Une critique sur une série (automne 2015) qui a certainement passé inaperçue auprès des bonnes gens d'Elbakin..J'ai donc placé une référence à games of throne pour attirer le chaland 2.0 !
Rakudai kishi no kyabarurii (Chivalry of the fallen knight)Dans un univers analogue à notre monde actuel, il existe des individus dotés de capacités magiques, les
Blazers. Ces blazers sont capables d'invoquer des armes mystiques, appelé
Device, et d'utiliser la magie pour altérer les lois physiques. L'existence des Blazers est connu du grand public et ces derniers suivent des cursus spéciaux jusqu'à leur adolescence avant de servir leur pays.La nature de Blazer est innée, tout comme la capacité magique absolue du Blazer. Et notre héros Ikki possède le potentiel le plus nul de son lycée et a obtenu les plus mauvaises notes lors de sa précédente année. Pire, il est la honte de sa famille, une des plus puissantes dans la sphère internationale des
Blazers. Cependant, l'année scolaire qui s'annonce lui laisse un espoir: il est désormais possible de réussir son année si l'élève remporte le tournoi qualificatif préparant la rencontre Nationale :
le Seven Stars Sword Art Festival ! Et Ikki, qui dès son plus jeune âge ne s'est jamais menti sur ses limites, a développé quelques techniques/tactiques/stratégies de "lâche-rien" qui va lui permettre de peser dans le monde des Blazers. Surtout que dans son lycée, il y a la belle et talentueuse Stella, la princesse-guerrière d'un pays étranger avec qui il partagera assez rapidement une chambre à coucher.Rakudai est à l'origine un
light novel(LN) dont le contexte, les moteurs narratifs et les fantasmes développés sont là pour plaire à la jeunesse nipponne. Au neuvième volume paru, Rakudai c'est vu doté d'une adaptation en 12 épisodes correspondant aux 3 premiers volumes. Dans le but évident de faire parler de lui au milieu des 350 LN utilisant les même lieux communs. J'ai toujours aimé le mot "lieu-commun". Car c'est dans les lieux communs que les gens se rencontrent !Bref, qu'est ce qui permettrait à Rakudai de se distinguer du lot ? Quels éléments marquant prennent le dessus sur les écueils, faiblesses et facilités qui viennent toujours avec ce genre de production Japonaise mêlant vie scolaire, romance, combat, magie et érotisme coquinou ? Et bien, déjà, cela a été énoncé plus haut : le couple des héros se forme assez rapidement. On évite une situation de harem, où une galerie de personnage féminin gravite sans se poser de questions autour d'un héros talentueux et chaste. On esquive aussi la romance qui démarre TRES lentement pour se déclarer, ou pas, au dernier ou avant-dernier épisode. Là, on a un couple qui se forme avec un minimum de maladresse et beaucoup de conviction. Ce qui est assez raccord avec le caractère déterminé et opiniâtre de Ikki et le tempérament intrépide et confiant de Stella. D'ailleurs, les moments hésitant, voir difficile, de leur rapport amoureux sont plus dû à l'éthique sociale et familiale en vigueur qu'à des failles grossières de personnalités. Cependant, au final, la romance est là pour donner de la légèreté et de la douceur au récit. Pas de pathos ou d'aspect malsain. Bon, Ok, il y a la petite sœur de Ikki. Mais bon, elle a
games of throne dans le
parcours de lecture la petite ! Donc ça passe !Passons à l'autre mamelle de ce genre de fiction : les duels de combats-magiques. Sur les 12 épisodes, Rakudai se révèlent ni avare, ni malhabile. Le tournoi avance et des scènes d'actions variées se placent régulièrement au travers de la romance et des développements autour de nos protagonistes. Il est intéressant de noter que plus la série avance et plus les antagonistes progressent en puissance et technique (logique) mais aussi en noblesse de combattant (logique, mais pas évident). En effet, après les harceleurs de bas de classement, on passe à des individus frustrés par leur passé, puis des purs en quêtes d'adversaires puissants. Jusqu'à arriver à ceux qui sont habités par des motivations et des convictions plus grandes qu'eux. Avec, au final, des familles régnantes qui tirent les ficelles. En somme, une progression nerveuse. Et une galerie de personnage secondaires sympathiques, somme toutes assez conventionnels, mais au service de la proposition de départ : "action et romance chevaleresque". L'amateur de belles scènes d'animation et d'arts martiaux magiques a de quoi être servi. Tout ce qui est plaisant est là : passes d'armes dynamiques et lisibles, bluffs à base de techniques plus ou moins secrètes, effets magiques grandiloquents, commentaires extérieurs utiles et discrets... Rien que l'épisode 10, a lui tout seul, place Rakudai au dessus de la plupart des séries de 2015 en terme de scène d'action. Même les saisons précédentes d'ailleurs. Et l'affrontement final, le climax de l'épisode 12, il se pose là comme une démonstration puissante et respectueuse de ce qui a été proposé depuis le début. Et d'ailleurs, Rakudai délivre une vraie conclusion pour ses personnages et aux gens qui ont suivi le Show. Jusqu'à la fin, le sentiment aurait été d'être en face d'une production qui s'assume avec passion et honnêteté. Une série qui respecte la notion de divertissement avant de vouloir être l'exception ou de donner une leçon de nouveauté.