Par avance désolé
Tybalt, je sais bien que tu aimes (très/trop) bien donc que tu châties (très/trop) bien. ;)Vu aussi, et ce n’est pas à peu près ce à quoi je m’attendais : je pensais voir un énième blockbuster sans vie et sans âme, et j’ai visionné un film qui dépasse le cahier des charges en offrant qui visions « fascinantes » qui m’ont fait passer un bon moment.- évidemment ce n’est pas dans ce genre de film qu’il faut rechercher des performances mémorables et une brillante direction d’acteurs/actrices… on se consolera avec une flopée de beaux/belles gosses qui flattent l’œil à côté des méchants pas beaux.Henry Cavill a de la prestance (même quand il coupe du bois) et Stephen Dorff est plus sympathique que je ne l’aurai cruFreida Pinto en oracle vierge a peu de liberté pour s’exprimer… on évite cependant la cruche totale qu’on aurait pu subirJohn Hurt (le narrateur des
Monstres et Merveilles) et Luke Evans campent un Zeus en mode patriarche top model très intéressant.Isabel Lucas campe une Athéna mignonne tout plein et belle à croquer !

Et s’il ne fait pas partie des beaux gosses, que dire de la prestation de Mickey Rourke qui tout en retenue, sobriété et froideur arrive à faire ressortir tout la violence et tout le sadisme de son personnage- des entrailles du Mont Tartare à un Olympe stratosphérique, c’est visuellement magnifique et réalisation et montage mettent très bien tout cela en valeur… merci également à toutes les petites mains qui ont bien assurés sur le coup !- niveau action on est bien servi avec moult combat bien nerveux et bien violentsEt quand les dieux interviennent, c’est jute énorme : cela roxe du tonnerre et on en prend plein les mirettes !!!C’était trop la classe et j’ai bien kiffé !

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Les transformations de Zeus et Athéna, la chute libre de Poséidon, le massacre d’Arès, atterrissages/ascensions orbitales des immortels, sans parler du long combat final… Car tandis qu'Hellènes et Héraclides se massacrent dans le couloir de la mort, Thésée et Hypérion s’affrontent dans un close combat en huis clos et les Immortels dans leurs armures dorées purgent le Mont Tartare des Titans obscurs et barbares avec leurs supers pouvoirs !!!
- … le tout accompagné d’un score de Trevor Morris (
Tudors, Piliers de la Terre) qui ne manque pas de souffle épique ! :)Le péplum mythologique est dans la bonne voie, c’est bien !

(en dépit d’un scénario convenu et de la violence de la chose)Tarsem Singh est dans la bonne voie, c’est bien aussi !

(toujours en dépit des mêmes raisons)Evidemment donc le scénario est basique, mais il faut avouer que la réappropriation de l’Antiquité est bien mise en valeur par l’imagination visuelle toujours originale et ici pour moi assez séduisante du réalisateur Tarsem Singh. Il est l’un des meilleurs directeurs de photographie du monde, un surdoué à l’imagination plus que fertile, mais il n’est pas encore un bon réalisateur parce que les aspects narratifs lui échappent encore. Il doit encore se canaliser pour se mettre davantage au service d'un bon scénario.Après
The Cell et
The Fall, ici encore il cède un peu trop facilement à ses guimics qui font too much :

- paysages grandioses mais monolithiques (les falaises, les déserts, le mont Tartare, la mer d’huile noire…)- décors trop recherchés dans leurs côtés épurés- costumes baroques et extravagants- suresthétisation de la violence, parfaitement de bonne guerre si vous n’excusez ce jeu de mots quand il s’agit de la chorégraphie des combats, mais qui flirte avec le malsain dans les scènes d’exécutions, mutilations et tortures... (efficaces au final car choquantes)
Le tout assez gratuit, puisque le méchant n'a aucune vraie motivation à part d'être méchant, et qu'on ne sait absolument pas comment il a réuni son armée (ni pourquoi ils s'appellent des Héraklions alors qu'ils n'ont rien à voir avec Héraclès).
Le méchant est un souverain qui a basculé dans la folie après la très lente et très douloureuse agonie de sa famille.Il est devenu un psychopathe sadique et un nihiliste athée : pourquoi veux-tu chercher une vraie motivation dans sa folie ?Il recrute une armée de psychopathes et faute d’en trouver suffisamment, il en fabrique par la peur et la douleur.Si tu as trouvé que le film est trop violent et trop BDSM, on n’allait pas en rajouter 20 minutes dans la même veine ?
Ce qui m'amène aux énormes trous du scénario, qui apparaissent assez vite (notamment la scène d'amour qu'absolument rien ne justifie à part le fan service)
C’est un film d’action et d’aventure, donc pas le genre de film où les scénarii brillent par leur richesse et leur profondeur.Toutefois je n’ai pas constaté des fautes énormes dans la causalité/la cohérence (mis à part le deus ex machina de l'Arc d'Epire).On sent qu’il manque des minutes et des dialogues aux personnages pour leur donner plus de relief : j’aurai bien aimé savoir qui est le père de Thésée, quelles sont les histoires de Stavros et Dareios, quelles sont les ambitions/craintes des lieutenants d’Hypérion, quels liens unissent les immortels dans leurs histoires personnelles… Mais dans ce domaine c’est à cause des impératifs de production (en donnant consistance aux personnages, le film passe à plus de 2 heures et on fait 1 ou 2 séance de moins par jour).Et pour une fois la scène d’amour a du sens pour les personnages concernés.
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Phèdre renonce à son don de prophétie pour se rallier à la vision de la vie de Thésée : une alliance charnelle consommée si on peut dire…
Bon, et plusieurs trucs sont outrageusement recopiés des péplums précédents ou des modes du moment. Les chorégraphies sont exactement les mêmes que dans Troie ou 300.
Bon, on en a déjà parlé, mais je ne pense toujours pas qu’une demi-dizaine de films étalés sur 15 ans constituent une mode.Alors oui, avec Thésée qui traverse la troupe d’Hypérion avant de jeter rageusement sa javeline, on pense à la fin de
300…Alors oui, avec tout ce sang qui gicle on pense aux univers de Frank Miller et à leurs nombreuses descendances (cf.
Spartacus)Alors oui, avec la horde des Héraclides qui se précipite sur le tunnel des Hellènes, on pense aux ThermopylesMais globalement les chorégraphies ne sont pas les mêmes que dans
Troie ou
300, et encore sans parler des interventions divines...Concernant ces dernières, s’il y avait bien un film auquel j’aurais pu penser c’est le baroud d’honneur de
V pour Vendetta…La « transe » des prêtresses repompée sur
Avatar ? ce ne serait pas un petit capillotracté pour une scène d’1 minute ?
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Le but était de former un cercle restreint et de psalmodier pour attirer les gardes et en tuer 4 d’1 coup
Les flèches qu’on suit en travelling ? celles de la
Communauté de l’Anneau sont exactement celles qu'on voyait dans
Hercule et
Xena qui reprenaient celles du
Robin des Bois de 1991 qui reprenaient une invention visuelle du cinéma hongkongais des années 1980 (source originelle et commune de tout ce beau monde ?)… et personne n’a jamais crié au recyclage ou au repompage.Et j’ai trouvé le plan final saisissant avec la prise de vue en trompe l’œil style Renaissance, mais qu'il était dommage de l'avoir gâché par sa chute saccadée au lieu d’aller jusqu’au bout de cette idée d’effet de caméra...
Un film qui vaut le détour pour son côté visuel et qui me donnerait envie de voir ce réalisateur sur une adaptation…... de
Thor, pour le côté superhéros mythologiques œuvrant dans des décors surréalistes... de
Prince of Persia, pour les décors orientaux recherchés et le design opposant ombres et lumières... de
God of War, pour une antiquité dark fantasy sombre et violente pour ne pas dire glauque et gore... de
Hawkmoon (des armées de psychopathes masqués qui mettent l’Europe à feu et à sang)... des
Seigneurs de l’Olympe (un ascenseur orbital que les divinités doivent défendre contre une horde de monstres sanguinaires)... des
Chroniques de Tramorée (j’ai tout de suite imaginé Kratos en accélération métabolique en voyant telle ou telle scène)Messieurs les producteurs, si vous ne savez pas quoi faire de vos millions, à bons entendeurs salut !!!
