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lambertine a écrit :Des longueurs ? Non. Du manichéisme ? Oui, mais du manichéisme philosophique et assumé : deux "prophéties" qui s'affrontent suite à la scission de l'Univers, c'est du manichéisme au sens propre. Les personnages ne sont pas "manichéens" par contre :ils sont humains. Quant aux peuples... pourquoi dis-je à tout bout de champ qu'il faut lire la Mallorée après la Belgariade ? Parce que les idées reçues sur les peuples ennemis y tombent en miettes.
Pour une fois (il en faut ! :P), je suis 100% d'accord avec toi Lambertine !

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lambertine a écrit :Des longueurs ? Non. Du manichéisme ? Oui, mais du manichéisme philosophique et assumé : deux "prophéties" qui s'affrontent suite à la scission de l'Univers, c'est du manichéisme au sens propre. Les personnages ne sont pas "manichéens" par contre :ils sont humains. Quant aux peuples... pourquoi dis-je à tout bout de champ qu'il faut lire la Mallorée après la Belgariade ? Parce que les idées reçues sur les peuples ennemis y tombent en miettes.
Oui le regard sur les peuples (méchants comme les murgos) changent au cours du cycle, tout comme les protagonistes supposés odieux tel Zakath (pour le coup c'est vraiment réussi). Seulement ils sont remplacés par d'autres. Mais par rapport à cela on peut nuancer les accusations portées à l'encontre d'Eddings en pleine periode de guerre froide (les mauvais à l'Est, les bons à l'Ouest). Les idées reçues tombent peut être, mais pas la structure des populations. Les peuples restent toujours les mêmes, ils sont toujours aussi distincts et radicalement stéréotypisés, classés, le tout dans un déterminisme assez douteux (les riviens s'habillent en gris par rapport à leur environnement...) mais pas tout à fait idiot. Et heureusement il se mèle aux critères sociaux et historiques très approfondis chez Eddings.Quant aux personnages, ils sont si individualisés, si décrits et en fin de compte si clichés (le voleur, le chevalier servant, la princesse rebelle, le jeune héros "écervelé"...) qu'il nous marquent plus que la majorité des personnages. Qui ne se souvient pas de Mandorallen ? de Silk ? Qui ne s'y est pas attaché ?

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Guerre froide ? C'est marrant, je n'avais jamais pensé à la guerre froide en lisant la Belgariade/Mallorée mais plus "bêtement" à... la situation "actuelle" (les Angarak ont un type physique clairement "oriental". Si on y ajoute la polygamie des Murgos...). Et je ne trouve pas que les peuples soi-disant "méchants" ont été "remplacés par d'autres" Les Morindiens ? Ils sont plutôt primitifs, c'est tout. Il reste des "protagonistes odieux" mais... dirais-je. Pourquoi "mais" ? Disons que cette "méchanceté" est avant tout un fanatisme religieux, et que ce fanatisme prend place dans ce manichéisme dont je parlais plus haut. Les grolims servent certes un dieu - ou la mémoire d'un dieu - d'une cruaité sans borne, mais ce dieu est lui-même le jouet d'une des deux prophéties comme Zandramas par la suite, et comme Garion est finalement le jouet de sa "concurrente". Pour le côté soi-disant stéréotypé des peuples, j'ai déjà dit ce que j'en pensais deux pages plus tôt, donc je ne vais pas me re-répéter. Plutôt abonder dans le sens de Sahagiel. Les différences entre les peuples sont avant tout culturelles et on ne peut pas dire que ce soit très différent dans la "vraie vie", tout comme l'importance de la religion dans le "façonnement culturel" des peuples (exemple : la naissance du capitalisme dans les pays protestants). Ce n'est pas pour autant du "déterminisme" car la plupart des personnages "échappent" à cette "prédestination culturelle". Et je rajouterais que dans la "vraie vie" aussi, la "géographie" influence les moeurs les Inuit s'habille de peaux de phoque et pas de soie parce qu'il fait froid et que chez eux on trouve des phoques et pas des bombyx. De même, les riviens s'habillent en gris parce que chez eux il fait froid et que les chèvres à laine qu'on trouve chez eux ont des poils qui refusent la teinture.

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Pour effectivement ne pas embrayer à nouveau sur toujours la même discussion pour ce qui concerne uniquement les peuples, je rappelle qu'un sujet "global" là-dessus existe, ! :)

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Chez Eddings le déterminisme est absolu. La diversité du monde provient de la diversité des milieux et, plus que les sociétés, ce sont les races, mode de différenciation des hommes, qui expriment la pluralité des destins des peuples. Il n'y a pas de contres exemples de sociétés différentes dans un même environnement or des milieux naturels semblables peuvent déboucher sur des organisations sociales et humaines très diverses. Déterministe parce que manichéen. Et cela implique des caricatures de civilisations, pourquoi les tolnedrains portent toujours des sandales et des toges alors que leurs voisins s'habillent en robes du moyen-âge ? Pourquoi ont-ils une armée de type romaine alors que les autres ont des armures de chevalier ? Tout semble figé et sans inter relations, alors même que le commerce foisonne. Cela frise parfois le "caractère breton provient du granite". Cependant les causes historiques, sociales, économiques et religieuses sont prisent en compte, mais quasi-sytématiquement dans la notion de destinée des peuples. On ne peut pas nier non plus le copié collé fait sur notre monde. Certes le travail est colossal et bien fait, mais je trouve que ça manque de cohérence quand deux peuples distants de 1000 ans dans notre histoire se cottoient en même temps sans avoir évolués. Ou alors je n'ai pas saisi les subtilités de la chose, mais je crois plutôt que ce fameux manichéisme est omniprésent et Eddings arrive néanmoins à en faire un système-monde que je ne retrouve nul part ailleurs. Il tourne autour du manichéisme au sens premier, comme tu le dis.Pour en revenir au sujet, je pense que peu de personnes qui ont lu la Belgariade n'ont pas sauté sur la Mallorée (que je ne trouve pas moins bonne que la Belgariade, mais juste répétitive), on peut y voir en quelque sorte cette emprise manichéiste qui s'empare de nous. En arrêtant cette philosophie raz des paquerettes, je rajouterai que si le cheminement de l'action est convenue et un peu juvénile, on en redemande ! Eddings le fait si bien ! :arrow: Gillossen, c'est mon dernier mot.

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Pour en revenir au sujet, je pense que peu de personnes qui ont lu la Belgariade n'ont pas sauté sur la Mallorée
Je fais partie de ces lecteurs qui n'ont pas eu le désir de poursuivre la lecture...La faute aux critiques?J'ai aimé La Belgariade, mais retrouver les mêmes personnages plongés dans les mêmes types d'aventures, ça ne m'a pas donné envie de continuer.

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Justement, pas les mêmes personnages si le genre d'aventure semble proche. La Mallorée tranche complètement sur la Belgariade (et sur les autres cycles mettant au départ en scène des "bons" et des "méchants", par, justement, ce détournement de "point de vue" en quelque sorte, qui fait que l'on voit les "méchants" d'un tout autre oeil dans la Mallorée. Comme des humains, plus comme des ennemis, du moins en tant que peuples (l'ennemi, dans un "camp" comme dans l'autre étant plus le fanatisme religieux qui est très bien partagé, du Culte de l'Ours aux Grolims en passant par le culte des démons morindien). Il me semble que les Eddings étaient plutôt précurseurs en ce domaine.Autre chose : dans "notre monde" également, les sociétés de "niveaux" très différents cohabitaient, et les "gréco-romains" de Byzance étaient contemporains des chevaliers en armure. par contre, c'est vrai que les sociétés eddingsiennes sont quelque peu "figées" (explication, effectivement, par le "manichéisme primitif). Mais c'est le cas dans bien des mondes imaginaires. les sociétés tolkienniennes ou martiniennes sont également figées depuis des millénaires.

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très difficile de faire un choix...je crois que j'ai une préférence pour la Belgariade parce que l'on y découvre progressivement le monde qui va nous suivre durant dix bouquins (voire quatorze avec les livres centrés sur Belgarath puis Polgara), on prend ses marques, on fait connaissance avec les personnages...et on grandit avec Garion...ceci-dit, la panoplie des personnages du second cycle est également riche, dotée qui plus est d'un soupçon très appréciable de tolérance...il s'agit d'une véritable complémentarité et il est donc difficile de trancher...chacun trouve son compte selon son caractère dans l'un ou l'autre je pense...

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Je suis d'accord avec toi. La Malorée présente des personnages qui n'évoluent que peu (sauf Zakath bien sûr). On a plus ce petit péquenot qui mûrit au fur et à mesure mais un roi, certes toujours aussi modeste, mais qui n'évolue plus.Mais elle a pour avantage sur la Begariade de présenter un monde beaucoup plus complexe et plus diversifié qu'il n'y parraissait. C'est sa force.

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Décidément, ces dernières semaines ce sujet génère des foules de commentaire en bien ou en mal! :)Je voulais souligner le décalage que j'avais moi aussi senti entre les deux cycles ou la Belgariade aborde principalement la forme de la quête initiatique, thème qui se retrouve moins dans la Mallorée où l'enjeu est différent. Néanmoins, dans les deux cycles Eddings et cie accordent toujorus autant d'importance aux personnages en explorant plus le caractère de certains personnages qui avaient été plus effacé dans la Belgariade.

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Ce n'est paut être pas l'avis de tout le monde mais c'est le type de couverture que j'adore, bien plus que les soldats ou monstres souvent mal dessinés moins porteurs à mon goût de ce qu'est la fantasy. En tout cas je la préfère à celle des Rêveurs.

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Je suis d'accord avec Altan, la couverture est magnifique. Maintenant, ça ne me fera pas acheter le livre, car j'ai relu deux tomes de la Begariade, et, bien qu'ayant plus apprécier que la première fois, j'ai pas eut envie (pour l'instant d'ouvrir le troisième.

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Je n'ai jamais lu les "appendices" d'Eddings : Belgarath le sorcier et Polgara. Je comptais les acheter en VO, mais je me laisserai peut-être tenter par les versions poches de Pocket, j'aime beaucoup les couvertures. :)

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J'accroche bien à ces couvertures, dans l'ensemble la collection réussit ses dernières illustrations, notamment Les portes de la mort. Pour ce qui est des deux cycles, j'ai lu il y a 3 ans la Belgariade d'une traite et j'ai vraiment adoré, surtout les dialogues et les personnages charismatiques ! Cependant, impossible de me lancer dans La Mallorée, les 5 tomes précédents m'ont suffi il faut croire car je n'ai jamais eu l'envie de me plonger dans la suite !

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Je viens de terminer La Belgariade et contrairement à la majorité, j'ai été déçue... :(J'en ai trouvé la lecture fastidieuse et certains personnages très superficiels. Même si Silk est inoubliable, les "pourquoi moi ?" de Garion m'ont vite soulé. :angry: . De plus, je ne sais pas si c'est le style de Eddings qui ne me convient pas mais c'est un des rare livre où je me suis vue arrêter ma lecture en pleine action sans en être frustrée pour autant.Bref, je ne suis pas prête de me lancer dans la Mallorée avant un sacré bout de temps... :sifflote: