Cela fait quelques jours que j’ai terminé la lecture de l’Empire du Léopard. Autant le dire tout de suite : j’ai bien aimé. Puisque je vois une discussion sur la fantasy française qui ne se vendrait pas correctement, voilà sans doute un livre qui mériterait un plus large public et il le touchera peut-être dans une version poche. Fin de la parenthèse.

Pourtant, je ne suis pas fana de la conquête des Amériques. Alors j’ai pris mon temps à flâner dans cette présentation du Nouveau-Coronado. J’aime bien les expositions lentes, mais je dois dire que rien ne m’incitait à me presser et qu’aucun des personnages n’avait gagné mon intérêt ou ma sympathie, à part
► Afficher le texte
Philomé.
La
► Afficher le texte
proposition de l’empire
et
► Afficher le texte
l’arrivée de Cortellan
ont à peine réussi à secouer tout cela.
Le voyage a commencé, me poussant à accélérer mon rythme de lecture sans pour autant l’emballer. C’est à partir de la troisième partie, en découvrant les nouveaux personnages, principalement
► Afficher le texte
le prince Amaru,
mais aussi le cadre idyllique très bien travaillé de la cité impériale que j’ai accroché vraiment. Dans les possibilités purement fantasy qui m’apparaissaient, il y avait bien
► Afficher le texte
les expériences des deux alchimistes et la référence aux fées.
Et lorsque l’on évoquait
► Afficher le texte
la fontaine de jouvence,
j’étais assez naïf pour imaginer
► Afficher le texte
un truc à la Jack Sparrow.

En plus,
► Afficher le texte
le traquenard tendu par la princesse pour prendre le pouvoir
se révélait assez ingénieux pour m’occuper l’esprit.
Mais c’est bien mal connaître l’auteur que de penser que tout va se conclure sur le même registre. Pourtant, après avoir lu "Le Village" et, dans une moindre mesure, "Poussière Fantôme", j’aurais dû me méfier ! Là, on a clairement presque deux livres différents. Ça commence dans le style G. G. Kay et ça se termine à la manière S. Erikson, voire pire ! Et le mieux, c’est que cela fonctionne. J’ai lu d’une traite jusque tôt le matin toute la quatrième partie. Tout en me rendant compte que j’étais bien obligé d’abandonner tous les schémas que j’avais envisagés et d’abandonner même toute logique. C’est radical : on voudrait parfois que le récit revienne à plus de retenue, mais en fin de compte on accepte cette fin comme on en accepterait une autre plus classique.

Tant pis pour
► Afficher le texte
Camélia
qui aurait pu être l’un de mes personnages favoris si elle n’avait pas viré en
► Afficher le texte
cette sorte d’épouvantail n’ayant plus rien d’humain.
Je reconnais qu’au-delà de cette transformation,
► Afficher le texte
sa relation avec Cérès reste touchante.
Quant à
► Afficher le texte
Cérès,
elle ne manque pas d’intérêt, mais elle apparaît trop comme le personnage central autour duquel tout semble se cristalliser. J’avais déjà fait une remarque du même ordre concernant un autre personnage de Gillo.

Donc je retiens ce contraste peut-être trop saisissant et qui ne laisse en vie aucune des hypothèses qu’aurait développées le lecteur. Je note aussi qu’il y a peut-être l’amorce d’une griffe Gillosen, mais cela, c’est à lui de nous le confirmer au travers un prochain roman.
