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par Aventurine
Elbakinien d'Or
Poussière Fantôme est le deuxième roman d’Emmanuel Chastellière que j’ai découvert et je peux déjà dire qu’il y a une belle évolution depuis Le Village. L’écriture est un peu plus assurée, concise et aussi apporte une vraie fluidité au roman. Ce livre fut une jolie découverte, même si teintée de quelques déceptions. Elle reste, par l’écriture et par l’intrigue, une lecture divertissante.Le prologue m’a plongé dans une ambiance très surprenante à laquelle j’ai accroché de suite, mais malheureusement, il me semble que cette ambiance, pourtant très originale et avec beaucoup de charme, s’est un peu essoufflée au fur et à mesure des pages. L’originalité de ce livre, soit son ambiance et sa poussière fantôme, m’ont semblé mis à l’écart (ou bien utilisé seulement à certains moments pour l’utilité de l’intrigue) au profit des personnages auxquels j’ai moins accroché. Ma préférence reste envers Elizabeth qui avait une profondeur et une mélancolie très attachante. Pour les autres, il m’a semblé que leurs différences apportaient tellement de choses au roman que l’ambiance s’est atténuée. Rien que pour Isidore et Esperanza, deux cultures/origines apportant deux visions de la mort et de la « magie » différentes, ont éclipsé l’originalité de l’ambiance que l’on nous présentait au départ. Ce mélange de cultures ne me semblait pas si utile, car pour la Française que je suis, le cadre Québécois et l’ambiance du roman à eux seuls étaient suffisants.Toujours est-il qu’en plus de cela, j’ai trouvé que les personnages étaient bien trop nombreux pour un roman aussi court. J’avais la sensation qu’Archibald, qui était pourtant intéressant, était lui aussi un peu en retrait par moments, alors que c’est quand même le héros principal. Même chose pour Elizabeth qui, sur une grande partie de l’intrigue, est un peu effacée. Pour que chaque personnage ait un peu de place, les principaux m’ont semblé un peu moins exploités. Leur découverte plus profonde m’aurait pourtant bien intéressée.Mes déceptions vont donc du côté des personnages auxquels je n’ai pas forcément accroché, et à cause de cela je ne ressentais pas le danger imminent auquel ils faisaient face, rendant ma lecture un peu moins engagée qu’elle aurait pu l’être.Je pense tout de même que cette histoire vaut la découverte pour l’originalité du monde/ambiance présenté, mais à titre personnel, ces quelques éléments ne m’ont pas permis de créer un lien avec ces personnages et donc de m’investir totalement dans cette lecture.
« Le Seigneur Ogion est un grand mage. Il te fait beaucoup d’honneur en te formant. Mais demande-toi, mon enfant, si tout ce qu’il t’a enseigné ne se résume pas finalement à écouter ton cœur. » - Tehanu, Ursula K Le Guin