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par Merwin Tonnel
Modérateur
Et voilà, j'ai fini les Jardins de la Lune ce matin dans le tram (et tant pis pour mon partiel de maths) et, comme je le disais un peu plus haut, je suis sous le charme.Etant donné que j'avais été prévenu que le début était un peu chaotique, qu'on ne savait pas bien dans quoi on se lançait et qu'il fallait trouver les premières clés de cet univers par soi-même, j'avais un peu peur. Mais en fait, c'est passé comme une lettre à la poste : je ne sais pas si c'est parce que j'étais prévenu ou parce que je le lisais dans ma langue maternelle mais je n'ai pas trop été désorienté par ce début. Tant mieux d'ailleurs. Certes, on ne connait pas les enjeux de toutes les actions des personnages, mais on comprend vite le contexte (qui est d'ailleurs bien résumé en en tête de la première partie), dans quel camp se situent les personnages (officiellement du moins),...L'entrée en matière (les 50-100 premières pages) de la Compagnie Noire m'avait fait bien plus peur, à titre de comparaison.D'ailleurs en parlant de la Compagnie Noire, Les Jardins de la Lune m'y a fait beaucoup penser, surtout la partie se déroulant à Pale : une troupe de soldats désabusés, des mages qui se tirent dans les pattes, un univers plutôt sombre. La comparaison s'efface un peu plus une fois que l'intrigue est en place.L'intrigue...quel faible mot quand on lit du Erikson ! Ca fourmille d'intrigues, de coups fourrés, de trahisons dans tous les coins ! Un seul personnage peut jouer sur trois fronts différents, à se demander comment ils font, tous, pour ne pas user leurs vestes ! Et ça, c'est bon !L'univers a l'air aussi très vaste, même si ce premier tome ne nous en dévoile que le strict nécessaire, et encore ! On sent qu'Erikson en a sous le pied et que quand il va cracher la sauce, ça va faire mal ! (Ouh, pinaise, ça commence à faire beaucoup de points d'exclamation !)Le seul petit bémol que je pourrais trouver au livre, c'est le type de narration très splitté d'Erikson, qui s'attarde parfois peu sur un personnage avant de sauter à un autre, puis de revenir à un troisième un paragraphe plus loin. Ce n'est pas le nombre de protagonistes qui est gênant, mais plutôt la faible longueur de chacun de leurs passages, notamment dans la deuxième moitié du livre. On a juste le temps de s'attacher à un perso et son environnement, qu'on resaute à un autre auquel il faut un nouveau temps d'adaptation, etc...Rien de bien méchant non plus, puisque ça a au moins l'avantage de donner du rythme au récit.Bref, un bon coup de coeur pour une série que je vais suivre de très très près, surtout quand on me dit que ce premier tome est le moins bon et que les prochains tomes sont simplement géniaux. Ca donne très envie !