Que ça fait du bien d'aller voir un film sans savoir ce qu'il y a dedans ! Inception, pour moi, c'était Nolan. Et Nolan, c'est Memento, Le Prestige et The Dark Knight. Et comme je savais que j'allais voir le film, je me suis épargné les bandes-annonces, les coups marketing et le buzz sur le net. J'y suis allé l'esprit vierge : je savais qu'il y avait DiCaprio et Cotillard et que ça jouait avec les rêves.Bref, pas de déception due à une attente non satisfaite. C'est presque du tout bon pour moi. Et clairement, un blockbuster Nolan, ça a quand même plus de gueule qu'un blockbuster Bruckheimer...Déjà, ce que j'adore dans le cinéma de Nolan, c'est qu'on sent que c'est son film qu'il nous présente, son univers. Ça m'a toujours gêné qu'au cinéma les scénaristes soient mis au second plan, derrière les réals. En regardant un Nolan, on sait que le scénario est écrit par la team Nolan, que le script est celui que le réal souhaite et que le film est (je l'espère) conforme aux attentes de ses créateurs.J'ai adoré ce scénario intelligent, qui ne te prend pas pour un débile mais qui reste quand même accessible. Memento était déjà un coup de maître de ce côté là (bon, il y manquait peut-être une identité visuelle quand même). Le concept est travaillé et les règles qui régissent les rêves parlent à tout le monde (notion de temps, le kick, la mort,...).Visuellement, j'ai été très convaincu. Je m'attendais pas à des mondes ultra oniriques. Je ne sais pas vous, mais dans mes rêves, si les enchaînements des scènes sont très étranges, les décors sont souvent tristement banals et terre à terre.Rentrons dans le spoiler :
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Ma petite déception vient du fait que j'ai voulu attendre un twist final, quelque chose qui te retourne le cerveau et qui te fait reconsidérer le film depuis le début. C'est pas réellement un défaut du film puisqu'il est très bien comme il est, mais avec des concepts aussi jouissifs, j'aurais bien vu quelque chose d'un peu plus bordélique sur le final.Finalement, c'est plutôt du happy end : le plan se déroule à peu près comme prévu avec, certes de l'action et quelques petits couacs, mais rien que remet en cause tout le plan.J'ai eu peur que ce final très heureux m'empêche d'être hanté par le film, une fois vu. Mais je suis bien content que ce ne soit pas le cas, parce que je pense que tout n'est pas donné et que les théories sont possibles.Pour moi, ce n'est pas le plan final sur la toupie qui est intéressant. Personnellement, il m'a semblé évident qu'elle allait tomber. Mais ce n'est pas ça qui peut permettre de dire si la réalité pour DiCaprio est la réalité ou un rêve. Je pense qu'il y a une piste intéressante donnée dans le lien de Gillo. Une scène m'a paru très étrange : quand il essaie de semer des pisteurs, il se retrouve coincé dans une très petite ruelle, comme si les parois se rapprochaient. C'est vraiment récurrent comme phobie dans les rêves. A partir de là, on peut remettre beaucoup de choses en doute. Des choses très vagues comme le concept d'extraction des rêves, la lutte entre deux multinationales mystérieuses, DiCaprio qui se fait poursuivre par des pisteurs (sûrement des agents gouvernementaux). Des ficelles scénaristiques un peu grosses, qui peuvent surprendre chez Nolan : les gunfights où les balles n'ont pas l'air si dangereuses que ça (il y a beaucoup de moments où les tireurs ont une vue dégagée mais loupent quand même la cible), des personnages qui arrivent au bon moment (Saito qui débarque en voiture, par exemple), le vol LA-Sidney et la mort de Fischer au bon moment, l'achat d'une compagnie aérienne en deux temps trois mouvements,...Bref, si on considère que tout est un rêve, même le principe des totems devient invalide. Il ne faut donc pas chercher dans le plan final pour connaître le twist, mais bien dans des indices semés çà et là. Et c'est peut-être ce qu'il y a de plus intéressant dans Inception.
Ah et j'oubliais :
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Les gunfights à ski, James Bond ou non, ça reste toujours très ridicule.
