
62
J'avais entendu Gans dire que s'il obtenait une prise visuellement magnifique mais que l'acteur jouait faux, il préférait la garder plutôt que l'inverse ou quelque chose dans cet ordre là. Eh bien sur ce film, ça se sent vraiment. Les décors sont magnifiques et les ruines du château en particulier, je ne sais pas pourquoi, m'ont rappelé ma petite enfance (pourtant je ne vivais pas dans les ruines d'un château
), c'est beau (okay, il y a des fois ça me rappelait un peu des pubs pour parfum, comme le moment où la Bête rattrape Belle sur le lac gelé), c'est travaillé. par contre si au niveau des décors et des costumes je n'ai rien à redire, dès que c'était des créatures ou des racines en mouvement, c'était beaucoup moins convaincant sans être déshonorant.Là où j'ai trouvé que ça coinçait, c'était au niveau de la direction d'acteurs et de certains points du scénario. Je n'ai rien contre Léa Seydoux, je l'ai trouvé très bien dans Les adieux à la reine (peut-être aidée par le fait qu'elle jouait un personnage renfermé), dans Robin des Bois elle ne m'a pas tourneboulée mais elle ne s'en tirait pas mal, et dans Inglourious Basterds, elle était là, quoi. Là, ça cloche, ce n'est pas la cata, j'aime beaucoup son physique mais le personnage est trop hautain par moment, je ne sais pas si c'est seulement ses intonations mais j'avais parfois l'impression de voir une moralisatrice un peu pimbêche que quelqu'un qui allait transformer la Bête par sa bonté et sa droiture. Je ne sais pas si c'est imputable à l'actrice seule parce que dès le départ j'ai eu cette impression et surtout à cause d'un point de scénario: la montrer bien s'adapter à sa vie simple après la ruine de son père par contraste avec ses sœurs superficielles pourquoi pas, l'ennui c'est qu'on a l'impression que finalement elle ne fait pas contre mauvaise fortune bon cœur en se mettant courageusement à vivre de son travail mais que c'est ce dont elle a toujours rêvé et que le possible retour en grâce de son père l'enquiquine plus qu'autre chose. Du coup, alors qu'elle devait sans doute paraître meilleure que le reste de la famille, je l'ai trouvé à sa manière presque aussi égoïste, elle aime ce train de vie donc tout le monde devrait partager son point de vue parce que c'est plus sain que la ville corrompue.Pour les autres acteurs, ceux qui ont pas mal de bouteille s'en tirent bien comme Cassel ou Dussolier, le premier se tire assez bien du fait qu'il n'a pas vraiment un physique de prince charmant standard. Par contre le reste, ce n'est pas joyeux, c'est pour ça que je ne peux pas franchement accabler Seydoux sous prétexte que c'est la petite-fille du producteur, le problème de direction d'acteurs est tellement général qu'on est au-delà des histoires de piston: les frères sont particulièrement mauvais et on se demande à quoi bon les caractériser à la truelle puisqu'à part l'aîné à la limite, ils ne jouent aucun rôle dans l'histoire (à la fin Belle aurait pu aller seule au château, Tristan ne sert à rien). Eduardo Noriega, je l'aime bien à cause de L'échine du diable, alors je vais tout mettre sur le dos du doublage mais c'était pas bien fameux.Et donc, le scénario, qui m'a fait un peu le même effet que Blanche-Neige et le Chasseur dans le sens où on essayait de donner un côté "concret" en expliquant la situation, en donnant un peu de background aux personnages pour expliquer leur façon d'agir au-delà de "Trucmuche est gentille, Bidule est méchant", ce dont on se contente souvent quand on lit des contes et à côté de ça, on passe en vitesse sur des trucs parce que justement, c'est un conte et ça se passe de développement, tout est dans le symbole. Donc au début on nous présente soigneusement Maxime, Perducas et patincouffin, mais quand on arrive au cœur de l'histoire, c'est à dire comment la Belle et la Bête vont tomber amoureux, c'est fait en trois coups de cuiller à pot, on a l'impression que ça arrive quand Belle est sauvée du lac gelé par la Bête... Ou elle ne serait jamais tombée s'il ne l'avait pas plaqué au sol comme une grosse brute. Limite si l'histoire entre le Prince et sa femme dans les flashback n'était pas ce qu'il y avait de plus intéressant au niveau conte de fée en tout cas. Ça a le cul entre deux chaises.La relation entre les personnages du titre est bâclée et on n'a pas vraiment l'impression que la Bête évolue, elle doit s'excuser une ou deux fois d'être un peu brusque, wahou, quelle rédemption! et l'assaut final avec les géants de pierre est du coup assez peu prenant, on en prend plein la vue mais c'est presque hors-sujet tellement les deux personnages n'ont pas eu le temps de nouer une relation puissante (ou tout simplement crédible).C'est joli, la musique aussi (cela dit je suis partie quand la chanson a commencé, d'ordinaire je n'aime pas quand on rallume avant la fin mais là autant faire évacuer la salle...) mais je n'avais vraiment pas l'impression que le réalisateur avait quelque chose à faire de son sujet et de ses acteurs qui servaient juste de prétexte à filmer de beaux décors et à faire de beaux plans, c'est dommage.

64
Ben oui c'est exactement ça, et puis la Belle et la Bête, en grande fan du film de Cocteau, c'est dur de passer à côté. Et j'avais bien aimé le Pacte des Loups à l'époque.Je ne m'étendrai pas sur la critique du film, je pense que tout a déjà été dit et je ne peux que suppléer : magnifiques costumes, décor de conte de fée, qui fait parfois carton pâte, mais finalement colle bien à l'atmosphère du film, scénario... Heu, quel scénario ?! Heureusement qu'on connaît tous l'histoire quoi. Et jeu d'acteur totalement inadapté. Visuellement, c'est sympa, mais qu'est-ce que je me suis ennuyée... Dommage.Gillossen a écrit :Le truc avec Gans, c'est que j'ai l'impression qu'il a tellement de projets sous le coude qui se cassent la gueule que là il pouvait enfin tourner de nouveau et donc... on y va quoi qu'il arrive.
69
Si, moi. Et je m'en mords les doigts. j'aurais mieux fait d'aller voir Only lovers left alive, mais c'est une autre histoire. En bref, j'ai trouvé les dialogues, et donc le jeu des acteurs par la force des choses, calamiteux. C'est bête, parce que Seydoux est bien en général (cf Grand central), et Cassel aussi. Je ne parle pas de Dussolier, car je n'ai jamais aimé son jeu, mais il a au moins le mérite d'être constant... Mais que dire de Lamy et des autres "seconds rôles" ? Une calamité.Heureusement que je me suis rincé l'oeil devant le MA-GNI-FI-QUE château et ses environs, mais à part ça... On résume : zéro magie, zéro alchimie, Belle n'est pas Belle : elle est tout sauf gentille, c'est à n'y rien comprendre, zéro évolution de la relation avec la Bête. Au lieu d'en faire des caisses sur l'histoire familiale, c'est là-dessus qu'il aurait fallu s'attarder !Cela me fait penser que j'avais adoré à l'époque le Pacte des loups, mais en le revoyant il y a quelque temps, je me suis dit que (là aussi) les dialogues étaient pesants, lourdingues... Bref, faut vraiment que je revois Crying freeman, histoire de me réconcilier avec Gans.Gillossen a écrit :Et personne d'autre ne lui a donné sa chance depuis ?
70
Je suis bien d'accord avec certaines critiques négatives. Je viens tout juste de le regarder et je suis vraiment déçue. Bien évidemment, je n'ai rien à redire sur les costumes, les décors qui sont loin de ressembler à ce que propose les productions françaises standard. Ça change un peu, et rien qu'en voyant la bande-annonce, je me suis dit :"Enfin, un Français qui arrive à faire quelque chose de magnifique avec les effets spéciaux. Enfin, un film sur un conte qui n'est pas tourné vers de l'humour décalé ! "Mais magnifique que sur la surface... Dès que j'ai commencé le film, j'ai trouvé ça d'un ennui profond. Des longueurs dans les silences et dans les dialogues, les jeux des acteurs pauvres et peu séduisants.De plus, la Belle et la Bête parle quand même une histoire d'amour. Et je n'ai rien vu de tel ! Belle est en colère contre la Bête tout le long et puis PAF elle dit qu'elle l'aime !Le seul point, si je puis dire, original du film c'est l'histoire qui relate le passé de la Bête, comment est-il devenu comme ça et ce qui a provoqué sa colère. Ça sort des sentiers que l'on connaît déjà et il n'y a vraiment que ça qui sort du lot !J'étais impatiente de le regarder, mais à part régaler mes yeux du beau château et des paysages, ce conte à la française n'avait rien d'enchanteur ! 

« Le Seigneur Ogion est un grand mage. Il te fait beaucoup d’honneur en te formant. Mais demande-toi, mon enfant, si tout ce qu’il t’a enseigné ne se résume pas finalement à écouter ton cœur. » - Tehanu, Ursula K Le Guin
72
En revoyant la jaquette du DVD, ça me fait penser que le visage de la Bête, non sans être vraiment très bien fait, me fait plutôt penser à un lion bien coiffé, limite maquillé qu'à une vrai bête sensé faire peur. J'aurais plus tendance à dire "Oh qu'elle est mignonne la grosse bê-bête" que d'en être effrayée ! 

« Le Seigneur Ogion est un grand mage. Il te fait beaucoup d’honneur en te formant. Mais demande-toi, mon enfant, si tout ce qu’il t’a enseigné ne se résume pas finalement à écouter ton cœur. » - Tehanu, Ursula K Le Guin
74
Oui, un prince charmant.... ça change tout
Edit : Enfin, si on va dans ce sens, où sont les collants ? 


« Le Seigneur Ogion est un grand mage. Il te fait beaucoup d’honneur en te formant. Mais demande-toi, mon enfant, si tout ce qu’il t’a enseigné ne se résume pas finalement à écouter ton cœur. » - Tehanu, Ursula K Le Guin