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Bon je vous remet les critiques que je n'avais pas encore mis ici, et je m'active pour les très nombreuses en retard (oh et Le Passé c'est très très très très bien mais je développerai une autre fois)Un petit mot sur un des films intriguants de Cannes, Antiviral :La communion des fans avec leurs idoles ne connait plus de limites.Syd March est employé d’une clinique spécialisée dans la vente et l’injection de virus ayant infecté des célébrités. Mais il vend aussi ces échantillons, pour son propre compte, à de puissantes organisations criminelles. Sa méthode pour déjouer les contrôles de la clinique : s’injecter les virus à lui-même...Fils d’un réalisateur un peu connu, un certain David Cronenberg, Brandon Cronenberg offre avec Antiviral son premier long-métrage. Inutile de dire qu’il n’est pas difficile de repérer la parenté des deux au vu du film. En se penchant sur la starisation et la déification, Brandon ne peut s’empêcher d’explorer des thèmes très proches de ceux abordés par son illustre père.La grande force d’Antiviral réside dans son postulat de départ aussi fou qu’envisageable lorsque l’on voit l’amour inconditionnel et irréfléchi des fans pour leurs idoles. Le système inventé ici fait vraiment froid dans le dos et Cronenberg sait parfaitement comment accentué cette horreur sourde. Baigné par des environnements aseptisés et d’une blancheur à toutes épreuves, le film crée un malaise car ici point d’exubérance, ni même de violence graphique, juste une atmosphère étrange, comme surréelle et dégoûtante. Mais de la révulsion du procédé naît une certaine fascination morbide pour le spectateur, devant ces gens anonymes qui vénèrent par des pathologies leurs fantasmes de stars. Ce n’est jamais tant le commerce et la rentabilité des injections ou de la culture de cellules musculaires qui effraient que ce rapport malsain de commun des mortels pour ces autres mortels portés au pinacle par la société de consommation.Antiviral met le doigt sur la tendance glauque de l’humanité à vénérer par la chair, à son aspiration à ne faire qu’un avec ses idoles. Cronenberg exploite ce thème presque à outrance et finit par n’avoir plus rien à dire dans la dernière demi-heure. C’est le plus gros reproche à formuler à Antiviral : sa longueur. Outre ce défaut, on regrette également un manque d’attachement pour les personnages, qui va certes de pair avec l’ambiance du long-métrage mais qui, finalement, laissera peu d’attache durant le déroulement des péripéties de Syd.Le casting repose quasiment sur les épaules de Caleb Landry Johnson qui compose un personnage froid et mystérieux, fasciné par la chair et par cette relation étrange entre stars et hommes du commun. Une belle prestation. On notera aussi un excellent mais trop bref Malcolm McDowell. Les autres personnages restent largement en retrait et même la star Hannah Geist incarnée par la belle Sarah Gadon n’a pas grand-chose à ajouter.Fascinant au possible mais d’une froideur immense, Antiviral en laissera plus d’un perplexe. Reste que bon sang ne saurait mentir et que la relève est déjà là, et malgré les défauts inhérents à un premier essai, voilà un nouveau réalisateur à surveiller. To be continued comme on dit.

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Mayliandra a écrit :ah !!! enfin !!!et je confirme, bien d'accord le Passé c'est très très très bien !
Oh, une fan ??:DN'aurais-tu pas oublié un "très" pour qualifier Le Passé ^^

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Euh non très très très c'est déjà très très très bien !Et oui j'aime bien lire tes critiques, c'est très complet :) et comme moi je suis incapable d'en faire autant, je me "culture".Par contre je n'ai pas du tout entendu parler d'Antiviral... A moitié étonnant vu que je choisis rarement les films ;).

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Bon... Je sais que la plupart ont détesté ce film mais allons un peu à contre-courant avec Only God Forgives :À Bangkok, Julian, qui a fui la justice américaine, dirige un club de boxe thaïlandaise servant de couverture à son trafic de drogue.Sa mère, chef d’une vaste organisation criminelle, débarque des États-Unis afin de rapatrier le corps de son fils préféré, Billy : le frère de Julian vient en effet de se faire tuer pour avoir sauvagement massacré une jeune prostituée. Ivre de rage et de vengeance, elle exige de Julian la tête des meurtriers.Julian devra alors affronter Chang, un étrange policier à la retraite, adulé par les autres flics …Pour beaucoup, Drive fut une claque et une découverte. C’est à Cannes et par son prix de la mise en scène que le public a pu découvrir le réalisateur danois Nicolas Windong Refn pourtant déjà bien connu dans le milieu des aficionados du cinéma. En revenant une nouvelle fois à Cannes avec son nouveau long-métrage, le réalisateur pouvait très bien jouer la carte du Drive 2.0. Mais ce serait très mal connaître le monsieur.Refn se forge depuis ses débuts une solide filmographie où l’expérimentation côtoie l’exigence stylistique. On se souviendra notamment de son improbable Bronson, opéra tragi-comique brutal sur la violence ou encore de son Valhalla Rising aussi mythologique que symbolique. Dans la même lignée, Only God Forgives impose une vision différente et une expérimentation nouvelle, chose qui a bien entendu dérouté nombre de spectateurs qui avaient pu oublier la voie singulière du Danois. Contrairement à ce que laisse présager la bande-annonce, Only God Forgives n’est pas un simple film de vengeance mais une relecture biblique sauce thaïlandaise de la société criminelle et policière.Refusant la facilité, Refn allie son sens léché de l’esthétisme à une relecture profonde et subtile. N’ayant plus grand-chose à prouver au niveau réalisation pure, Only God Forgives assure. Bangkok n’a jamais été aussi surréelle, entre cauchemars et rêves, où les protagonistes passent comme des ombres, où les couleurs happent le regard et où les plans défient constamment le regard, à moitié dans l’ombre et l’autre moitié dans la froideur des néons. Une mise en scène d’ailleurs constamment sublimée par la bande originale de Cliff Martinez. Bien sûr, et au-delà de la rapidité de la mise en place de l’intrigue (le meurtre du frère et la quête de vengeance), Refn développe sa seconde ligne de lecture et justifie son titre.En quasi-Dieu rédempteur, le policier Chang - interprété par le génial Vithaya Pansringarm, monstre de charisme et de violence contenue – vient juger et distribuer justice et pardon aux démons de ce pauvre théâtre désespéré perdu dans les bas-fonds de Hong-Kong. Refn choisit d’opposer cette figure toute-puissante et inexorable au Diable Crystal, la mère des deux frères – où Kristin Scott Thomas compose un rôle machiavélique et troublant délicieux. Entre les deux se trouve Julian, ange déchu qui lutte contre les pulsions violentes qui l’envahissent et qui finira d’ailleurs, par en triompher. Mais point de rédemption sans prix à payer, et si seul Dieu pardonne, son coût a un prix, parfois terrible.L’autre thème mis en avant ici, c’est bien la place de la femme dans le monde, ainsi que le rapport à la mère. Empêtré dans une relation Oedipienne, Julian perçoit les autres figures féminines comme autant d’ersartz de sa mère, émanations de la luxure et de la tentation, principalement incarné par le personnage troublant de Mai, magnifié par la sublime Yayaying Rhatha Phongam. L’autre versant, celui de l’hyper-violence qui a tant fait débat, reste dans la droite lignée de la conception de Refn, froide, clinique, rituelle et finalement terrifiante. A ce titre la scène dans le cabaret constitue une belle pièce de torture à ranger entre le combat initial de Valhalla Rising et celle de l’ascenseur de Drive.Si le manque d’émotions assez marqué du film joue bien entendu contre lui, c’est aussi la présence de Gosling qui, au final, plombe un peu le long-métrage. Dans un rôle mutique comme il semble en écoper depuis quelque temps, l’acteur semble peu convaincu et manque de réelle intensité pour s’affirmer. Un miscast comme on dit. L’autre problème d’Only God Forgives, pour la majorité du public, restera le relatif hermétisme du cinéma de Refn, dont Drive constituait certainement un des éléments les plus accessibles.Only God Forgives prends encore une fois tout le monde par surprise pour le meilleur et pour le pire. Film d’une grande intelligence et à la mise en scène sublime, il constitue sans aucun doute un long-métrage fascinant et incontournable. Malgré son relatif désamour par le public, il affirme que Refn reste un réalisateur unique avec une vision et un parcours digne de nombreux éloges refusant de s’enfermer dans un cadre unique. Une chose rare à l’heure d’Hollywood.

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Ah ben juste que moi je suis sortie de là en me disant "il doit avoir de graves problèmes psychologiques ce Monsieur..." :DJe n'ai rien cherché de profond, de subtil, délicieux ou autre... Je ne vais pas jusque là lorsque je vais au cinéma, c'est ce qui fait que j'apprécie les critiques de Littlefinger, encore plus quand je les lis après avoir vu le film moi même, même si des fois je n'ai pas le courage de les lire en entier ;)

909
Il y a 15 jours, j'ai vu Man of Steel. J'ai signé un papier comme quoi j'avais pas le droit d'en parler avant la sortie, mais tout le monde donne son avis depuis l'avant-première de ce week-end...Et ben, j'ai passé un super-moment. Je craignais beaucoup avec Snyder, mais pas de ralenti pompieristes cette fois. Et certes, Superman = pompier, mais ici, un poids, une nostalgie, une gravité pèse sur tout le film. Ce n'est pas un film fun comme Avengers ou Star Trek, mais un film posé, qui ne banalise pas Superman, le traite comme le mythe qu'il est. C'est pas très drôle, mais l'émotion est très forte.Le casting est tout simplement merveilleux. On pourra reprocher au film l’importance de la relation père-fils : et oui, Superman a deux papas (oh mon dieu, ça peut prêter à confusion) dont l'influence est déterminante pour lui. Les femmes sont beaucoup plus effacée, mais certes pas anecdotique. Les deux mamans ont chacune leur importance, même si elles ne sont pas au premier plan. Et Lois Lane, très différente de la journaliste au dents longues que l'on connait, est elle aussi une femme forte même si elle est bien moins bruyante que tous ces gars, mais plus discrète et réfléchie que ses anciennes versions.Quand à Zod, il est incarné par le fantastique Michael Shannon, qui est en train de devenir le second rôle le plus estimé des blockbusters et l'acteur préféré du cinéma indépendant américain.Alors, tout n'est pas parfait (petits pb de rythme à certain moments) mais c'est vraiment une excellente surprise. Même le côté mystique du film (très appuyé par la bande-son, on est loin de la joie de la BO de John Williams), la saturation des couleurs par la lumière, qui est au cœur du film, devient touchant. Je ne m'attendais pas à ça pour un Superman. J'espère qu'une suite parlera davantage de Clark Kent et du Daily Planet, qui sont seulement introduits ici.

910
L'avantage quand on lit des critiques négatives, c'est que du coup quand on va voir le film, on ne s'attend pas à être ravi, et donc, soit on n'est pas déçu, soit on a une bonne surprise.Et du coup ce soir c'était plutôt une bonne surprise ce Very Bad Trip 3, pas si pire que je pensais ;).J'avais déjà bien envie d'aller voir ce Man Of Steel, mais encore plus après cette critique, merci alana !

911
Et bien pour Man of Steel, je vais prendre le contre-pied d'Alana car j'ai vraiment pas aimé.Alors j'ai peut être le quotient émotionnel d'un poulpe mais les blablatages pendant dix plombes ça me va dans les films d'auteurs mais si je vais voir un gars en slip qui a la puissance d'un dieu c'est pour le voir s'en servir et non pas m'ennuyer sur des scènes mélodramatiques à deux sous.Mais le problème vient même des scènes d'action où je ne me suis jamais senti impliqué ou inquièté pour le héros contrairement à un Dark Knight très prenant et juste.Donc les scènes mélodramatiques fonctionne pas et en plus, il n'y a rien d'un peu fun ou amusant, ça se prend bien trop au sérieux mais sans être convaincant.Pour moi, j'allais voir un Superman à la sauce Nolan et j'ai eue un Superman à la sauce Ang Lee avec Hulk (le premier avec Éric Bana).Donc très peu pour moi...Et puis le côté émotionnel m'est totalement passé à côté,
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j'ai même du lâcher un rire nerveux tellement c'était risible...

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Mais le problème vient même des scènes d'action où je ne me suis jamais senti impliqué ou inquiété pour le héros contrairement à un Dark Knight très prenant et juste.Pour moi, j'allais voir un Superman à la sauce Nolan et j'ai eue un Superman à la sauce Ang Lee avec Hulk (le premier avec Éric Bana).
Vendu !!! Ça plus la critique d'Alana je sais que je vais y aller dés que possible. Tout ce qui n'est pas Dark Knight de Nolan ça ne peut que me plaire. :)

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C'est le problème de toute manière avec Superman, et cela le sera encore plus pour la franchise Justice League, c'est que comparé à tous les autres héros, le petit Kal-El est une sorte de divinité quasi invulnérable, et on ne peut pas vraiment craindre pour sa peau, à défaut d'éprouver de l'empathie pour ses épreuves...J'y vais ce soir, je vous donnerais mon avis !

914
C'est super d'avoir des avis contraires ! J'ai aimé, j'avoue que je suis bon public cela dit.Cependant, je ne pense pas que le film sera un gigantesque carton comme Iron Man : c'est un film avec un peu trop de réflexion pour ça, trop tristounet.

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Vu hier soir The Bling Ring. Assez hallucinant de se dire que tout ça est tiré de faits réels... A quoi pensent donc toutes ces stars ??? :DEn tout cas j'ai passé un meilleur moment qu'avec Somewhere...

916
(petit encart entre deux critiques du dernier Iron Man et du nouveau Superman) :James Gandolfini est décédé hier à l'âge de 51 ans. C'était le pilier de la série "The Sopranos", avec un rôle tout en nuances au long des saisons, et un acteur énorme dans tous les sens du terme, même s'il savait faire preuve d'une finesse d'interprétation que pas mal peuvent toujours lui envier.Comme ça n'allait pas trop dans la rubrique "Carnet Noir" du topic général "De la Fantasy", je l'ai posté ici. Voilà.RIP, James. Grand bonhomme devant l'Eternel, à qui il foutra certainement une rouste si les spaghettis servis au Paradis ne sont pas al dente.;)

919
Ben justement...en parlant de Man of Steel :Qui ne connaît pas l'histoire de Clark Kent ? Créé en 1932, il fut rapidement un des super-héros les plus universellement connus. Parangon des valeurs américaines, véritable machine patriotique,le héros Kryptonien n'a pourtant plus le vent en poupe depuis quelques temps au cinéma. Singer avait d'ailleurs un temps tenté de redonner vie au mythe dans Superman Returns mais encore une fois ce fut une déception cuisante...Car le plus célèbre des justiciers est un cliché ambulant.C'est le prix à payer d'être arrivé le premier. Toujours propre, toujours surpuissant et infaillible, éternellement amoureux de sa Loïs Lane, Superman est... chiant. Même dans les comics, Superman est vraiment chiant, bien plus qu'un personnage torturé comme Batman.Pourtant c'est dans ces même comics que le salut a pointé le bout de son nez avec deux récits majeurs et formidables. D'abord, l'extraordinaire Kingdom Come, puis le sublime Superman Earth One avec lequel Man of Steel affichent de nombreux liens.C'est après la renaissance de Batman au cinéma dans une version épurée du kitsch et des pitreries du passé que Superman a droit à un traitement similaire et au combien nécessaire pour lui. Cette fois, et même si Nolan reste producteur, c'est Zach Snyder qui s'y colle. Réalisateur de la meilleure adaptation comics de tous les temps avec le monumental Watchmen (voyez-le en Director's Cut !), Snyder était l'homme de la situation, avec un sens de l'icônisation fabuleux (Rorschah ou Leonidas le démontrent amplement) et surtout un sens de l'action plus que démontré.Comme pour Batman Begins, Man of Steel va diviser, et les fanboys vont encore crier au viol. Pourtant, jamais Superman n'a été si humain, si puissant et si fort.En refusant d'emblée de nous la jouer "Bienvenue à Smallville, on vous présente Clark", Snyder choisit de nous offrir un bon gros morceau de SF en montrant les origines Kryptoniennes et en présentant les deux parents biologiques de Kal-El. Élégant et stylisé, le prologue met directement en place l'intrigue et l'enjeu principal avec l'introduction du Général Zod interprété par le très grand Michael Shannon, magnifique une fois encore ici. Les parents de Kal-El ne sont pas en reste et Jor-El jouit pleinement de la belle interprétation de Russel Crowe alors que Lara Lor-Van se trouve en retrait, le personnage de la mère n'étant en fait pas vraiment le sujet. C'est un peu regrettable. Aussi succinct qu'efficace, ce voyage sur Krypton pose les jalons de la nouvelle envergure du sujet. Par la suite, naturellement on retrouvera Clark adulte. En s'inspirant du Superman de Straczinski, Snyder livre un magnifique personnage. Exit le héros fringuant et sûr de lui, invincible bouclier protecteur. Clark s'avère un homme rongé par ses origines qu'ils cherchent désespérément. Héros anonyme et fugitif, le Superman de Snyder opère en sauveur discret. Les quelques sauvetages sont splendides, à grand renforts d'effets spéciaux impressionnants. Très vite, on s'aperçoit que le long-métrage laisse peu de place à l'humour, mais qu'il profite en même temps d'une auto-dérision salutaire notamment autour de l’appellation des humains : Superman. L'objectif principal de Snyder semble être d'éviter à son héros de paraître ridicule. Un mec en slip rouge ne pouvant décemment que prêter à rire, celui-ci n'existe plus. Et tout du long, pour la première fois depuis presque toujours, le surhomme paraît crédible, paraît proche.Pour cela, outre le fait que toute exubérance reste contenue, Snyder fait de réguliers flash-backs sur l'enfance de Kent et revient sur sa relation avec son père adoptif, Jonhatan Kent, l'autre face du miroir de Jor-El, interprété par un Kevin Costner revenu d'entre les morts, superbe et émouvant. Magnifié par les notes douces et nostalgiques de la partition d'Hans Zimmer, ces petits bouts de vie du jeune Clark sont une pure réussite. Ils démontrent que Clark n'est pas tant un surhomme qu'un être perdu loin de chez lui, isolé par ses pouvoirs, terrifié par ses capacités. Ses relations avec ses parents adoptifs sont les plus belles qui soient. Entre Martha Kent rassurant son fils mort de peur à travers une porte en passant par un Jonhatant Kent qui lève une main pour arrêter son fils au prix de sa vie, voilà une des choses qui manquait pour humaniser le héros, lui donner des fêlures et des souvenirs touchants, une chose que Superman Earth One avait compris. Le couple Diane Lane - Kevin Costner n'y est pas étranger, tant le jeu des deux étonne par sa sobriété et par son économie de mots. Superman, par ces séquences, prend visage humain plus que par toutes autres choses. C'est aussi un des seuls reproches à faire au long-métrage, d'avoir disséminé les flash-backs et de ne pas juste avoir allongé cette partie de la jeunesse pour en faire un bon segment poignant. En l'état, le rythme s'en trouve haché.Pour le reste, le super-héros prend son envol et son assurance par la suite et l'inévitable confrontation avec Zod. Enchaînant les morceaux de bravoure et les séquences incroyables, Man of Steel tient la dragée haute à Avengers, l'action s'enflamme dans les dernières minutes et l'affrontement Zod-Superman fait office de feu d'artifice. La relation entretenue entre Zod et Kal-El reste également très bien trouvée, opposant un homme en quête des siens, Kal-El, à un monstre issu de sa planète qui ne veut que faire survivre les siens à n'importe quel prix. Ainsi, le cri final de Superman, agenouillé dans la gare en fera frémir plus d'un, tant le désespoir de l'acte et sa portée pour lui restent un brise-coeur. Encore une fois, On y voit un héros souffrir, comme un homme. Pourtant, jamais Snyder n'oublie d'icôniser son Superman. Décrit comme une sorte de Messie, revenant aux sources du personnage, Snyder assume l'héritage de porte-étendard de Clark sans pourtant en faire un bête outil américain, désamorçant le côté gonflant et barbant du Kryptonien. Le dernier flash-back mêle d'ailleurs les deux éléments et fait de l'enfant une chose divine virevoltant avec sa cape sous les yeux d'un père déjà ébahi, une très très grande scène filmée de façon magistrale.Dernier point et non des moindres, la relation de Clark et de Loïs change grandement également, celle-ci n'est plus niaise ou idiote pour un sous, mais une femme aussi forte qu'intègre, auquel Snyder évite le traditionnel "Tiens bonjour Clark, c'est la première fois que je te vois" qui achevait souvent la caricature du super-héros. Assez peu creusée, la mise en place de leur relation et la toute fin du métrage, simple mais prometteuse, ouvrent de belles perspective. L'alchimie entre les deux acteurs y est pour beaucoup. La beauté naturelle d'Amy Adams fait merveille mais, terminons avec lui, Henry Cavill, lancé par les Tudors, épouse parfaitement son personnage de Kal-El/Clark Kent et compose un rôle aussi fort qu'émouvant. Sorte de paria rongé par ses fantômes, il trouve la juste mesure entre l'homme et le Dieu, sans jamais tomber dans le kitsch si souvent associé au rôle. Bravo.Longtemps, Batman a dominé les héros DC au cinéma. Plus maintenant.Man Of Steel ne vient pas redorer le blason de l'homme au S, il vient le reconstruire, le crédibiliser et l'humaniser. Avec force et conviction, Snyder bâtit un film de la maturité, prenant, poignant et trépidant.Man of Steel ressuscite Superman.