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Bonjour.Pas question que je rebondisse sur les commentaires de Merwin Tonnel, Foradan et Lorhkan, sûr que je me retrouverai dans le sujet adaptation. :boude:J'aime plutôt N. Gaiman, ce n'est pas mon auteur favori mais j'avais adoré Stardust, aimé American gods et modérément apprécié De bons présages. Le reste, je ne connais pas... Page 1, message 4, d'un sujet qu'il n'est absolument pas question que je nomme... ;) Alchimiste évoquait l'impression visuelle que lui avait laissé la lecture du roman et évoquait l'univers de Bilal. Moi, c'est à la mélancolie un peu amère des personnages de (Shakespeare et) Pratt, à leur combat contre l'envahisseur germanique ainsi qu'à leur désenchantement face au monde qui les a oubliés dans "Songe d'un matin d'hiver" et l'album Les Celtiques que je pense.Et j'aime bien la mélancolie et l'amertume et l'âpreté, l'espièglerie et les situations cocasses et les trouvailles (bons mots en tout genre et chapeau au traducteur. Non, je ne l'ai pas lu en anglais... Mais, je maintiens) qu'il y a dans le livre de Gaiman. Comme d'habitude (certes, je n'ai lu que trois livres), le livre est truffé de références (moins littéraires que culturelles) et j'adore ça. On rebondit quoi...;) Bref, l'intertextualité et Gaiman, ça fait un.Pourquoi -message 65 du présent sujet- citer la figure christique quand elle ne s'impose pas plus que ça. C'est d'Odin qu'il s'agit, Odin qui s'est sacrifié avec sa propre lance, s'est empalé sur le chêne du monde. Les mythologies du monde entier nous parle de dieux qui se sont sacrifiés pour la rédemption du monde. D'accord à travers le Christ, c'est Dieu qui.... Mais la tradition judéo-chrétienne me semble par ailleurs plutôt absente du livre. Pourquoi reprocher au personnage sa multitude de noms quand le dieu avait une tripotée de surnoms qui lui servait à mieux se dissimuler, à mieux mystifier. L'Amérique mystificatrice qui s'est construit un mythe, des mythes, me semble être une des idées du livre. Est-ce vraiment un portrait à charge? Je me souviens d'un sentiment de malaise diffus à la lecture. Aucun des personnages ne m'était sympathique et l'empathie pour un lecteur ça compte. Je crois plutôt que ce genre d'oeuvre nous renvoie à nous-même et que ce n'est pas toujours plaisant. L'Amérique certes, mais au-delà il s'agit aussi de nos civilisations européennes qui oubliant de rêver (le rêve comme une métaphore de la foi) ont à présent les dieux qu'elles méritent. J'y vois une incitation aussi à me nourrir de rêves ceux procure les auteurs comme Gaiman. Je repense à Mythologies de Barthes qui expliquait bien ce phénomène du dieu carambar ou malabar ou Hollywood ou -en fait j'ai oublié. Alors, une parabole, une sorte de conte philosophique, mais carrément trash. C'est pas "la faute à Voltaire" (en fait si un peu) si Dieu, si les dieux sont morts ou agonisants, c'est celle de Marx (quelle ironie qu'ils se soient installé en Amérique) et celle de Nietzsche aussi. J'y vois un signe quand Thor se suicide, c'est à ma connaissance, le seul dieu dont les comics américains aient fait un personnage au même titre glorieux et quasiment à la même époque que Captain'America. Et ce dernier est mal barré avec les "dieux japonouilles" qui débaroulent comme les tortues Ninja.Pourquoi reprocher aux personnages d'"être plats comme des cartes de crédit" ou "sans substance"? Je pense que Gaiman les a voulu ainsi et que cela revient à critiquer ces choix d'auteur. Même remarque relative aux longueurs de ce road moovie paradoxalement aussi morne que déjanté. A mon sens, c'est voulu. Ils s'évanouissent, ils meurent et ça nous dérange cette agonie qui dure du personnage qui se débat un peu vainement. Pas beau la mort, c'est cru, c'est violent comme parfois le langage des uns, les actes des autres.Bon, je vais aller rebondir au lit ou compter les moutons rebondir. :rolleyes:

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Je viens de finir American Gods, mon 1er Neil Gaiman.Ce fut une lecture agréable mais pas transcendante. Tout d'abord, je ne sais pas si d'autres ont déjà fait le parallèle mais quand j'ai lu les 1ères pages j'ai revérifié sur la couverture le nom de l'auteur car j'avais l'impression de lire du Zelazny. Ombre qui sort de tôle c'est Corwin qui se réveille à l’hôpital...Après le coté road movie m'a bien plu, la thématique des multiples dieux était originale, l'intrigue également. J'ai également bien aimé certaines petites interludes entre les chapitres (le conducteur de taxi égyptien, l'histoire des jumeaux africains victimes de la traite des noirs m'a touché). Le tout est bien écrit, agréable et facile à lire.Finalement je n'ai rien de vraiment négatif à dire sur American Gods hormis que la lecture ne m'a pas fait décoller très haut. Ça ronronne un peu trop à mon goût, c'est tout.J'ai commandé Neverwhere dont, j'espère, que la lecture me marquera davantage.

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@ Lews Therin
Ombre qui sort de tôle c'est Corwin qui se réveille à l’hôpital...
Je m'étais fait la même réflexion durant ma lecture.
Après le coté road movie m'a bien plu, la thématique des multiples dieux était originale, l'intrigue également. J'ai également bien aimé certaines petites interludes entre les chapitres (le conducteur de taxi égyptien, l'histoire des jumeaux africains victimes de la traite des noirs m'a touché). Le tout est bien écrit, agréable et facile à lire.Finalement je n'ai rien de vraiment négatif à dire sur American Gods hormis que la lecture ne m'a pas fait décoller très haut. Ça ronronne un peu trop à mon goût, c'est tout.
+1 même si mon ressenti a été moins négatif un peu moins négatif : un manque d'action ou de peps ???

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Albéric a écrit :+1 même si mon ressenti a été moins négatif : un manque d'action ou de peps ???
Mon avis est pas si négatif ! J'ai juste pas décollé. Vu la bonne réputation de l'auteur/livre, le 9/10 d'elbakin, je m'attendais à un livre top niveau. C'était pas assez épique pour moi et comme l'a écrit Gillosen, la profondeur des personnages n'est pas assez travaillée.Je crains malheureusement de ne plus me souvenir de grand chose de l'histoire de American Gods dans 2 ou 3 ans. En résumé, j'ai trouvé ça bien mais pas top.Mais c'était bien quand même :p Pour moi ça valait un p'tit 7,5 ou 8 sur 10.

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Oui effectivement 9/10 cela fait quand même bien haut même si c'est de très bon niveau.Un p'tit 7,5/10 ou un p'tit 8/10 me paraissent sans doute plus approprié : bref, je te suis pas de souci ! :)Reste aussi une foule de bonnes idées qui a servi de réservoir bon marché pour la série Supernatural ! ;)

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Lews Therin a écrit :Je viens de finir American Gods, mon 1er Neil Gaiman.Ce fut une lecture agréable mais pas transcendante. Tout d'abord, je ne sais pas si d'autres ont déjà fait le parallèle mais quand j'ai lu les 1ères pages j'ai revérifié sur la couverture le nom de l'auteur car j'avais l'impression de lire du Zelazny. Ombre qui sort de tôle c'est Corwin qui se réveille à l’hôpital...
Pareil ici :)
Lews Therin a écrit :Après le coté road movie m'a bien plu, la thématique des multiples dieux était originale, l'intrigue également. J'ai également bien aimé certaines petites interludes entre les chapitres (le conducteur de taxi égyptien, l'histoire des jumeaux africains victimes de la traite des noirs m'a touché). Le tout est bien écrit, agréable et facile à lire.Finalement je n'ai rien de vraiment négatif à dire sur American Gods hormis que la lecture ne m'a pas fait décoller très haut. Ça ronronne un peu trop à mon goût, c'est tout.J'ai commandé Neverwhere dont, j'espère, que la lecture me marquera davantage.
Même impression générale après lecture aussi. J'en garde un bon souvenir, suffisamment pour avoir eu envie de lire d'autres romans de Gaiman après American Gods. J'ai bien aimé Anansi Boys (mais je ne sais plus si il est traduit ou pas).Dans un registre similaire j'avais bien aimé aussi la Guerre des Fleurs de Tad Williams.

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Cela fait plusieurs années maintenant que j'ai lu American Gods. Que m'en reste-t-il aujourd'hui ? Rien.Je me souviens que le livre m'avait déçu. Pire : il m'avait énervé, tant il manquait à remplir son horizon d'attente. Je suis féru de mythologie nordique (je me suis envoyé l'Edda en vers et l'Edda en prose, ainsi que pas mal de Sögur médiévales et une grande partie des ouvrages de Régis Boyer) ; par rapport au potentiel très complexe représenté par la figure d'Odinn, Ombre est terriblement creux.A mes yeux, dans l'exploitation de la pensée mythique en fantasy, le cycle des Mythagos de Holdstock est infiniment supérieur ; et certaines pages de G. G. Kay sont également beaucoup plus fortes.

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Était-ce le projet de Neil Gaiman que d'exploiter le potentiel de la mythologie nordique : non...Est-ce qu'on peut vraiment comparer Holstock, G.G. Kay et Neil Gaiman : non, car ils n'ont rien à avoir ni dans les ambitions, ni dans les thèmes, ni dans les styles...C'est un road movie fantastique avec pour trame de fond la lutte entre
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L'univers particulier de Gaiman peut rebuter il est vrai, tant il est particulier dans le monde de la fantasy urbaine.

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Mon souvenir est trop nébuleux pour argumenter précisément sur American Gods.Il y a quand même une sérieuse contradiction dans le fait de ne pas exploiter la mythologie nordique tout en s'inspirant du principal dieu de son panthéon. Admettons.Ce qui m'a beaucoup déçu, c'est que cet "affrontement" entre dieux anciens et dieux nouveaux est vieux comme la civilisation. Je n'ai rien contre le choix d'un tel sujet : au contraire, il est très riche. Mais à mes yeux, Gaiman n'a pas su exploiter l'extraordinaire terreau que lui offrait son sujet. (A la différence de Holdstock, qui lui, montre bien comment s'opèrent les syncrétismes entre croyances.) Au sein des mythes nordiques, Odinn est lui-même un dieu probablement plus récent que Thor ; le dieu borgne est issu des contacts entre Goths et sociétés asiatiques. Il y avait matière à une mise en abîme, en montrant le dieu supplanteur supplanté à son tour, ce dont je n'ai pas souvenir dans American Gods.Un road movie avec un fond mythologique sans profondeur mythologique ?… Exactement ce que je notais : un roman qui n'atteint pas son horizon d'attente.

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Sarmate a écrit :Un road movie avec un fond mythologique sans profondeur mythologique ?… Exactement ce que je notais : un roman qui n'atteint pas son horizon d'attente.
Je pense que la profondeur (thématique) est bien présente. Depuis Sandman déjà, j'ai l'impression que Gaiman s'y frotte tout de même depuis longtemps. :) Mais autant j'adore Holdstock tout comme j'adore Gaiman, je n'aurais pas vu le second écrire les Mythagos et le premier écrire un bouquin comme American Gods. Je crois que leur approche même de l'écriture joue beaucoup sur la perception que l'on peut avoir du roman. :)

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Gillossen a écrit :
Mais autant j'adore Holdstock tout comme j'adore Gaiman, je n'aurais pas vu le second écrire les Mythagos et le premier écrire un bouquin comme American Gods. Je crois que leur approche même de l'écriture joue beaucoup sur la perception que l'on peut avoir du roman.
Je plussoie. C'est marrant car finalement, le ressenti de Sarmate sur l'ouvrage de Gaiman, c'est celui que j'aurais pu avoir pour Holdstock (auteur très intéressant mais aussi très particulier dans son genre).Des auteurs différents, des publics différents, des attentes différents, des ressentis différents...On n'a pas un sujet dans le forum la-dessus ?

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Comme gillossen, je trouve que le procès est un peu dur sur l'exploration des mythes : depuis Sandman, Gaiman a montré qu'il pouvait aller plutôt loin à ce sujet, sans jamais se laisser brider d'ailleurs par des considérations de véracité historique. C'est vraiment de la pop-culture, jamais on ne doit avoir l'impression que des heures de recherches ont été nécessaires pour l'écriture de ses récits... les heures se voient un peu plus dans la rythmique et dans la construction irréprochable du récit.(Et c'est là, a mon sens, qu'American Gods est un peu inférieur à nombre de ses autres ouvrages - les ruptures de rythmes sont présentes, mais la trame principale n'a pas la puissance qui permettrait de lier les digressions en un tout qui apparaîtrait comme une évidence.)J'ai écrit ailleurs qu'Holdstock appartenait pour moi aux écrivains de l'abandon, avec lesquels ils fallait renoncer à tout comprendre et se laisser porter... Gaiman est aux antipodes de cela, il simplifie les schémas pour donner une impression d'évidence qui fait qu'on pense avoir compris les mécanismes avant même la lecture du bouquin. Je ne sais plus dans quelles histoires il évoque le fait qu'on sait tous tout ce qu'il y a a savoir sur le monde, mais que quelques minutes après notre naissance on décide tous d'oublier.Je pense que c'est vrai, en tout cas pour moi et pour les histoires de Gaiman : je les ai déjà lues, je ne fait que les relire.

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Sylvaner a écrit :(Et c'est là, a mon sens, qu'American Gods est un peu inférieur à nombre de ses autres ouvrages - les ruptures de rythmes sont présentes, mais la trame principale n'a pas la puissance qui permettrait de lier les digressions en un tout qui apparaîtrait comme une évidence.)
Et pourtant, ça reste pour moi certainement son roman le plus ambitieux. Comme quoi, je ne sais pas vraiment où placer le curseur entre intentions, ambitions et exécution. :)

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Ma critique.J'ai lu "American Gods" l'année dernière.C'est le premier livre de Gaiman, que j'ai lu (je ne compte pas les Sandam et 1602).Alors c'est sympa, mais assez difficile à lire, j'ai eu beaucoup de mal à me mettre dans le livre, même si j'ai bien aimé l'opposition des divinités, j'ai trouvé l'histoire assez confuse.Est ce que je n'avais pas "l'expérience" nécessaire pour le lire peut-être. Au final ce n'est pas l'un des livres qui m'aura le plus marqué dans mes lectures, je tenterais quand même un spin-off pour voir si c'était un manque de maturité littéraire de ma part ou bien si c'est une écriture à laquelle je n’accroche pas.

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Et voilà c'est fini pour mon premier Gaiman ! (En dehors de son boulot sur les comics)Je l'ai lu en parallèle de De Choses Fragiles, et je trouve que les deux se complètent pas mal. Bien que Britannique son road movie et son écriture m'a fait penser à des auteurs américains Franzen et Irving en tête. Il arrive à parsemer son roman de teintes de fantastiques le plus naturellement du monde et c'était cool !Par contre, bien que l'histoire générale, l'ambiance et le monde soit intéressant ces personnages ne m'ont vraiment pas du tout marqué. Je ne suis pas certain d'encore me souvenir d'eux d'ici quelques mois...Mais en tous cas, ce fut un plaisir !Si je veux continuer à découvrir Gaiman, me conseillez vous d'attaquer Anansi Boys ou Neverwhere ou autre chose ?

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Je t'avoue que si j'ai posé cette question, c'est que j'avais déjà lu De Bons Présages ^_^ (un roman à quatre mains avec Pratchett, je ne pouvais que l'attaquer il y a longtemps !) et que j'hésitais entre ces deux ouvrages pour continuer ma lecture.