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Déjà que c'était un jeu de LANCEMENT pour la ps3 x).J'y ai rejoué y'a pas longtemps: c'est dingue ce que ça vieillit vite... à l'époque je trouvais ça hyper bien fait :).EDIT: big up pour la musique de tunning qui n'a rien à voir avec l'histoire et l'esprit du jeu!

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Oh j'adore! Le design est super bien, le contraste du dessin entre les pensées et le réel est vraiment bien trouvé. L'histoire est simple et facile à raconter dans un très court métrage, c'est vraiment du bon *-*

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Très intéressant. Il y a des talents !Le mélange 3D et 2D est bien utilisé. L'histoire est maitrisée. Ça me fait penser aux animations des années 90 sur MTV.

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Vraiment pas ma came comme style d'animation, je trouve ça super froid.
Si l'enfer est ici alors autant s'en faire, si l'enfer est ici alors autant s'en faire, s'en faire un paradis. --- Shaka Ponk

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Retour critique sur un de mes coups de cœur de gosse, très méconnu aujourd'hui, et c'est bien dommage avec Brisby et le Secret de NIMH de Don Bluth :Après 8 ans passé à travailler en tant qu’animateur aux studios Disney sur des dessins-animés aussi connus que Bernard et Bianca ou Rox et Rouky, l’américain Don Bluth décide de fonder avec deux amis, Gary Goldman et John Pomeroy, son propre studio. Aujourd’hui presque rigoureusement inconnues sous nos latitudes, les œuvres qui verront le jour grâce à ce trio figurent pourtant dans le haut du panier de l’animation. Leur premier dessin-animé voit le jour en 1982 et tient sur 82 minutes. Adapté d’un roman pour enfants, Brisby et le secret de NIMH est un échec en salle. Non seulement la conjoncture est alors très mauvaise, mais le marché est aussi écrasé par le mastodonte Disney. Pourtant, la critique ne s’y trompe pas et encense le film qui connaîtra même un certain succès en vidéo pour les aficionados du genre dans les années 80. Il est donc temps de donner un coup de projecteur sur l’œuvre atypique (et géniale) de Don Bluth en commençant, naturellement, par Brisby.L’histoire nous emmène aux côtés de Mme Brisby, une souris des champs, qui cherche un remède pour son fils Timothy atteint d’une pneumonie et cloué au lit. En chemin, elle fait la connaissance d’un drôle d’oiseau en la personne de Jeremy qui l’aide à faire face à Dragon, le dangereux chat de la ferme toute proche. Malheureusement, la saison des cultures approche et le tracteur se dirige inéluctablement vers sa frêle maison où le petit Timothy et ses trois autres enfants sont pris au piège. Pour sauver sa famille, Mme Brisby va devoir braver le Grand Hibou et découvrir l’antre des rats…Brisby et le Secret de NIMH est un excellent dessin-animé. Non seulement son animation, bien qu’un peu vieillotte aujourd’hui, fait preuve d’une constante poésie et d’un sens du détail certain, mais il refuse également tout net les codes imposés made in Disney de l’époque. Bluth n’a jamais caché son envie de retrouver l’essence des vieux Disney et d’offrir aux enfants des divertissements intelligents et aboutis. Alors que l’époque est en totale panne d’inspiration, Bluth prend le pari d’apporter du sang neuf et de l’audace au monde de l’animation. Ce qui saute aux yeux avec ce Brisby, c’est forcément son ambiance. Contrairement aux ambiances colorées des années 80, le long-métrage se pare de teintes sombres et souvent terrifiantes pour les jeunes enfants – l’antre du hibou, la maison des fermiers, le rosier des rats – et tisse, petit à petit, une atmosphère unique, entre le mystique et le fantastique. Outre cette ambiance mémorable, ce sont les choix scénaristiques qui font la supériorité du film. Brisby est une souris, veuve, avec quatre enfants qu’elle gère seule et à aucun moment elle ne trouve un prince charmant ou, même, ne cherche à en trouver un. A une époque où la princesse Disney domine totalement l’image de l’héroïne de dessin animé occidental, la figure de Brisby parait presque anachronique. En réalité, le film de Bluth a quasiment 15 ans d’avance sur tout ce qui se fait. L’intrigue s’avère, au fur et à mesure que l’on avance, beaucoup plus dense que la totalité des long-métrages des années 80 dans le monde de l’animation, mais propose également différents niveaux de lecture. Ainsi, et comme il le fera avec les suivants, Bluth introduit le dessin-animé à fond adulte. Si l’aventure de Brisby peut paraitre commune – sauvez son fils – elle profite d’un background et d’éléments annexes simplement géniaux. Ainsi, on retrouve un flash-back formidable sur les animaux (et donc les rats et souris) de NIMH, parlant de l’expérimentation animale et de sa cruauté, et cela juste après l’introduction d’une lutte de pouvoir au cœur même de domaine des rats. Ce genre d’éléments est rigoureusement inconnu du dessin animé occidental, et pourtant, il marche du tonnerre.L’enfant mis devant Brisby pourra ainsi revoir et comprendre différemment le dessin-animé selon sa maturité. D’ailleurs, Bluth, et c’est encore extraordinaire pour l’époque, confronte frontalement son spectateur avec la mort, il ne cherche pas à la voiler mais la montre simplement, la dédramatisant au passage. Elle apparait tantôt comme inévitable – le destin de Nicodemus – que comme un simple fait de l’histoire – la mention récurrente de la mort de Jonathan Brisby. En réalité, même les combats montrent quelques gouttes de sang et la mort du méchant de service se fait sans hors-champ. Mais là où Bluth fait preuve de génie, c’est dans la caractérisation de ses protagonistes. Si l’on a parlé plus haut de Mme Brisby, il faut aussi parler de Justin, le chef des gardes, qui a tout d’un prince charmant….mais qui ne va jamais tenter de séduire Mme Brisby, ou de Nicodémus, le patriarche énigmatique au look fascinant, ou encore tante Shrew, qu’on pense être le cliché de la marâtre acariâtre et qui se révèle brave et téméraire – le passage du tracteur. Enfin, il reste le grand Hibou, non seulement un des passages les plus réussis et terribles du dessin animé mais aussi un personnage inédit, Bluth invente en quelque sorte le personnage neutre. Ni bon ni gentil, il aide Brisby pour régler une dette mais s’envole pour engloutir ses congénères la nuit levée. Ajoutez-y la voix rocailleuse de John Carrradine, et le personnage devient instantanément culte. Reste alors à dire un mot de la musique, aussi belle que discrète et qui, une fois encore se démarque avec une unique chanson pour tout le film, et quelle chanson avec la sublime Flying Dreams (Pour l’amour d’un enfant en français, tout aussi merveilleuse) !En résumé, Brisby est le Secret de NIMH est une petite merveille injustement méconnue. Extrêmement intelligente, avant-gardiste à tous les points de vue et poétique comme pas possible, le premier long-métrage de Don Bluth s’inscrit dans la longue liste des dessins-animés cultes.Si mes souvenirs sont bons, il y a d'autres amateurs de Don Bluth ici...^^

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Une petite merveille... que j'avais totalement oublié avant de lire ton message qui a éveillé de nombreux souvenirs et m'a donné envie de la revoir. Je la conseille vivement.

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Second film de Don Bluth et toujours une plongée dans les souvenirs d'enfance avec Fievel et le Nouveau Monde :Malgré un succès critique notable, Brisby et le secret de NIMH n’a pas rencontré le même succès public en salles. Pourtant, c’est bien un grand monsieur du cinéma américain qui va tomber sous le charme du cinéma de Don Bluth. Steven Spielberg ne va d’ailleurs pas se contenter d’aimer le travail de son compatriote mais également le soutenir et le financer. De cette collaboration, Don Bluth va tirer un second long-métrage de 76 minutes : An American Tail (plus connu en France sous le titre Fievel et le nouveau monde). Contrairement à Brisby, celui-ci tente une approche plus grand public tout en essayant de conserver la patte Bluth. Cette fois, le dessin animé fait un carton en salles et permet à son réalisateur de gagner en notoriété ainsi que d’ouvrir la voie à ses prochaines œuvres.Nous sommes en 1885 dans la Mère Russie. La famille Mousekewitz s’apprête à célébrer Hanoucca. Malheureusement, les cosaques et leurs chats viennent ruiner et incendier le village en pleine nuit. Contraint de s’enfuir, Fievel et sa famille décident d’émigrer en Amérique, cette terre qu’on prétend dépourvue de félins et les rues pavées de fromage. Alors qu’une tempête éclate pendant la traversée, Fievel se retrouve propulsé par-dessus bord et séparé de ses parents. Arrivé à New-York, il va tout tenter pour les retrouver et survivre aux innombrables périls qui le guettent dans le Nouveau Monde.Fievel ne déroge pas à l’ambition de Bluth de donner un fond adulte à ses dessins animés. Après les expérimentations animales dans Brisby, c’est l’exode des juifs russes pourchassés par les cosaques qui fait office d’arrière-plan à l’histoire du jeune Fievel. Ainsi, dans une séquence crépusculaire et sauvage, on assiste à la destruction du village par les chats, personnification animale des cosaques. Commence alors le périple de la famille, de l’embarquement à Hambourg à l’arrivée en Amérique en passant par le chaotique voyage maritime. Ici encore, Bluth s’efforce de décrire de façon réaliste les conditions exécrables de l’exil mais aussi les dégradations subies par les immigrants à leur arrivée. Changement de noms pour s’américaniser, entourloupes et escroqueries dès le débarcadère, l’image du rêve américain s’effrite rapidement aux yeux de Fievel. Rapidement le réalisateur nous emmène dans un centre d’esclavage de souris puis en compagnie des orphelins des rues. Loin de l’image reluisante que s’en faisait les colons, la terre promise perd de son lustre. De même, les classes sociales n’évoluent pas, les souris riches sont au-dessus des souris pauvres qui n’ont guère les moyens de s’élever. Avec humour mais aussi beaucoup d’intelligence, Bluth se moque du système électoraliste américain et de l’impunité dont pensent jouir les riches.Pourtant, Fievel ne va pas jusqu’au bout, comme Brisby avait pu le faire. Les personnages sont cette fois plus conventionnels et on trouve même un compagnon à Fievel qui tombe éperdument amoureux d’une jeune et belle souris. De même, là où son premier long-métrage comptait une unique musique, Fievel en rassemble plusieurs et fait chanter ses personnages comme dans les Disney. Les chansons sont certes assez réussies mais on perd en originalité. Comme pour Brisby, on retrouve un personnage annexe drôle et au grand cœur avec le chat Tiger. En fait, dans un certain sens, on ressent toute l’influence de Spielberg et la volonté de rendre le métrage plus accessible malgré son thème de fond. Il est à noter également que l’on retrouve certaines bases qui seront exploitées dans All dogs go to heaven, le quatrième dessin animé de Bluth. La chanson Somewhere Out There et les plans sur Fievel qui contemple la ville de haut rappellent furieusement Anne-Marie chantant pour ses parents. D’un autre côté, Fievel évolue dans la rue au milieu de gangsters et de paria, ce qui sera le background essentiel de Charlie, sans parler de Tiger et sa façon de chanter qui ne ressemble à s’y méprendre au crocodile que rencontre Charlie. D’une certaine façon, Fievel préfigure ce qui sera le plus beau dessin animé de Bluth. En jouant un petit numéro d’équilibriste, Fievel et le Nouveau Monde se fait plus accessible et plus dans l’air du temps sans totalement renier les influences de son réalisateur. Certainement moins abouti que son prédécesseur, et dans une certaine mesure moins sombre, Fievel n’en reste pas moins un très joli dessin-animé qui ne dépare pas dans la filmographie de Don Bluth. Notons d’ailleurs que comme pour le Petit Dinosaure, le métrage aura un tel succès qu’il engendrera des suites, qui n’ont, malheureusement, rien à voir avec Bluth.

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Et le troisième avec Le Petit Dinosaure et la Vallée des Merveilles :En 1988, Don Bluth sort son nouveau dessin animé. Après le triomphe de Fievel et le nouveau monde, Spielberg embarque son comparse George Lucas pour financer le nouveau projet du réalisateur américain. Dans une volonté de toucher un public plus jeune, Don Bluth et Gary Goldman imagine une aventure préhistorique où un groupe de dinosaures recherche la terre promise. Intitulé The Land before the time (Le Petit Dinosaure et la Vallée des merveilles en France), le long-métrage va connaitre un succès fulgurant notamment sur le marché de la VHS, ce qui lui vaudra une flopée de suites directement en vidéo...mais bien loin de l’œuvre originale de Bluth.Petit-Pied vient au monde parmi les herbivores, les « Dents Plates », qui vivent en troupeau selon leur espèce (Long-Cou, Grande Bouche, Trois Cornes...) pour se protéger des terribles Dents Tranchantes. Alors que plusieurs naissances surviennent, la terre se met à trembler et à se fissurer entraînant la séparation de Petit-Pied et sa famille. En s’unissant avec d’autres enfants, Petit-Pied tente de retrouver le chemin d’un monde encore indemne du cataclysme : la mythique Grande Vallée. Mais les dangers sont nombreux sur le chemin et les Dents Tranchantes rôdent...Le troisième dessin animé de Don Bluth s’adresse clairement à un jeune public. Il présente d’ailleurs d’importantes similitudes avec le précédent long-métrage de l’américain – Fievel – du fait de cette volonté de rester plus accessible que l’était Brisby. Elaboré comme un conte doublé d’un voyage initiatique, le dessin animé s’avère aussi court qu’il est poétique. Il s’ouvre sur une splendide séquence où une voix ténébreuse (celle d’Henri Virlojeux en français) nous raconte ce qu’était la vie en ces temps reculés. Simple, efficace mais toujours envoûtante, l’introduction culmine avec la naissance de Petit-Pied, moment de poésie absolu bercé par la fabuleuse partition d’un James Horner au sommet. La tendresse avec laquelle Bluth caractérise ses personnages et la délicatesse de ces premiers pas font des merveilles et harponnent immédiatement l’enfant en chacun de nous.Pourtant, on le remarque d’emblée, Bluth ne renonce pas à ses caractéristiques propres, à savoir une ambiance parfois sombre et inquiétante – le cataclysme, séquence impressionnante au possible, ou encore le passage volcanique. Mais plus encore que l’atmosphère, Bluth confronte une fois de plus le jeune spectateur à la mort, ici celle de la mère de Petit-Pied. A la différence d’un Bambi, on assiste frontalement au drame avec ce combat terrible l’opposant aux Dents Tranchantes puis à l’agonie de l’Apatosaure incapable de se relever. Cette séquence allie presque toutes les qualités du cinéma de Bluth : une mise en scène crépusculaire, une tristesse quasiment palpable et une musique mémorable. On n’oubliera jamais les larmes de Petit-Pied.Le reste de l’aventure fait la part belle aux exploits de la bande avec des membres tous plus attachants les uns que les autres, Becky et Petri en tête (avec une VF de l’époque inoubliable, prenez garde le film a été redoublé depuis...). On remarque cette fois la volonté de livrer un film plus grand public. Heureusement, le talent de l’américain arrive à toucher la corde sensible pour aborder des thèmes assez classiques comme la solidarité ou, plus surprenant, le deuil. En effet, pendant un certain temps, Petit-Pied y est confronté avant de rencontrer son nouveau groupe de compagnons. Entre ces deux aspects persistent de fugaces instants de beauté comme ces bébés ptérodactyles qui se chamaillent pour une cerise avant de l’offrir à un Petit-Pied amorphe, ou le groupe d’amis se blottissant les uns contre les autres pour se tenir chaud...ou encore les multiples tentatives de Petri pour voler (qui ne manque jamais d’humour).Assez court au final (à peine 1h10), le film de Bluth fait office de pont entre Brisby et All Dogs go to Heaven. Il accomplit en réalité l’union quasi-parfaite entre dessin animé grand public et d’auteur. Malgré une certaine banalité dans le déroulement des péripéties contées, c’est avant tout la sincérité débordante du métrage qui parvient à décrocher la sympathie du spectateur. Aucune chance pour l’enfant de décrocher de nos petits héros. L’enchantement constant, auquel la musique d’Horner est loin d’être étrangère, rend le dessin animé aussi puissant que touchant.Troisième dessin animé de Don Bluth – et aussi un des plus connus – Le Petit Dinosaure et la Vallée des merveilles s’affirme comme une franche réussite qui ravira les plus jeunes en leur offrant un plus indéniable face aux autres œuvres plus traditionnelles.Un classique en somme.

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J'aime beaucoup les dessins animé de Don Bluth. J'ai grandi avec Le petit Dinosaure mais surtout, je garde un souvenir impérissable de Brisby, sans aucun doute le meilleur film de l'auteur et une exception radical dans tout ce qu'à produit le dessin animé américain grand public. D'ailleur, Don Bluth n'osera plus jamais faire un film aussi avant-gardiste que Brisby, tous ses autres films se rapprochent peu à peu du modèle Disney... Par contre, je n'ai jamais vu Charly.

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Je garde un très bon souvenir de Fievel et surtout du Petit Dinosaure, qui a marqué mon enfance (et qui m'a aussi légèrement traumatisée avec la mort de la mère de Petit-Pied).

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Je suis tombé récemment sur une série d'animations diffusée sur Youtube, ça s'appelle RWBY (ruby), la première saison est complète et la seconde est en cours de diffusion. L'animation n'est pas très raffinée de manière générale à l'exception des scènes d'action qui sont assez incroyables.Résumé wiki :
RWBY (pronounced [ˈrubi]) is an American animated web series created by Monty Oum for Rooster Teeth Productions.[1][2] The show is set in the fictional world of Remnant, which is filled with supernatural forces. The series focuses on Team RWBY, which consists of Ruby Rose, Weiss Schnee, Blake Belladonna, and Yang Xiao Long. The first episode was released on the Rooster Teeth website on July 18, 2013, following an exclusive screening at RTX.[3] The second volume premiered on July 4, 2014, at RTX and to the general public on July 24, 2014.Following its announcement, the show became a viral hit, resulting in many cosplays and fan adaptations. One of the fan adaptations was a video game, titled RWBY: Grim Eclipse; the game was later officially adopted by Rooster Teeth, and is currently under development. It received positive critical reception, particularly at the show's soundtrack, and anime-influenced animation.
http://upload.wikimedia.org/wikipedia/en/8/85/Official_logo_for_RWBY.jpg
Lien de la playlist youtube : RWBYJe n'ai pas encore attaqué la saison 2 mais de ce que j'ai vu c'est plutôt sympathique.

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Et la critique d'un dessin animé qui me tient particulièrement à cœur, qui a enchanté mon enfance et que j'ai revu il y a quelques jours avec un immense plaisir, le chef d'oeuvre de Don Bluth : Charlie, mon héros.En 1989, Don Bluth est un peu le roi du dessin animé occidental. Ses deux derniers métrages, Fievel et Le Petit Dinosaure, ont connu un large succès encore amplifié par le florissant marché de la VHS. Plus confiant que jamais, Bluth et ses deux amis de toujours, Gary Goldman et John Pomeroy, réalisent un nouveau dessin animé, plus ambitieux encore et surtout plus atypique que tout ce qui se fait dans le milieu à la fin des années 80. Son titre : All dogs go to heaven (Charlie, mon héros pour nous autres pauvres français). Alors pourquoi ce qui s’affirmera comme le chef d’œuvre de l’américain n’est-il pas resté dans les mémoires ?Simplement parce que le film sort en salles précisément en 1989 et que cette année-là, Disney va renaître de sa longue période de vaches maigres avec La Petite Sirène, un dessin-animé qui deviendra un classique (largement surestimé). Eclipsé par la notoriété d’Ariel, Charlie va petit à petit sombrer dans l’oubli hormis pour une poignée de fans et pour les amateurs de VHS (ou il réalisera encore un beau succès d’estime). Pire, l’injustice autour du métrage ira jusqu’à le voir éclipsé par ses prédécesseurs sans que lui-même n’obtienne une place réelle dans le patrimoine de l’animation. Le souci principal de Charlie, c’est d’être arrivé avec une dizaine d’années d’avance sur ses concurrents et donc, d’avoir totalement loupé son public. Il marque également la fin du règne de Bluth et sa longue descente aux enfers...Il faudra attendre huit ans et Anastasia pour que Bluth retrouve une certaine notoriété.Alors qu’est ce qui fait de Charlie un dessin-animé à part ? D’abord son récit et ses personnages. A une époque où Disney en est encore à nous resservir l’histoire d’une jeune fille qui rêve de son prince charmant, Bluth parie sur tout autre chose. Imaginez un peu : Charlie est un chien mais pas n’importe lequel, c’est un des parrains du crime. Avec son associé-rival Carface, il contrôle les jeux de hasard et les paris de la Nouvelle-Orléans. Seulement voilà, le gâteau n’est pas assez gros pour deux et Carface décide de se débarrasser de Charlie. Mais celui-ci arrive à s’échapper du paradis pour retourner se venger de Carface sur Terre. Gratouille, son compagnon de mauvais coups, lui apprend que Carface cache un monstre dans sa cave...en fait une petite fille, Anne-Marie, capable de parler aux animaux et donc de truquer les courses de rats. Charlie décide...de la kidnapper pour s’en servir à son gré ! Franchement, vous imaginez un peu le choc d’un tel pitch à une époque où Ariel chante Sous l’Océan ? C’est assez difficile à imaginer aujourd’hui, mais la fin des années 80 n’était pas du tout prête pour ce genre d’anti-héros.Parce que la grande idée de Bluth c’est de balader son public avec un anti-héros tel que Charlie qui ne trouve la rédemption qu’en toute fin de film. Charlie n’est pas un vertueux, mais une crapule qui se sert des autres et dont la seule amitié va à Gratouille, son associé. Au lieu de sauver Anne-Marie, il passe une bonne part du métrage à l’utiliser comme un outil. Et Malgré tout, ça marche. Ça marche parce que la fripouille qu’est Charlie est attachante en diable et que son interaction avec Anne-Marie va évoluer jusqu’à une scène finale brise-cœur. Bluth se paye en plus le luxe de nous emmener dans un tas d’endroits géniaux, du casino des chiens aux champs de courses en passant par une vieille église abandonnée ou l’antre d’un crocodile mélomane...On n’en finit pas d’avoir la tête dans les étoiles. Le dessin animé s’avère bien plus rythmé que ses prédécesseurs et bien mieux dosée. La preuve en passe par les chansons, toutes plus géniales les unes que les autres, et toujours placées judicieusement. Difficile d’oublier « What’s mine is yours » ou la sublime « Soon You’ll come home » (qui n’est pas sans furieusement rappeler la chanson de la sœur de Fievel).L’autre point formidable de Charlie, c’est aussi cette galerie de personnages secondaires savoureux et terriblement attachants (ou détestables). De l’horrible Carface à l’excellent Gratouille en passant par l’inattendu Roi Gator (qui renvoie invariablement au chat végétarien et mélomane de Fievel), Bluth pense aussi à ce qui entoure ses deux protagonistes principaux, Charlie et Anne-Marie. Dans un certain sens, il est curieux de voir comme la présentation d’Anne-Marie et la scène finale renvoie à un chef d’œuvre du genre...qui verra le jour de nombreuses années plus tard : Monstres et Cie. Anne-Marie est une petite fille que les chiens voient d’abord comme un monstre embêtant et collant...jusqu’à une séparation dans une chambre à coucher pleine d’émotions. Oui, Don Bluth avait au moins une dizaine d’années d’avance sur tout le monde. Rajoutez qu’en plus il nous livre quelques une des scènes les plus belles du moment – L’adieu de Charlie, Le cauchemar que n’aurait pas renié Fantasia, l’extravagant chant du roi Gator et de Charlie... – et vous obtenez bel et bien un chef d’œuvre, celui de Don Bluth.C’est une immense injustice que la conjonction des choses et la trop grande avance de Bluth aient fait tomber Charlie, mon héros dans un oubli quasi-total. Simplement génial de bout en bout, prenant, rythmé, poignant et surtout beaucoup plus élaboré que tous les dessin-animés occidentaux de l’époque, le chef d’œuvre de Don Bluth mérite certainement une deuxième chance !Donnez-la-lui !