Certains points (le 2, le 4 ou le 8) pour moi ne sont pas vraiment ce que j'appellerais des clichés, mais plutôt une forme de paresse de l'auteur pour faire une intrigue qui tient vraiment la route, quelque chose qui va casser la suspension d'incrédulité et me faire sortir de l'histoire en me disant "mais pourquoi le
méchant ne profite pas de la situation pour accomplir ses
sombres desseins ?" ou "mais bien sûr que ça tombe bien !".Pour moi, un cliché c'est plutôt un stéréotype de personnage (le-vieux-mentor-qui-apprend-tout-au-héros-et-meurs-avant-la-fin, l'orphelin-élu-de-la-prophétie, la-princesse-rebelle-qui-tombera-amoureuse-du-héros-forcément) ou un thème usé jusqu'à la corde, sans que ce soit nécessairement synonyme de paresse intellectuelle : un cliché peut être bien exploité, ou détourné pour en faire quelque chose de neuf (cela dit, est-ce encore un cliché alors ?).Personnellement, que l'on retrouve certains thèmes de façon récurrente ne me dérange pas forcément. Par contre, depuis quelques temps j'attends d'une histoire qu'elle m'invite à réfléchir, qu'un livre (ou une BD, ou un film, peut importe le support) ne reprenne pas systématiquement certains schémas de notre société comme s'ils allaient de soi, ou m'assène à grand coup de massue "voilà les gentils" et "voilà les méchants". Pour rebondir sur le message d'Aion, la version censée être moderne "tout est uniformément grisâtre, l'important est d'être plus
cynique intelligent que les autres et d'en tirer profit" ne vaut pas mieux à mon avis : le cynisme tout seul ne conduit pas à la réflexion.
Aion a écrit :Bref, un peu le contraire des cycles de fantasy initiatiques des années 90 : exit le marmiton orphelin idéaliste fils caché du roi local sur la tête duquel pèse une prophétie, qui va sauver le monde (et la princesse aventureuse brisant les conventions sociales qui l'étouffent) grâce aux conseils de son vieux sage de mentor... Et bonjour le paria salaud, pragmatique et désenchanté, en général voleur, assassin, mercenaire ou noble dépravé et/ou mouton noir de sa lignée qui survit dans un monde corrompu et amoral parce qu'il est moins naïf que les autres...
Le fameux assassin à capuche ! Au fait, je me demande quel serait l'équivalent féminin d'un tel personnage, qui remplacerait donc la "princesse aventureuse brisant les conventions sociales qui l'étouffent" des années 90 ?