Pour compléter le dossier de Macros et Sylva, la critique d'un magazine que beaucoup adorent ici

:roll: : Télérama !Et oui, ce n'est pas tous les jours qu'ils ont une critique limpide et positive comme celle-là, alors...
Grâce au succès du "Voyage de Chihiro", un autre joyau du maître nippon est exhumé seize ans après sa création. 0n ne touche pas terre dans ce conte éblouissant de Hayao Miyazaki. Fantasmagoriques machines volantes, île flottant parmi les nuées, enfants intrépides et pirates cocasses, tout semble en état d'apesanteur. Comme le spectateur transporté dans un univers d'une grande beauté visuelle, arpenteur d'immensités célestes où voguent des engins faits de la matière même des rêves. C'est le succès du Voyage de Chihiro et la notoriété désormais planétaire de Miyazaki, grand maître japonais de l'animation, qui ont permis à ce film, un véritable trésor datant de 1986, de reprendre son envol sur grand écran. La magie était déjà là, dans les aventures fantastiques, à tous les sens du terme, d'une fillette pré-nommée Sheeta. Cette petite demoiselle a de gros ennuis. Elle est séquestrée par Muska, un élégant et mystérieux personnage, à bord d'un gigantesque dirigeable. Mais aussi traquée par une bande de pirates des airs qui tente de l'enlever lors d'une vrombissante attaque volante. Pourquoi est-elle ainsi convoitée ? Elle porte au cou une pierre bleue aux étranges propriétés magiques... Lorsque Sheeta tombe dans le vide, en tentant d'échapper à ses nombreux ravisseurs, le bijou, soudain, s'illumine et ralentit la chute tout en douceur. Miyazaki en tire une scène splendide où l'enfant luciole atterrit dans la ouate bleutée des nuages. Elle tombe, tombe encore et, littéralement, dans les bras de Pazu, un jeune mineur qui la prend immédiatement sous sa tendre protection. Commence alors une quête envoûtante : celle d'un royaume mythique et oublié dont Sheeta serait la dernière héritière, et dont le cristal azuréen serait l'unique souvenir. La découverte de Laputa, morceau de monde flottant dans le ciel et inspiré d'un passage des Voyages de Gulliver de Swift, est un des grands moments oniriques du film. Un arbre gigantesque aux feuilles luxuriantes, aux racines tentaculaires surmonte ou soutient, on ne sait pas vraiment, les vestiges d'une civilisation ancienne et orgueilleuse. Le Château dans le ciel est un concentré de merveilleux façon Miyazaki. On y retrouve la fascination que ce fils d'industriel de l'aviation a toujours eue pour les machines volantes et qu'il a déjà illustrée dans un autre de ses grand films, Porco rosso. L'opposition entre l'aviditédestructrice des hommes et la glorieuse innocence de la nature, dans la dernière partie, annonce le thème central de Princesse Mononoke. Le chef des pirates, une vieille femme grimaçante à la fois inquiétante et maternelle, teigneuse et irrésistiblement drôle, est une espèce de jumelle de la sorcière que Chihiro verra se dresser sur son chemin. Et les deux enfants, unis par leur indestructible amour en apesanteur, semblent les précurseurs de Chihiro et Aku. l'enfant dragon, se murmurant leurs secrets par-dessus les nuages... Etayé par un scénario d'une stupéfiante richesse, peuplé de personnages aussi complexes qu'attachants, riche d'une verve comique alternant subtilement avec les moments de gravité, ce Château dans le ciel est un (très) pur chef-d'œuvreCécile Mury
EDIT : J'ai oublié un truc quand même : comme d'habitude, un bon dossier, clair et lisible, beau sans être surchargé. Une critique quand même :
Mais le réalisateur, loin de vouloir faire passer un message, nous plonge dans un rêve éveillé
Mais si, l'auteur veut faire passer un message, récurrent dans ses autres films d'ailleurs ! Pourquoi opposer le style et la possibilité d'avoir un message ???
