Personnellement, je lis les deux, je ne pourrais me passer d'aucune des deux, et je vois très bien les différences au moment où je lis les romans. Expliquer ces différences ne m'est pas évident, mais je vais quand même essayer.
Pour moi la différence réside surtout dans le fait que la SF est plus une extension de notre monde (c'est peut-être une fausse vision mais j'ai l'impression que c'est toujours une histoire d'invasion de robots, d'extraterrestres ou de mutants transgéniques), un futur 'possible'.
Si tu penses ça, je t'invite à lire, par exemple, "Rivage des intouchables", de Francis Berthelot, qui se passe sur un autre monde, sans robots, ni aucune idée de "futur possible", mais qui met en scène une allégorie du SIDA.Sinon, en respectant, l'idée "un futur possible", effectivement fréquente en SF, je te recommande "Chroniques du Pays des Mères" de Vonarburg, où tu ne trouveras ni robots, ni ET, et extrêmement peu de mutants

.En fait, et cela a été dit par des auteurs aux Utopiales, la littérature de SF est une littérature qui réfléchit
sur le présent, et qui se pose des questions sur comment on pourrait proposer un avenir (
des avenirs) différent(s).
l'espèce de poésie attachée aux bons livres de fantasy, la dimension onirique, complètement absente des livres de SF.
Si tu ne lis pas de SF, il me semble que tu n'es pas le mieux placé pour en juger. Essaie le beau, original et court "Des milliards de tapis de cheveux", d'Andreas Eschbach, par exemple.
le côté SF froide et réflexion rationnelle est ama moins à la mode que pendant l'âge d'or, même si certains auteurs sont un peu dans cette veine (Roland C. Wagner, Priest...).
Je serais à peu près d'accord avec toi sur la première partie, mais si je devais citer un auteur représentatif, ce serait Greg Egan, ou dans une moindre mesure Gregory Benford, mais SUREMENT PAS ceux que tu cites, et surtout Priest, qui vise principalement dans ses romans à induire dans le lecteur un doute sur la nature de la réalité. Quant à Wagner, il a fréquenté le Space op', mais sa série des Nouveaux Mystères de Paris ne me paraît ni froid, ni si rationnel que ça...De surcroît, il me paraît assez peu juste de nos jours de parler de
LA SF. On devrait parler
DES SF. Idem pour la Fantasy, d'ailleurs, qui est beaucoup plus variée, heureusement, que ses détracteurs ne le disent.Peut-être la plus grande différence entre les deux réside-t'elle dans le fait qu'un auteur de SF tend à
expliquer les phénomènes : si ses personnages ont des pouvoirs que les humains "normaux" actuels n'ont pas, l'auteur va nous proposer une explication "scientifique", ou pour le moins rationnelle (consommation volontaire ou non de substances, mutation liée à un lieu, etc), alors que l'auteur de Fantasy ne ressentirait pas forcément ce besoin d'explication.