Une énorme claque! Voilà ce que j’ai ressenti en lisant cette réédition intégrale du Livre du Nouveau Soleil (agrémentée aussi de nouvelles et d‘essais fort intéressant) qui collectionne les prix (Hugo, Nébula, World Fantasy Award pour ne citer que les plus prestigieux). L’ombre du bourreau c’est le mémoire de Sévérian, un apprenti bourreau exilé pour avoir montré de la pitié envers une condamnée dont il était tombé amoureux. Commence alors pour Sévérian un voyage fantasmagorique à travers Teur, lointaine vision de notre bonne vieille Terre, et dont il ne reste plus du glorieux passé technologique que des vestiges accessibles aux plus hautes sphères de la société, et qui est menacée par l’extinction de son soleil. Dans une superbe prose ( mais bonjour les mots désuets et les archaïsmes!), Sévérian, narrateur profondément réfléchi et pensif mais pas toujours très sincère, nous ballade au gré de ses errances, de ses rencontres, de ses conversations, de ses rêves… Ce récit demande au lecteur une attention constante; les digressions contemplatives du narrateur peuvent être à tout moments interrompues par des ellipses pour le moins étonnantes; ça serait là le seul petit défaut de l’œuvre. Notamment dans le dernier tome où il faut parfois s‘accrocher. Et que dire de cette ambiance qui emprunte autant à la fantasy qu’à la SF, de ces personnages complexes, parfois détestables mais toujours justes. Une lecture ardue certes mais qui, lorsqu'on arrive à s'y plonger devient un pur moment de bonheur. Plus qu’un grand roman, c’est bel et bien d’un chef d’œuvre dont il est ici question, d’un de ces livres qui continue à vous poursuivre longtemps après avoir tourné la dernière page. Yvarden, j'ai réussi à retrouver dans ma pile sf une vieille édition de la cinquième tête de cerbère! C'est vrai que ça a l'air sympa

!Zedd