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Youp! C'est à mon tour...:pLa Fantasy est un genre littéraire que j'ai découvert assez tard... Du moins pour la lectrice que je suis... Après une période avide de Stephen King et autres Poe et Lovecraft, j'ai été conseillée par une de mes cousines qui m'a littéralement mise le Seigneur des Anneaux dans les mains ! Les premiers chapitres furent laborieux mais ensuite... Une plongée enivrante dans un univers que je ne faisais qu'imaginer. Certes Lovecraft avait déjà dégrossi mon cerveau côté imaginaire et créatures mais Tolkien a posé les bases de ce qui pouvait me séduire dans la littérature.Il y a des choses que je trouve amusantes dans les articles traduits et mis en lien dans ce topic !D'abord, HP Lovecraft s'est mis à écrire du fantastique parce qu'il n'avait jamais eu le niveau nécessaire pour devenir astronome ! Alors en quoi faut-il lire de la SF pour devenir chimiste??? :blink:Ensuite, l'idée que les mondes de la fantasy doivent être différents du nôtre pour séduire... Le héros de Zelazny vit dans notre monde et ne se rappelle de rien d'autre pendant une bonne partie du début des neuf princes d'Ambre...:boude:Enfin, toute lecture est formatrice pour la jeunesse. Ce qui importe n'est pas ce qu'on lit mais de lire tout simplement ! :starwars:Si la tournure sinistre des récits suffisait pour séduire alors il n'y aurait pas besoin de fantasy juste de bons polars... Non, la Fantasy ouvre les portes de tant de possibles aux lecteurs que nous sommes, prisonniers d'un monde réduit à une boîte nommée Télévision ou internet, à un monde virtuel construit pour nous imposer des idées, des manières de vivre et de penser. Dans les univers créés de toutes pièces il y a certes des bases incontournables mais aussi tellement de place laissée à notre propre préhension de ces mêmes univers, à notre imagination toute personnelle qui s'approprie celle de l'écrivain pour mieux lui donner corps.Ce que nous offre la Fantasy ce sont des défis, des méninges qui tournent à l'infini pour se faire une image d'après des mots, pas seulement pour trouver des pistes pour une énigme posée mais pour donner vie derrière nos paupières à un monde, une culture, proches de nous sans l'être vraiment. L'héritage historique et social de l'humanité est remployé, déformé, adapté par les auteurs et c'est aussi enrichissant que de lire l'Odyssée !Le secret de la fantasy réside dans le fait que les bases s'ancrent dans une culture commune à l'humanité... Je parle ici de mythologie, d'où qu'elle vienne, elle est là, latente, parfois simple brume mais elle suffit à nous porter dans des mondes qui sont aussi variés qu'il y a d'auteurs et devenir aussi éclectiques qu'il ya de lecteurs.Voilà pourquoi j'aime la Fantasy !! Et aussi parce que, déformation professionnelle oblige : j'aime les mythologies et donc le fantastique ;)

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Anabel a écrit :Non, la Fantasy ouvre les portes de tant de possibles aux lecteurs que nous sommes, prisonniers d'un monde réduit à une boîte nommée Télévision ou internet, à un monde virtuel construit pour nous imposer des idées, des manières de vivre et de penser. Dans les univers créés de toutes pièces il y a certes des bases incontournables mais aussi tellement de place laissée à notre propre préhension de ces mêmes univers, à notre imagination toute personnelle qui s'approprie celle de l'écrivain pour mieux lui donner corps.
Je crois qu'à la base, c'est aussi une des raisons pour laquelle j'ai été attirée par la fantasy. Cette porte ouverte vers des mondes imaginaires, qui me permettait de m'échapper du monde réel, de fuir un peu le quotidien. Je me disais que dans ces livres, tout était possible, jusqu'au plus improbable : la fin d'une guerre grâce au courage et à l'intelligence d'un seul homme, des populations entières qui se soulèvent et se révoltent, la paix tout simplement. C'est parfois difficile d'y croire quand on regarde le monde dans lequel on vit aujourd'hui, et pourtant, il se passe aussi de belles choses tous les jours.Et du coup, j'ai eu peur au bout d'un moment de ne lire de la fantasy que pour ça, je ne voulais pas qu'on me reproche de ne pas regarder la réalité en face, ou de ne pas m'intéresser à ce qu'il y a autour de moi, à ce qui existe vraiment. Alors j'essaie de le faire plus, de garder à l'esprit que sans être un super magicien comme dans les livres, on peut aussi accomplir des choses intéressantes dans notre monde à nous.Ce qui m'a aussi permis de découvrir un autre intérêt à la fantasy : le fait d'aborder des thèmatiques très actuelles comme la tolérance, la discrimination, l'asservissement, la corruption ou bien d'autres au travers de romans "imaginaires". Cela permet d'apporter un autre regard à des sujets parfois très sensibles, et je trouve que c'est une réelle valeur ajoutée pour la fantasy qui est parfois à tort décrite comme un vulgaire roman de magiciens, de chevaliers et de dragons, qui vont sauver le monde en tuant des méchants monstres. C'est tellement plus que ça la fantasy, et quand on y regarde bien, on peut y trouver des similitudes ou des parallèles avec le monde dans lequel on vit (ou avec d'anciennes civilisations par exemple).

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Bonne vision...:D Dans La Roue du Temps, il y a une sorte de maxime que le héros ne cesse de se répéter pour ne pas rompre sous le poids de son destin et que je trouve terriblement réaliste :"La mort est plus légère qu'une plume, le devoir plus lourd qu'une montagne"Qui osera encore dire que la Fantasy n'est qu'un moyen de refuser la réalité ? C'est puéril en plus comme argument.... On peut refuser la réalité par tant d'autres moyens et affreusement triviaux... La lecture est tout sauf triviale !

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Meor a écrit :Y'a juste un truc, ce petit "sondage" des livres de Google Books prend en compte les réitérations des termes FANTASY et SCIENCE FICTION dans les livres ? Si oui c'est juste la preuve qu'en anglais le mot "fantasy" est plus courant, non ? (ce qui me semble, par ailleurs, bien logique compte tenu de ses sens...)Enfin ça n'explique pas tout, non plus ! (et cela reste très amusant, je vais le faire avec d'autres mots, tiens...procrastination !)
C'est effectivement simplement ça (et on ne prétend pas autre dans la brève... qui n'aurait pas dû être relayée dans ce sujet, mais c'est une autre histoire :p).

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La fantasy a commencé dans ma vie lorsque j'étais jeune enfant. Toute chose était alors propice à développer mon univers imaginaire, en particulier dans la nature. La lecture est arrivée plus tard et mon premier choc littéraire fantastique fût la découverte de la mythologie grecque, formidable vivier de héros époustouflants et de créatures effrayantes. Les anciens savaient déjà raconter des histoires et donner vie à leurs dieux, tellements proches de leurs préocupations quotidiennes. Je crois que l'homme sans le rêve et l'imaginaire n'est que la graine de l'arbre majestueux qu'il pourrait être. Il n'est que le corps sans l'esprit, la coquille sans son fruit.Pour moi, la littérature fantastique est comme l'eau qui abreuve les racines et permettra à l'arbre-homme de croître et de s'ouvrir aux infinis possibles de son imaginaire. Après quelques années de mythologie grecque lue et relue sans jamais me lasser, je rencontrais Tolkien, Moorcok et Lovecraft. Ce furent les trois guides de mes premiers pas dans les univers oniriques et enchanteurs de la fantasy.Suivirent Howard, Leiber et autres Herbert qui élargirent mon horizon et accrurent mon goût pour ces thématiques.Je suis de ceux qui abhorrent certains aspects de notre monde et dont la lecture, en particulier de littérature fantasy, fantastique ou de science-fiction, permet le temps de l'immersion d'échapper aux contraintes d'une vie réglée dont une partie nous échappe.J'exècre le littérature réaliste contemporaine car elle ne stimule en rien mon imagination et ne fait que me rappeler une actualité déprimante et insipide.A contrario, la fantasy, c'est tout simplement la lumière captivante et magique qui illumine la vie d'un voile de mystère. Et là, en se promenant simplement dans une rue, en croisant une viellle sculpture de pierre, tout devient possible...

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Mithrandir le Gris a écrit :Je suis de ceux qui abhorrent certains aspects de notre monde et dont la lecture, en particulier de littérature fantasy, fantastique ou de science-fiction, permet le temps de l'immersion d'échapper aux contraintes d'une vie réglée dont une partie nous échappe.J'exècre le littérature réaliste contemporaine car elle ne stimule en rien mon imagination et ne fait que me rappeler une actualité déprimante et insipide.
J'aime beaucoup ta façon de voir les choses, et je me retrouve tout à fait quand tu parles du côté non stimulant d'une certaine littérature. C'est aussi un reproche que je pourrai faire à une partie de la littérature contemporaine, c'est parfois fade, ça n'ose pas, ça ne cherche pas à aller plus loin. Peut-être aussi parce que pour qu'un livre reste "réaliste", les possibilités restent elles limitées.Si on prend par exemple les livres policiers, y'en a des très chouettes (et des moins bien, comme dans tout). Je me rappelle que je trouvais ce type de lecture très stimulante étant plus jeune, et j'adorais me triturer l'esprit pour essayer de deviner où l'auteur m'emmenais. Le hic, c'est qu'à trop en lire, on s'habitue, et aujourd'hui, j'ai du mal à être surprise, je trouve toujours ça trop conventionnel à mon goût. Reste le style de l'auteur, si il ou elle écrit bien, ça peut largement compenser le fait qu'on ait deviné la fin à des kilomètres par exemple.Avec la fantasy, la question peut aussi se poser, un auteur peut plus ou moins bien écrire, le suspense peut être plus ou moins bien rendu, et les rebondissements plus ou moins prévisibles. Mais quelque part, ce genre de littérature imaginaire peut s'affranchir d'une certaine barrière, le champ des possibilités s'élargit, et on peut entretenir l'espoir d'être surpris par un truc auquel on n'aurait jamais pensé, parce que ça serait impossible dans notre monde à nous. Et c'est cette stimulation que j'apprécie dans la fantasy, cette capacité à utiliser le pouvoir de l'imagination pour créer quelque chose de différent.Enfin ce n'est qu'une des raisons qui me font perso aimer la fantasy, mais je pense que comme l'a dit Mithrandir, il est important de s'intéresser au monde bien réel qui nous entoure , mais aussi de cultiver son imaginaire, car c'est un des moyens qui nous permet d'ouvrir notre esprit, et de nous enrichir (intellectuellement ou émotionnellement parlant).

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Moi je n'aime pas cette façon de se montrer systématiquement en opposition de quelque chose, ce rejet total de certains genres littéraires. Quand on utilise le terme "j'exècre", on n'est pas dans le "j'aime/j'aime pas". On sombre dans un certain manichéisme péjoratif. Mais surtout l'on se met au même niveau que ceux qui dénigrent la fantasy et la littérature de l'imaginaire. Ce n'est pas servir la fantasy que de réagir ainsi. Surtout quand l'on utilise un exemple aussi maladroit que la mythologie grecque : cette dernière n'a aucun rapport avec la littérature de l'imaginaire actuelle, les buts et les intentions en sont totalement différents. La mythologie est à comparer avec la bible par exemple (même si la fantasy actuelle y a trouver un véritable vivier d'inspiration). La fantasy actuelle est pur évasion, pur imaginaire. La mythologie s'ancrait totalement dans le réel, dans la philosophie, dans la spiritualité. C'était un moyen pour les anciens de comprendre des choses de la nature qui leur échappaient, et, comme toute religion, une façon de se prémunir de la mor t et de la peur qu'elle a toujours engendré. Les philosophes antiques ont toujours fait des références à la mythologie, parcequ'ils y croyaient réelement parfois, et cela n'avait aucun but lié à un besoin d'évasion, bien au contraire, l'on cherchait du rationnel, une pensée pouvant ordonner une société, de façon carré, droite et juste. En bref : faut pas tout mélanger. Je trouve ça donc triste que sur un forum où l'on lit régulièrement des messages ou des topics s'indignant (légitimement) du sort fait à la fantasy des messages du types "Je deteste la littéraure blanche", "je deteste la science-fiction", "je ne lis que de la fantasy"... Ce n'est pas ce genre de propos qui vont servir la fantasy, bien au contraire. Il faut savoir faire preuve d'eclectisme, montrer que l'on peut aimer plusieurs choses, se montrer tolérant contrairement aux détracteurs de l'imaginaire. Ne pas s'enfermer dans notre genre ou chercher à le justifier en disant des absurdités ("c'est la littérature la plus ancienne", "les grecs faisaient déjà de la fantasy") mais plutôt montrer sa richesse d'inspiration ("la fantasy emprunte à la mythologie et aux récits historiques"). Moi, j'aime la fantasy aussi parce que je ressent ce besoin de m'évader. Mais ce n'est pas une fin en soit, j'ai toujours eu ce goût pour l'imaginaire depuis mon enfance, j'ai toujours été rêveur, dans la lune...Mais j'ai quand même les pieds bien sur terre. J'aime les récits d'aventure, l'action, mais aussi des choses plus profondes, j'aime tous ce qui a trait à l'imaginaire : fantasy, SF, horreur, fantastique et tous ce qui me sort du quotidien d'où mon goût pour l'histoire. Mais çe m'empêche pas d'être bien ancré dans le réel, les difficultés du quotidien, les grands problèmes réels de notre monde : si je ne lit quasiment pas de littérautre contemporaine, c'est parceque l'offre en littérature de l'imaginaire et historique est immense et que je privilégie d'abord les styles qui ont ma principal faveur, et de plus, de nombreuse oeuvres de SF sont des critiques de notre monde. Et je me rattrape un peu avec la télé et le cinema : je vais pas me limiter à ne regarder que des films fantastiques, encore heureux.

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Je remercie Kaelyana pour son empathie envers ce que j'ai écrit. Savoir que d'autres partagent une partie de ce que l'on pense ou ressent conforte dans ses pistes de réflexion.Mais j'apprécie également la réaction argumentée de Dark Schneider qui pointe du doigt certains de mes excès. Je te concède que l'utilisation du mot "j'exècre" est un peu forte mais je me laisse parfois un peu emporter par mon amour peut-être excessif de la langue française.Quand je m'exprime ainsi, il s'agit de ce que je ressens et absolument pas d'un jugement de valeur sur la qualité des romans ou autres écrits "réalistes". J'en ai d'ailleurs lu de nombreux dans des thèmes extrêmement variés. Ma dernière expérience en la matière était un livre "historique" traitant de la façon dont les intellectuels nazis ont conçu la solution finale. Il se trouve que la place laissée au rêve était bien ténue. Je prends à dessein un exemple frappant mais ayant eu mon content de littérature ancrée dans le réel, je ne trouve plus guère de plaisir à lire des livres dont la narration du malheur, au sens large, ne m'émerveille guère. Quand je parle de ma découverte de la mythologie grecque, j'affirme qu'elle a fait naître en moi un imaginaire foisonnant, riche de ce que j'aime dans la fantasy. Savoir que les grecs anciens utilisaient leurs mythes dans un but de structuration sociétale m'importe peu. Ce qui compte pour moi, c'est ce que m'apporte cette si belle mythologie et il n'est que de lire de nombreux auteurs récents pour voir qu'il en est de même pour eux : une bonne partie de leur inspiration est puisée dans ces textes anciens. Quand à comparer la mythologie à la Bible, il y a là un pas que je ne saurais franchir. Mais la discussion qui s'ensuivrait risquerait de nous emporter dans le hors sujet le plus complet.Quand tu parles de la nécessité d'éclectisme, je ne peux que te rejoindre. Ne lire qu'un genre de littérature est assez réducteur à mon sens et ne favorise guère l'ouverture d'esprit. Mais alors que ce forum semble traiter principalement de fantasy, je vois dans ce vocable plus que cela. Lorsque j'utilise ce terme, je pense à la littérature fantastique, à la science-fiction, aux romans qui se questionnent en matière philosophique, morale, bref au sens très large du terme.Des auteurs tels que Jules Verne, Edgard Poe, Maupassant ou bien plus récemment Bernard Verber sont ou ont été des sources de satisfaction intellectuelle et émotionnelle intenses. En tout état de cause, je considère que notre façon d'envisager les choses se façonne continuellement dans les échanges que nous avons avec les autres. Aussi je te remercie pour ta réaction qui m'a poussé à réfléchir et argumenter pour essayer d'expliquer un peu mieux ce que je souhaite exprimer.

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Dark Schneider a écrit :Moi je n'aime pas cette façon de se montrer systématiquement en opposition de quelque chose, ce rejet total de certains genres littéraires. Quand on utilise le terme "j'exècre", on n'est pas dans le "j'aime/j'aime pas". On sombre dans un certain manichéisme péjoratif. Mais surtout l'on se met au même niveau que ceux qui dénigrent la fantasy et la littérature de l'imaginaire. Ce n'est pas servir la fantasy que de réagir ainsi. Il faut savoir faire preuve d'eclectisme, montrer que l'on peut aimer plusieurs choses, se montrer tolérant contrairement aux détracteurs de l'imaginaire. Ne pas s'enfermer dans notre genre ou chercher à le justifier en disant des absurdités
Sur le fond, je suis tout à fait d'accord avec toi. D'ailleurs Mithrandir a lui-même nuancé ses propos, quant à moi, j'avais déjà dit que cette opinion concernait une partie seulement de la littérature contemporaine. C'est évident qu'en se montrant très obtus, on ne fait pas preuve d'ouverture d'esprit, et dire qu'on lit de la fantasy n'est pas un prétexte. Je pense qu'il est important de garder toujours une certaine objectivité par rapport à ce qui nous entoure, et d'aller toujours plus loin que là où nos préjugés risquent de nous emporter. Et ça s'applique particulièrement aux lecteurs de SF-fantasy, styles qui sont souvent dénigrés, car c'est dans ce genre de situation qu'il faut se montrer un chouilla plus malin, et réagir intelligemment en a) amenant de vrais arguments pour défendre ce genre littéraire et b) en ne tombant pas dans le piège facile de dire que la fantasy, c'est mieux que le reste, et que ceux qui le voient pas sont des idiots.Cependant, il est tout à fait possible, par gout personnel, d'éprouver une aversion pour un certain type de musique, de littérature, de peinture... Dans ce cas, un "j'exècre" ne fait référence qu'à une opinion tout à fait personnelle, et ne remet pas en cause le fait qu'on peut soi-même détester un genre littéraire, sans pour autant considérer que "c'est nul" ou que "tel auteur n'a aucun talent", au contraire. Il est peut-être dans ce cas juste nécessaire de préciser que sans remettre en question le genre littéraire concerné (qui plait à d'autres, qui contient son lot de bon et de moins bon, qui a son intérêt....), on est juste pas soi-même amateur.

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kaelyana a écrit :C'est évident qu'en se montrant très obtus, on ne fait pas preuve d'ouverture d'esprit, et dire qu'on lit de la fantasy n'est pas un prétexte. Je pense qu'il est important de garder toujours une certaine objectivité par rapport à ce qui nous entoure, et d'aller toujours plus loin que là où nos préjugés risquent de nous emporter. Et ça s'applique particulièrement aux lecteurs de SF-fantasy, styles qui sont souvent dénigrés, car c'est dans ce genre de situation qu'il faut se montrer un chouilla plus malin, et réagir intelligemment en a) amenant de vrais arguments pour défendre ce genre littéraire et b) en ne tombant pas dans le piège facile de dire que la fantasy, c'est mieux que le reste, et que ceux qui le voient pas sont des idiots.Cependant, il est tout à fait possible, par gout personnel, d'éprouver une aversion pour un certain type de musique, de littérature, de peinture... Dans ce cas, un "j'exècre" ne fait référence qu'à une opinion tout à fait personnelle, et ne remet pas en cause le fait qu'on peut soi-même détester un genre littéraire, sans pour autant considérer que "c'est nul" ou que "tel auteur n'a aucun talent", au contraire. Il est peut-être dans ce cas juste nécessaire de préciser que sans remettre en question le genre littéraire concerné (qui plait à d'autres, qui contient son lot de bon et de moins bon, qui a son intérêt....), on est juste pas soi-même amateur.
Ce que je comprends dans ce que tu exprimes dans le premier paragraphe ci-dessus, et Dark Schneider avant toi, c'est qu'il faudrait faire preuve de pédagogie auprès des personnes qui ne connaissent rien à la fantasy et la dénigrent . Je crois que le temps est le révélateur de la façon dont sera considéré ce genre dans le futur. Il est certes important d'expliquer -ce que fait très bien ce forum- mais en fin de compte, seul l'avenir dira si la fantasy avait de l'avenir ou pas. Je constate que la fantasy disponible est déjà beaucoup plus foisonnante (trop ?) qu'il ya seulement 20 ans. Cela dit, je ne vis pas pour être compris de tous et il y aura toujours des grincheux pour dénoncer telle ou telle littérature. Le jeu de rôle dans son temps a connu une chasse aux sorcières qui est aujourd'hui quasi terminée. Alors je crois que la fantasy vivra et croitra si suffisament de personnes l'apprécient ; sinon, elle s'éteindra...C'est pour cette dernière raison que je me garderai bien, comme tu le dis, de juger de la qualité d'un genre. Alors oui, dans l'enthousiasme d'une conversation, des mots un peu forts peuvent être lâchés mais la passion n'est guère propice à la tempérance. Mais j'y travaille... Et comme Kaelyana vient si bien de le dire, il est des genres (musicaux, cinmatographiques, littéraires...) qui me laissent de marbre et ne m'émeuvent pas plus que cela. Est-ce pour autant qu'ils sont moins bons, ou meilleurs, je ne saurai le dire. Chacun doit avoir le choix de ce qu'il souhaite découvrir et la liberté de ressentir ce qu'il veux.Et pour citer un extrait d'un texte de Tri Yann, que j'aime beaucoup et que je trouve magnifique et approprié : "...et à chacun, l'âge venu, la découverte ou l'ignorance...)

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Mithrandir, j'avais pas trop fait gaffe que tu venais d'arriver sur le forum, toutes mes excuses, j'aurais du être plus tendre. Interventions très intéressantes de ta part, j'espère donc te voir intervenir régulièrement sur le forum, je suis sur que tu dois avoir pas mal de choses intéressantes à dire. Moi même, je suis un grand fan de musique metal et je lutte au quotidien face à certaines personnes pour leur faire comprendre que ce n'est pas qu'une musique de bourrins dégénéré (même si des groupes comme ça ça existe, et je ne les aime pas du tout d'ailleurs). J'ai déjà largement convaincu ma copine même si elle ne sera jamais fan, en lui faisant écouter plein de truc. Elle me défend devant nos collègues de travail quand ces derniers ressassent des clichés. C'est un peu pareil avec la fantasy, d'autant que, milieu judiciaire oblige, j'ai beaucoup de collègues qui se gavent de polars. Un peu de pédagogie ne fait pas de mal, sans obliger bien sur les gens à aimer, ce n'est pas le but.

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Dark Schneider a écrit :Mithrandir, j'avais pas trop fait gaffe que tu venais d'arriver sur le forum, toutes mes excuses, j'aurais du être plus tendre. Interventions très intéressantes de ta part, j'espère donc te voir intervenir régulièrement sur le forum, je suis sur que tu dois avoir pas mal de choses intéressantes à dire.
Il n'y a aucun souci et je reçois toutes les remarques constructives (ce qu'était la tienne à mon sens) dans un esprit d'ouverture, comme j'espère l'avoir exprimé précédemment. Au plaisir de reprendre dans un autre sujet nos joutes argumentées... ;)

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Dark Schneider a écrit :Je trouve ça donc triste que sur un forum où l'on lit régulièrement des messages ou des topics s'indignant (légitimement) du sort fait à la fantasy des messages du types "Je deteste la littéraure blanche", "je deteste la science-fiction", "je ne lis que de la fantasy"... Ce n'est pas ce genre de propos qui vont servir la fantasy, bien au contraire. Il faut savoir faire preuve d'eclectisme, montrer que l'on peut aimer plusieurs choses, se montrer tolérant contrairement aux détracteurs de l'imaginaire. Ne pas s'enfermer dans notre genre ou chercher à le justifier en disant des absurdités ("c'est la littérature la plus ancienne", "les grecs faisaient déjà de la fantasy") mais plutôt montrer sa richesse d'inspiration ("la fantasy emprunte à la mythologie et aux récits historiques"). .
Je fais vite, car le temps me manque et j'ai beaucoup de messages à rattraper, mais je n'ai pas l'impression qu'on croise souvent ça ici. Et ça me déplairait tout autant qu'à toi, d'ailleurs !

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Sauf que l'on sait depuis longtemps que le milieu social joue également. Les enfants issus de milieu sociaux défavorisés ont une imagination plus pauvres que ceux issus des milieux plus culturellement pourvus ( Basil Bernstein en Angleterre dans les années 50). On sait aussi que c'est chez ces enfants de milieu défavorisés qu'ont lieu ces problèmes de confusion réel / imaginaire. Mais bon dans les milieu défavorisés on s'intéresse peu à la fantasy.

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Fabien soulève une question intéressante : existe-t-il un profil socio-culturel de l'amateur de fantasy ?Ce qui m'y fait penser, c'est une analogie avec l'essai de Laurent Trémel, Jeux de rôles, jeux vidéo, multimédia, Les faiseurs de mondes (Puf, Collection Sociologie d'aujourd'hui, 2001).Dans ce bouquin, qui synthétise une thèse de sociologie, Trémel dégage un profil social du rôliste. Il est généralement jeune, et issu des classes moyennes ; les milieux ouvriers donnent peu de rôlistes, tout comme les CSP les plus favorisées.Il serait très intéressant de se livrer à une étude semblable du public de fantasy. (En plus, ça pourrait intéresser le service marketing des maisons d'édition ! :p ) Quelqu'un a une idée si cela a déjà été fait ?

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Dans le temps, il y eu cette pseudo enquête, et probablement d'autres depuis, ça mériterait presque qu'on fasse une recherche.Mais au-delà de l'étude, ça m donne à penser que les enfants ont besoin des "ingrédients" pour transférer un concept. Pour prendre un classique, la solution pour retrouver son chemin, c'est le petit Poucet dans la forêt (ou selon la manière hobitte, de laisser des broches elfiques et des empreintes de pas dans les plaines du Rohan) : si je lis bien l'article d'origine, les enfants savent qu'ils ne sont pas dans la forêt et donc que "le truc des cailloux" ne marche pas, parce qu'il faut une forêt pour ça.Alors que l'exemple de Billy de Manchester qui a fait pareil, c'est forcément plus crédible parce que même s'il n'y avait pas de forêt, il vit dans le même monde primaire que nous.La créance du Monde Secondaire (et imaginaire) a beau être forte (on SAIT que les ogres vivent dans les forêts des contes), le Monde Primaire a ses propres règles et il faut une certaine capacité de raisonnement, d'extrapolation ou de déduction pour faire ressortir que les cailloux blancs dans la forêt magique, c'est EXACTEMENT la même chose que le Fil d'Ariane ou un balisage de randonnée.La Fontaine se donnait la peine de décoder ses Fables en notant la morale en clair, sans doute pour mieux marquer les esprits qui feraient un blocage sur "oui, mais ce sont des animaux, ça n'a rien à voir avec moi".Mais là, il faudrait encore que l'auteur ait un message pour le lecteur, outre le divertissement (comme, par exemple, que tueur à gages est un métier dangereux ;) )