Tybalt a écrit :Pour en revenir au livre lui-même, je suis très heureux qu'un auteur de la trempe de Damasio s'essaie à la littérature engagée avec un roman (et plus seulement avec des nouvelles comme il l'avait fait auparavant). C'est bien beau de le critiquer pour son simplisme, mais ce serait bon de rappeler qu'écrire un bouquin sur l'actualité politique immédiate est extrêmement difficile et que Damasio a au moins le courage d'essayer là où pas mal d'autres auteurs se contentent d'un commentaire très (très) lointain sur la réalité actuelle. On a de la chance d'avoir des écrivains comme ça en France.
Avec ça, c'est aussi un auteur qui n'a pas peur des expérimentations formelles et qui le montre texte après texte. Là encore, que ce soit réussi ou raté, il est juste de saluer l'originalité de la démarche. Même une tentative ratée de Damasio serait plus intéressante que bien des "réussites" très sages dans le champ de la SF actuelle !
Damasio a déjà fait ça y'a un bail avec La Zone du Dehors, son premier roman, ça commence à faire réchauffer, surtout quand il recycle ses propres idées sans aucunes subtilités et qu'il copie-colle des personnages.
Dans l'absolu, défendre de façon acharnée ses convictions politiques est une force pour un écrit, encore faut-il avoir la subtilité nécessaire, ce qui est loin d'être le cas de Damasio qui en fait ici très souvent un manifeste politique sans nuance aucune.
Ensuite, difficile de glorifier Damasio qui reproduit formellement ici un décalque de la Horde en plus mauvais et beaucoup moins justifiable. Certes, comme tu dis, la tentative ratée vaut mieux que pas de tentative du tout...mais ça n'en reste pas moins raté (là où j'en suis, c'est à dire tout de même 400 pages).
C'est assez chiant de voir la presse française s'enflammer et parler de révolution de la SF quand les mecs oublient qu'il existe le reste du monde, qu'à la fin d'année (sous réserve d'une bonne trad') Ada Palmer va venir calmer sévèrement tout le monde et surtout, que des gens comme les Kloetzer (Anamnèse de Lady Star) ou Léo Henry (L'univers de YLT et plus récemment Hildegarde) mérite largement plus que l'écrit surgonflé de Damasio.
Et c'est quelqu'un qui a adoré la Horde qui parle là.