N'ayant pas trouvé de discussion concernant ce livre, je me permets de créer un topic pour parler de cet incroyable et magnifique bouquin qu'est
Dans la toile du temps. Je l'ai terminé ce matin et peux déjà dire que ce livre va durablement me marquer.Premièrement, ce n'est qu'un détail, mais j'adore la couverture. Je ne sais pas trop comment l'exprimer mais je trouve que cette couverture a un petit coté
kitsch, dans le bon sens du terme (s'il y en a un

): gros vaisseau spatial, planète en arrière-plan, toile d'araignée etc Ça fleure bon la SF à l'ancienne quoi ! Dans un style moderne avec de jolies couleurs homogènes. Bref :sifflote:Il n'y a quasiment rien à jeter dans ce livre: les chapitres ne sont ni trop courts, ni trop longs et l'alternance des
POV, coté humain et coté aranéide, sert à merveille ce récit qui s'éteeeeend dans le temps.Du coté humain, je pense que la relative froideur des relations entre les membres d'équipage risque de ne pas plaire à tout le monde. Pour ma part, cela renforce l'aspect dramatique, anxiogène voir tout simplement inhumain de l'expérience que traverse les membres du
Gil. Je trouve que le récit exploite bien l'idée que l'humain est avant tout une créature temporelle: les protagonistes s'endorment en
cryo pour se réveiller plusieurs années, siècles, millénaires plus tard, et ce plusieurs fois. Les durées évoquées n'ont alors quasiment plus aucun sens pour l'esprit humain: dormir des siècles pour se réveiller quelques heures, être le vieux puis tout d'un coup le jeune d'une même personne, peiner à réaliser combien de temps s'est écoulé entre deux événements que l'on croit espacés de quelques jours... Diluer la notion de temps à ce point dilue également l'humanité de l'équipage.Coté araignée, je me suis surpris à avoir des élans d'affection pour les
Portia labiata, espèce dont on suit l'extraordinaire évolution
exaltée, alors que je suis un arachnophobe notoire. Comment ne pas en avoir: leur parcours mental, sociétal et morphologique est tellement intéressant ! J'ai particulièrement été bluffé par l'intelligence de l'auteur dans sa création d'une science propre aux araignées: non, les araignées ne sont pas des humains et de fait, ne réfléchissent pas de la même manière, n'usent pas des mêmes matériaux. Par exemple, les araignées préfèrent le contrôle à l'extermination, certaines de pouvoir y tirer des bénéfices sur le long terme. Leur usage des fourmis est brillant d'intelligence ! Et ce n'est qu'un exemple, le livre regorge de la bio-ingéniosité de ces braves araignées !Et tout ça nous amène à une fin tellement humaine, tellement
aranéide pourrions-nous dire. Vraiment, c'est très beau et je ne m'attendais pas à ressentir ça dans un bouquin d'
hard sf.Merci donc à Adrian Tchaikovsky et à la collection Lunes d'encre pour cet excellent moment
