J'ai difficile de comprendre l'engouement d'ActuSF autour de «
La Chasse Sauvage du Colonel Rels », au point de s'en servir comme arme de séduction massive avec les « Indés de l'Imaginaire ». J'aurais bien aimé entendre l'avis d'autres lecteurs sur ce recueil. Je donne mon avis, même si je suis un peu honteux d'introduire un bouquin par une perception négative. Mais bon..Donc, il s'agit d'un recueil de 9 nouvelles qui mêlent Histoire et imaginaire. -
« 1348 » raconte la conquête de Londres par le Roi Peste. Les rues de la capitale deviennent ainsi le théâtre burlesque du chaos et de la débauche. -
« La chasse sauvage du colonel Rels ». Lors de la guerre de Sécession, un bataillon sudiste sème la terreur sur le territoire. Le colonel Rels reste insaisissable, autant pour le sud que le nord.-
« L'héritage ». Au japon du XVIème siècle, un vieux chef de clan périt, décapité par l'ennemi. Son fils inexpérimenté est alors appelé à siéger à sa place. La veille de sa nomination, seul face à la tête de son père, il est empreint de doutes.-
« Le Roi Dieu-loup » relate une bataille épique entre deux civilisations : scandinaves et anglo-saxons. Malgré la coalition des clans, les effectifs vikings sont inférieurs aux Irlandais, Northumbrien, Gallois et autres. Mais les berserkers, les guerriers-fauves du nord risquent bien de redistribuer les cartes.-
« Giacomo Mandeli » est un peintre italien de la renaissance loué pour son talent à représenter le vrai. Réquisitionné par l'inquisition espagnole, il est contraint de peindre le visage du diable.-
« Les chuchotements de la lune » prend place à nouveau dans le japon belliqueux des Samouraïs au XVIème siècle. A la veille du combat, un jeune guerrier s'interroge : Que se passerait-il si le valeureux porte-étendard du clan venait à mourir ? -
« Saint Basile le Victorieux ». En Russie, un seigneur parvient à subjuguer sa ville grâce à la tête de Saint-Basile. Mais d'où vient réellement la relique ? Et est-elle si magique qu'on le croit ?-
« Le minotaure de Fort Bull ». Elle nous raconte le siège d'un fortin sudiste vu par son général, un type défiguré, semblable à un minotaure sur son bout de forteresse. (pour le coup, assez mal illustré par la couverture, d'après moi)-
« Le mange-sommeil ». Suite au décès de son frère asthmatique, une petite fille s'interroge. Est-il réellement « monté au ciel » ? Elle semble plutôt persuadé que son cadet s'est transformé en petit lutin « un mange-sommeil ».Pour moi, ces nouvelles manquent de consistance. Les histoires semblent surtout portées par une idée, mais pas par une intrigue construite. J'ai eu l'impression de lire des extraits de romans. Les fins sont abruptes et mal amenées. Souvent, on s'attend à la conclusion par ailleurs. Des récits sympathiques, mais qui souffrent un peu d'un manque d'originalité.
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Petit exemple, pour le Roi Dieu-Loup, l'auteur est obligé de nous expliquer à la fin : "Hep les gars, en fait c'était un Roi Dieu-loup et en fait, là, les autres le poursuivent parce qu'ils le considèrent comme un faible et veulent le manger. Oui parce qu'en fait c'est comme ça que cela se passez chez les guerriers fauves." A partir du moment, où l'écrivain se sent obligé d'expliquer platement à la fin du récit des éléments neufs, cela signifie, d'après moi, qu'ils sont mal amenés dans l'intrigue. Le mange-sommeil présente une conclusion hyper prévisible, j'ai eu l'impression de lire un album de jeunesse 5-6 ans pas original. Une histoire convenue et dégoulinante de bons sentiments.
De plus, une bonne partie des nouvelles met en scène des combats. Et lire des explications de formations ou des descriptions de bataillons, ça me broute vite pour des nouvelles.Sur le 4ème de couverture du recueil, ActuSF affirme que « la fantasy se perd dans les méandres de l'Histoire... ». Or, je n'ai pas trouvé de « Fantasy » à proprement parlé. Cela m'a plutôt évoquer une rencontre entre Fantastique et Histoire. Car le lecteur n'est jamais certain de l'existence du surnaturel. Véritable minotaure ou homme défiguré ? Pouvoir divin ou simple concours de circonstances ? Je ne suis pas un fan de l'étiquetage en genres littéraires. Mais, il faut bien avouer qu'il s'agit d'un choix étrange pour affirmer une «Fantasy française ».Trois nouvelles m'ont, malgré tout, tapé dans l'oeil : «
Giacomo Mandeli », «
Saint Basile le Victorieux » et surtout «
Le minotaure de Fort Bull » . Pour le coup, cette dernière est surprenante et haletante. Du suspens, couplé à une jolie réflexion sur l'humanité et le monstrueux. De plus, Armand Cabasson utilise de manière intelligente l'histoire des soldats noirs nordistes lors de la guerre civile américaine. J'ai beaucoup apprécié cette nouvelle. Ce qui n'est pas le cas du reste du recueil, qui m'a semblé très moyen. D'autres avis ?
