Glen Cook s'est inspiré des péripéties des guerres puniques pour nous livrer une synthèse des
Livres du Nord de la
Compagnie Noire en 1 seul one-shot (certes la Tour de Nakar a des airs de Château Noir, mais au final on est pas du tout dans le recyclage).Dans Qushmarrah, on est quelque part sur la rive africaine de la Méditerranée entre les IIIème et les IIème siècle avant J.-C.Qusmarrah = Carthage = rébellionHérodiens = Romains = EmpireDartars = Africains (Numides ? Berbères ?) = Compagnie NoireEt on retrouve quelques visages familiers :- Nakar l'Abomination = le Dominateur- la Sorcière = la Dame (cette fois-ci dans le même camp que son époux)- Azel = Corbeau en encore plus cachottier et encore plus sournois
les + :
* la Glen Cook's Touchpas de chevaliers blancs, pas de chevaliers noirs : tout le monde navigue dans le gris !Les Qushmarriens sont divisés entre ceux qui veulent résister à tout prix et ceux qui veulent tourner la page.Les Hérodiens se servent des Qushmarriens pour masquer leurs rivalités et querelles politiques.Les Dartars ne savent pas sur quel pied danser entre leurs anciens alliés qushmarriens et leurs nouveaux alliés hérodiens.
* Les personnages d'Aarron et Yoseh qui apportent un peu de fraîcheur dans une histoire bien sombre avec un nombre impressionnant d'animaux politiques, d'espions, de traîtres et de spécialistes de la duperie...
* La rivalité entre les autorités civiles et les autorités militaires romaines hérodiennes qui en dit long sur l'art de la politique et qui m'ont beaucoup fait rire
► Afficher le texte
Hein quoi ! Vous avez expulsé la veuve d'"Hannibal" ? Vous êtes devenu vous complètement fou !!!Mais non ce n'est pas une menace : en fait, vous êtes déjà mort et vous le savez pas encore !Je n'ai pas envie d'intervenir dans votre suicide, mais on ne pourra pas dire que je ne vous avais pas prévenu
les - :
* la Glen Cook's Touchtout le monde joue double jeu (certains vont même plus loin...) : du coup, le néophyte doit s'accrocher pour bien comprendre tous les enjeux de l'intrigue et les tenants et les aboutissants de la gigantesque partie de "il faut chercher le traître"
* le dénouement qui s'étire sur une très grosse centaine de pages : on en revient alors au vieux dilemme hitchcockienentre 15 secondes de surprise et 15 minutes de suspense, qu'est-ce qu'il est le plus efficace et le plus prenant ?* comme le disait
John Carter, il y avait matière à beaucoup plus et et les 2 épilogues en laisseront plus d'un sur sa faim !!!(Rome vs Carthage sauce fantasy dans une version plus costaude cela aurait été carrément génial !!!)J'ai passé un excellent moment de lecture ponctué de quelques bons fous rires malgré le fait que cela soit de la dark fantasy.Les néophytes pourront découvrir l'univers Glen Cook sans s'investir dans les X tomes de la
Compagnie Noire ou de
Garrett.Les vétérans pourront découvrir une autre façette de l'auteur : Glen Cook décrit souvent la guerre, ici il nous conte l'après guerre avec tous ses démobilisés blessés et déçus, une occupation-transition qui doit amener la paix et faire oublier la guerre (un thème d'actualité bien que le livre date de 1990), les oppositions entre résistants, collabos et simples citoyens...Bref le sous-titre "le prix de la liberté" prend tout son sens.Un bon
8,5/10 pour moi...

edit: si on doit harminser ses notes avec le temps qui passent, un
8/10 !
