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Depuis deux cents ans, l’usine de porcelaine Grazyn a bâti sa réputation sur ses magnifiques dés à coudre. On raconte que même la tzarine Anastasia Romanova en avait reçu un dans son trousseau. Les ouvriers proviennent des trois villages avoisinants. Nourris, habillés et éduqués, ils font l’envie de tous à l’époque où la famine programmée par Staline et le cannibalisme font rage dans les environs. Mais quel est le secret de cette usine et pourquoi la famille Grazyn protège-t-elle si scrupuleusement ses employés ?

Situé à la frontière entre l’Ukraine et la Roumanie, ce roman ranime les grandes figures de la mythologie slave à la veille de la Deuxième Guerre mondiale, depuis Baba Yaga et Rusalka jusqu’au Golem. L’existence des mortels y est intimement liée à celles des sorcières et des vampires, dans un univers où les strigoïs côtoient des sirènes, des fantômes et des voyants.

L’univers de David Demchuk représente le dernier rempart d’un monde en train de disparaître, sous la menace permanente du fascisme et de Nichni Politsiyi, la Police de Nuit, qui hante ses victimes jusqu’au Canada.



Je viens rarement causer de bouquins ici mais celui-ci le mérite.

Je l'ai découvert tout à fait par hasard et je l'ai lu grâce aux micro-éditions Hashtag du Québec, en langue française donc. C'est la traduction de The Bone Mother de David Demchuk, très étrange premier roman de l'écrivain canadien.

Pour la faire courte (et parce que je l'ai déjà dit en long en large et en travers dans la critique en dessous), ça parle de créatures de la mythologie slave, de trois villages roumains et ukrainiens, d'une Police de La Nuit qui veut massacrer les habitants de ces villages, de l'Armée Russe qui fait des expériences innommables et de pleins d'autres choses.
C'est radicalement déroutant, organisé en petits contes macabres totalement fascinants et illustré par les magnifiques photos noir et blanc d'époque d'un photographe roumain.
J'ai un peu pensé à Katherine Arden mais c'est beaucoup plus étrange et cryptique, ça m'a totalement envoûté.
J’espère qu'un éditeur français le distribuera en France sous peu mais au pire, vous pouvez l'acheter en passant par le site de Hashtag en envoyant un mail.

Et pour développer pour ceux qui veulent en savoir plus, la critique complète !

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Littlefinger a écrit :J’espère qu'un éditeur français le distribuera en France sous peu mais au pire, vous pouvez l'acheter en passant par le site de Hashtag en envoyant un mail.

J'ai longtemps hésité à en acquérir les droits pour Albin Michel Imaginaire. Le livre était représenté par un agent avec qui je travaille souvent et bien, malheureusement j'ai des consignes pour réduire au maximum le nombre de titres fantastique/horreur que je publie par an. Et après Une Cosmologie de monstres, je voulais laisser passer au moins un an pour acheter un autre livre qui relève de ces genres.

GD

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Pourtant, on a pas mal de demandes ces derniers temps dans notre rayon - mais on ne peut pas faire de généralité, si ça se trouve on a par chez nous une concentration de clients férus d'horreur ^^
Memento mori

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Un livre qui m'a régalé, j'y ai retrouvé là une définition de l'horreur que j'adore et qu'il n'est parfois pas aisé à trouver en littérature aujourd'hui.
Une poésie macabre, un rythme étrange, des ombres qui restent des ombres avec parfois un parfum de sang un peu plus soutenu par moments...
Une tristesse diffuse également, entre les récits, quelque chose d'autre d'indescriptible pour moi, qui palpite et fait que ce livre est tout bonnement un coup de coeur.