81
Witch a écrit :Implicite mais non mutuellement consenti alors ? Je dois dire que je ne comprends pas ce concept.
Mes propos sont simples: Faut pas chercher plus loin que le fait que tu as le droit d'exprimer ton opinion sur un livre que tu as lu et acheté.Sans déconner, y a un paquet de monde qui se la joue critique littéraire/cinéma/etc.. sur internet. Que se soit un site, un forum ou un blog. On ne se gêne pas pour dégueuler sur un auteur ou un genre littéraire entier (ex: la "bit-lit" qui n'est ni plus ni moins que de la fantasy en milieu urbain) bien planqué derrière un pseudo et un clavier.Mais en fait, aller voir l'auteur et lui dire ce que t'as pas aimé dans ce que tu as lu, histoire de créer un échange t'as pas le droit...T'as eu confiance en lui, t'as acheté son oeuvre, mais t'as rien à lui dire en face... Parce que t'es qu'"un clampin" et que lui c'est "un créateur" Faut juste troller sur les forums pour être attendu. Et bien je m'excuse, cela m'est arrivé de dire des choses pas forcément agréables à un auteur au cours d'un dédicace. Je lui est pas expliqué son métier, j'ai juste exprimé un sentiment. Y a pas que les compliments et les insultes...

82
Benedick a écrit :A partir du moment où tu achètes quelque chose, il y a un contrat moral implicite qui donne le droit d'ouvrir sa gueule. Dans les règles de l'intelligence et de la courtoisie. :)D'un certain côté, le lecteur c'est un peu "le patron absolu" de l'auteur.Si le lecteur achète pas son livre, il gagne pas trop sa vie l'auteur.Je vois pas en quoi il faudrait sacraliser le statut de "l'auteur". Si un mec/nana vient dire à un auteur "j'ai pas aimé ce passage, cette caractérisation, ici il y a des longueurs, etc..." Ben, il vaudrait mieux qu'il écoute, l'auteur.Car pour 1 qui pense et qui parle il y a 100 qui pensent et qui se taisent.
J'avoue que là, je suis sur le cul. Et puisque tu t'enfonces, laisse-moi t'aider (rien à voir avec le hit de Mike Brandt).A partir du moment où tu achètes quelque chose, ce n'est pas "quoi que ce soit". Ta moulinette électrofluorescente, si elle ne fonctionne pas, normal que tu ailles dire au vendeur : "Chuis pas content. Remboursez".En revanche, un livre, CD, un DVD ou un quelconque jeu en "D", y'a pas de cahier des charges adjoint au produit. Donc : si t'es déçu, dommage.En ce qui concerne un livre, tu peux bien sûr le faire savoir à l'auteur lors de la séance de signature.T'as 5 secondes...Raté.Sinon je suis tout à fait d'accord avec toi : Faut pas se taire. Mais faut aussi savoir quand notre parole a une portée réelle. (Vous décryptez après, moi ce sujet me plie en 16...)

83
Si, tu peux tout à fait demander à te faire rembourser un livre... s'il manque des pages ou qu'il est abimé :-DAprès, la seule chose que tu achètes à l'auteur c'est une possibilité de découvrir son univers et sa création. Bien sûr, libre à toi d'entamer la discussion avec lui si tu en as la possibilité. Le problème de ton post, c'est que tu l'as formulé de tel sorte que l'on a l'impression que tu considères un livre comme un produit commercial comme un autre. D'où les réactions je pense !

84
Benedick, je pense que le problème se situe dans l'approche de la critique. Perso, quand je donne mon avis sur un livre, je le donne pas à l'auteur je le donne aux autres lecteurs du forum. Si l'auteur passe et lit mon envie, grand bien lui en fasse mais cela ne lui ai pas adressé.Je pense comme d'autres ici quand tu achète un livre, tu ne passe aucun contrat avec l'auteur tu achète un livre car tu souhaite connaître les écrits de l'écrivain point barre. Après que cela te plaise ou non, c'est une autre approche.Cela ne me viendrait pas à l'idée d'aller voir un auteur pour lui dire que j'ai pensé que son livre était mauvais... Si il me le demande au cours d'une discussion, je lui dirais que j'ai aimé ou non. Mais y aller pour lui dire que c'est qu'il fait est mauvais...Je trouve que Jaworski dans son interview a bien exprimé l'idée qu'il écrit d'abord pour lui, et il est vrai que l'écriture est un travail personnel, intimiste et particulièrement nombriliste. Après l'auteur ou son éditeur peut se dire que le livre sera intéressant et qu'il pourra intéresser d'autres personnes que le simple auteur, mais en tant que lecteur notre rôle est simplement de lire ce qu'on a à nous offrir et à dire "merci" quand on a bien aimé, et "dommage"' quand cela n'est pas le cas, point barre.

85
Une vision assez française de "l'écrivain artiste", bien différente de la vision anglo-saxonne de "l'écrivain professionnel", qui lui écrit bel et bien pour faire plaisir à ses lecteurs qui sont, au final, ses clients.

86
Bonsoir.Un truc me chiffonne : pour moi, "vision bien différente" s'entend comme opposition. Or, je ne vois pas en quoi l'artiste ne pourrait pas être un professionnel. J'ai beaucoup de mal avec le terme client appliqué au lecteur. Me fait aussi mal que l'idée du patient qui devient client.

87
Je croyais qu'un lecteur, c'est un client de librairie? :) Quand on va chez le boucher, on est son client, pas celui de l'éleveur qui a produit la viande (je suis crevée, désolée pour la métaphore hasardeuse), et ce même si on permet à l'éleveur de vivre en achetant le steak qui vient de son bétail.Sinon, je suis de l'avis de Zaebas, sauf qu'il l'exprime bien mieux que moi :) J'ajouterai que l'écrivain américain professionnel qui écrit pour des lecteurs-clients, ce n'est pas plus une généralité que l'écrivain artiste nombriliste dopé à l'absinthe dans une chambre de bonne du Marais... Ce serait vraiment trop facile! ;)

88
La métaphore du boucher n'est pas exacte car chez le boucher tu n'achètes pas du boeuf de l'élevage Dupont ou Durant, tu achètes du boeuf, point. Ou alors du mouton, ou du veau, etc.Quand tu vas dans une librairie, tu ne dis "bonjour, je veux un livre" et tu prends le premier truc sur la pile. On cherche régulièrement un auteur particulier, et si on cherche cet auteur en particulier, c'est bien parce que l'on est "client" de l'auteur, et pas juste client d'un libraire. Sinon on achèterais le premier livre venu sur l'étagère pour le plaisir d'avoir acheté un livre. :p

89
La plupart des auteurs ne publient pas POUF leur roman comme ça hein, des "je trouve ce passage un peu long", y'a déjà bien 4/5 lecteurs qui leur auront dit, ou pas d'ailleurs, et ces lecteurs, on connait leurs qualités. Si quelqu'un qu'ils ne connaissent pas vient leur dire "je trouve ce passage long" : d'accord, ce sont ses goûts, l'auteur ne connait si ses affinités ni ses compétences... (Sinon, la bit-lit, c'est plutôt romance-fantasy en milieu urbain, l'urban fantasy c'est encore autre chose ! :p)

90
Change de boucherie alors : il y en a qui savent l'origine de leurs produits et qui l'indiquent (la traçabilité améliorée).Et la différence entre l'artiste et le professionnel pourrait rejoindre celle qui a souvent été faite entre un auteur et un écrivain (dont le métier est d'écrire).Il y a eu et il y a des auteurs qui ne vivent pas que de leurs livres, c'est aussi une différence entre les différents "fabricants d'histoire".

91
Oui, d'ailleurs, en France aussi beaucoup disent et assument écrire pour être lus et pour plaire au plus grand nombre, et là sans parler d'argent. Je pense très sincèrement qu'aux EU aussi, ils ont des écrivains qui écrivent ce qui leur plait à EUX et pas forcément aux lecteurs =)

92
Me semble même souhaitable. En tous cas, le leur souhaite sincèrement. Comment écrire des œuvres qui feront vibrer l'autre si on n'aime pas ce que l'on fait. Je ne pense pas qu'on puisse être "professionnel" à ce point... Sinon, lecteur client d'une librairie : oui, souhaitable là encore mais pas d'un auteur.

93
owingketinketink a écrit :Bonsoir.Un truc me chiffonne : pour moi, "vision bien différente" s'entend comme opposition. Or, je ne vois pas en quoi l'artiste ne pourrait pas être un professionnel. J'ai beaucoup de mal avec le terme client appliqué au lecteur. Me fait aussi mal que l'idée du patient qui devient client.
:respect: Ah, si en plus on se met à parler de nuances... Ou tu as tout faux, ou tu as tout vraI. Mais au moins tu as tout. Aussi paradoxal que ça puisse paraître de prime abord. :applau:

94
Perso, je ne vois toujours pas le problème de dire à un auteur "J'ai beaucoup aimé votre livre, mais..."S'il est question de faire une heure de queue pour lui dire qu'on a détesté, là, oui, je pense que j'ai mieux à faire.

95
c'est toujours délicat de faire une critique à un auteur qu'on aime bien ... j'en connais une en particuliers qui se vexe très vite ! Toutefois, si on critique il ne faut pas oublier aussi de complimenter. Signaler les points forts et pointer du doigt gentiment certaines faiblesses... que parfois l'auteur reconnait aussi !