Ou se situe selon vous la frontière entre la familiarité nécessaire à l'immersion du lecteur et le râbachage sans originalité ?...En tant que lecteurs, où vous situez-vous ? Ca passe comme une lettre à la poste ou ça vous énerve ces emprunts au monde réel ?
Ca dépend complètement des cas. L'important est la logique interne du livre : tant que c'est cohérent avec l'ensemble, il n'y a pas de problème. En général, j'ai une assez bonne capacité d'immersion donc je suis rarement rebuté par une référence un peu historique.
En gros, pareil pour moi. Pour le reste de la réponse de Coyote, là ça diffère un peu. Les écarts par rapport au monde réel ne me dérangent pas (l'intérêt de l'originalité compense l'effort supplémentaire pour appréhender tout ça) mais j'ai une tolérance limitée face aux incohérences (cf. un de mes posts sur les armées pléthoriques de David Farland). C'est une des raisons pour lesquelles j'aime tant le SdA : on sent bien que Tolkien a fignolé chaque détail de son monde. Bon, quand on attaque ses autres oeuvres, comme dit dans d'autres sujets, on trouve des incohérences, mais le SdA en lui-même est bien finalisé. (Enfin, à mon avis... )Pardon ? Je fais du hors-sujet, là ? Oups... et bien tant pis, je voulais parler du SdA !

Comme l'a si bien dit Sylvaner, les mythes dont s'inspirent les auteurs ne sont pas pour rien dans toutes ces similitudes "terriennes", et les gros changements sont plutôt dans les oeuvres de SF. Ce qui n'excuse pas forcément un manque d'imagination ou une tendance à la facilité, soit dit en passant. J'ai déjà eu la même réaction que Gloppy.Pour les autres questions de Gloppy, voici mon avis.
je me suis toujours demandé pourquoi nous acceptions sans sourciller que dans ces mondes, il y ait en général :- un soleil et une lune et une alternance jour-nuit identique à la nôtre
Oui, mais ça ne me gêne pas vraiment : l'influence d'un changement sur le récit me semble faible, sauf chamboulement radical et difficilement gérable de l'astronomie et de l'adaptation des êtres vivants à ces éléments.
- des animaux "communs" en tous points identiques aux animaux terrestres (chevaux bien sûr mais aussi sangliers, vaches, loups, renards, rats, etc.)
Dans ce cas, je me dis qu'on est sur une sorte de "Terre parallèle". Sinon, effectivement, ça coince...
- des plantes terrestres (chênes, bouleaux, hêtres...)
C'est vrai que les changements de végétation sont encore plus rares que les changements de faune. Je n'y faisais même plus attention. Bonne remarque.
- les mêmes métaux que sur terre (à l'exception du mithril)
Très bonne remarque. Je n'y pensais pas, dans mes comparaisons avec le monde réel. On peut aussi s'interroger sur la richesse du sol en métaux.
- une langue commune à tous les personnages (ou presque)
Ah, oui, là je râle régulièrement ! Les continents entiers, morcelés en plusieurs royaumes, et même plusieurs ethnies, où tout le monde parle la même langue ou au moins se comprend sans l'aide d'un interprète ou de cours intensifs, ça chatouille mes souvenirs d'Histoire médiévale et mon exception culturelle francophone.

Mais on peut trouver pas mal d'auteurs qui se sont creusé un minimum la cervelle, je crois. En plus des oeuvres déjà citées, je rajouterais la Romance de Ténébreuse de Marion Zimmer Bradley et le multivers créé par Zelazny pour le cycle des Princes d'Ambres.Donc à la question "Pourriez-vous imaginer de la fantasy sans ces éléments ou bien cela deviendrait-il forcément de la SF ?", ma réponse est : changer les références "terriennes" n'empêche absolument pas d'écrire de la Fantasy. C'est peut-être plus compliqué pour l'auteur, mais sinon je n'ai pas d'objection, ça m'intéresserait même davantage. :!: risque de SPOILERL'idée de Zelazny me plait beaucoup : officiellement, ce n'est pas la Terre qui sert de référence dans son oeuvre, au contraire ce n'est qu'une copie imparfaite. Ce qui lui fournit des excuses pour utiliser des éléments "réels" dans ses mondes. Fallait y penser, quand même !Quand à la Romance de Ténébreuse, c'est un peu spécial puisqu'il y a des éléments SF, mais les premiers livres que j'ai lus ne comportaient aucune référence SF et j'ai été surpris par leur apparition dans d'autres volumes. Bref, il y a plusieurs lunes, le monde est si froid que l'enfer est censé être glacial, il y a plusieurs langues humaines, dont une pour la classe dirigeante, et des animaux exotiques qui n'ont de "terrien" que le nom. Et plusieurs espèces civilisées. Pas mal... J'allais oublier : pas la même richesse en métaux, non plus. Donc pas d'armures métalliques, et des rançons de nobles payées en lingots de fer.