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par Littlefinger
Elbakinien d'Or
Un petit mot sur le dernier Pixar, Monstres Academy :Au vu du succès en 2002 de Monstres et Cie, un des tous meilleurs Pixar, ceux-ci remettent le couvert avec une préquelle, Monstres Academy où Bob Razowski et James Sullivan vont se rencontrer pour la première fois et devenir, par la force des choses, des partenaires. Auront-ils les talents requis pour devenir des terreurs d'élite et intégrer Monstres et Cie ? C'est là le coeur du sujet de ce nouveau long-métrage en sus de nous faire découvrir le monde forcément délirant du bahut de nos monstres préférés. Seulement, si Pixar dominait allégrement le domaine de l'animation auparavant, force est de constater que le géant à la lampe a fortement perdu de sa superbe par rapport à la montée en puissance de Dreamworks depuis son Dragons. Monstres Academy, qui est à nouveau inscrit dans une franchise comme le médiocre Cars 2, peut-il redorer le blason de la compagnie ? Pas sûr...Construit comme un parcours initiatique, Monstres Academy fait appel à tous les joyeux stéréotypes sur les universités américaines avec leurs groupes, leurs bizutages et la galerie de figures emblématiques de cet univers (le prof terrifiant, le leader frimeur, le privilégié, l'intello). Assez logiquement, les choses s'enchaînent rapidement et le spectateur prend beaucoup de plaisir dans les péripéties de Bob Razowski, la satire de l'université étant tout de même très réussie et efficace. Malheureusement, elle reste très prévisible et il sera difficile de ne pas deviner à l'avance les évènements. C'est d'autant plus dommage que certaines séquences tirent de grands éclats de rires (intronisation dans le sous-sol ou la première course avec des sortes d'oursins irritants) et que les personnages s'avèrent tous assez plaisants, notamment la confrérie de ratés réunie autour de Bob et James. Pixar sait encore y faire pour nous divertir mais le bât blesse ailleurs.La très grande force de Monstres et Cie n'était pas son univers original et loufoque - même si c'était frais et bien pensé - mais cette émotion de tous les instants entre tendresse et nostalgie. C'était l'extraordinaire personnage de Bou, la petite fille, et sa relation envers Bob et James, qui faisait la différence et donnait à Monstres et Cie toute sa force. En choisissant la préquelle et en n'en tirant en fait qu'un bête parcours initiatique, Pixar se tire une balle dans le pied et confine son long-métrage dans le divertissement gentilé mais pas plus. Monstres Academy manque très cruellement de cette touche magique du premier : exit l'originalité du précédent et le fait de savoir qu'il finiront forcément ensemble pour travailler à Monstres et Cie enlève toute la charge dramatique du film. Le résultat c'est que Monstres Aacademy déçoit très cruellement, chose que ni son animation magnifique ni ses quelques séquences hilarantes ne peuvent cacher.Monstres Academy ne présente plus de grille de lecture pour les plus grands, on assiste en fait à ce que faisait Dreamworks auparavant et le résultat reste décevant envers et contre tout. De façon surprenante, le film reste sur des rails du début à la fin sans faire preuve d'aucune audace et sans bénéficier d'effets de surprise. Pire, beaucoup de gags tombent à plats, et la créativité de Monstres Acadamy ne suffit plus à elle seule. Comparativement, Les Croods ont beaucoup plus convaincu et alignent toutes les qualités que Monstres Academy oublie. A ce titre, la fin, au bord du lac avec le moment de vérité Bob-James sonne presque totalement creux tant on sent l'intrigue un peu émouvante incluse de façon terriblement forcée mais qui échoue puisque l'on sait très bien que Bob deviendra une terreur d'élite. Reste alors quelques caméos excellents de personnages du précédent volet ou encore le petit tacle de Pixar envers Dreamworks avec la tête du "cochon" et la séquence qui s'en suit.Déception, Monstres Academy se résume par ce mot. Certes c'est beau, certes c'est divertissant, mais le film se retrouve vidé de toute sa substance émotionnelle et de son audace. Encore une fois, Pixar se fait écraser par la concurrence et ce n'est pas les première images de Dragons 2, époustouflantes, qui laisse envisager un retour en grâce de Pixar. La fin d'un règne.