas le cas pour La Marque de la bête.Pour poursuivre ta comparaison, à mon sens, seuls des extraits de Lautréamont peuvent être lus au lycée et uniquement dans le cadre d'un cours. J'ai d'ailleurs exercé une censure en enlevant Lautréamont des rayons afin qu'il ne soit plus en libre accès (même s'il reste empruntable sur demande). J'avoue que j'ai été traumatisée par Maldoror lol

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Le côté "hard" de la thématique n'est un problème que si les choses sont décrites trop explicitement. Ce qui n'est apparemment pas le cas pour La Marque de la bête.
il n'y a pas de détails , le livre traite plutôt de l'état mental après, de la bestialité,de l' humanité, du paradoxe, de la reconstruction , du chaos.
J'avoue que j'ai été traumatisée par Maldoror lol
ça je peux le comprendre, c'est une lecture éprouvante. :huh:
Si tu as bien compris. Je suis professeur documentaliste et "mes" lycéens ont entre 15 et 18 ans. Dans ce cas précis, le livre serait donné à lire à des secondes (donc 15-16-17 ans) dans le cadre d'un prix littéraire (donc pas d'étude en classe mais possibilité de parler de leurs lectures).
bon courage à toi pour les préparatifs, et j'aimerais bien si tu as le temps que tu viennes nous raconter comment ça a été perçu. :)

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Pour rappel, il y a un truc qui s'appelle la loi de 1949 sur les publications destinés à la jeunesse et qui dans ce cadre protège le prescripteur. J'ai vérifié et la Marque de la bête a bien reçu la "sainte autorisation" donc les parents d'élèves peuvent bien hurler, légalement ils n'ont aucun poids. Et puis il ne faut pas exagérer, si j'ai quelques réticences à mettre ce livre entre les mains de jeunes de 12/13 ans, au lycée ils sont capables de supporter des thématiques de ce genre :o En revanche, je ne peux pas m'empêcher de polémiquer mais exercer une censure sur un ouvrage comme Les chants de maldoror ça me fait grincer des dents. Lautréamont fait partie du patrimoine littéraire et les lycéens doivent pouvoir y avoir accès librement...

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almaarea a écrit :il y a un truc qui s'appelle la loi de 1949 sur les publications destinés à la jeunesse
Arf ça existe encore ce truc ?? :blink: Je me rappelle que quand j'étais jeune (c'est pas d'hier on rigole pas :p) c'est ce qui justifiait la censure faite dans les Stranges et autres Titans, la Chose (membre des 4 fantastiques pour les non-initiés :) ) risquait de faire peur à nos pauvres tites têtes blondes :lol:
Si l'enfer est ici alors autant s'en faire, si l'enfer est ici alors autant s'en faire, s'en faire un paradis. --- Shaka Ponk

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Et si ! :DSi ça peut te rassurer, aujourd'hui c'est plus un moyen de protéger les prescripteurs comme les bibliothécaires ou les profs docs qu'un outil de censure.

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En tout cas, je suis rassurée de voir que je ne suis pas la seule que le mot "censure" hérisse. Si l'on peut considérer que La Marque de la Bête puisse "choquer" (et je grossis volontairement le trait) des collégiens, il en tout autrement pour des lycéens qui en ont vu d'autres (et qui auraient peut être aimé découvrir Lautréamont soit dit en passant).