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Tiens, j'ai justement vu ça en grande surface ce midi. Comme Gillo l'a montré un peu plus haut, le format poche en plusieurs tomes a aussi le droit à un bandeau rappelant l'inspiration du Trône de Fer.Perso, j'ai lu le tome 1 et je n'y ai rien trouvé de fabuleux, que ce soit dans le style ou dans la tenue de l'intrigue. Pas ma came.

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Ah, en intégral...Comme j'ai souvent prêté les différents tomes et qu'on me les a rendu en parfois mauvais état (voire pas rendu du tout ), je vais peut-être me laisser tenter. Je fais partie de ceux qui avait été hapé par cette histoire, ses intrigues et certains de ses personnages.

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C'est du français très, très correct et châtié, et c'est précisément l'une des raisons qui font que j'aime à ce point cette lecture ! Mais si tu es en froid avec l'imparfait du subjonctif, tu vas avoir des soucis. :P

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Moi je l'avait trouvé un peu lourd, mais j'avais 13 ans et je m'étais enfilé toute la série d'un coup alors ça aide pas. :P Je le relirai bien un jour pour savoir si ça me plairait plus maintenant qu'à ma première lecture...

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Suite de la discussion entamée sur ce sujet, que je trouvais extrêmement intéressante. En gros, il était question de la place de l'Histoire dans la fantasy française (et francophone?), puis de la place de l'Histoire dans la Fantasy et l'inverse. Je me permets de citer les interventions (ou morceaux d'intervention) sur lesquels je souhaite discuter, j'espère que leurs auteurs ne m'en voudront pas :
Qu'un-Œil a écrit :[...]
Nous avons des racines médiévales qui sont encore très présente, nous avons une culture latine, nous nous réclamons d'héritage comme ceux de Dumas ou de Rabelais. Les légendes sont encore très vivantes en province pour ceux qui savent chercher. Si l'on rajoute la fascination pour la Renaissance et les Lumières. Nous avons tout pour faire quelque chose de différent. Personnellement j'y crois.
C'est clairement ce que Pevel a fait avec les Lames du Cardinal, Wielstadt ou même le Paris des merveilles, Jaworski avec sa trilogie en six tomes Roi du monde, la trilogie d'Estelle Faye la Voie des Oracles, etc. On sent que l'histoire occupe une place importante dans la création de la fantasy française et quand on voit l'intérêt des gens pour l'histoire en ce moment (même si je ne sais pas si c'est forcément pour les bonnes raisons), il y a sans doute une place à se faire.J'ai personnellement de plus en plus de mal avec cette tendance d'une fantasy historicisante qui penche parfois trop vers l'historique et plus assez vers la fantasy ; j'ai parfois l'impression que l'histoire impose trop de contraintes à l'auteur alors que la fantasy devrait justement être le genre de la liberté, sans autre contrainte que l'imagination. J'ai l'impression que c'est la fantasy au service de l'Histoire et non l'inverse.Pour le coup je trouve que Greg Keyes, un Américain pour le coup, s'en était très bien sorti dans la série L'Âge de la déraison où l'Histoire avec un grand H prenait à la fin du premier tome un tour totalement épique.Je n'ai pas connaissance d'un auteur français qui ait autant malmené l'Histoire de cette façon.Mais je suis d'accord que le folklore français reste très largement inexploité, sans doute du fait d'une certaine méconnaissance, je suppose.D'un autre côté, cela me fait penser à la mode des romans de terroir des années 80 (je me trompe peut-être), je ne sais pas si certains de ces romans faisait intervenir des éléments magiques etc., mais il y a peut-être à creuser de ce côté-là...[...]
Anna a écrit :Je trouve que les éditeurs français manquent d'ambition pour les auteurs francophones, et les incitent à viser "petit", "modeste", à s'inscrire dans une prétendue "culture française" (mais j'aimerais bien qu'on m'explique ce que recouvre ce terme : Clovis ? les Gaulois? les châteaux forts?). Je ne sais pas si c'est un moyen de promouvoir une fantasy "à la française", mais je n'imagine pas expédient plus efficace pour museler l'imaginaire et la créativité.Dès leur plus jeune âge, les petits anglais sont invités à développer leur créativité, puis incités encore à le faire durant leurs études. En France, on préfère la dissertation ou l'explication de texte. C'est formateur aussi, et sans culture on ne peut rien. Mais un jour ou l'autre il faut s'en affranchir.La fantasy historique est pour moi une quasi antinomie : les cadres contraignants de l'histoire étouffent les élans de l'imagination, et s'il faut connaître la littérature, l'histoire et la mythologie pour écrire un (bon) roman de fantasy, en faire les limites de son univers, n'est- ce pas absolument inhibant? Personnellement, Pevel m'ennuie, et les jeunes auteurs qui ancrent leurs romans dans un "passé" bien français aussi. La littérature n'a pas de frontière, l'imagination encore moins. Pourquoi lui en imposer en fantasy? Pourquoi en faire un critère de sélection de manuscrits? Sans culture, on écrit médiocrement (ou naïvement) ; mais arrivé à un certain stade, la culture est paralysante, à moins qu'elle soit vivante, inspirée, habitée par un réel renouvellement. Comment avancer si on continue à ancrer la fantasy dans le passé? La France est hantée par les fantômes de sa "grande" histoire et du considérable panthéon de ses auteurs, qu'elle affiche si orgueilleusement à l'étranger. Très bien. Les anglos-saxons n'ont pas toutes ces prétentions, et en fantasy, cela fait merveille.
Sciezka a écrit :[...]Je n'ai pas trop aimé les Lames du Cardinal, parce que pour moi ça a manqué de profondeur dans le décor et les personnages. Mais si on prend La voix des oracles d'Estelle Faye, l'immersion historique sert plutôt bien l'imaginaire à mon goût. Idem dans Le protectorat de l'ombrelle (je sais, ce n'est pas français). La fantasy historique, dans la fantasy française, ce n'est pas la norme, mais ça permet aussi d'amener en fantasy, des gens qui n'y seraient peut être pas allé de prime abord. Et puis au final, la fantasy épique anglo-saxonne et appelé "med fan", soit médiéval fantastique. Pour ma part, j'en ai assez de la fantasy de châteaux et de magiciens, d'hommes en bottes et d'armées en armures... [..]
Fabien Lyraud a écrit :
L'histoire, comme le référent culturel explicite dans la genèse d'une oeuvre, sont un moyen, conscient ou non, de trouver des béquilles. Il me semble qu'un auteur inspiré doit finir par ne plus en avoir besoin. Il doit croire qu'il le peut. Les grands auteurs de fantasy partent d'un matériau de départ et le tordent à leur manière, jusqu'à en faire leur monde, et le réservoir de nouveaux mythes.
Je pense qu'en France on a des auteurs qui sont capables de créer des œuvres vraiment "freestyles", en mélangeant des éléments d'époques différentes, de civilisations différentes, en saupoudrant le tout d'éléments baroques ( on a ça chez Mathieu Gaborit ou Nicolas Cluzeau par exemple) ou même en introduisant des choses un peu fun. Je crois qu'on les moyens de sortir de la servilité historique. Les éditeurs ont certainement peur de publier des œuvres populaires ambitieuses.

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Et voici ma réflexion : je n'ai pas du tout la même vision que celle développée dans les messages ci-dessus, que je trouve plutôt négative.Pour moi, l'Histoire n'est pas un carcan qui tue l'imagination ou une béquille dont il faudrait s'affranchir, mais plutôt une source d'inspiration à partir de laquelle il est possible de créer.En ce qui me concerne, la plupart de mes oeuvres préférées sont précisément celles qui mêlent fantasy et histoire si intimement qu'il est parfois difficile de les classer (La reine celte de Manda Scott, les oeuvres de Bernard Cornwell, la saga "Rois du monde" de Jaworsky, la Rune du Loup de M.D. Lachlan, Vo'Houna d'Emmanuel Roudier, les Compagnons du Crépuscule de François Bourgeon,...). Et ce que j'aime dans ces oeuvres, c'est cette demarche qui consiste à partir d'évènements historiques qui nous sont familiers parce qu'ils appartiennent à notre passé, puis d'y instiller une touche de magie et de légendaire (et éventuellement de jouer avec les chronologies, personnages et évènements).Il en ressort souvent une ambiance onirique et mystérieuse, dans laquelle la magie est un élément appartenant au décor plutôt qu'un outil entre les mains des personnages.J'aime énormément cette approche, d'autant plus qu'elle permet de prolonger le plaisir de lecture en allant se renseigner sur les sources d'inspiration historiques de l'oeuvre, voire en allant carrément visiter les lieux utilisés dans le roman juste pour rêver à ce "et si..." dans lequel nous invitent souvent les auteurs de ce genre d'oeuvres.Enfin, je ne pense pas que les auteurs qui écrivent de la fantasy historique (ou un roman historique avec de la magie dedans, si l'auteur a la demarche inverse) soient des gens sans imagination qui ont tellement besoin de références qu'ils ne parviennent jamais à s'en affranchir.Au contraire, je pense que ce sont des passionnés qui s'abreuvent à l'Histoire pour la réécrire, en la réenchantant avec quelques gouttes de rêve et de magie (et dans certains cas, ce sont plutôt des cuves entières plutôt que quelques gouttes, d'ailleurs), en sachant parfaitement utiliser leur liberté et leur imagination lorsqu'ils le souhaitent. :)Certains ne s'en sont d'ailleurs pas privés, en allant un cran plus loin : je pense notamment aux oeuvres de GG Kay (le dernier Rayon du Soleil, par exemple), Robert Carter, Henri Loevenbruck ou au monde de Warhammer... qui sont tous deux au croisement parfait entre la Fantasy et l'Histoire à mes yeux. (NB : je sais que Pierre Pevel et Greg Keyes pourraient également être cités, mais comme je n'ai lu que le Royaume d'Epines et d'Os de Keyes, il m'est difficile d'en parler).Enfin, en ce qui concerne la propension francophone à faire de la fantasy historique (ou de l'historique avec de la magie dedans), là où les anglo-saxons en font moins, cela me semble assez logique : un Européen aura fatalement plus de chances qu'un Américain (et là, je parle du Continent, donc cela inclut le Canada) d'habiter près d'un site chargé d'histoire médiévale pouvant lui servir d'inspiration directe.Pour qu'un Américain/Canadien fasse pareil, il faudrait qu'il écrive sur les Amérindiens. Et je n'ai pas l'impression (mais je peux me tromper) que ce type d'oeuvre soit courant (pourtant, une bonne histoire sur les contacts entre Vikings et Indiens devrait être très intéressante....). Bref, tout ça pour dire que la difference culturelle peut s'expliquer, et que je trouve les spécificités de chaque culture intéressantes. :)

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J'ai redécouvert une belle série de vidéos instructives, et les auteurs ont le sens de faire coïncider des événements légendaires et des similaires plus récents (la caliga de César, si ce n'est pas la chaussure de GW Bush...Et aussi de fantasy !Je vous invite à voir(et entendre, il y a de la musique) et à vous demander ce que Cersei Lannister aurait à apprendre à Aliénor.

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Si vous souhaitez un bon mélange d'Histoire et de Fantasy, je vous conseille "1515-1519" par Le Chroniqueur de la Tour, une uchronie très réussie à la Renaissance où les éléments Fantasy émergent des symboles de l'époque (la salamandre, emblème de François Ier par exemple).

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C'est dommage que ce soit réservé aux abonnés parce que c'est sympa comme principe. Cela dit, une victoire à Waterloo n'aurait pas changé grand-chose.
The age of kings is dead, and I have killed it