Sintaël a écrit :Ce qui me semble, après coup, manquer de subtilité.
C'est pas faux tiens. Faire table rase des croyances existantes est particulièrement peu crédible, et pas vraiment jouable sans rencontrer des oppositions assez violentes. Enfin sauf si tu peux laver le cerveau de tout le monde (hé! on peut reparler de Kushiel là, Imriel t3, et hop c'est fait) ce qui n'est pas aisé. A mon avis, la difficulté d'écrire une religion qui ne soit pas un bloc monolithique réside dans la profonde complexité des croyances, les notres se sont forgées sur des millénaires d'histoire, de croisements entre cultures, au gré des voyages et de la propagation de l'écrit. Du coup il faut bien avoir l'obsession d'un Tolkien pour réussir à faire quelque chose de subtil.
Fabien Lyraud a écrit :Il existe des romans de fantasy parlant de la transition d'une société polythéiste vers une société monothéiste mais des auteurs ont ils tenté de mettre en scène la démarche inverse ?
Je n'en trouve pas, mais il y a de bonnes chances que la transition polythéisme > monothéisme soit plus souvent mise en scène que l'inverse. Peut-être parce que l'on a tendance à voir le polythéisme comme archaïque et le monothéisme comme une évolution logique des choses. Ce qui est particulièrement ethnocentrique, mais c'est pas une grande nouvelle.***Witch > parce que tu crois vraiment avoir la liberté de prendre des vacances de podcast? Je suis outrée

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Foradan a écrit :"au cas où, ça peut toujours servir"(...)je vois et j'entends beaucoup de confusion, d'approximations, voire de mensonges par manque de recherche, parce que c'est plus facile de ne pas se poser de questions.
Ca c'est un choix que j'adore personnellement, desfois je croise les doigts pour qu'en fait ce soient les vikings qui aient raison qu'on rigole un peu. "Sérieusement, on vous envoie Hemsworth et Hiddleston et vous avez toujours pas compris?"(...)Au delà de la simple paresse je pense que le poids des traditions joue beaucoup, baptèmes ou mariages peuvent être autant des rites sociaux que religieux. Les mariages civils sont intéressants à ce propos, dans le rituel on reprend des gestes du mariage à l'église mais en enlevant Dieu de l'équation pour unir un couple par un contrat légal. Ce qui montre, quelque part que le rituel est tout aussi important que le religieux, et que l'on peut séparer les deux.
Roland Vartogue a écrit :J'aime beaucoup aussi l’œuvre de C.S. Lewis, mais il évident qu'il n'a pas cherché à diluer autant ses images religieuses dans un récit complètement détaché du réel
C'est sur qu'on ne peut pas vraiment l'accuser de subtilité. J'ai lu en diagonale vers la fin parce que c'est vraiment pas ma tasse de thé, mais il me semble que la dernière histoire des recueils est particulièrement explicite
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avec les décédés qui se retrouvent tous à Narnia, sauf ceux qui s'en sont détourné.
Roland Vartogue a écrit :De façon intéressante, sa démarche a créé un sentiment de rejet chez certains non-croyants, notamment Philip Pullman qui, de son propre aveux, a conçu A la croisée des mondes comme une "réponse" aux Chroniques de Narnia.
Du coup ça nous fournit un exemple intéressant de livre très critique à l'égard de l'institution religieuse tout en proposant une véritable réflexion sur l'éthique et la morale.
Roland Vartogue a écrit :Comme quoi, il vaut peut-être mieux s'en tenir à des images religieuses que reconnaîtront ceux qui le veulent et que les autres pourront ignorer à leur convenance quand on écrit de la fantasy.
Sauf qu'une réflexion sur la morale et les valeurs humaines n'est pas forcément une réflexion puisant ses sources dans la religion, devant le comportement d'un personnage de fantasy, ou devant la description d'un univers, croyants comme non-croyants peuvent chacun y puiser ce qui les intéresse.