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Même chose pour les petits espaces culturels de Mr Edouard, j'y avais commandé la dernière antho des Utopiales avant sa sortie et ils m'ont averti qu'ils ne l'auraient pas avant Noël. J'imagine que les conditions doivent être les même que pour un petit libraire.
Maybe kindness is the real punk rock - Superman 2025

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Gwendal a écrit :J'imagine que les conditions doivent être les même que pour un petit libraire.

Les conditions posées par MDS sont nationales, peu importe la taille de la structure. Là où la différence va se faire, et c'est ce que disait Kaellis, c'est qu'une grosse structure a les épaules pour amortir certaines commandes exceptionnelles là où un petit libraire devra juste dire à son client d'aller ailleurs.
"Il n'existe rien au-dessus du métier de bibliothécaire" Terry Pratchett

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@Strannik

Merci pour le lien, je découvre cet aspect du projet de loi grâce à ton partage.

Après recherche, les livres sont bien concernés (et non uniquement les livres scolaires, comme je l'ai interprété tout d'abord).
Je n'ai rien trouvé qui explicite les moyens mis en place et ce qui est attendu de la part de la chaîne du livre, hormis ce que dit le texte publié sur ecologie.gouv.fr :
L’élimination, autrement dit la mise en décharge et l’incinération, des produits non alimentaires invendus sera interdite. Les entreprises devront désormais donner ou recycler leurs produits invendus. Il s’agit des produits d’hygiène quotidienne, des vêtements, des produits électroniques, des chaussures, des livres, de l’électroménager, etc. À moyen et long termes, l’ensemble du secteur industriel devra repenser la gestion de ses stocks afin de réduire la surproduction

A priori, ça devrait donc concerner les ouvrages destinés au pilon par les éditeurs / distributeurs.
Si c'est le cas, est-ce que ça pourrait se traduire à moyen terme par une baisse du tirage (pour limiter les retours), une augmentation tarifaire pour combler le manque à gagner, voire l'explosion de l'impression à la demande ?
"Il n'existe rien au-dessus du métier de bibliothécaire" Terry Pratchett

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Pour l'instant, je pense que la période Noël est un peu trop intense pour avoir un réel avis sur la question.

Après techniquement, en librairie on retourne, on ne détruit pas... (on laisse les autres se salir les mains).

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Kaellis a écrit :Réponse à Benedickt : en tant que libraire on doit effectivement faire une commande de trois exemplaires minimum pour espérer être servi (et sans trop avoir de vue sur les délais de livraison). Donc si on fait une commande client, on doit en commander encore deux autres à côté... Avec effectivement le risque de retourner les invendus, ce qui fragilisera les éditeurs et les auteurs bien évidemment. Quant aux petites librairies au budget serré, c'est quasiment invivable pour elles.
Par contre, je suis absolument contre boycotter les offices de début d'année ; les éditeurs et auteurs du catalogue MDS n'y sont absolument pour rien dans cette affaire, cet il faudrait plutôt qu'on se serre tous les coudes.

Ok merci du retour Kaellis.

Il y a pas des centrales/entrepôt de distribution où les libraires peuvent aller chercher des commandes ?

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Gobliiins a écrit :Pour l'instant, je pense que la période Noël est un peu trop intense pour avoir un réel avis sur la question.

Après techniquement, en librairie on retourne, on ne détruit pas... (on laisse les autres se salir les mains).

Effectivement, ce sont les éditeurs qui devraient être concernés par l'élimination.
Encore une fois, ça part d'une bonne idée ce projet de loi mais ça va poser plein de problèmes. Les idées de coeurdechene sont des pistes pas faciles à appliquer. Un tirage à la demande ou en plus petite quantité et donc potentiellement du retirage, c'est un surcoût. Qui va payer sachant que les éditeurs ont déjà des marges assez faibles ? Encore un truc qui pourrait entraîner une augmentation des prix après la hausse du papier...
D'ailleurs à ce sujet, les journaux sont aussi très concernés. Celui où je pige m'a dit que le papier a pris 40%. Autant dire qu'ils limitent la pagination et que les articles demandés sont de plus en plus petits. Encore un secteur économique qui va bien les médias :(
Expert ès calamités
"Nous adorons tous les histoires. Nous vivons pour elles" Comme un diamant dans ma mémoire GG Kay

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Benedick a écrit :Il y a pas des centrales/entrepôt de distribution où les libraires peuvent aller chercher des commandes ?

Il existe des grossistes chez qui on peut venir compléter notre offre, mais ce n'est pas partout en France (c'est surtout pour l'Ile-de-France), ça ne permet pas de faire de super marge et ils n'ont pas tout.

Re: Infos ! [Chiffres de ventes en France]

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https://www.livreshebdo.fr/article/dans ... e-dessinee
« Ça faisait longtemps que je n’avais pas passé une journée sans presque aucun client, c’est démoralisant. » Le constat de Pierre de Sousa, responsable de la librairie spécialisée BD Momies Clermont-Ferrand, est symptomatique d’un premier semestre 2025 alarmant pour la bande dessinée, après une année 2024 en berne, à -5 % en valeur selon le Syndicat national de l’édition, en raison notamment d’une forte récession du manga. « Sur la bande dessinée, on arrive à se maintenir, précise le libraire. En volume, on est en dessous, mais en valeur, on progresse un peu car les albums sont plus chers qu’avant. Mais le panier moyen est en chute libre. »

Nicolas Ducos, directeur marketing et commercial pour Kana et Le Lombard, complète : « Pendant dix ans, les prix de vente n’ont pas suivi le rythme de l’inflation, et c’est sans doute une erreur de notre part, car le rattrapage est brutal. » Romain Vachoux, gérant de La Case en +, librairie lyonnaise qu’il a reprise l’an dernier, fustige cette hausse : « Notre clientèle n’a pas accepté le passage du seuil des 30 euros pour un album, aussi beau soit-il. J’ai de plus en plus de refus de vente, car c’est hors budget pour les lecteurs. Cette stratégie est en train de refermer le marché de la BD autour de son noyau de passionnés fervents, et de faire fuir tous les nouveaux qu’on avait gagnés au moment du Covid. »

Prime aux valeurs sûres
Mais le repli du marché ne concerne pas que les gros romans graphiques onéreux. « En ces temps d’instabilité, les lecteurs se tournent alors vers les valeurs sûres, comme le nouveau tome d’une série familière, aux dépens de la prise de risque que constitue une totale nouveauté, explique Nicolas Ducos. Les lancements ont donc du mal à émerger. »

C’est le cas au Lombard de Daemon, série d’aventures dans la Grèce antique, dont les résultats sont bien en-deçà des ambitions. Heureusement, le fonds résiste, comme chez Ankama même si son opération de rééditions à petit prix pour ses 20 ans a fait un flop. « La première vague a été une vraie déception, alors nous appuyons à fond le côté marketing avec un sticker prix sur la couverture pour la seconde vague en août, annonce l’éditrice Élise Storme. Mais je ne suis pas certaine qu’investir beaucoup plus que ça soit utile, car il faut convaincre les libraires de passer commande, et c’est de plus en plus compliqué. »
Suite en lien.

Re: Infos ! [Chiffres de ventes en France]

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30€ pour un album de 50 pages dont la lecture se fait en une demi-heure ? Tu m'étonnes que les clients ne suivent pas ! Par curiosité, je suis allée voir le prix du premier tome des Archives de Roshar, et on parle d'environ 12€ pour presque 1000 pages. Pour quelqu'un qui serait fan de BD et de romans, le choix doit être vite fait. J'ai beau savoir que BD et livres ne représentent pas le même travail pour les artistes/auteurs et les éditeurs et que ça explique sans doute une partie de la différence de prix, pour les lecteurs, c'est intenable...

(Note à moi-même : convaincre ma belle-mère de ne SURTOUT PAS abandonner sa collection de BD dans une boîte à livres et de revendre autant qu'elle peut...)

Re: Infos ! [Chiffres de ventes en France]

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Malheureusement c'est vrai que le constat fait mal. J'ai actuellement 2 bds en vue que je vais commander et j'en ai pour 17 euros pour la première (tome 1 d'une série) et 24,50 euros pour la seconde (un one shot) donc je suis déjà à 40 euros pour 2 bds seulement.

Alors je suis passionné et je peux me le permettre donc je continue d'acheter même des séries ou des one shots que je ne connais pas et qui pourraient m'intéresser mais je peux complètement comprendre que ça devienne inaccessible pour certains porte monnaie.

Pour certains ils se dirigent vers de l'occasion sur des sites comme Vinted ou Leboncoin mais pour d'autres ils n'achètent juste pas. D'ailleurs à titre de comparaison pour les 40 euros pour 2 bds dont je parlais auparavant, je me suis acheté 18 tomes d'une serie de mangas en occasion sur Leboncoin.

Je sais que dans l'édition de manga beaucoup d'éditeurs font de plus en plus d'éditions collector/deluxe/etc en plus des éditions simples sur leurs séries qui marchent bien pour compenser les baisses de ventes dû aux augmentations des prixs (les lecteurs "core"/passionnés payent plus pour les autres en quelques sortes). Mais j'ai pas l'impression que ce soit quelque chose qui se fasse vraiment dans la bd.

Et malheureusement n'oublions pas que les premiers impactés sont les auteurs eux-mêmes qui gagnent déjà péniblement leur croûte :(
"Je parle moins, maintenant. Plus je vieillis, plus je ferme ma gueule. Ce qui me faudrait, c’est le médaillon d'Harpocrate, avec le doigt sur la bouche comme ça. Je suis... désolé de n'être jamais revenu vous voir." - Arthur, Kaamelott livre V