Posté : sam. 12 déc. 2020 08:14
J'ai enfin lu Dévoreur. Je le gardais par devers moi pour le déguster en temps voulu. Comme la suite des Sentiers sort "bientôt" (adverbe autoréalisateur qui tente d'accélérer le temps :-), je me suis dit que c'était le moment. Pour moi, c'est un grand texte court qui confirme, selon moi, que Stefan Platteau est l'un des plus formidables conteurs francophones vivants (édité, hein) et un grand écrivain d'Imaginaire tout simplement. Sa prose, imagée, sensuelle et sensitive, rythmée est d'une puissance sans égale, qui prend ses tours à plein dans ce format, je trouve. En un peu plus court (comme le Roi Cornu même si ce dernier est un poil en dessus du Dévoreur) je pense qu'il pourrait être un immense nouvelliste de fantasy. Son écriture agit/magit :-), plus dense encore, davantage même que dans les Sentiers. Les persos prennent vie. la tension dramatique est parfaitement dosée. J'ai trouvé le monologue terminal anthologique. L'alliance parfaite d'enjeux intérieurs (c'est un grand roman psychologique/familial aussi, comme tt les contes) et extérieurs (c'est le moins que l'on puisse dire avec l'aspect astral/divin). Les scènes de combat et/ou de terreur ont littéralement infusées mon cerveau (qu'est ce que ça claquerait un livre vraiment fantastique/horreur avec une écriture pareille...!) Le genre de texte en prise directe avec quelques connections synaptiques reptiliennes :-). J'ai lu et audiolu le texte dans la foulée car j'aime beaucoup l'interprétation de Mathieu Dahan (qui avant aussi interprété les sentiers). Et justement le monologue de la fin est magistralement lu ! Vraiment bravo ! Grand moment de lecture pour moi et comme avec la trilo il y a deux ans, surement ma meilleure lecture fantasy de l'année (de loin en fait, oui :-)