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Mais ton post n'est pas du tout hors-sujet, puisqu'on parle ici de l'Iliade !! Quant à mon post précédent, ne t'en fais pas, c'était à moitié humoristique, et pas du tout dirigé contre toi, ta citation était plutôt un prétexte pour que j'en remette une couche sur un de mes sujets favoris... :oops: :roll: Ceci dit, j'ai quand même quelque chose à rajouter. Bien entendu les orientaux ont leurs conceptions de la guerre, de la mort, de l'amour...mais ces conceptions sont très différentes des nôtres, car issues d'une tradition très différente. Nos valeurs (à nous européens) sont toutes issues de l'Iliade, qui, alors qu'il a été écrit il y a presque 3000 ans, est toujours familier à un lecteur moderne, et ce n'est pas un hasard ! Ce que je voulais dire n'était évidemment pas que les orientaux s'en brossait de la guerre, de l'amour...mais que leur perception de ces choses essentielles était...essentiellement différente de la nôtre.Un exemple ? La guerre (fût un temps il y avait un sujet sur l'art de la guerre...Gillo ?), qui est le sujet principal et le plus évident de l'Iliade.Le concept occidental de guerre (du moins jusqu'au 20ième siècle) est la bataille où doit se décider l'issue du conflit, où s'illustrent des héros et/ou une tactique de combat. Le concept oriental est totalement différent, et peut apparaître fourbe à nos yeux : harcèlement, usure sur le long terme, refus de l'engagement physique par ruse...pour des orientaux rien de plus normal, c'est leur façon à eux de faire la guerre. Et oui même la guerre est un fait culturel !Evidemment j'ai extrêmement caricaturé dans le but de faire court. Pour revenir à l'Iliade, je ne pense pas qu'un oriental y soit sensible, il doit trouver ce combat complètement absurde.On pourrait faire le même genre d'analyse sur l'amour (Hector et Andromaque, couple purement occidental, leur dialogue ne nous paraît pas dépassé, même aujourd'hui), la mort, le sens du devoir, la morale (Achille est-il un criminel de guerre ?)Voilà, voilà, si ça vous intéresse on peut en parler...
D'abord l'Iliade n'est pas de la fantasy, c'est un poème épique grec. Pour moi la fantasy est un genre littéraire moderne, qui s'est constitué en réaction à une lacune (spirituelle ?) de notre civilisation industrielle. Mais ça n'est que mon avis à moi :-P Ensuite je pense qu'il y a une grande différence entre la mentalité d'un homme moderne et celle d'un grec de l'antiquité. Sans doute moins grande qu'avec celle d'un paysan du moyen-âge, mais grande quand même. Le comportement d'Achille, par exemple, serait blâmé aujourd'hui alors qu'il est le modèle viril par excellence à l'époque d'Homère (qu'il partage avec Hector). Notre société s'est bien assagie, la morale chrétienne est passée par là.Ce qui est éternel dans l'Iliade, ce sont les valeurs plus profondes qu'elle véhicule, sans s'attarder forcément à la forme, aussi belle soit-elle. L'individualisme, par exemple, qui s'exprime sur le champ de bataille, l'esprit d'initiative des héros (préfiguration des capitalistes ?? 
). Le respect profond d'Hector pour Andromaque, au contraire de Paris envers Hélène. L'humanité d'Hélène, alors qu'il serait si aisé de la faire passer pour une s..... pardonnez moi le terme. Cette admiration et ce respect pour la femme, c'est occidental. La dévotion d'Hector à sa cité, dont il place la survie au-dessus de sa vie et de sa dignité, ça préfigure le citoyen hoplite qui vaincra les hordes perses quelques siècles plus tard.Et la mort d'Hector... 
Il sait qu'il va mourir, que les dieux ont déjà tranché, et voilà qu'il doute...et puis, dans un passage superbe, il rejette toute peur et s'en va se mesurer à l'autre, avec panache et détermination, tâchant malgré tout de trouver sa chance de toucher l'autre...et il meurt, et kesskecebôôôô !!! Il a préféré cette mort, qu'il a lui même choisie, à l'obscure éventualité d'un fléchissement des dieux.Juste une chose : j'espère que dans le film, on verra ce ù$*^ù d'Achille se faire tuer !! :violent:
Je n'aime pas les valeurs qu'incarne Achille, lui préférant de loin celles d'Hector, mais il faut reconnaître qu'il en impose néanmmoins un maximum. Lors de la guerre de Troie, il est déjà une légende vivante. C'est le genre de type qui impose le silence et les murmures rien que par sa présence, y compris (et même surtout ) sur un champ de bataille. Tous les héros de l'Iliade le craignent, et aucun ne rit de lui, loin de là. Quant à trouver Paris moins gigolo et niais qu'Achille... 
