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Ce livre m'a laissée une impression bizarre. J'ai aimé le lire, j'ai été plongé dans cette histoire mais...il y a un petit qque chose qui me laisse perplexe!On suit cette femme qui a tout pour elle : mari aimant et beau, un fils adorable...et voilà qu'elle doit vivre avec sa belle famille et tout va mal.Bon pendant 2/3 du livre, c'est un livre qui est tout sauf de la fantasy urbaine, il y a qques passages dans lesquels l'héroine nous parle du Pan de son enfance et tout est normal . 20 ans près, il revient et c'est toujours normal....C'est bien écrit mais je suis un peu sur ma faim, je pensais que ce serait un peu plus psychologique, surtout au vu du titre, quue chose de noir, mystérieux et non...

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C'est un livre qui m'a laissé dans le brouillard durant toute la lecture. Non pas que je n'ai pas compris les enjeux et la valeur des sentiments representés mais j'ai seulement eu du mal à avoir une vision claire de l'univers dans lequel on plonge. De plus, le personnage principal est assez irritant. Une oeuvre qui laisse une impression mitigée mais assez intéréssante.

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Bin pour ma part, aucun mystère :( Ce n'est que mon ressenti personnel ;)Je suis d'accord aussi avec Ansérès dans le fait que Evelyn est pas mal pénible comme personnage, je trouve

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Et voilà, j'ai enfin lu mon premier livre de lindholm ! :)J'en ressors avec une impression un peu étrange mais contente de ma lecture. Etrange parce que c'est un livre vraiment personnel, intime, un peu dérangeant tant l'auteur n'hésite pas à parler des sentiments et des impressions de ses personnages, et ce, même si elles sont parfois égoistes, basses, difficilement compréhensibles, j'ai l'impression que l'on va très loin, très profondemment dans les sentiments et la personnalité d'evelyne, peut-être plus loin qu'on l'aurait voulu, surtout qu'on a du mal à s'identifier à elle parce que ses choix ne sont pas forcemment ceux qu'on attend d'un héros de roman. Mais au final, j'ai l'impression que l'auteur livre la vérité de ses personnages, aussi peu reluisante soit-elle parfois, et cela donne un livre que j'ai tout de même apprécié, porteur d'une nostalgie et d'une poésie toute particulière, hors-norme, mais de qualité à mon sens. D'ailleurs, ça m'encourage à me relancer dans un de ses livres, j'attends la sortie en poche du dernier magicien avec une certaine impatience.Thys

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Lu...Voilà un livre qui m'a donné des sensations auxquelles je suis plus habitué en littérature générale. Pour le début plutôt terre-à-terre, sans doute, mais aussi pour l'introspection permanente d'Evelyn, pour le côté "petites horreurs du quotidien", mais aussi pour l'attente. En fantasy, on sait généralement où l'on va : le récit n'est pas forcément prévisible, bien sûr, mais on arrive généralement assez vite à déterminer la direction générale : va-t-on glisser dans un monde mystérieux, le mystérieux est-il parmi nous, y aura-t-il une quête ou un accomplissement ... là, on est dans l'expectative.On retrouve la Robin Hobb à venir dans les tortures morales que ses personnages s'infligent, les uns aux autres mais aussi (et surtout) à eux-mêmes. Comme Fitz, Evelyn subit en son fort intérieur et imagine la cruauté et la méchanceté des autres, à tort ou a raison.J'ai pensé à Irving, bien entendu, surtout pour la mort d'un enfant et les souffrances intimes d'une famille, mais là ou le monde selon Garp nous présente ce que veut dire être un homme et un père, on a ici un parcours de femme. Ce roman est tellement féminin que je m'y suis parfois senti presque intrus, aussi étranger à l'apparente frivolité d'une Steffie qu'aux atermoiements angoissés d'Evelyn. Les hommes y sont des animaux incompréhensibles... qu'ils appartiennent au "réel" ou non ! du coup, pour un lecteur homme le livre prend une dimension autre : on découvre les pensées les plus intimes d'une femme, son point de vue, ses forces et ses faiblesses... un vrai "manuel" ! quel paradoxe, du coup, quand on voit que l'héroïne refuse a ce point sa propre identité de femme ! Dans cet ordre d'idée, le fait de placer le récit en 1976 n'est sans doute pas innocent : c'est une époque ou chaque américaine devait se positionner entre la femme au foyer modèle des années 50 et la révolution féministe en marche, ou le machisme de la famille Potter ne paraît pas si déplacé.J'ai beaucoup aimé toute la phase entre petites victoires et grandes défaites, quand Evelyn se fait progressivement "dévorer" par sa belle-famille, qui sans le savoir la jette inexorablement dans les bras de son autre amour, de son autre vie. Par contre, au moment de la mort de Teddy un seuil dans l'ignoble est franchi, et l'attitude de la famille n'était plus crédible pour moi. Le traitement infligé à Evelyn à ce moment-là devient plus que cauchemardesque, incompréhensible et injustifiable - et au vu de la fin, même Tom a dû l'admettre.La suite de l'histoire m'a un peu gêné pour deux choses : d'abord, on sent bien que continuer après la mort d'un enfant n'était pas naturel pour l'auteure : on oscille entre des passages insistant sur le chagrin et le deuil et la poursuite du récit, sans transitions crédibles. En plus, le fait de passer dans le fantastique après cet évènement atroce en atténue en quelque sorte la portée : face au deuil, l'auteure ménage son lecteur. Pour reprendre la comparaison avec Garp de John Irving, pour ce dernier on tend (à tort) a penser qu'il a connu les souffrances qu'il décrit. Ce n'est pas le cas de lindholm.D'autre part, on retrouve le côté finalement très scientifique, biologiste de Robin Hobb : comme pour l'Art, le Vif ou les Dragons, tout ce qui concerne le faune est dévoilé, expliqué, analysé. Tout ceci devient parfois un peu trop rationnel, et peut-être que "l'ombre" du titre aurait méritée d'être un peu moins dissipée.Une lecture très intéressante, donc, qui donne envie d'en parler et d'y réfléchir (voir ci-dessus) !Et finalement, pour faire écho à un autre fil, une oeuvre pas forcément moins ambitieuse ni moins "compliquée" qu'une grande fresque comme l'assassin royal ... même si l'ampleur et la portée n'est évidemment pas comparable.

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Contente de voir un nouveau lecteur de ce roman auquel je repense encore par intermittence un bon moment après l'avoir lu. Je dois dire qu'effectivement, c'est une lecture qui interpelle et fait réfléchir le lecteur sur bien des points, qu'il adhère aux points de vues de l'auteur et des personnages, ou encore aux réactions de ces derniers.Bref, un petit roman qui n'a finalement rien d'anodin.Thys

Re: Critique ! [Le dieu dans l'ombre]

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Hop, je remonte le sujet, Le Dieu dans l'ombre a enfin quitté ma PAL, après un peu plus de deux ans d'attente.

J'ai adoré ma lecture. Robin Hobb est décidément une autrice dont la plume me plait beaucoup, même loin de l'Assassin Royal ou des Aventuriers de la Mer.
On suit donc Evelyn, une jeune femme qui a grandit très proche de la forêt et de la nature en général, et qui va avec son mari et son fils de cinq ans rendre visite à sa belle-famille, pour un mois environ. Les choses ne se passent pas comme prévu, le séjour s'allonge, et Pan, son ami d'enfance, émerge en même temps de l'ombre, après plusieurs années d'absence.

La figure de Pan, avec son étrangeté animale, et ses réactions si différentes d'un humain, sont superbes. On ne sait jamais avec certitude s'il manipule Evelyn, ou s'il est sincère. Même à la fin, je trouve que les deux explications se valent.
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C'est vraiment cette figure du faune et de son influence qui m'a fait tant apprécié l'histoire. Les passages que j'ai préférés sont ceux où il apparait.

La partie avec la belle-famille d'Evelyn et son mari sont beaucoup moins intéressantes, mais permettent de mieux comprendre la narratrice et ses choix. J'en suis d'ailleurs venue à me demander si le Faune aurait pu influencer l'attitude d'Evelyn, et accélérer la dégradation des relations. Certes, cette famille est horrible avec elle, mais pourquoi autant de passivité ? Au début, ils ont l'air plutôt ouverts, et tentent de l'intégrer à des activités. Evelyn n'y prend pas grand plaisir, mais elle le fait tout de même.
Et à la réapparition de Pan, plus aucun effort de sa part dans ce sens. Du moins, rien d'apparant. Elle reste de plus en plus dans la maison d'invités, seule toute la journée, sans même accompagner son fils ou son mari dans leurs activités. L'époque décrite est différente d'aujourd'hui, c'est vrai. Cependant elle travaillait avant. Pourquoi ne pas rechercher un travail ?

J'ai aimé aussi l'opposition entre les deux couples
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C'est un joli roman, tout en opposition de deux univers, et par moments très dur.
Je n'en attendais franchement rien, et j'ai été très surprise par la manière dont le roman évolue. C'est une vraie belle surprise. J'y vois une double lecture possible avec l'influence (ou pas) de Pan, et cette ambiguïté joue pour beaucoup dans le ressenti final.
"Libre à vous d'aller lire autre chose de plus franc du collier" La Cité de soie et d'Acier, de Mike, Louise et Linda Carey

"Nous sommes faits de l'étoffe dont sont tissés les vents" La Horde du contrevent, Alain Damasio