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Devant mon incapacité à retrouver un sujet qui avait -à mon avis- déjà été débattu, j'en ouvre un nouveau sur l'opposition / la relation entre les deux genres sus-nommés.La Fantasy, souvent vue comme une petite soeur insignifiante, voire à cacher, à l'époque où la SF trustait le domaine de l'Imaginaire, connait aujourd'hui un développement très important qui fait de l'ombre au domaine qui la regardait auparavent avec un brin de condescendance...Alors ces deux genres sont-ils si éloignés l'un de l'autre ? Plusieurs pistes autour desquelles argumenter, bien qu'elles ne soient bien entendu pas les seules :- un extrait du dossier de présentation de Macros sur le site :
   Fantasy et Science-FictionLongtemps considérée comme ressortant de la science-fiction, la fantasy est aujourd'hui un genre bien autonome et bien singularisé. " Il y a autant de différence entre science-fiction et fantasy qu'entre Karl Marx et Groucho Marx." (Robert Heinlein) Une telle remarque, si elle a le mérite d'être claire, ne nous éclaire cependant pas beaucoup sur le pourquoi de la chose. Il y a tout d'abord différence sur les moyens de rendre vraisemblable le récit : si la science-fiction " facilite la suspension volontaire de l'incrédulité de la part du lecteur en utilisant une atmosphère de plausibilité scientifique " (S. Moskovitz), il en est tout autre pour la fantasy qui a recours à l'émerveillement par l'irrationnel. Ce qui est a priori difficilement concevable sera dans un cas justifié par l'emploi de la science et dans l'autre par celui de la magie. Une telle vision reste cependant assez sommaire et l'un n'empêche pas l'autre de coexister comme on peut le constater en science fantasy.Mais leurs thèmes de prédilection peuvent bien souvent se rencontrer - conquête de nouveaux territoires, destruction d'un monde ou de l'homme, franchissement des limites biologiques de l'homme, quête de l'immortalité, êtres non-humains, etc...Mais le récit de fantasy ne met pas toujours en scène un monde issu du passé (historique ou mythique): c'est le cas de L'Atlantide de Conan, mais ce monde peut être simplement là au sein de notre monde réel, mais resté ignoré de tous, excepté un petit nombre. Ainsi, faire une distinction en affirmant que la science-fiction est une histoire dans le futur alors que la fantasy exhibe un monde venu du passé - imaginaire pour l'Atlantide, moins pour la Provence moyenâgeuse de Guy Gavriel Kay dans sa Chanson d'Arbonne - n'est pas toujours vérifié, loin s'en faut.
- Un extrait d'une interview de G.R.R Martin dans Locus magazine de Novembre, déjà citée dans le sujet A feast for crows :
“The problem now is, there are too damn many books -- more and more each year, each of which has a smaller and smaller audience. Back in the '70s Dhalgren and A Mote in God's Eye came out in the same year, New Wave and old-school nuts-and-bolts science fiction. Fans of one may have hated the other, but everyone read both books because it was a small enough field and these were both important books. Now it has become not just two but fifty different audiences, each of which has its own small group of advocates.“Fantasy and science fiction have become separate, a trend I think is particularly unfortunate. Fritz Leiber wrote The Big Time and Fafhrd and the Gray Mouser. Poul Anderson wrote The Broken Sword and Three Hearts and Three Lions, but then he wrote all the wonderful Nicolas van Rijn books. Jack Vance -- my hero! -- was a master of both forms. If you're a writer you're a writer: you can tell a story. Sometimes the difference is just the furniture. Aliens or elves, they're the Other, symbolically, metaphorically. I've always read all three of the forms. When I was a kid I'd be reading Heinlein one day and then Lovecraft or Robert E. Howard. (My father called it all 'weird stuff.') Now they've divided science fiction and fantasy into two different fields, and some people are trying to make them almost two antithetical fields. There's not enough cross-fertilization going on.”
- Une traduction à venir de la vision d'un auteur de SF, courant Science dure, qui prend un sérieux contrepied de cette dernière vision (disons sous une semaine, si mon planning le permet :giveup: )A vous de discuter en attendant ! :)

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Pour ma part, s'il faut trouver un moyen de différencier les genres, je retiens l'argument de la science ou de la magie pour "expliquer" l'irrationnel", mais on peut trouver les deux en même temps (à titre d'exemple, je ne citerai que Vision of Escaflowne ou la branche steamfantasy); à la rigueur, Star Wars ne serait que de la SF s'il n'y avait les Jedi.Mais leurs différences internes ne les empêchent pas de faire toutes deux parti de la littérature de l'imaginaire, la distinction venant de la proportion plus ou moins grande de boule de feu :dragon: ou de rayon laser :starwars:

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Personnellement je trouve que cette différence est de moins en moins signifiante. Il n'y a qu'à voir des oeuvres comme le cycle de Tschaï de Vance ou le cycle de Majipoor de Silverberg pour voir l'émergence d'une littérature à la limite de ces deux genres. Puis plus récemment avec Swainston ou Miéville, où je ne sais même pas si on peut parler de "genre unique". Il n'y a qu'à voir dans Perdido Street Station, où le héros est un scientifique. Pour moi, cette distinction était valable au début, si on opposait le seigneur des anneaux avec le cycle de la Fondation d'Asimov pour ne citer que deux oeuvres fondatrices des deux genres.Après, je suis d'acccord avec Foradan, ce n'est qu'une question de proportion pour qu'on colle à un livre l'étiquette "fantasy", "sciences-fiction", ou "fantastique" (genre dont je ne saurais pas donner une définition... si ce n'est qu'il est peut-être à la frontière des deux autres). Idem avec le space-opéra, sous-genre de SF, qui devient -est devenu- un genre à part entière, et dont les limites sont parfois un peu floues. Il faudrait parler de littérature de l'imaginaire à tendance fantasy, SF, ...Zedd

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Alors, tout espoir n'étant pas perdu de retrouver un sujet, et les oppositions ne m'enchantant pas spécialement, on ferme pour l'instant, désolé...EDIT : Bon, j'ai changé l'intitulé du sujet pour "Fantasy et Science-Fiction"... Et comme de toute façon, je n'aurais pas le temps dans les jours à venir de chercher, éventuellement, un sujet en rapport à remonter. Je réouvre ! (fermeture d'un quart d'heure finalement, ça n'aura pas été long. :P )Pas le temps non plus de vraiment réagir, si ce n'est pour l'instant :
Il n'y a qu'à voir dans Perdido Street Station, où le héros est un scientifique.
Je ne vois pas trop ce que ça pourrait "prouver". ;) :huh: Ou disons signifier. Dans l'Âge de la Déraison, on rencontre notamment Newton ou Franklin, des scientifiques, et ce n'est pas pour autant que ce n'est pas de la fantasy. Ou alors, j'ai lu ton message trop vite. ;)

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on a un peu l'impression que les deux genres tendent à se rapprocher ces derniers temps. C'est sûrement qu'une branche de la SF (les Space op' d'Hamilton, Traquemort,...) est une littérature d'évasion est d'aventure, où finalement seul le décorum change par rapport à une oeuvre de fantasy. Côté SF toujours, le côté SF froide et réflexion rationnelle est ama moins à la mode que pendant l'âge d'or, même si certains auteurs sont un peu dans cette veine (Roland C. Wagner, Priest...).La distinction existe toujours mais la frontière est (un peu) moins claire qu'avant.

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Il faut d'abord savoir que je déteste la SF et que par conséquent je ne m'y connait pas superbien. J'ai donc sans doute une vision assez stéréotypée sur ce genre.Pour moi les deux genres sont complètement différents. On dit qu'il font tous les deux partis d'une litérature de l'imaginaire mais je crois que c'est le cas en faite de tout roman, mêmes les plus "réels".Pour moi la différence réside surtout dans le fait que la SF est plus une extension de notre monde (c'est peut-être une fausse vision mais j'ai l'impression que c'est toujours une histoire d'invasion de robots, d'extraterrestres ou de mutants transgéniques), un futur 'possible'.La fantasy elle se passe carrément dans un autre monde (même celle qui se déroule dans 'notre monde' ne prévoit pas un prolongement dans le futur mais plutot un autre monde qui ressemble au notre. J'ai d'ailleurs des doutes sur le fait que les livres de fantasy ancrés dans notre monde soient vraiment de la fantasy pure).Mais pour moi la différence majeure est l'espèce de poésie attachée aux bons livres de fantasy, la dimension onirique, complètement absente des livres de SF.

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Gillossen,dimanche 11 décembre 2005, 16:46 a écrit :Je ne vois pas trop ce que ça pourrait "prouver". ;) :huh: Ou disons signifier. Dans l'Âge de la Déraison, on rencontre notamment Newton ou Franklin, des scientifiques, et ce n'est pas pour autant que ce n'est pas de la fantasy. Ou alors, j'ai lu ton message trop vite. ;)
Non, c'est pas ce que je veux dire. Je reformule :P . L'expression suivante me faisait tiquer.
la science-fiction " facilite la suspension volontaire de l'incrédulité de la part du lecteur en utilisant une atmosphère de plausibilité scientifique
Je voulais simplement dire par là que l'on peut aussi retrouver un côté scientifique dans la fantasy, mon exemple étant Perdido Street Station. La plausibilité n'est donc plus un caractère spécifique de la SF. Et à l'inverse, on peut retrouver de la magie dans de la SF. L'exemple de Traquemort où les héros recoivent des pouvoirs surnaturels en est un bon exemple. L'argument sciences/magie permet toujours de classer certaines oeuvres mais il est, à mon avis, moins incisif qu'auparavant.
une littérature d'évasion... réflexion rationnelle La distinction existe toujours mais la frontière est (un peu) moins claire qu'avant.
Pour reprendre des termes de Bélial (la littérature d'évasion et une littérature plus centré sur le rationnel), on ne peut plus classer la fantasy seulement dans la littérature extraordinaire càd autre monde, ambiance moyenâgeuse et tout ce que cela implique, ... (bien qu'elle le reste en majorité ;) .. c'est loin d'être un reproche). Et vica versa avec la SF...Zedd

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Personnellement, je lis les deux, je ne pourrais me passer d'aucune des deux, et je vois très bien les différences au moment où je lis les romans. Expliquer ces différences ne m'est pas évident, mais je vais quand même essayer.
Pour moi la différence réside surtout dans le fait que la SF est plus une extension de notre monde (c'est peut-être une fausse vision mais j'ai l'impression que c'est toujours une histoire d'invasion de robots, d'extraterrestres ou de mutants transgéniques), un futur 'possible'.
Si tu penses ça, je t'invite à lire, par exemple, "Rivage des intouchables", de Francis Berthelot, qui se passe sur un autre monde, sans robots, ni aucune idée de "futur possible", mais qui met en scène une allégorie du SIDA.Sinon, en respectant, l'idée "un futur possible", effectivement fréquente en SF, je te recommande "Chroniques du Pays des Mères" de Vonarburg, où tu ne trouveras ni robots, ni ET, et extrêmement peu de mutants :blink: .En fait, et cela a été dit par des auteurs aux Utopiales, la littérature de SF est une littérature qui réfléchit sur le présent, et qui se pose des questions sur comment on pourrait proposer un avenir (des avenirs) différent(s).
l'espèce de poésie attachée aux bons livres de fantasy, la dimension onirique, complètement absente des livres de SF.
Si tu ne lis pas de SF, il me semble que tu n'es pas le mieux placé pour en juger. Essaie le beau, original et court "Des milliards de tapis de cheveux", d'Andreas Eschbach, par exemple.
le côté SF froide et réflexion rationnelle est ama moins à la mode que pendant l'âge d'or, même si certains auteurs sont un peu dans cette veine (Roland C. Wagner, Priest...).
Je serais à peu près d'accord avec toi sur la première partie, mais si je devais citer un auteur représentatif, ce serait Greg Egan, ou dans une moindre mesure Gregory Benford, mais SUREMENT PAS ceux que tu cites, et surtout Priest, qui vise principalement dans ses romans à induire dans le lecteur un doute sur la nature de la réalité. Quant à Wagner, il a fréquenté le Space op', mais sa série des Nouveaux Mystères de Paris ne me paraît ni froid, ni si rationnel que ça...De surcroît, il me paraît assez peu juste de nos jours de parler de LA SF. On devrait parler DES SF. Idem pour la Fantasy, d'ailleurs, qui est beaucoup plus variée, heureusement, que ses détracteurs ne le disent.Peut-être la plus grande différence entre les deux réside-t'elle dans le fait qu'un auteur de SF tend à expliquer les phénomènes : si ses personnages ont des pouvoirs que les humains "normaux" actuels n'ont pas, l'auteur va nous proposer une explication "scientifique", ou pour le moins rationnelle (consommation volontaire ou non de substances, mutation liée à un lieu, etc), alors que l'auteur de Fantasy ne ressentirait pas forcément ce besoin d'explication.

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zedd,dimanche 11 décembre 2005, 19:35 a écrit :L'argument sciences/magie permet toujours de classer certaines oeuvres mais il est, à mon avis, moins incisif qu'auparavant.
Ok, cette fois, j'ai compris. :P Toujours pas de sujet ressuscité en vue, désolé...

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Lisbei,lundi 12 décembre 2005, 11:06 a écrit :Priest, qui vise principalement dans ses romans à induire dans le lecteur un doute sur la nature de la réalité.
et? parce que-là tu corrobores tout à fait ce que j'affirme. J'imagine pas thématique plus cérébrale (et froide) que la perception de la réalité.
Quant à Wagner, il a fréquenté le Space op', mais sa série des Nouveaux Mystères de Paris ne me paraît ni froid, ni si rationnel que ça...
attends, Wagner est LE spécialiste de la politique-fiction, j'imagine pas trouver meilleur spécimen (même si sa production ne se limite pas à ça).Et les deux genres sont tellement divers qu'il semble illusoire de trouver un facteur pour clair pour les discriminer, ou même une définition qui réunirait les visées des auteurs concernés. (Et c'est tant mieux...).

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Juste une - bête - question :En quoi la science -aparce que pour ce que j'en ai lu...- dans les romans de SF est-elle plus "logique", plus "scientifique" que la magie dans les romans de Fantasy ? Parce que la science dans les romans de SF... hein ... elle n'a de scientifique que le nom, me semble-t-il...

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en rien, à part pour le Hard Science, où les écrivains à CV scientifique pullulent d'ailleurs. En cela la SF est sûrement aussi "fantaisiste" la plupart du temps. Mais si on exclue toutes les incohérences technologiques, ce qu'on trouve généralement dans un bouquin de SF est "plausible", même si l'univers dépeint n'a pas de valeur prédictive. Il s'agit d'un futur possible de l'humanité, même si sa probabilité de réalisation tend vers 0. Dans un bouquin de fantasy, par définition il faut qu'il y ait des éléments surnaturels ou purement imaginaires.Enfin, amha en tout cas.

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Bonsoir,est-ce que la SF ne se distingue pas aussi par une filiation, une histoire, donc un ensemble de thèmes cohérents ?En effet, de même qu'on tente souvent de faire remonter "toute" la fantasy à Dunsany, CS Lewis, Tolkien, la tentation est grande de retracer l'histoire de la SF : Shelley comme précurseur, Verne et Wells comme pères mondiaux, puis l'age d'or (Clarke- Hamilton - Asimov - Van Vogt - Heinlein, et bien d'autres, autour de quelques périodiques comme Astounding).Jusqu'à une époque récente, très rares étaient les auteurs de SF qui ne descendaient pas, bon gré ou mal gré, de ces grands ancêtres. Du coup, la littérature SF s'est organisée autour de grands thèmes et de grandes idées classiques, avec dans le meilleur des cas un propos soit politique, soit sociologique ou philosophique qui se superpose à l'"entourloupe" scientifique. Les grands auteurs de SF "pure et dure" actuels dérivent tout droit de cette mouvance : Resnick, Iain M Banks ... même s'ils peuvent aujourd'hui s'aventurer sur les terres de la fantasy !Exception : Barjavel en france a fait son bout de chemin en inventant la SF tout seul, vraisemblablement sans lire ce que faisaient ses collègues anglophones. Et comme par hasard, il a écrit l'Enchanteur ...P.S. : je viens de me souvenir d'une faille dans mon raisonnement : Heinlein a bien écrit le jubilatoire (quoiqu'un peu kitch) "Route de la Gloire", bourré de mécanismes Fantasy !

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[QUOTE=Bélial] J'imagine pas thématique plus cérébrale (et froide) que la perception de la réalité.[/QUOTE]Ah ? :o Il est clair que notre perception est différente ;) ! Toute plaisanterie à part, peut-être que toute thématique peut être vue comme "cérébrale" et/ou "froide", à la limite, y compris la lutte entre le Bien et le Mal. Ce qui évitera cet écueil, c'est la façon dont l'auteur utilise cette thématique dans un roman. A cet égard, je te recommande "Les extrêmes" de Christopher Priest, roman superbe sur le deuil, entre autres, mais qui arrive quand même à induire chez le lecteur un espèce de doute sur la perception de la réalité, voire même sur sa nature, sinon son existence.Quant à Wagner, je suis complètement d'accord qu'il écrit de la politique-fiction (au moins dans la série en cours des Futurs Mystères de Paris), mais il y introduit quand même des notions qui n'existent pas dans notre monde actuel, sauf à l'état d'hypothèses, et qu'on ne s'attendrait jamais à croiser dans la rue (je parle des archétypes) !Il semble que nous n'avons pas la même définition du mot "rationnel". Cela dit, je comprends mieux à présent ce que tu veux dire, il me semble.[QUOTE=Sylvaner]est-ce que la SF ne se distingue pas aussi par une filiation, une histoire, donc un ensemble de thèmes cohérents ? [...][/QUOTE]Comme tu le dis toi-même, c'est aussi le cas de la Fantasy. Et, dans les 2 cas, pour le meilleur et pour le pire, suivant la qualité d'écrivain des différents auteurs.[QUOTE=Sylvaner]Heinlein a bien écrit le jubilatoire (quoiqu'un peu kitch) "Route de la Gloire", bourré de mécanismes Fantasy ![/QUOTE]Silverberg aussi, me semble-t'il, a rôdé sur les terres de la Fantasy. Ainsi, bien sûr qu'Ursula Le Guin. Mais je ne suis pas sûre qu'ils fassent partie exactement des "grands auteurs" auxquels tu pensais (je ne suis pas très calée sur l'histoire du genre :rouge: ).Quoi qu'il en soit, les auteurs actuels, même s'ils ont lu les "grands anciens", et même s'ils traitent les mêmes thématiques, le font d'une façon différente, et parfois sous forme d'hommage, d'ailleurs. En disant cela, je pense notamment à "La Lune seule le sait" de Johan Heliot, qui est un clin d'oeil-hommage évident non seulement à Jules Verne mais aussi au Heinlein de "Révolte sur la Lune".

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Lisbei,mercredi 14 décembre 2005, 10:33 a écrit :A cet égard, je te recommande "Les extrêmes" de Christopher Priest, roman superbe sur le deuil, entre autres, mais qui arrive quand même à induire chez le lecteur un espèce de doute sur la perception de la réalité, voire même sur sa nature, sinon son existence.
déjà lu, pas trop aimé :giveup: , mais il faut reconnaître que c'est de la SF à l'état pur.
Toute plaisanterie à part, peut-être que toute thématique peut être vue comme "cérébrale" et/ou "froide", à la limite, y compris la lutte entre le Bien et le Mal.
c'est vrai que ce genre de terme est un peu subjectif. Ce que j'avais en tête c'est:froid: spéculation intellectuelle, abstraction, concepts, hémisphère gauche du cerveau,..."chaud": yin, viscéral, amour, émotions,...

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Publivore,dimanche 11 décembre 2005, 13:06 a écrit :La Fantasy, souvent vue comme une petite soeur insignifiante, voire à cacher, à l'époque où la SF trustait le domaine de l'Imaginaire, connait aujourd'hui un développement très important qui fait de l'ombre au domaine qui la regardait auparavent avec un brin de condescendance...
Je ne vais pas faire beaucoup avancer le débat précédent mais ca me fait tiquer comme présentation du sujet.... si mes souvenirs sont bons avant que la SF ne brigue le devant de la scène après la seconde guerre mondiale (grosso modo, c'est volontairement de la vulgarisation), c'était bel et bien la Fantasy qui squattait la une des magazines (d'ailleurs c'est fou le nombre de mags' des années 1900-1940 qui portent "fantasy" dans leur titre). La Fantasy a juste été un peu oublié dans la seconde moitié du XX (et encore ca serait oublié des auteurs comme Tolkien ou Lieber ou Morcoock qui ont fait des cartons malgré tout). Enfin oublié n'est sans doute pas le terme correct, disons plutôt que le nombre de lecteurs était inférieur à celui de la SF.Et c'est vrai que à présent la tendance c'est un peu inversée, je pense que les années 80 ont vu le lectorat de la Fantasy revenir au niveau de celui de la SF. Ces 5 dernières années avec des succès mondiaux comme HP, le SdA (et Narnia) ont évidemment fait pencher la balance dans l'autre sens. Je m'interroge neanmoins sur le futur, est ce que tout ceci ne sera qu'une mode?Bref sinon j'aime bien le point de vue de Martin, ces querelles de clochers me semblent plutôt une conséquence de la quantité de romans disponibles et surtout de fans acharnés qui ne jurent que par un genre (quand ce n'est pas un sous-genre encore <_< ). Je trouve ca quelque peu decevant d'essayer d'établir un jugement de valeur... D'autant plus, que plus ca va et plus des romans à cheval entre les genres paraissent et "prouvent" que la limite n'est vraiment que symbolique.

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Hop, un petit grain de sel de ma part, juste pour dire qu'il y a plein d'arguments pertinents dans ce sujet mais que de mon côté, je n'ai pas vraiment de théorie plus poussée que la basique technologie vs magie...Par contre, ce que je sais à coup sûr, c'est que si je me damnerai pour un livre fantasy, la SF me fait irrémédiablement et instantanément partir à reculons, grincer des dents, rien que lire les 4ème de couv m'ennuie déjà profondemment, c'est donc bien qu'il doit y avoir de sacrées différences! :o Et ce malgré le fait que je trouve également que le point de vue de Martin (avec qui je ne suis pas systématiquement d'accord malgré ma dévotion absolue envers ses romans :P ) se tient.Pourtant, je dois dire que certains romans qu'on pourraient qualifier d'"hybrides" ne me repoussent pas à la simple idée de les lire... :rolleyes: Sans compter que la SF en BD ou en film devient soudain un genre que j'apprécie beaucoup...comme quoi l'aspect visuel doit beaucoup jouer en la matière.Bref, comment raconter sa vie sans faire avancer le sujet :mrgreen: C'est Noël qui approche ça, ça me donne des envies de m'épencher! :PThys

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Thys a écrit :Sans compter que la SF en BD ou en film devient soudain un genre que j'apprécie beaucoup...comme quoi l'aspect visuel doit beaucoup jouer en la matière.
Amusant : moi qui aime beaucoup lire de la SF, je ne l'aime ni en BD ni au cinéma...Dans les romans "hybrides", j'ai bien aimé récemment "Faerie Hackers", de Johan Heliot, mais je l'ai quand même trouvé sur un versant davantage SF que Fantasy.Je serais assez d'accord avec Thys (même si les effets sur moi sont différents :rolleyes: ) : il me semble qu'il y a des différences importantes. Cela dit sans ôter quelque valeur que ce soit à l'un ou l'autre genre. En ce qui me concerne, le fait qu'il y ait entre eux des différences, plus ou moins perceptibles selon les auteurs, selon les oeuvres (et selon les lecteurs !) est plus un gage de richesse du genre qu'un inconvénient. Vive la diversité !

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Comment expliquer le fait qu'il soit plus courant de rencontrer des nouvelles de SF et de longs cycles en fantasy, et non l'inverse ? Quelqu'un a-t-il une théorie ? :huh: Pourtant les deux genres ont besoin de planter un minimum de décord...pourquoi la SF peut-elle se contenter de peindre rapidement le cadre de l'histoire ?

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Il y a des cycles en SF aussi, et le cycle d'Honor Harrington, de David Weber, en est à son 8e tome traduit en français, mais il s'agit de space op'. Je dirais que ce sous-genre, comme la fantasy, d'une certaine façon, appartient au genre plus général du roman d'aventures, qui peut comporter autant de tomes que l'auteur et le lecteur peuvent le supporter ! Les "Futurs mystères de Paris" de Roland Wagner, en sont aussi à leur 7ème tome (il me semble), mais d'une certaine façon, on pourrait aussi les lire comme des romans d'aventures, ou des romans policiers, avec au moins un héros récurrent.
Kaines a écrit :pourquoi la SF peut-elle se contenter de peindre rapidement le cadre de l'histoire ?
Là encore, ça dépend du sous-genre, et des auteurs : Tyranael, de Vonarburg, comporte 5 tomes, parce qu'elle décrit plusieurs sociétés d'une grande richesse. China Miéville pourrait sans doute écrire encore plusieurs romans dans l'univers qu'il décrit dans "Perdido Street Station" et "Les scarifiés". En revanche, les auteurs qui écrivent de la hard-science, par exemple, ne vont sans doute pas s'éterniser, puisque le roman de SF leur sert de support de "vulgarisation".En fait c'est difficile de généraliser, parce que "la" SF n'existe pas (encore moins que "la" fantasy).