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Nariel a écrit :Charéos : oui mais l'édition ne se limite pas à l'édition de contenu comme le fond les sites d'auto-édition ;) direction littéraire, corrections, couverture, maquette...
Ah mais je ne conteste pas ça. Le problème est que les principaux sites se mettent à faire un travail d'éditeur. On peut le juger inférieur, mais à mon sens, ce n'est pas ça qui empêchera le machin de fonctionner. Au demeurant, quand je vois le travail bâclé chez pas mal d'éditeurs dans tout type de genre littéraire ou même universitaire, je me dis que par moments, on peut difficilement faire pire. J'ai des exemples en tête pas piqués des vers de hannetons :D
Sintaël a écrit :Mais quid de l'avenir ? Si le métier d'éditeur tombe à l'eau comme celui de libraire, c'est le lecteur qui a du mouron à se faire.
Pourquoi ? J'entends que l'éditeur est celui qui va tenter de séparer le bon grain de l'ivraie. C'est un premier filtre. Mais qu'est-ce qui empêcherait des lecteurs de faire eux-même ce travail ? Je pense qu'il y aura toujours des lecteurs soucieux de découvrir un nouvel auteur et qui voudront faire partager leur enthousiasme. Imagine que tu tombes sur LA perle. Ca doit être un sentiment merveilleux. Bon après, faut accepter de lire une quantité astronomique de bouses :D
Sintaël a écrit :Plus de technologie ou plus d'économie n'est pas obligatoirement synonyme de modernité.
Pas compris là :huh:

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Charéos a écrit :
Sintaël a écrit :Plus de technologie ou plus d'économie n'est pas obligatoirement synonyme de modernité.
Pas compris là :huh:
Oui je me suis très mal exprimé. :PLa technologie progressant, le consommateur a un accès rapide aux produits et services. Les produits dématérialisés sont proposés avec un prix plus bas. Du coup, le consommateur a une impression de progrès, d'évolution naturel : manuscrit, imprimerie, numérique. Mais, personnellement, j'ai un doute. La réalité ne se limite pas au support matériel. Il existe un tas d'autres éléments qui gravitent autour du support : des valeurs, des savoir-faire, des risques... J'ai parfois l'impression que le progrès n'est pas le progrès. Si vous voyez ce que je veux dire. Bon je sais que c'est une idée qui circule dans d'autres domaines, comme la politique anti-croissance etc... Mais c'est l'impression que j'en ai. J'ai peur du "C'est bon, pas cher, ça me facilite la vie, alors pourquoi s'en priver?". Je ne dis pas que je ne changerais jamais d'avis. Il est probable qu'un jour, après moultes réflexions, j'acquiers une liseuse. Mais je n'y foncerais pas tête baissée en clamant que "c'est le progrès, c'est ainsi et puis c'est tout, faut arrêter avec le conservatisme trivial et benêt". Je ne sais pas si c'est plus clair,:rolleyes: mais voilà.Edit: Chareos, je précise que ceci était une réponse à ton
Le papier ne peut pas concurrencer le numérique tout comme le scriptorium n'a pu concurrencer l'imprimerie. C'est une évolution logique et même souhaitable. On se dirige enfin vraiment vers une utopie d'un accès culturel vraiment élargi.

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Charéos : non, ce ne sont pas des éditeurs, des "publisher", publieurs, tout au plus, mais un éditeur édite, au sens modifier, un texte avant de le publier. Il ne fait pas que trier !

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Il faut bien voir qu'en Europe les éditors sont très présents dans le processus de création. La direction de texte, ça comprend les corrections stylistiques, narratives et même orthographiques. IL ne viendrait à personne l'idée de publier un texte truffés de fautes. Aux USA bien souvent le travail éditorial est fait par l'agent et les editors font plus de marketing que d'éditorial ( source Gilles Dumay). Il faut savoir aussi que les auteur autopublié ont recours aux services de script doctors pour travailler leur texte. Donc il y a souvent un travail éditorial même chez des auteurs autoédités.
J'ai parfois l'impression que le progrès n'est pas le progrès.
Là entièrement d'accord. Le numérique et le papier sont complémentaires. La société de l'information est celle de la complémentarité pas de la substitution. En sortant de la société industrielle nous sortons aussi du monde du ou exclusif pour entrer dans celui du et. Les réalité cohabite au lieu de s'affronter. Donc il y a des usages pour le papier et des usages pour le numérique.Il ne faut pas oublier aussi qui si l'on passe au tout numérique il ne restera aucune trace de la bibliothèque numérique d'un individu après sa mort. Et pire encore la littérature disparaîtra ne tant que patrimoine et ne sera plus que du jetable.

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Sintaël a écrit :
Charéos a écrit :
Sintaël a écrit :Plus de technologie ou plus d'économie n'est pas obligatoirement synonyme de modernité.
Pas compris là :huh:
Oui je me suis très mal exprimé. :PLa technologie progressant, le consommateur a un accès rapide aux produits et services. Les produits dématérialisés sont proposés avec un prix plus bas. Du coup, le consommateur a une impression de progrès, d'évolution naturel : manuscrit, imprimerie, numérique. Mais, personnellement, j'ai un doute. La réalité ne se limite pas au support matériel. Il existe un tas d'autres éléments qui gravitent autour du support : des valeurs, des savoir-faire, des risques... J'ai parfois l'impression que le progrès n'est pas le progrès. Si vous voyez ce que je veux dire. Bon je sais que c'est une idée qui circule dans d'autres domaines, comme la politique anti-croissance etc... Mais c'est l'impression que j'en ai. J'ai peur du "C'est bon, pas cher, ça me facilite la vie, alors pourquoi s'en priver?". Je ne dis pas que je ne changerais jamais d'avis. Il est probable qu'un jour, après moultes réflexions, j'acquiers une liseuse. Mais je n'y foncerais pas tête baissée en clamant que "c'est le progrès, c'est ainsi et puis c'est tout, faut arrêter avec le conservatisme trivial et benêt". Je ne sais pas si c'est plus clair,:rolleyes: mais voilà.
Sisi, c'est plus clair :)Bon, pour ma part, je n'ai pas qu'une impression de progrès. Je constate un progrès. Le coût de production est moindre et le coût d'achat doit logiquement suivre le mouvement. Un espace serveur, c'est pas le même tarif qu'un entrepôt logistique. Après, tu crains que sur le plan qualitatif, il y ait une perte importante. Ca, seul l'avenir pourra nous le dire ;)Je suis pour ma part assez confiant. Pour qui recherche des choses de qualité, il finit par trouver chaussure à son pied car ce besoin, certains comprennent qu'il faut le satisfaire. Tiens au pif, pour qui cherche un site francophone de qualité sur la Fantasy. Non, je ne citerais pas de nom. :sifflote:
Nariel a écrit :Charéos : non, ce ne sont pas des éditeurs, des "publisher", publieurs, tout au plus, mais un éditeur édite, au sens modifier, un texte avant de le publier. Il ne fait pas que trier !
Qu'est-ce qui empêcherait un site avec de gros moyens de faire ce travail ?

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Heureusement que nous avons des clients en librairie qui nous remercient pour notre accueil et nos conseils, parce qu'en venant ici, sur un forum de lecteurs, et en découvrant les "je m'en fous des libraires" et autres "qu'ils s'adaptent ou qu'ils crèvent" sans oublier "les libraires font mal leur boulot" ça donne pas forcément envie de repartir au travail le lendemain (surtout si c'est pour y voir des stupidboy venant grapiller leur dédicace pour cracher ensuite sur notre "caste"). J'ai déjà discuté ici-même d'Amazon, du prix du livre et de tout ça donc j'ai pas forcément envie de me relancer là-dedans (surtout que je le fais sur d'autres sites) mais vraiment, vous faites peur.

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Fabien Lyraud a écrit :IL ne viendrait à personne l'idée de publier un texte truffés de fautes.
:lol::lol::lol::lol::lol::lol::lol:Allez au pif, la trilogie Orcs de Stan Nicholls que j'ai lue en version numérique. La version de Dune chez Pocket est semble t-il pas mal dans son genre. J'ai également un souvenir concernant les éditions de la Reine noire. En matière universitaire, c'est pas mal non plus hein. Tiens, au pif, l'encyclopédie de la Grande Guerre parue sous la direction de Stéphane Audoin-Rouzeau et Jean-Jacques Becker. Bon là, c'est pour la biblio qui est une reprise de celle d'Historiens et Géographes parue à l'occasion d'une question inscrite aux concours d'enseignement. A mon avis, y'a dû avoir quelque lecteurs qui ont dus se demander ce que signifiait ce [424] qui apparaissait sous un livre de Furet :p

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Elanwe : J'ai dit que certains libraires faisaient mal leur boulot. Heureusement que certains le font correctement. Mais quand j'entends les propos de certains libraires indépendants :- Le vendeur en librairie n'est qu'un manutentionnaire amélioré- Il n'est pas nécessaire qu'un vendeur ait des connaissances dans un domaine.- De toutes façons 90 % des ventes se font toutes seule donc la prescription ne sert à rien.(Ces propos ont été tenu devant moi par la responsable de la librairie Page et Plume à Limoges, librairie indépendante. Elle a d'ailleurs jumelé une boutique Album à sa librairie pour la BD et l'imaginaire parce que ce ne sont pas de vraies littératures donc ça doit être vendu ).A coté de ça il y a aussi des chaîne qui font correctement leur boulot. Cultura généralement installe très souvent ses magasins à proximité de quartiers populaire et donc adapte leur assortiment en fonction.Sur Amazon : j'ai dit depuis quelques pages que c'est plutôt le rayon livre de Carrefour qui pose problème. Si des gens commande sur Amazon c'est parce qu'ils n'ont de librairie sur leur territoire et que seul les supermarché ont un offre de livres limités. Donc si il y a plus de librairies et moins de rayons livres en supermarché ça veut dire moins de ventes sur Amazon. J'ai peut être tort mais bon j'y crois assez fort.

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Elänwe a écrit :Heureusement que nous avons des clients en librairie qui nous remercient pour notre accueil et nos conseils, parce qu'en venant ici, sur un forum de lecteurs, et en découvrant les "je m'en fous des libraires" et autres "qu'ils s'adaptent ou qu'ils crèvent" sans oublier "les libraires font mal leur boulot" ça donne pas forcément envie de repartir au travail le lendemain (surtout si c'est pour y voir des stupidboy venant grapiller leur dédicace pour cracher ensuite sur notre "caste"). J'ai déjà discuté ici-même d'Amazon, du prix du livre et de tout ça donc j'ai pas forcément envie de me relancer là-dedans (surtout que je le fais sur d'autres sites) mais vraiment, vous faites peur.
Faut pas prendre ça trop personnellement. Nous réagissons par rapport à nos expériences. A titre personnel, l'accueil était généralement bon (enfin en même temps, ça reste la base du commerce ça :p), mais la compétence par contre... Je pense que nous sommes plusieurs pour qui le libraire est un intermédiaire dont l'apport est dérisoire, apport de surcroît concurrencé par des sites de critique.

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Qu'est-ce qui empêcherait un site avec de gros moyens de faire ce travail ?
Les compétences, l'envie : Amazon ne manifeste aucunement l'idée ou l'envie de réaliser un travail éditorial. Les auteurs upload leur texte et HOP ça fait des Chocapic : le travail éditorial reste au bon vouloir de l'auteur, et donc, 90% du temps, absolument rien n'est fait. La plupart des gens qui écrivent le font sans se dire que leur texte a besoin de réelles corrections, et ça vaut pour tous les textes, mêmes certains très bons ont besoin de remaniements de fond comme de forme (plus ou moins importants). Les auteurs auto-édités n'en ont pas forcément conscience...

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Nariel a écrit :
Qu'est-ce qui empêcherait un site avec de gros moyens de faire ce travail ?
Les compétences, l'envie : Amazon ne manifeste aucunement l'idée ou l'envie de réaliser un travail éditorial. Les auteurs upload leur texte et HOP ça fait des Chocapic : le travail éditorial reste au bon vouloir de l'auteur, et donc, 90% du temps, absolument rien n'est fait. La plupart des gens qui écrivent le font sans se dire que leur texte a besoin de réelles corrections, et ça vaut pour tous les textes, mêmes certains très bons ont besoin de remaniements de fond comme de forme (plus ou moins importants). Les auteurs auto-édités n'en ont pas forcément conscience...
47Th North est un véritable éditeur tout de même, bien que ce soit Amazon derrière.

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Je suis bien obligé de le prendre personellement, c'est un peu mon boulot tout de même, ce pour quoi j'ai fait des études et que j'aimerais continuer à faire pendant quelques années et pour lequel je prends du plaisir.Oui vous êtes plusieurs ici pour qui le libraire n'est pas un apport concret, parce que l'on est sur un site spécialisé de lecteurs, mais vous n'êtes pas la majorité, et je pense que l'on apporte encore beaucoup aux gens qui ne fréquentent pas ce genre de site, tout comme je pense un libraire spé sciences hu ou beaux-arts pourraient beaucoup vous apporter si vous le désiriez, parce que ce n'est pas votre spécialité. Et puis la librairie ce n'est pas que du conseil, c'est aussi un lieu, avec tout ce qui en découle de positif et de plaisant.Fabien, Page et Plume disent ce qu'ils veulent, ce n'est pas pour cela qu'il faut le prendre au pied de la lettre. Comme tu le dis, des incompétents (et des cons), y en a partout. Pour prendre mon lieu de travail comme exemple, nous sommes une vingtaine de libraires (en librairie indé), nous avons tous des diplômes en rapport avec le métier du livre (DUT, INFL et consorts), nous connaissons nos rayons, nous sommes spécialisés pour beaucoup et nous ne sommes pas de simples manut. Ce n'est bien sur pas le cas chez tout le monde, mais faut-il pour autant en faire une généralité et appuyer son argu sur cela ?

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Le problème vient à mon avis plus des lecteurs ou plutôt des non lecteurs que des libraires. Même si une minorité de libraire ont des responsabilités dans ce qui arrive.Il faut reconnaître que les libraires ne sont pas ceux qui sont les mieux placés pour lutter contre la désaffection pour la lecture. Ils lancent certes des opérations souvent sympathiques mais ça ne suffit sûrement pas. Les bibliothécaires sont mieux placés mais les bibliothèques sont de moins en moins fréquentées. Donc les choses ne sont pas si faciles.

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Charéos a écrit :Peut-être aujourd'hui, mais qu'en sera t-il demain Nariel. Les choses évoluent très très vite.
Eh ben on aura des bouquins de qualité bien inquiétante.

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Merci Elänwe, j'avais l'impression d'être paranoïaque à la lecture en lisant qu'on était presque des salopards sociopathe tueurs d'enfants. Mais ça me rassure, je ne suis pas seul à avoir vu l'agression pur et simple de mon métier.

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(L'avantage d'être bibliothécaire, Zaebas, on est des gens trop cool pendant que vous tuez des enfants, notre plan machiavélique a réussi ! *sort*)*(sinon ça dépend des bibliothèques, mais celle où je bosse compte de plus en plus d'abonnés d'après mes chefs, et les dimanches, les gens se massent autour des portes comme un jour de solde o_O c'est flippant)Elanwe : faut dire, à Toulouse, niveau librairie de qualité, je trouve qu'on est gâtés :) c'est toujours un plaisir d'aller à Bédéciné ou à Ombres Blanches !

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Je crois qu'on s'est mal compris. En fait mon attaque était contre les gérants de librairie et pas contre les vendeurs. Pour moi le libraire c'est le patron de la librairie. Les vendeurs eut font souvent très bien leur boulot en tout cas si les gérants le leur laissent correctement.

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Pour moi le libraire, c'est celui qui conseille, commande, gère, met en avant son fond et suit l'actualité du livre afin d'apporter le meilleur conseil possible à ses clients. Ta vision de notre métier est donc bien différente de la mienne car pour toi cela le libraire est simplement celui a qui appartient les murs.

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Je te dire ce que je pense. Ca serait bien que le plus possible de librairies deviennent coopérative. Parce que le but du gérant c'est avant tout de faire du profit et ça ce n'est pas compatible avec un service de qualité. La coopérative elle, a l'obligation redistribuer une partie du bénéfice à ses salariés et à réinvestir le reste. Ca me paraît ce qui est de mieux pour ne pas prendre et les lecteurs et les libraires pour des cons.