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Lu il y a moins d’un mois, j’y ai retrouvé les points forts de Miéville, et les défauts de ses qualités.Miéville prouve qu’il est bien l’un des tous meilleurs écrivains façonneurs. Les habitants créent entièrement ses villes. Lombres n’est pas un décor, pas même le théâtre de l’action. Elle est l’action, un fatras vivant en constante construction/destruction. Avec sa créativité, Miéville inculque, plus doucement mais plus pleinement que dans ses autres romans, le pouvoir des lettres, le pouvoir des histoires. C’est dans cette même visée que, s’attaquant au roman jeunesse, il véhicule des messages simples et claires dont il connait la portée : la diversité des habitants de Lombres fait sa richesse, l’héroïne est une fille, elle n’est pas l’élue d’une prophétie qui capote, il y a toujours des solutions à chercher et la fin est une ouverture.Tout ceci est un pied de nez à une partie de la fantasy - on connait la position de Miéville face à certains classiques comme le SdA ou Narnia -, un hommage à une autre, celle de Carroll ou Gaiman. Mais China n’est pas le premier à le faire. Je trouve Pullman, pour ne citer que lui, bien plus évocateur. Le défaut principal que je reproche souvent à Miéville, c’est de pêcher dans le rythme. L’action est au rendez-vous dans Lombres, pas de soucis, mais il n’y a pas assez de silence, il me semble, pour apprécier les aventures successives. Il manque cette petite magie qui fait tourner les pages, la petite touche d’émotion, d’appréhension. L’effet a sans doute mieux marché chez d’autres lecteurs, j’admets sans problème que Lombres est truffée de curiosités. Je trouve seulement que la part de mystérieux n’est pas assez poussée et que le scénario ne s’emballe pas comme à la fin de Perdido. La traduction n’a peut-être pas aidée à bien retranscrire pleinement le comique.Finalement, malgré quelques maladresses (j’ai senti Miéville par moment mal à l’aise avec son jeune personnage, par manque d’habitude, mais aussi avec l'écriture plus "simple"), je suis certain que Lombres résonnera chez un enfant comme Nouvelle-Crobuzon chez une personne plus adulte. La mission est remplie. C’est un roman éveilleur et cool à la fois, contre-moralisant. J’ai eu du mal à être emballé, mais je ne peux que le conseiller aux chasseurs de créatures tour à tour loufoques, délicates et terrifiantes.
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Je viens de découvrir que China Miéville est très "porté" sur les jeux de rôles : il a entre autre participé à l'écriture de Pathfinder Chronicles : Guide to the River Kingdoms. Moi qui suit complètement passé à côté de cet auteur (sans vraiment de raison), je vais peut-être m'y attarder. La lecture des interviews et des critiques est également une bonne source d'incitation !
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Une très bonne lecture, à n'en pas douter. Le prix Elbakin.net n'est pas volé, y compris pour le traducteur, Christophe Rosson, qui a sans aucun doute dû s'employer sur cet ouvrage. Certes, il a parfois buté sur quelques jeux sur les mots, tels que le nom du maître des barrapluies, mais franchement, dans l'ensemble, il s'en tire très bien !Côté histoire, j'avoue que je n'étais pas très enthousiaste après une toute petite centaine de pages, mais il suffit d'un twist bien placé... et là, ça devient un vrai plaisir de lecture devant l'inventivité, le rythme sans temps morts et les angoisses parfois toutes adolescentes qu'affrontent l'héroïne. A découvrir absolument... même en français ! 

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Pour celles et ceux qui n'auraient pas vu.
:arrow: http://www.elbakin.net/edition/13325-Ch ... Elbakinnet

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Ecrit en 2002, posté en 2007, et je le découvre maintenant...et j'aurais des choses à dire si c'était le bon sujet (si j'avais lu plus tôt, j'aurais peut-être même écrit une lettre pour qu'elle lui soit remise à une dédicace, mais je suppose que d'autres l'ont fait depuis et c'est tant mieux).Donc, si je comprends bien, "lombres" est la traduction de "Un Lun Dun" (ou UnLondon) ? C'est pour faciliter la recherche chez mon libraire pas vraiment spécialisé.John Carter a écrit :Voilà son article sur Tolkien : http://www.socialistreview.org.uk/artic ... umber=7813
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Interview de l'auteur ::arrow: http://www.elbakin.net/fantasy/news/Les-Utopiales-2010-une-interview-avec-china-mieville
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Whaaaaaa, vraiment intéressant. Les réponses sont tellement argumentées, si réfléchies. J'ai l'impression qu'il cherche à être le plus honnête possible, à pondérer les choses, les expliquer le plus clairement possible afin d'être compris. Ils sont de la chance les étudiants britanniques, ça doit être mieux d'écouter China Miéville que les vieilles chouettes qui me faisaient cours à la fac, mimant la gestuelle de la gamine de l'exorciste...
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J'ai eu quelques difficultés à franchir les premières cent pages, parce que peut-être trop 'mièvres', même si cela était voulu par l'auteur. En général, c'est plutôt parce que les premiers chapitres d'un Miéville sont coriaces que je m'accroche.Les critiques enthousiastes m'ont encouragée à persévérer, merci donc ! J'ai ainsi eu le grand plaisir de suivre cette non-héroïne à la poursuite de sa non-quête, et de me régaler en découvrant tous ces jeux avec les mots qui créaient, même sans les dessins pourtant magnifiquement intégrés au récit, cet Unlondon miroir de nos rebuts.Une merveille !Si je devais chercher une certaine correspondance avec d'autres lectures, ce n'est pas à Alice au pays des merveilles, mais plutôt à une Thursday Next jeune au pays des mots que je penserais...Je ne pourrais en tout cas citer tous les passages qui m'ont réjouie, car plus que l'histoire, c'est bien l'attente des prochains mots et images détournés qui me faisait tourner les pages avec empressement.Je garderai quand même en mémoire ces passages et tant d'autres :Le traducteur a vraiment dû jongler avec les mots !J'aurais bien aimé savoir comment il s'en était sorti avec Et pour conclure, je citerai notre jeune héroïne pour les inconscients qui oseraient ouvrir ce livre : "It's true, In Unlondon, giraffes aren't cute."
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Je suis entrain de le lire (p. 150) et pour l'instant je n'accroche pas. Ca me déçoit car j'attendais beaucoup de ce livre, qui est mon premier Miéville. Je trouve l'univers de Lombres fantastique mais pour moi, l'histoire tarde à décoller. Et si je n'ai pas d'histoire...Alors je lui laisse encore une chance de 200 pages, mais mais il a intérêt à me mettre un peu de conflit et de tension là-dedans.