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Une petite lecture, toujours Marvel, et c'est Hors Continuité, une mini-série autosuffisante :
Parmi tous les super-héros Marvel, il en reste un bon nombre qui demeure discret voir quasi-inconnu en France. Comme Ghost-Rider, pas aidé par l’affligeante nullité de son adaptation filmique. Ou comme Deadpool. Pourtant, celui-ci commence à trouver son public, grâce à un jeu vidéo débridé et une publication régulière en kiosque. Réputé comme atypique dans la production de la Maison des Idées, Il a eu droit à une mini-série en 2011 par un ancien scénariste du Punisher, Duane Swierczynski. Intitulé « Il faut soigner le Soldat Wilson », elle comporte 4 numéros et peut parfaitement introduire le personnage aux novices. Dans un petit 100% de Panini, voici donc Wade Wilson, un sacré personnage…C’est fait, le mercenaire Wade Wilson a été capturé et il se retrouve devant la justice. Mais pas sûr que le juge, comme l’Amérique, soit prêt à encaisser les révélations de celui qui se fait aujourd’hui appelé Deadpool. Après avoir reçu l’Arme X (comme Wolverine), Deadpool a rejoint la Team X aux côtés de Bullseye, Silver Sable et Domino pour faire le sale boulot du gouvernement américain. Et puis ils sont morts. Enfin pas tous. Ou pas. Tués par un cartel mexicain…ou une piqûre de potassium. Ou pas. Difficile à dire en fait car rapidement, Wilson se révèle légèrement déséquilibré…Pour ceux qui ne connaissent Deadpool que par son apparition dans le long-métrage Wolverine – Origines, ce volume va être un sacré choc. Parce que Wade Wilson, alias Deadpool, n’a rien du tout du muet qui apparaît face à Jackman. C’est même tout le contraire. L’énorme réussite de ce petit arc, c’est forcément lui. Impossible à faire taire, impertinent à souhait, caustique, délirant, fou à lier, le super-héros détonne réellement. Cas rare – unique ? – il profite de certaines cases pour s’adresser directement aux lecteurs et institue ainsi un jeu constant dans la narration. En fait, le héros aux sabres, c’est un peu Spider-Jerusalem en moins sérieux et en plus violent. Beaucoup plus. Délire et franche rigolade en perspective.Mais Swierczynski ne se contente pas de nous faire découvrir les origines de Wilson, il joue avec nous. Comme pour le juge qui écoute le témoin, impossible de dire ce qui est vrai ou pas dans le récit de Deadpool…jusqu’à la toute fin (et encore…). L’ironie constante du personnage épouse l’ironie du scénario et nous fait partir dans différentes fausses pistes autour de manipulations génétiques, d’opérations secrètes bidons ou encore de vendettas délirantes. Pendant toute l’histoire qu’il mélange et mélange encore, Deadpool s’éclate à faire du second degré et des blagues incongrues (Quand il enlève son masque pour révéler…un masque de Michael Jackson…), et le résultat s’avère d’un jouissif total. Le lecteur s’éclate de la première à la dernière page.Pour autant le comic book n’est pas idiot, loin de là. Ultra-référencé d’abord – Terminator, X-Men, Rodriguez… -, il réjouit son lectorat qui s’amusera à dénicher les milles et uns petits clin d’œil disséminés ici et là. Ensuite et surtout, son histoire parle en fait de la notion d’origine. Swierczynski tente de faire passer un message très intelligent, à savoir qu’avec toutes les versions qu’il existe dans le monde du comics, comment vraiment savoir ? D’où ce jeu de piste et ses délires. Les divers procédés employés – la narration de Deadpool, les cases en parallèles avec opposition fantasmes/réalité, l’histoire alternative racontée par des officiels haut-placés… -, tout concourt à maintenir non seulement le doute mais la pertinence du propos. Le résultat est une éclatante réussite. Le trait de Jason Pearce, débridé et dynamique, sert impeccablement l’histoire et, de par sa mise en page, permet d’accentuer l’effet de folie du personnage.Résultat ? Ce court récit de Deadpool est un régal. Vraiment. C’est fun, ultra-jouissif, très drôle, roublard et passionnant. Ajoutez-y une pincée de gore, un zeste d’intelligence et une grosse dose d’humour et d’autodérision, et vous voilà devant quelque chose de totalement loufoque et savoureux. A apprécier au plus vite…Forcément !

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Oui pour la liste, mais ce que je ne comprends pas c'est le fonctionnement du monde des comics. Ca n'a pas l'air d'être comme la BD européenne : il y a plein d'histoires pour le même héros, dessinées par pleins de gens différents et édités en même temps, alors je suppose que la façon d'éditer n'est pas la même mais ça reste très obscur pour moi. Et les collections françaises sont encore plus obscures :wacko:Mais je me réfèrerai à cette liste, en particulier les one-shots qui me semblent plus faciles d'accès. J'avais déjà ouï dire de Killing Joke, il m'a toujours bien tenté :)

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Chez Urban comics, les choses sont un peu plus claires parce que l'éditeur est plus récent et a eu une politique très cohérente pour s'imposer.Sinon, les comics, faut juste pas avoir peur de se lancer et ne pas tout saisir lors de la première lecture, ça rend d'ailleurs la relecture assez fascinante puisqu'on comprend des allusions qui semblaient obscures à la première.

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Naudhiz a écrit :Oui pour la liste, mais ce que je ne comprends pas c'est le fonctionnement du monde des comics. Ca n'a pas l'air d'être comme la BD européenne : il y a plein d'histoires pour le même héros, dessinées par pleins de gens différents et édités en même temps, alors je suppose que la façon d'éditer n'est pas la même mais ça reste très obscur pour moi. Et les collections françaises sont encore plus obscures :wacko:Mais je me réfèrerai à cette liste, en particulier les one-shots qui me semblent plus faciles d'accès. J'avais déjà ouï dire de Killing Joke, il m'a toujours bien tenté :)
En fait il faut distinguer les séries dites "creator owned" qui appartiennent aux auteurs des séries à franchise (Batman, Superman, Spiderman, Wolverine,...) dont les droits appartiennent à l'éditeur (DC et Marvel essentiellement).Le format est également différent : les comics sont organisés en issues (épisodes/numéros), dont le rythme de parution est variable. Les issues sont ensuite regroupés en volumes (trade paperbacks dits TPB ) pour les sorties librairie (chaque volume regroupe souvent 5-6 issues).Comme le rythme de parution est parfois élevé, on a souvent plusieurs dessinateurs (et parfois des scénaristes) qui se succèdent sur une même série.Tu peux rencontrer l'expression de run : cette expression correspond à l'ensemble des épisodes faits par un même auteur sur un même titre. C'est souvent un bon moyen pour se lancer dans la découverte d'un personnage.Pour les séries à franchises c'est impossible d'avoir tout lu.Le mieux est de choisir un personnage qu'on a envie de découvrir, de regarder quelles sont les meilleurs bouquins sur le perso, et de se lancer ! Tu as des personnages particuliers en tête ?Tu as cité Killing Joke, il y a quelques conseils sur Batman en début de sujet.

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Et rappelons-nous que les comics ce n'est pas que les super-héros et que pour les amateurs de fantasy il y a des choses très bien comme Fables par exemple qui pour le coup peuvent être suivi sans soucis aucun puisque publiés intégralement et simplement par Urban.

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Littlefinger a écrit :Parmi tous les super-héros Marvel, il en reste un bon nombre qui demeure discret voir quasi-inconnu en France. Comme Ghost-Rider, pas aidé par l’affligeante nullité de son adaptation filmique. Ou comme Deadpool.
Pour Deadpool de Daniel Way: aux USA ils les rééditent en volume intégrale (l'équivalent de 1 an par volume).J'avais lu le premier et j'avais bien accroché au héros complètement schizo t à l'univers plus loufoque et absurde que d'habitude. Je n'avis pas vu que le tome 2 est sorti à noel et le troisième arrive en mai. Merci littlefinger, tu as encore foré un trou dans mon porte monnaie :PEt oui, Punk Rock Jesus est définitivement à lire dans ce cas ;)Sinon j'ai lu: Northlanders de Brian Wood en intégrale: contenu inégal en termes de dessin ou de rythme mais historiquement très intéressant. scénarios variés. ça passe d'autant mieux en complément de Vikings (la série) :DEast to west, c'est vraiment bien? Je l'ai vaguement aperçu sur les rayons de ma librairie la semaine passée...

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Duarcan a écrit:East to west, c'est vraiment bien? Je l'ai vaguement aperçu sur les rayons de ma librairie la semaine passée...
Oh que oui c'est très bien . C'est une bien belle Uchronie que je trouve originale avec une touche néo-western vraiment sympa. Et si l'uchronie vous tente je recommande 2 œuvres :Rex Mundi de Arvid Nelson chez milady . Dans les années trente dans une France toujours monarchique et ou existe la magie un homme mène une investigation sur le meurtre d'un prêtre.etBlock 109 de Brugeas et Toulhoat chez Akileos : Année 50 Hitler a été tué au début de la 2eme guerre mondiale qui dure depuis dans un monde dévasté. BD française assez classique mais vraiment sympa.

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Duarcan a écrit :Sinon j'ai lu: Northlanders de Brian Wood en intégrale: contenu inégal en termes de dessin ou de rythme mais historiquement très intéressant. scénarios variés. ça passe d'autant mieux en complément de Vikings (la série) :DEast to west, c'est vraiment bien? Je l'ai vaguement aperçu sur les rayons de ma librairie la semaine passée...
J'ai bien aimé Northlanders, même si certains arcs étaient mieux que d'autres (Sven the returned, un excellent) The Plague Widow, mais c'est pas mal dans l'ensemble.Et East of West, lecture programmée prochainement.;)

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Merci John Doe pour l'explication, c'est beaucoup plus clair :respect: Je vais suivre ton conseil et choisir un personnage.J'ai encore une question : en dehors de l'univers des super-héros, où peut-on classer des comics comme From Hell ? J'avais entendu parler des graphics novels, est-ce que c'est de ça qu'il s'agit ?

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"From hell" , "Sin City" ou encore "300" restent des comics mais on les classifient dans les graphics novel. Généralement ce sont des œuvres destinées à un public adultes.De plus ça se démarque du classique comics ( super-héros, humour ou aventure) par un récit ambitieux dans le sujet traité mais qui ne se décline pas en une série qui dure dans le temps. De ce fait, la plupart des Graphics Novel ont une fin.En plus de ça le format de parution US n'est pas le même : les comics ont grosso-modo un trentaine de page alors que le graphic novel dépasse allègrement ce format.Enfin, quand sort un intégral sur un héros qui reprend une aventure ou un event complet ça peut aussi être vendu sous l'appelation de graphic novel aux USvoilou

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Ok, donc si je comprends bien, les graphics novels sont plus longs et ont la plupart du temps une fin (des one-shots donc). Mais on peut aussi parler de graphic novels dans le cas d'une "intégrale" sur un héros ou un arc narratif. C'est bien ça ?En tout cas merci pour toutes ces explications, j'en apprends plus en quelques jours qu'en plusieurs mois :lol:

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Naudhiz a écrit:Ok, donc si je comprends bien, les graphics novels sont plus longs et ont la plupart du temps une fin (des one-shots donc). Mais on peut aussi parler de graphic novels dans le cas d'une "intégrale" sur un héros ou un arc narratif. C'est bien ça ?
Oui c'est bien comme ça que les étatsuniens l'envisagent même si le graphics novel d'origine était d'abord un récit complet avant tout mais qui s'il marchait bien pouvait avoir une suite business is business tout de même^^.Par exemple "The Crow" était censé être une graphics novel mais il a été décliné en comics. le passage de l'un à l'autre est toujours possible.

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Il me semble que le terme de graphic novel était aussi utilisé pour définir des comics qui sortaient directement en librairie sans passer par la case périodique.Mais globalement le terme n'a pas beaucoup d'importance. c'est du comics tout pareil.Pour Hellboy c'est un très bon choix (je ne sais pas ce que vaut la VF par contre) !;)

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John Doe a écrit:Il me semble que le terme de graphic novel était aussi utilisé pour définir des comics qui sortaient directement en librairie sans passer par la case périodique.
Tu as tout a fait raison John
John Doe a écrit:Pour Hellboy c'est un très bon choix (je ne sais pas ce que vaut la VF par contre
Ayant en ma possession les deux versions, je peux vous assurer que la traduction est plutôt bonne. D'ailleurs coup de chapeau à Urban Comics pour son boulot de ce coté et notamment sur la série Fables qui a été en partie retraduite et franchement on y gagne.Et oui John Doe a raison Hellboy et même toute la production de Mignola c'est de la qualité et donc un bon début pour le comics.

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Ayant commencé dernièrement les comics, pour ma part j'avais démarré avec le travail de Strazcynski: ( tous sortis en VF)Midnight Nation et Rising Stars ainsi que le Superman Earth-one dans le registre super-héros et série en cours.