Oui, Solomon est assez torturé dans les nouvelles.Voici ce qu'écrit Howard sur la psychologie de Kane :
R.E. Howard a écrit :Sa vie durant, il avait parcouru le monde, venant en aide aux faibles, combattant l'oppression, sans jamais savoir pourquoi, ni même se poser la question. C'était son obsession, ce qui motivait toute sa vie. La cruauté et la tyrannie envers les faibles embrasaient son âme d'une colère noire, aussi féroce que tenace. Lorsque la flamme de sa fureur avait été attisée et qu'elle touchait à son paroxysme, il n'avait de cesse que sa vengeance soit consumée. Quand il lui arrivait de s'interroger sur sa conduite, il se disait qu'il accomplissait le jugement de Dieu, qu'il était un instrument du courroux divin, châtiant les êtres impurs.
Et plus loin, dans une autre nouvelle, alors qu'il vient de condamner un assassin à subir le châtiment qu'il mérite :
R.E. Howard a écrit :- Dieu a peut-être un endroit pour de telles âmes, où le feu et le sacrifice peuvent les purger de leur impureté, comme le feu de la forêt purge les arbres de leurs moisissures. Pourtant mon coeur est lourd au fond de moi.- Non, monsieur, intervint l'un des villageois, vous n'avez fait qu'accomplir la volonté de Dieu, et il ne ressortira que du bien de ce qui s'est passé cette nuit.- Non, répondit Kane avec tristesse. Je ne sais pas... Je ne sais pas.
Et même si le film n'est l'adaptation d'aucune d'entre elles, il prend naissance grâce à quelques phrases énigmatiques où il donne des indices sur son passé :
R.E. Howard a écrit :- Mon nom est Solomon Kane, jeune homme, un homme sans patrie... autrefois du Devon.- Vous avez beaucoup voyagé, monsieur ?- Mes pars m'ont porté dans nombre de contrées éloignées, jeune homme.- N'avez vous pas été capitaine dans l'armée française à une certaine époque ?- En effet, j'étais à la tête d'une bande de mécréants, à ma grande honte, soit dit en passant, mais la cause était juste. Au cours du sac de la ville que vous venez de mentionner, de nombreux actes impies furent commis au nom de cette cause, et mon coeur en fut malade... Oh, beaucoup d'eau a coulé sous les ponts depuis cette époque et j'ai noyé quelques rouges souvenirs en mer...
Et si tu as l'occasion de lire le superbe poème qui clôt le recueil
Le retour de Solomon Kane, tu en sauras un peu plus
