Faut dire que le titre est trompeur...Effectivement ce n'est pas un guide, mais on ne peut nier la redondance des propos de Bradbury et sa prétention (à la Asimov). Question d'interprétation surement, mais certains passages sont tout de mêmes à gerber. Il avait une haute idée de lui-même et c'est bien le genre de comportement qui m'insupporte.
En tout cas, je ne conseillerais pas ce bouquin sauf aux fans de Bradbury sans aucun doute. Mais si l'on cherche des conseils d'écriture et de l'humilité, non. Tout n'est pas à jeter loin de là et quelques paragraphes valent le coup.
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Je viens de m'inscrire sur le forum juste pour remercier Lionel, Mélanie et Laurent pour les podcasts "procrastination" (j'ai presque tout écouté): c'est un vrai bonheur pour moi à chaque fois que je m'accorde ces 15mn, si précieuses en conseils, si rassurantes souvent. C'est comme si je retrouvais des amis… ou presque! Vous ne savez à quel point vos émissions font du bien et me font avancer sur mon chemin d'écriture. Cela donne envie aussi de découvrir vos univers respectifs (j'ai déjà commencé en fait!). Je retrouve aussi des références et pistes de réflexion que Lionel avait données en atelier ("Les mots" à Paris en octobre 2018). UN GRAND MERCI QUOI!
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Gillossen a écrit :Perso, ne les trouvant en général pas très pertinents - Ecriture par exemple, c'est sympa pour les anecdotes sur la carrière de King, mais à part le voir répéter qu'il faut tailler dans les adverbes... - je me demande !
J'aime beaucoup Écriture mais je suis toujours étonnée de l'entendre citer comme manuel d'écriture de référence, je le trouve passionnant en tant qu'autobiographie mais il ne m'a pas tellement marquée au niveau des conseils d'écriture, d'autant qu'il a tendance à généraliser ("écrivez tous les jours", ça ne marche pas pour tout le monde). Cela dit, je connais des auteurs qui disent avoir beaucoup appris avec ce livre. Par contre c'est un bouquin très touchant dans ce qu'il dit du rapport de King au processus et à ses propres livres.
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Alexia Seda a écrit :Je viens de m'inscrire sur le forum juste pour remercier Lionel, Mélanie et Laurent pour les podcasts "procrastination" (j'ai presque tout écouté): c'est un vrai bonheur pour moi à chaque fois que je m'accorde ces 15mn, si précieuses en conseils, si rassurantes souvent. C'est comme si je retrouvais des amis… ou presque! Vous ne savez à quel point vos émissions font du bien et me font avancer sur mon chemin d'écriture. Cela donne envie aussi de découvrir vos univers respectifs (j'ai déjà commencé en fait!). Je retrouve aussi des références et pistes de réflexion que Lionel avait données en atelier ("Les mots" à Paris en octobre 2018). UN GRAND MERCI QUOI!
Merci beaucoup pour ce retour qui nous fait très plaisir !
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Mélanie Fazi a écrit :Gillossen a écrit :Perso, ne les trouvant en général pas très pertinents - Ecriture par exemple, c'est sympa pour les anecdotes sur la carrière de King, mais à part le voir répéter qu'il faut tailler dans les adverbes... - je me demande !
J'aime beaucoup Écriture mais je suis toujours étonnée de l'entendre citer comme manuel d'écriture de référence, je le trouve passionnant en tant qu'autobiographie mais il ne m'a pas tellement marquée au niveau des conseils d'écriture, d'autant qu'il a tendance à généraliser ("écrivez tous les jours", ça ne marche pas pour tout le monde). Cela dit, je connais des auteurs qui disent avoir beaucoup appris avec ce livre. Par contre c'est un bouquin très touchant dans ce qu'il dit du rapport de King au processus et à ses propres livres.
Exactement !
Il est à lire, c'est certain. Mais moi non plus je n'ai pas été marqué.

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Bonjour,
J'aurais besoin de vos avis :
Je suis une nouvelle là, et je me tâte sur le point de vue. Il est omniscient, mais on suit tout de même deux persos et seulement deux dont j'écris parfois des pensées. Pas souvent et quand elles viennent, ce ne sont que des petites remarques qu'ils se font à eux-mêmes. On sait toujours qui pense car j'introduis la pensée par leur nom et un pronom placé de façon logique. Mais est-ce bien omniscient du coup ? O
On m'a conseillé de faire passer les pensées dan la narration même mais je trouve ça lourdingue et moins immersif. Ma nouvelle commence avec un seul perso puis continue avec deux, des amis de longue date et le point de vue, même s'il est omniscient, c'est le leur. Mais en tant que narrateur omniscient, j'évoque parfois des choses du passé de leur monde, de leur vie etc... Je me perds un peu ou c'est cohérent ?
Je me dis que si on a lit parfois de pensées en italique, c'est qu'on est en point de vue interne non ? Peut-on l'être pour plusieurs personnages et cela empêche t-il d'être omniscient ? J'ai du mal à saisir les nuances en fait.
Dans mon histoire, on suit vraiment deux persos TOUT le temps. Je ne pars jamais a 100 km d'eux, et il n'y a que ces deux persos pour le moment (deux autres dans la suite).
J'aurais besoin de vos avis :
Je suis une nouvelle là, et je me tâte sur le point de vue. Il est omniscient, mais on suit tout de même deux persos et seulement deux dont j'écris parfois des pensées. Pas souvent et quand elles viennent, ce ne sont que des petites remarques qu'ils se font à eux-mêmes. On sait toujours qui pense car j'introduis la pensée par leur nom et un pronom placé de façon logique. Mais est-ce bien omniscient du coup ? O
On m'a conseillé de faire passer les pensées dan la narration même mais je trouve ça lourdingue et moins immersif. Ma nouvelle commence avec un seul perso puis continue avec deux, des amis de longue date et le point de vue, même s'il est omniscient, c'est le leur. Mais en tant que narrateur omniscient, j'évoque parfois des choses du passé de leur monde, de leur vie etc... Je me perds un peu ou c'est cohérent ?
Je me dis que si on a lit parfois de pensées en italique, c'est qu'on est en point de vue interne non ? Peut-on l'être pour plusieurs personnages et cela empêche t-il d'être omniscient ? J'ai du mal à saisir les nuances en fait.
Dans mon histoire, on suit vraiment deux persos TOUT le temps. Je ne pars jamais a 100 km d'eux, et il n'y a que ces deux persos pour le moment (deux autres dans la suite).
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La nouvelle émission est en ligne ! Savoir dire non !
http://www.elbakin.net/fantasy/news/Emissions/25633-Procrastination-S03e16-Savoir-dire-non

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Lionel annonce sur son site les thèmes des prochains épisodes :
https://lioneldavoust.com/2019/procrastination-podcast-les-prochains-themes-saison-3-et-4/
https://lioneldavoust.com/2019/procrastination-podcast-les-prochains-themes-saison-3-et-4/
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Deux épisodes très riches en conseils utiles et nouveaux par rapport à ce qui s'était déjà dit dans le podcast 
L'épisode sur la ponctuation était (nécessairement) un peu technique, mais je l'ai trouvé plein à craquer de bon conseils, le tout sans rigidité mécanique. C'est très intéressant d'avoir aussi le point de vue de professionnel-le-s de la traduction sur ce type de sujet.
J'ai hâte d'écouter l'épisode sur les dialogues et leur ponctuation, lesquels sont toujours un grand moment d'arrachage de cheveux au moment de mettre en page un texte avant l'envoi à une revue ou à un éditeur, d'autant que les conventions varient beaucoup selon les éditeurs (chez ActuSF, par exemple, à ma connaissance, ils ne mettent que des tirets, jamais de guillemets).
Il me semble qu'on pourrait aussi parler de l'italique et de ses usages multiples. Il y a des éditeurs qui mettent en italique les pensées des personnages (ce que je n'adore pas : dans ces cas-là, j'ai l'impression que la typographie prend trop le pas sur la clarté - ou la non clarté délibérée - du style de l'auteur dans la distinction entre la voix du narrateur et celle du personnage). Mais il y a aussi tous les cas de mots mis en italique, chose que Julien Gracq fait beaucoup, par exemple, et qui peut être pratiquement un moyen de faire naître le fantastique.

L'épisode sur la ponctuation était (nécessairement) un peu technique, mais je l'ai trouvé plein à craquer de bon conseils, le tout sans rigidité mécanique. C'est très intéressant d'avoir aussi le point de vue de professionnel-le-s de la traduction sur ce type de sujet.
J'ai hâte d'écouter l'épisode sur les dialogues et leur ponctuation, lesquels sont toujours un grand moment d'arrachage de cheveux au moment de mettre en page un texte avant l'envoi à une revue ou à un éditeur, d'autant que les conventions varient beaucoup selon les éditeurs (chez ActuSF, par exemple, à ma connaissance, ils ne mettent que des tirets, jamais de guillemets).
Il me semble qu'on pourrait aussi parler de l'italique et de ses usages multiples. Il y a des éditeurs qui mettent en italique les pensées des personnages (ce que je n'adore pas : dans ces cas-là, j'ai l'impression que la typographie prend trop le pas sur la clarté - ou la non clarté délibérée - du style de l'auteur dans la distinction entre la voix du narrateur et celle du personnage). Mais il y a aussi tous les cas de mots mis en italique, chose que Julien Gracq fait beaucoup, par exemple, et qui peut être pratiquement un moyen de faire naître le fantastique.
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Un retour sur l'épisode 14, sur la réussite du héros.
Comme j'ai rapidement parlé avec Lionel aux Imaginales, je le note ici : à l'écoute, tous mes gyrophares internes se sont affolés pendant cet épisode.
Parce que j'avais en tête un titre qui me semblait parlant à plus d'un titre. A commencer par son titre d'ailleurs.
Le seigneur des anneaux, c'est celui qui ne gagne pas alors qu'il a son nom sur la couverture.
Et il échoue (ou chute) par la faute de celui qui est le champion, le porteur du fléau, celui qui brave tout...pour échouer au dernier moment.
Car si Gandalf est compagnie n'auraient même pas pu commencer la quête, dévoré par un hubris de pouvoir corrupteur, Frodo ne pouvait pas résister à une force si intense, nul ne l'aurait pu.
Si la quête a réussi, contre toute attente (mais là, on entre dans l'ordre cosmique), Frodo reste blessé dans sa chair et son âme par cet échec, pas de victoire pour lui, quoiqu'on lui dise.
Mais pour le coup, c'est un exemple difficile à suivre.
Comme j'ai rapidement parlé avec Lionel aux Imaginales, je le note ici : à l'écoute, tous mes gyrophares internes se sont affolés pendant cet épisode.
Parce que j'avais en tête un titre qui me semblait parlant à plus d'un titre. A commencer par son titre d'ailleurs.
Le seigneur des anneaux, c'est celui qui ne gagne pas alors qu'il a son nom sur la couverture.
Et il échoue (ou chute) par la faute de celui qui est le champion, le porteur du fléau, celui qui brave tout...pour échouer au dernier moment.
Car si Gandalf est compagnie n'auraient même pas pu commencer la quête, dévoré par un hubris de pouvoir corrupteur, Frodo ne pouvait pas résister à une force si intense, nul ne l'aurait pu.
Si la quête a réussi, contre toute attente (mais là, on entre dans l'ordre cosmique), Frodo reste blessé dans sa chair et son âme par cet échec, pas de victoire pour lui, quoiqu'on lui dise.
Mais pour le coup, c'est un exemple difficile à suivre.
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https://www.youtube.com/watch?v=1XfXzg3h70c
Conseils aux écrivains débutants par Marsan.
Par contre, ce qui me dérange un peu c'est ce délire du "on peut pas juste écrire comme ça, par passion, comme un simple hobby". Ah bon ? Combien de gens font de la musique chez eux, pour le simple plaisir de jouer, sans l'ambition de devenir des "grands" et de sortir des cds ni même d'être écoutés par des gens ? J'en connais. Et pareil pour le dessin. Je connais des mecs avec un talent de ouf et les mecs bossent à AIR FRANCE. Et quand je demande " mais pourquoi tu fais pas de la BD ou autre?" on me répond " bah parce que je m'en branle, je veux pas en faire mon métier". Et là je parle de dessins du niveau d'Otomo ou de Toriyama hein. Pas de Kid Paddle. Donc pour l'écriture, c'est pareil. On peut écrire pour se faire plaisir, faire lire à 3 personnes, avoir un bon niveau et ne jamais avoir l'envie ou l'ambition d'être publié.
De plus, je rajouterais que certaines auteurs ne se sentent à l'aise que dans les formats courts : nouvelle et novella. Ils font comment pour êtr publiés vu que ces deux formats se vendent très mal en France voir sont inexistants sur le marché ? Ils doivent forcément passer au roman ou faire autre chose de leurs vies ?
Et quand il dit que le premier roman est rarement publiable, il oublie que PLEINS de premiers romans sont des chefs d’œuvres et que même si un auteur (ou un artiste tout court) apprend au fur et à mesure que sa carrière avance, ça ne veut en AUCUN cas dire que ses futures œuvres seront meilleures. Dans le cinéma, Ridley Scott a livré ses meilleures films à ses débuts...De Palma et j'en passe. David Gemmell, son meilleur roman = son premier. La vingtaine d'autres sont des copiés collés certes plaisants à lire mais copiés collés quoi. Bernard Werber, premier roman Les fourmis, son plus célèbre et qu'il n'égalera sans doute jamais. Pierre Bordage a t-il écrit un truc meilleur que les guerriers du silence ? Je pense que c'est au cas par cas. King a beau être un gros écrivain, ses meilleurs romans sont été publiés lors de sa première décennie d'écriture post Carrie jusqu'à Ça (je ne dis pas qu'il ne fait que de la merde depuis, je dis juste que ses romans les plus réputés sont sortis en 76 et disons 90 pour prendre large).
J'ai tendance à penser que plus un auteur écrit, plus il s'enferme, plus il se répète et plus il vieillit et plus devient borné, trop sûr de lui, comme 90% des gens.
Et on est parfois plus sur le cul devant l'œuvre d'un mec qui sort de nulle part et en chie une tous les 10 ans que par un mec qui nous pond un roman par an depuis 30 piges. C'est en forgeant qu'on devient forgeron certes, mais c'est en répétant tous les jours un même geste qu'il devient automatique et qu'on fini par le faire sans passion et ni âme. Du coup, le boulot est bon, bien fait, mais il manque un truc, un souffle, une originalité. L'écriture des mecs qui écrivent trop en pensant que leur style s'améliorera "forcément" sont dans l'erreur, à mon sens. Ils n'ont raison que si leur but est d'écrire pour vendre, pour être en tête de gondole et de plaire au plus grand nombre.
Il faut des pauses pour digérer ce qu'on lit et écrit, il faut du repos pour relâcher la pression. Et je vais donner l’exemple du sport mais dans n'importe quelle discipline, si on s'entraine bien 4-5h par jour, on a aussi parfois des gros repos d'une semaine avec massages et cie pour la récupération sinon le corps et le système nerveux n'ont pas le temps de recouvrer leurs forces et encore moins de progresser. Et je sais que je suis très con, mais pour moi l'art est incompatible avec l'industrie car du coup, vu que l'argent dicte tout, ce sont les ventes (et bien moins les critiques) qui donneront la marche à suivre aux nouveaux artistes : faite comme ou comme ça, faut vendre, faut un retour sur investissement, faut un charier des charges. L'art n'est commercial que depuis peu. Avant ça, on imprimait bien moins de bouquins, les cds, la radio, internet, le cinéma etc...n'existaient pas. Les artistes bossaient par passion tout restait à inventer et ils n'avaient pas de maîtres ni de conseils à appliquer. Pourtant, ils ont pondus la bases, les classiques. Quand Homère a pondu l'Odyssée, il n'avait pas un prof derrière lui ni un éditeur ni le souci de vendre son œuvre. Aujourd'hui, faut faire ci, ça, faut écrire comme ci, comme ça, il y a tel budget, telle limite, il y a un truc qui me dérange dans l'art de nos jours. D'un coté on peut faire ce qu'on veut, de l'autre faut respecter des codes, des modes, (attention je ne parle pas de technique là, le solfège c'est le solfège, personne peut aller contre) etc....
Conseils aux écrivains débutants par Marsan.
Par contre, ce qui me dérange un peu c'est ce délire du "on peut pas juste écrire comme ça, par passion, comme un simple hobby". Ah bon ? Combien de gens font de la musique chez eux, pour le simple plaisir de jouer, sans l'ambition de devenir des "grands" et de sortir des cds ni même d'être écoutés par des gens ? J'en connais. Et pareil pour le dessin. Je connais des mecs avec un talent de ouf et les mecs bossent à AIR FRANCE. Et quand je demande " mais pourquoi tu fais pas de la BD ou autre?" on me répond " bah parce que je m'en branle, je veux pas en faire mon métier". Et là je parle de dessins du niveau d'Otomo ou de Toriyama hein. Pas de Kid Paddle. Donc pour l'écriture, c'est pareil. On peut écrire pour se faire plaisir, faire lire à 3 personnes, avoir un bon niveau et ne jamais avoir l'envie ou l'ambition d'être publié.
De plus, je rajouterais que certaines auteurs ne se sentent à l'aise que dans les formats courts : nouvelle et novella. Ils font comment pour êtr publiés vu que ces deux formats se vendent très mal en France voir sont inexistants sur le marché ? Ils doivent forcément passer au roman ou faire autre chose de leurs vies ?
Et quand il dit que le premier roman est rarement publiable, il oublie que PLEINS de premiers romans sont des chefs d’œuvres et que même si un auteur (ou un artiste tout court) apprend au fur et à mesure que sa carrière avance, ça ne veut en AUCUN cas dire que ses futures œuvres seront meilleures. Dans le cinéma, Ridley Scott a livré ses meilleures films à ses débuts...De Palma et j'en passe. David Gemmell, son meilleur roman = son premier. La vingtaine d'autres sont des copiés collés certes plaisants à lire mais copiés collés quoi. Bernard Werber, premier roman Les fourmis, son plus célèbre et qu'il n'égalera sans doute jamais. Pierre Bordage a t-il écrit un truc meilleur que les guerriers du silence ? Je pense que c'est au cas par cas. King a beau être un gros écrivain, ses meilleurs romans sont été publiés lors de sa première décennie d'écriture post Carrie jusqu'à Ça (je ne dis pas qu'il ne fait que de la merde depuis, je dis juste que ses romans les plus réputés sont sortis en 76 et disons 90 pour prendre large).
J'ai tendance à penser que plus un auteur écrit, plus il s'enferme, plus il se répète et plus il vieillit et plus devient borné, trop sûr de lui, comme 90% des gens.
Et on est parfois plus sur le cul devant l'œuvre d'un mec qui sort de nulle part et en chie une tous les 10 ans que par un mec qui nous pond un roman par an depuis 30 piges. C'est en forgeant qu'on devient forgeron certes, mais c'est en répétant tous les jours un même geste qu'il devient automatique et qu'on fini par le faire sans passion et ni âme. Du coup, le boulot est bon, bien fait, mais il manque un truc, un souffle, une originalité. L'écriture des mecs qui écrivent trop en pensant que leur style s'améliorera "forcément" sont dans l'erreur, à mon sens. Ils n'ont raison que si leur but est d'écrire pour vendre, pour être en tête de gondole et de plaire au plus grand nombre.
Il faut des pauses pour digérer ce qu'on lit et écrit, il faut du repos pour relâcher la pression. Et je vais donner l’exemple du sport mais dans n'importe quelle discipline, si on s'entraine bien 4-5h par jour, on a aussi parfois des gros repos d'une semaine avec massages et cie pour la récupération sinon le corps et le système nerveux n'ont pas le temps de recouvrer leurs forces et encore moins de progresser. Et je sais que je suis très con, mais pour moi l'art est incompatible avec l'industrie car du coup, vu que l'argent dicte tout, ce sont les ventes (et bien moins les critiques) qui donneront la marche à suivre aux nouveaux artistes : faite comme ou comme ça, faut vendre, faut un retour sur investissement, faut un charier des charges. L'art n'est commercial que depuis peu. Avant ça, on imprimait bien moins de bouquins, les cds, la radio, internet, le cinéma etc...n'existaient pas. Les artistes bossaient par passion tout restait à inventer et ils n'avaient pas de maîtres ni de conseils à appliquer. Pourtant, ils ont pondus la bases, les classiques. Quand Homère a pondu l'Odyssée, il n'avait pas un prof derrière lui ni un éditeur ni le souci de vendre son œuvre. Aujourd'hui, faut faire ci, ça, faut écrire comme ci, comme ça, il y a tel budget, telle limite, il y a un truc qui me dérange dans l'art de nos jours. D'un coté on peut faire ce qu'on veut, de l'autre faut respecter des codes, des modes, (attention je ne parle pas de technique là, le solfège c'est le solfège, personne peut aller contre) etc....
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Dakeyras a écrit :Et quand il dit que le premier roman est rarement publiable, il oublie que PLEINS de premiers romans sont des chefs d’œuvres et que même si un auteur (ou un artiste tout court) apprend au fur et à mesure que sa carrière avance, ça ne veut en AUCUN cas dire que ses futures œuvres seront meilleures. Dans le cinéma, Ridley Scott a livré ses meilleures films à ses débuts...De Palma et j'en passe. David Gemmell, son meilleur roman = son premier. La vingtaine d'autres sont des copiés collés certes plaisants à lire mais copiés collés quoi. Bernard Werber, premier roman Les fourmis, son plus célèbre et qu'il n'égalera sans doute jamais. Pierre Bordage a t-il écrit un truc meilleur que les guerriers du silence ? Je pense que c'est au cas par cas. King a beau être un gros écrivain, ses meilleurs romans sont été publiés lors de sa première décennie d'écriture post Carrie jusqu'à Ça (je ne dis pas qu'il ne fait que de la merde depuis, je dis juste que ses romans les plus réputés sont sortis en 76 et disons 90 pour prendre large).
Autant je partage ta première réserve, autant là je crois que tu confonds "premier roman publié" et "premier roman écrit". Il arrive qu'un auteur ponde du premier coup quelque chose d'excellent qui sera publié ensuite, mais c'est plutôt l'exception que la règle. Personnellement j'ai dû écrire une vingtaine de nouvelles très moyennes avant d'en produire une qui ait le niveau pour être publiable, et je te confirme que j'ai très nettement progressé de texte en texte pendant ce temps. Je repense aussi à Brandon Sanderson qui disait en substance : "Tout le monde me dit que j'ai énormément progressé entre mon premier et mon deuxième roman, mais en fait c'étaient le septième et le quatorzième". Il me semble qu'il est assez rare qu'un premier texte publié soit le premier écrit, on se fait généralement la main sur autre chose avant.
Sur King je ne suis pas d'accord non plus, il est effectivement inégal et a tendance à se répéter (mais qui peut être génial de manière constante en publiant un livre par an ?), par contre je trouve qu'il a gagné une maturité d'écriture qui lui permet de produire des effets qu'il n'aurait sans doute pas pu atteindre quand il était plus jeune. Je pense notamment à la fin du génial 22/11/63 ou à certains passages du dernier tome de La Tour sombre. J'ai l'intuition qu'avec le temps, beaucoup d'écrivains produisent des textes à l'impact moins direct et frontal que les premiers, mais qu'ils gagnent en subtilité et en maturité (et personnellement, en écriture comme ailleurs, ce sont les artistes qui m'intéressent le plus).
Sur le fait d'écrire tous les jours, j'ai tendance à penser que ça dépend énormément des personnalités d'écrivains, et ce n'est pas compatible avec toutes les méthodes. Je l'ai souvent dit dans le podcast mais j'en suis incapable, alors que d'autres en ont vraiment besoin pour progresser. Mais de manière générale les conseils du style "il faut/il ne faut pas" me paraissent simplistes, je ne crois pas aux méthodes universelles.
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Dakeyras a écrit :https://www.youtube.com/watch?v=1XfXzg3h70c
Par contre, ce qui me dérange un peu c'est ce délire du "on peut pas juste écrire comme ça, par passion, comme un simple hobby". Ah bon ?
Merci pour ce lien, la vidéo est passionnante. Marsan donne de nombreux conseils, avec bienveillance et sans prétention en dépit de son expérience professionnelle solide.
Dakeyras a écrit :Par contre, ce qui me dérange un peu c'est ce délire du "on peut pas juste écrire comme ça, par passion, comme un simple hobby". Ah bon ?
Je suis d'accord avec tout ce que tu dis sur ce point. Mais je pense que tu pousses le propos de Marsan plus loin qu'il ne le fait dans la réalité. Il m'a semblé que ce qu'il disait s'adressait aux auteurs qui, justement, veulent vraiment être publiés et pas se contenter d'écrire dans leur coin et/ou pour leurs amis. Et c'est vrai que, quand on a l'ambition d'être publié, il vaut mieux écrire davantage pour s'aguerrir et arriver à quelque chose de publiable.
Dakeyras a écrit :De plus, je rajouterais que certaines auteurs ne se sentent à l'aise que dans les formats courts : nouvelle et novella. Ils font comment pour êtr publiés vu que ces deux formats se vendent très mal en France voir sont inexistants sur le marché ? Ils doivent forcément passer au roman ou faire autre chose de leurs vies ?
Ça pourrait être pire, tu pourrais parler des poètes... Eh bien, pour avoir pas mal fouiné sur les sites d'éditeurs, il y a quand même de quoi garder de l'espoir : il y a énormément d'éditeurs différents et il y en a dans tous les genres et pour toutes les formes littéraires. Certes, les grandes locomotives de l'édition ne publient pas certaines formes ou certains genres, mais on trouvera toujours au moins un éditeur associatif porté par des bénévoles quelque part. Il existe des éditeurs spécialisés dans l'édition de nouvelles, en France et en Belgique par exemple. Pas beaucoup, pas des gros, mais il y en a. En plus, avec l'impression à la demande (utilisée par des éditeurs comme Rivière blanche, je crois) et ce genre de nouvelles techniques, on a tout un tas de possibilités pour publier des textes même sans besoin d'en vendre des palettes entières.
Pour en revenir à ce que tu dis sur les nouvelles et les novellas : certes, les recueils de nouvelles se vendent mal, d'après tout ce que j'ai pu lire ou entendre dire, mais ça ne veut pas dire qu'on ne publie plus de nouvelles tout court. Il y a toujours des revues et des anthologies, en France et ailleurs dans la francophonie. Certains éditeurs publient des nouvelles comme annexes à la fin de volumes contenant principalement des romans (j'ai vu ça avec les bouquins de Del Socorro et plus récemment à la fin du premier tome des Chroniques de l'Etrange de D'huissier). Quant aux novellas, ça dépend comment on les définit, mais certains éditeurs ont des critères de longueur minimale assez bas. Et il n'y a pas si longtemps, le défunt éditeur Griffe d'encre avait une collection dédiée aux novellas ; un autre éditeur pourrait se lancer là-dedans un jour.
Dakeyras a écrit :C'est en forgeant qu'on devient forgeron certes, mais c'est en répétant tous les jours un même geste qu'il devient automatique et qu'on fini par le faire sans passion et ni âme. Du coup, le boulot est bon, bien fait, mais il manque un truc, un souffle, une originalité. L'écriture des mecs qui écrivent trop en pensant que leur style s'améliorera "forcément" sont dans l'erreur, à mon sens. Ils n'ont raison que si leur but est d'écrire pour vendre, pour être en tête de gondole et de plaire au plus grand nombre.
Je pense qu'il y a deux questions distinctes dans ce que tu dis : la capacité d'un écrivain à se renouveler, et ta méfiance visible envers les artistes qui sacrifieraient leur sincérité à la nécessité ou à l'envie de vendre toujours plus. La première est un problème qui peut frapper n'importe qui, dans tout domaine artistique. La seconde appelle une réponse à part entière.
Dakeyras a écrit :Et je sais que je suis très con, mais pour moi l'art est incompatible avec l'industrie car du coup, vu que l'argent dicte tout, ce sont les ventes (et bien moins les critiques) qui donneront la marche à suivre aux nouveaux artistes : faite comme ou comme ça, faut vendre, faut un retour sur investissement, faut un charier des charges. L'art n'est commercial que depuis peu. Avant ça, on imprimait bien moins de bouquins, les cds, la radio, internet, le cinéma etc...n'existaient pas. Les artistes bossaient par passion tout restait à inventer et ils n'avaient pas de maîtres ni de conseils à appliquer. Pourtant, ils ont pondus la bases, les classiques. Quand Homère a pondu l'Odyssée, il n'avait pas un prof derrière lui ni un éditeur ni le souci de vendre son œuvre. Aujourd'hui, faut faire ci, ça, faut écrire comme ci, comme ça, il y a tel budget, telle limite, il y a un truc qui me dérange dans l'art de nos jours. D'un coté on peut faire ce qu'on veut, de l'autre faut respecter des codes, des modes, (attention je ne parle pas de technique là, le solfège c'est le solfège, personne peut aller contre) etc....
Aïe, aïe, je vais faire tomber quelques illusions... Prêt ? Alors : non. Désolé, mais non, vraiment pas du tout.
L'art et le commerce ont toujours eu partie liée, depuis l'Antiquité. Les artistes qui bossent par pure passion et de façon désintéressée, ça a toujours été à la marge. Homère est une légende : d'après ce qu'on en sait aujourd'hui, l'Odyssée a été composée à l'oral par plusieurs aèdes qui se produisaient devant les puissants et/ou lors de cérémonies religieuses collectives, et qui gagnaient leur vie comme ça. Même en l'absence d'éditeur, un artiste avait en général besoin de plaire à la personne qui lui commandait des oeuvres, au noble qui le logeait et le nourrissait et ne le mettait pas en prison. Les éditeurs existent depuis le XVe siècle et, dès cette époque, on trouve des écrits de gens qui se plaignent des éditeurs peu scrupuleux qui ne pensent qu'à publier des trucs qui se vendent.
Est-ce que ça empêche les gens de pondre des chefs-d'oeuvre ? Non. Par chez nous, Balzac, Dumas, Sand ont passé leur vie à écrire pour vivre. Flaubert et Victor Hugo surveillaient jalousement les chiffres de ventes l'un de l'autre. Hugo, d'ailleurs, encourageait les produits dérivés autour de Notre-Dame de Paris et des Misérables bien avant l'invention du cinéma et des comédies musicales actuelles.
Tu as l'impression que tous ces gens étaient de purs passionnés parce que tu ne connais pas bien leur vie et leurs conditions de travail. Mais je suis désolé : c'est un mythe. Un mythe qui, lui aussi, n'est pas récent : au choix, on peut le faire remonter à la légende d'Homère justement, ou bien au mythe romantique du poète inspiré qui met ses tripes sur la page et pouf ça fait un chef-d'oeuvre.
Est-ce que les artistes désintéressés n'ont pas existé ? Si, bien sûr. Il y a toujours eu des écrivains dont le succès était imprévisible, ou qui ont été découverts après leur mort. Et certains qui n'ont écrit qu'un seul livre. Bref, il y a quand même de l'espoir

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Je n'ai pas écouté l'interview de M. Marsan, mais j'en avais lu d'autres où, je crois, il disait en substance la même chose sur la vocation d'écrivain.
Le terme même de "vocation" sonne assez religieusement, mystiquement. J'ignore ce qu'il en est de l'inspiration, ses courants, ses origines, l'alchimie particulière qui la fait s'incarner chez tel ou tel, un jour plus qu'un autre, ce qui la déclenche, vous en prive soudain, un matin, pour la retrouver quelques jours ou mois plus tard. Mais à l'évidence, il y a autre chose qu'une tâche laborieuse et technique dans le travail de l'artiste.
Si la volonté d'être lu, publié, être un auteur reconnu, vendu, de plaire à tel éditeur ou tel type de lecteur, commande l'acte d'écriture, je crois qu'elle le fourvoie, fondamentalement.
Il me semble qu'il faut tenir ensemble ces deux choses impossibles, et dont la tension permanente est si éreintante quand on écrit : être soi et être pour les autres, être soi et tous ces autres qui prennent vie par nos mots, ni vraiment nous ni vraiment autres. Suivre l'inspiration dans ce qu'elle a de farouchement libre, destructeur parfois, déstructurant, tout en gardant en tête les règles nécessaires à un acte de partage, de communication. Lire un auteur qui s'écoute parler ou fait sans cesse de l'expérimentation poétique , c'est exaspérant ; lire un auteur qui disparaît sous le ronronnement insipide d'une prose parfaitement lisse, c'est décevant et vite ennuyeux.
L'équilibre ne se définit pas, c'est à chaque auteur de le trouver, de se trouver, et parfois le temps d'une vie n'y suffit pas. Il y a quelque chose de la connaissance, de l'affirmation de soi, la capacité à surmonter tout ce qui entrave ce geste d'affirmation.
Heureux l'auteur qui une fois dans sa vie, l'aura atteint et couché sur un roman qui trouve son public.
Le terme même de "vocation" sonne assez religieusement, mystiquement. J'ignore ce qu'il en est de l'inspiration, ses courants, ses origines, l'alchimie particulière qui la fait s'incarner chez tel ou tel, un jour plus qu'un autre, ce qui la déclenche, vous en prive soudain, un matin, pour la retrouver quelques jours ou mois plus tard. Mais à l'évidence, il y a autre chose qu'une tâche laborieuse et technique dans le travail de l'artiste.
Si la volonté d'être lu, publié, être un auteur reconnu, vendu, de plaire à tel éditeur ou tel type de lecteur, commande l'acte d'écriture, je crois qu'elle le fourvoie, fondamentalement.
Il me semble qu'il faut tenir ensemble ces deux choses impossibles, et dont la tension permanente est si éreintante quand on écrit : être soi et être pour les autres, être soi et tous ces autres qui prennent vie par nos mots, ni vraiment nous ni vraiment autres. Suivre l'inspiration dans ce qu'elle a de farouchement libre, destructeur parfois, déstructurant, tout en gardant en tête les règles nécessaires à un acte de partage, de communication. Lire un auteur qui s'écoute parler ou fait sans cesse de l'expérimentation poétique , c'est exaspérant ; lire un auteur qui disparaît sous le ronronnement insipide d'une prose parfaitement lisse, c'est décevant et vite ennuyeux.
L'équilibre ne se définit pas, c'est à chaque auteur de le trouver, de se trouver, et parfois le temps d'une vie n'y suffit pas. Il y a quelque chose de la connaissance, de l'affirmation de soi, la capacité à surmonter tout ce qui entrave ce geste d'affirmation.
Heureux l'auteur qui une fois dans sa vie, l'aura atteint et couché sur un roman qui trouve son public.
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J'ai une question un peu curieuse pour les animateurs de l'émission.
Pourquoi intituler certains épisodes : Conseils de survie pour... ?
L'avant-dernier épisode s'appelait : "Conseils de survie pour la ponctuation", mais il y a quantité d'autres exemples au cours des précédentes saisons.
Dans ce cas précis, qui doit "survivre" de l'auteur ou de sa (bonne ou mauvaise) ponctuation ?
Pourquoi intituler certains épisodes : Conseils de survie pour... ?
L'avant-dernier épisode s'appelait : "Conseils de survie pour la ponctuation", mais il y a quantité d'autres exemples au cours des précédentes saisons.
Dans ce cas précis, qui doit "survivre" de l'auteur ou de sa (bonne ou mauvaise) ponctuation ?

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J'ai bien aimé ces derniers épisodes sur la ponctuation. J'ai également l'impression que les derniers épisodes ont gagné en qualité sonore. Je pense notamment au niveau de la saturation du son (je crois que c'est le terme consacré) qui était surtout présente lorsque Mélanie Fazi ou Lionel Davoust parlaient.
J'ai également vu via twitter que Lionel avait mis à disposition sur son site les derniers versions des présentations qu'il a fait à 2 voix aux Imaginales donc je me suis empressé de les télécharger.
En ce qui concerne ce que dit Marsan aux Imaginales, je rejoins l'opinion de Tybalt.
J'ai également vu via twitter que Lionel avait mis à disposition sur son site les derniers versions des présentations qu'il a fait à 2 voix aux Imaginales donc je me suis empressé de les télécharger.
En ce qui concerne ce que dit Marsan aux Imaginales, je rejoins l'opinion de Tybalt.
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Des changements s'annoncent au sein de l'équipe de Procrastination, comme Lionel l'explique ici :
https://lioneldavoust.com/2019/des-changements-dans-le-podcast-procrastination/
https://lioneldavoust.com/2019/des-changements-dans-le-podcast-procrastination/