Et voici ma réflexion : je n'ai pas du tout la même vision que celle développée dans les messages ci-dessus, que je trouve plutôt négative.Pour moi, l'Histoire n'est pas un carcan qui tue l'imagination ou une béquille dont il faudrait s'affranchir, mais plutôt une source d'inspiration à partir de laquelle il est possible de créer.En ce qui me concerne, la plupart de mes oeuvres préférées sont précisément celles qui mêlent fantasy et histoire si intimement qu'il est parfois difficile de les classer (La reine celte de Manda Scott, les oeuvres de Bernard Cornwell, la saga "Rois du monde" de Jaworsky, la Rune du Loup de M.D. Lachlan, Vo'Houna d'Emmanuel Roudier, les Compagnons du Crépuscule de François Bourgeon,...). Et ce que j'aime dans ces oeuvres, c'est cette demarche qui consiste à partir d'évènements historiques qui nous sont familiers parce qu'ils appartiennent à notre passé, puis d'y instiller une touche de magie et de légendaire (et éventuellement de jouer avec les chronologies, personnages et évènements).Il en ressort souvent une ambiance onirique et mystérieuse, dans laquelle la magie est un élément appartenant au décor plutôt qu'un outil entre les mains des personnages.J'aime énormément cette approche, d'autant plus qu'elle permet de prolonger le plaisir de lecture en allant se renseigner sur les sources d'inspiration historiques de l'oeuvre, voire en allant carrément visiter les lieux utilisés dans le roman juste pour rêver à ce "et si..." dans lequel nous invitent souvent les auteurs de ce genre d'oeuvres.Enfin, je ne pense pas que les auteurs qui écrivent de la fantasy historique (ou un roman historique avec de la magie dedans, si l'auteur a la demarche inverse) soient des gens sans imagination qui ont tellement besoin de références qu'ils ne parviennent jamais à s'en affranchir.Au contraire, je pense que ce sont des passionnés qui s'abreuvent à l'Histoire pour la réécrire, en la réenchantant avec quelques gouttes de rêve et de magie (et dans certains cas, ce sont plutôt des cuves entières plutôt que quelques gouttes, d'ailleurs), en sachant parfaitement utiliser leur liberté et leur imagination lorsqu'ils le souhaitent. :)Certains ne s'en sont d'ailleurs pas privés, en allant un cran plus loin : je pense notamment aux oeuvres de GG Kay (le dernier Rayon du Soleil, par exemple), Robert Carter, Henri Loevenbruck ou au monde de Warhammer... qui sont tous deux au croisement parfait entre la Fantasy et l'Histoire à mes yeux. (NB : je sais que Pierre Pevel et Greg Keyes pourraient également être cités, mais comme je n'ai lu que le Royaume d'Epines et d'Os de Keyes, il m'est difficile d'en parler).Enfin, en ce qui concerne la propension francophone à faire de la fantasy historique (ou de l'historique avec de la magie dedans), là où les anglo-saxons en font moins, cela me semble assez logique : un Européen aura fatalement plus de chances qu'un Américain (et là, je parle du Continent, donc cela inclut le Canada) d'habiter près d'un site chargé d'histoire médiévale pouvant lui servir d'inspiration directe.Pour qu'un Américain/Canadien fasse pareil, il faudrait qu'il écrive sur les Amérindiens. Et je n'ai pas l'impression (mais je peux me tromper) que ce type d'oeuvre soit courant (pourtant, une bonne histoire sur les contacts entre Vikings et Indiens devrait être très intéressante....). Bref, tout ça pour dire que la difference culturelle peut s'expliquer, et que je trouve les spécificités de chaque culture intéressantes.
