N'ayant pas trouvé de sujet officiel, je note mon avis par ici, vu que le nom du roman y a déjà été cité !
Et comment dire : j'ai adoré
Le temps des sorcières, c'était génial !

Ça fait plus d'un an que le livre traine dans ma bibliothèque, et bien plus encore, avant même sa sortie VO. Dès le début, je me sentais appelée par cette histoire, mais j'avais très peur d'être déçue. Finalement, c'est tout le contraire ! Et j'en ressors chargée d'une énergie magique et entière !
J'ai été transportée dès le début par les mots d'Alix E. Harrow qui ont fort résonné en moi (et puisque j'ai tout récemment pris l'habitude d'annoter au crayon de papier mes lectures, autant dire que pour celui-ci, je me suis fait plaisir !). Les histoires de sorcières, ça me parle au corps et au cœur, ça transcende des siècles d'injustice qui contrastent avec cette force immuable de femmes prises pour cibles, mais qui continuent malgré tout : d'y croire, de défendre les autres et d'apprendre à embrasser ce qu'elles sont vraiment d'un seul regard.
J'ai aimé les personnages de ces trois sœurs, différentes, et loin d'être parfaites. Il y a de l'ego, des rancœurs, des manques de confiance qui les font reculer devant l'essentiel. Et ça m'a plu, parce qu'à la fin on découvre des femmes, des êtres humains qui ont vécu des choses difficiles, en famille, ou dans leur histoire personnelle, et ce sont tous ces morceaux brisés que l'on recolle au fur et à mesure des pages ; de ce lien entre sœurs qui a été fragilisé, mais qui n'est pas condamné pour autant ; de la perte de confiance de ces femmes qui réapprennent à connaître la force qui dorme en elles. Et c'était juste génial, à lire, à vivre, à suivre. J'ai aimé les vers, les voies et la volonté, j'ai aimé les mots des petits sorts comme des plus grands, j'ai aimé que cette sorcellerie ne soit pas seulement féminine et que quelque part, s'en transmet une de père en fils. Et puis j'ai adoré cette époque qui n'est clairement pas la plus utilisée pour des livres sur les sorcières (de façon historique, ou ici uchronique). 17ème siècle, 18ème, oui, mais fin 19ème un peu moins.
Cela faisait quelques romans pavés qui commençaient à m'ennuyer sur la fin (des pauses, des lectures en survol), et j'avais peur que ce soit aussi le cas pour celui-ci, mais je ne me suis pas vu dévorer les pages. Les choses ne sont pas faciles, ne l'étaient certainement pas à l'époque, et si le livre avait trouvé trop de solutions, si de nombreux plans n'avaient pas échoué, alors ça aurait paru bien dérisoire à côté du parcours des suffragettes, qui en ont essuyées, des défaites ! Donc j'ai vraiment aimé ce livre tel qu'il est, pour ce qu'il est, ce qu'il véhicule, ce qu'il transmet. Car il s'agit aussi d'un message magnifique et plein de sens avec lequel on ressort de cette lecture : il n'y a rien de plus important que la transmission car
"rien n'est perdu qu'on ne puisse retrouver".
Une superbe lecture, vraiment !
