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Réédition de ce grand cycle (en deux volumes) publié dans les années 90, avec une gestation de 30 ans d'après l'auteur, laquelle semble très influencée par Tolkien notamment. Certains ont-ils déjà lu cette oeuvre ?

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"La Terre surpeuplée va enfin essaimer : Virginia, dans la constellation de l'Aigle, est ouverte à la colonisation. Mais qui sont les constructeurs des singulières villes qui la parsèment ? Et pourquoi ont-ils disparu ? Et voilà le drame : qu'est-ce que cette « Mer » qui surgit de nulle part, annihile toute énergie dès qu'on l'approche... et toute vie à son contact ?

Une fresque inégalée sur l’installation d'une colonie sur une exoplanète, et la manière dont une civilisation humaine parviendra à s'instaurer en dépit d'un drame cyclique."

ps : mauvais point pour l'éditeur, comme pour la nouvelle traduction/édition du Seigneur des Anneaux, les cartes sont "mangées" dans l'intérieur c'est vraiment dommage (même s'ils ont fait l'effort de les mettre en début et en fin de volume).

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J'ai été assez attiré lors de l'annonce, notamment parce que son roman paru chez Mnémos m'avait enthousiasmé. Puis la lecture du synopsis m'a laissé de marbre.

Je passe mon tour en le gardant tout de même dans un coin de ma tête.

3
J'ai entamé la première intégrale et bouclé le premier roman, Les rêves de la mer. Il s'agit d'un livre assez introductif, et d'un abord délicat. Le récit est en effet éclaté, nous découvrons par petites touches les deux civilisations, à travers le parcours de plusieurs personnages (ils alternent souvent). Comme le suggère le titre, le récit est clairement onirique, contemplatif, et comme la mer il procède parfois par des aller-retour. Je préfère indiquer ces éléments car la découverte de ce cycle risque d'en déstabiliser/frustrer plus d'un (j’ai cru comprendre que la suite est plus aisée). Il faut accepter de s'y consacrer pleinement (j’ai eu la chance d’avoir une semaine où je suis disponible ; sans cela il est possible que j’aie écourté/reporté cette lecture, quelle erreur !), sans avoir toutes les cartes en main, en se laissant bercer par cette langue riche et fort évocatrice. Il est clair que l'auteur s'attache à approfondir son univers plutôt qu'à nous divertir facilement avec des effets et une action forte.

Une fois ces conditions acceptées il devient plus aisé de s’immerger, et la mayonnaise prend vraiment. La plume de l’auteur est subtile, sans virer à l’affectation ; elle parvient en quelques lignes à nous installer dans un univers étrange et à suivre les pérégrinations (physiques et mentales) de personnages bien marqués. La dimension purement SF est pour le moment assez maigre, je crois qu’un lecteur de Fantasy y trouverait largement son compte. Les idées-idéaux de l’auteur sont amenés avec suffisamment de tact pour ne pas encombrer/orienter le récit. Bien qu’il soit introductif et qu’il persiste de grandes zones d’ombres, ce tome déplie un univers très prometteur, et mystérieux (quelle est cette mer??!!), propice à des réflexions puissantes sur la rencontre, l’héritage, la modernisation, ou la mort. Difficile de ne pas sentir les belles références, Le Guin (Terremer notamment), Tolkien. Je rapprocherai cette belle lecture de ma découverte du cycle des Contrées de Jacques Abeille avec Les jardins statuaires ; qu’il est bon de se laisser porter par une langue si belle et de suivre le cheminement d’auteurs qui prennent leur travail au sérieux, cherchant à faire œuvre et non à (re)produire.

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J'ai vu les livres en librairie, mais cette édition relève davantage de l'annuaire insoulevable que du livre, donc je passerai mon tour et j'attendrai une réédition à un format utilisable. En l'état, je ne me vois ni mettre ça dans un sac pour le trimballer, ni même le placer sur mes genoux pour le lire chez moi.

La mode est anthologies sous forme de gros pavés atteint des extrêmes absurdes, parfois. Et c'est très dommage, parce que, venant juste de terminer les Chroniques du Pays des Mères que j'ai adorées, je me serais volontiers jeté sur un autre Vonarburg, mais ce ne sera pas celui-ci.

5
J'ai lu à l'époque le premier livre, et je ne sais plus si j'ai lu également le deuxième.
J'ai bien aimé cette histoire, assez contemplatif comme ne dit Nakor.
Je me suis toujours dit que je devais lire la suite...
J'avais acheté des éditions de poche, faciles à transporter.

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Lecture du deuxième roman (de la 1ère intégrale), et la plume demeure enchanteresse. Il faut accepter de changer de personnages, en sautant des générations, l'univers demeure encore bien mystérieux, mais les différentes explorations contribuent à maintenir l'intérêt. Le rapprochement avec Abeille (d'ailleurs avec son deuxième tome "Le veilleur du jour") trouve ici une ponctuelle et explicite confirmation. J'espère qu'on aura plus d’éléments par la suite, même si ces zones d'ombre contribuent à nourrir l'imaginaire. Le seul "hic" c'est qu'après une telle plume il est difficile de "redescendre" en des terrains plus ordinaires sans devenir sévère. Je vais donc évidemment lire la suite, mais comme pour les beaux-longs cycles je préfère m'en réserver une lecture un peu étalée.