En effet, il faut aimer l'ambiance britannique du début du XIXème siècle pour apprécier
Jonathan Strange & Mr Norell. Ayant dévoré les écrits de Sir Conan Doyle (qui est plutôt du fin du XIXème, lui), ce bouquin était pour moi ! :)L'auteur doit s'être vraiment imposée d'utiliser un style d'écriture un peu désuet (à la Jane Austen, s'il faut en croire la pub) pour mieux plonger le lecteur dans l'ambiance. Et ca marche !Une des particularités (la plus discrète, peut-être) du roman, je pense, est l'alternance d'ambiance... Fantasy/féérique avec la magie par moments, fantastique/cauchemardesque par la suite...
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Lorsque le gentleman (?) à la chevelure comme du duvet de charbon intervient, ou vers la fin lorsque Strange est maudit.
Mais
Jonathan Strange & Mr Norell est surtout connu pour ses notes de bas de page (ici, le bas de page est une notion toute relative

) Susanna Clarke a vraiment essayé de créer un univers uchronique, aussi bien en amont qu'en aval, et c'est en cela que l'on peut la comparer à Tolkien. Cependant, si elle y parvient, ce background n'est pas aussi immense que celui du
Seigneur des Anneaux ou du
Trône de Fer par exemple.Ce qui pourra peut-être énerver le lecteur, c'est le temps que l'auteur met à commencer réellement l'intrigue... Le livre débute en suivant les actions d'un gentleman qui deviendra personnage secondaire par la suite, avant de vraiment s'intéresser à Mr Norell et il faudra au moins 200 pages avant que Jonathan Strange intervienne réellement. Ne vous en faites pas, cela s'accélère quelque peu par la suite, et si le début du roman est intéressant (quoique je serai incapable d'en lire 100 pages à la suite), la fin est vraiment scotchante !Contrairement à Belgarion, qui a été dégoûté par Jonathan Strange à la moitié du bouquin, je trouve que le jeune magicien a du charisme, bien plus évidemment que Gilbert Norell. Le personnage est un personnage romantique (dans le sens passionné, ... mais pas fleur bleue, sans doute au grand dam d'Arabella

), ou le devient par la suite. Je le revendique haut et fort : je suis un strangiste corps et âme !
