Ca y est, j’ai lu la bête !Premier chapitre du premier livre, je trouve l’histoire d’une banalité affligeante, déjà lue et vue mille fois, l’écriture mauvaise, des notes de bas de page (faites par le trad) idiotes et inutiles. Bref, ça commence plutôt mal, et les choses ne se rattrapent pas vraiment au fil de la lecture (le coup du bal, de la sortie en mer, etc. sont d’un cliché...). Mais peu à peu j’en viens à oublier ces points négatifs, et à défiler les pages sans gêne et sans ennui en compagnie d’une histoire et de persos forcément accessibles. Et puis le scénar dévie d’un certain classicisme vers le milieu du livre, jusqu’à devenir plus emballant encore avec la famille Cullen.Puisque je parle des Cullen, autant régler tout de suite son compte à Edward. Eh bien, même avec l’image de Bob Pattinson qui hantait mon cerveau, j’admets que c’est un Roméo intéressant et qui a très bon goût

(Meyer n’aurait pas pu faire meilleur choix que Debussy en ce qui me concerne

).Pour sa Bella, c’est autre chose. C’est un personnage qu’on ne peut rebouler, mais justement son traitement relève un peu de la commodité à mon sens. La jeune adolescente discrète, sérieuse, maladroite, solitaire : n’est-ce pas là le public que Meyer vise ? Cette même adolescente qui prend confiance au travers d’aventures en sortant avec le mec plus ultra du lycée : n’est-ce pas là le rêve de ces adolescentes ? Son choix est-il juste et logique, ou un peu trop facile et rentable ? Est-il réellement efficace et compatible avec la « moralité » sur la découverte amoureuse et sexuelle que l’auteur tente clairement de retranscrire ? Dilemme. On me dira que c’est la même chose avec le jeune paysan qui trouvera sa belle et deviendra le maître du monde en six mois, et qu’il y a de bons livres/cycles qui le font. Soit. Dans le même ordre d’idée, on ne pourra me convaincre que l’amour entre Bella et Edward ne relève pas d’une idée un tantinet enfantine et idéalisée (oui, j’ai vu la pomme sur la couverture) et si cette idée est socialement « souhaitable » au regard des plus jeunes lectrices. Même leur relation, intéressante à certains égards, est étrange parce qu’elle se confine parfois entre grandiloquence dramatique et lourdeur un peu niaise. Le romantisme, ce n’est pas ce qui me gêne, mais des échanges à rallonge du type « je peux te poser une question ? », « toi, tu veux me poser une question ? », « nan c’est mon tour ! » à n’en plus finir, des étalements encore et encore sur l’amour impossible qui n’apportent vraiment rien (tout comme ceux sur la bôôôté d’Edward au début)... je trouve tout ça un poil problématique quand toute l’histoire repose exclusivement sur Bella et Edward (d’ailleurs la fin qui passe sous silence les combats le montre bien). En conclusion, je dirais que je ne regrette pas cette lecture qui nous plonge dans une ambiance assez agréable de l’extrémité Nord-Ouest des EU, d’autant que c’est très rapide à lire ; que je comprends tout à fait que ce livre ait eu le potentiel pour devenir un phénomène (comme d’autres je suis sûr qui se sont vendus à 20 exemplaires) ; et que je me laisserais tenter par la suite si j’ai rien d’autre à lire sous la main – mais pas sûr que je parvienne à gravir toutes les marches. Donc, mieux vaut l’aborder sans se poser trop de question - pour preuve, je lisais Lettre au Père de Kafka juste avant, et ça a passé, alors...Maintenant, j’ai un autre Everest à franchir, celui d’aller voir le film. J’ai regardé Le Cercle cet après-midi sur canal, et ce qu’a dit Philippe Rouyer me fait terriblement peur

Et puis je serais trop jaloux d’Edward pour inviter une gente féminine qui me servirait de prétexte

Ne reste plus que le déguisement
