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Sur ce sujet intéressant, je ne suis pas surpris que la relation Fitz-Fou (Assassin royal) soit abondamment citée, on est en plein dans le sujet. En revanche je suis un peu étonné que personne n'ai évoqué le Vif.En effet le personnage du Fou est en soi une indication que le sujet de l'homosexualité intéresse l'auteur, même si le thème n'est ni explicite ni central. Partant, la manière dont le vif est vécu par Fitz, puni par Burrich, mais surtout considéré par la société comme une pratique avilissante et, d'une certaine manière contre-nature me semble être la plus claire allégorie à l'homosexualité (et à l'homophobie) de toutes mes lectures en fantasy. 8|Du coup je me demande un chouillas si je suis le seul à avoir reçu ce texte de cette manière. Je dois être anormal 

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C'est un sujet à controverse mais c'est un peu comme dans les séries actuellement : s'il n'y a pas forcément un personnage homosexuel, on va considérer que les réalisateurs sont homophobes ? Je comprends ce besoin de toujours faire des quotas afin de représenter tout le monde mais dire que la fantasy était "homophobe" en citant Conan c'est un peu exagéré non ?
Enfin, c'est mon point de vue et je suis sûr qu'il y a forcément des gens qui ne le partage pas
Enfin, c'est mon point de vue et je suis sûr qu'il y a forcément des gens qui ne le partage pas

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Oui, comme le dit Sciezka, c'est plus une question de représentation que d'homophobie.
Et puis mine de rien, ça rajoute de la crédibilité à un univers. J'arrive vers la fin du tome 6 de La Roue du Temps et bon, une histoire avec des centaines de personnages secondaires (et au moins une bonne centaine de POV différents depuis le début de la saga) mais sans aucun(e) homosexuel(le), c'est vrai que ce n'est pas très réaliste.
Je veux bien que l'auteur crée son propre univers, mais bon. Ça n'enlève rien au worldbuilding qui est excellent, attention, mais la question de la représentation est super importante malgré tout, aussi pour cette histoire de crédibilité...
Et puis mine de rien, ça rajoute de la crédibilité à un univers. J'arrive vers la fin du tome 6 de La Roue du Temps et bon, une histoire avec des centaines de personnages secondaires (et au moins une bonne centaine de POV différents depuis le début de la saga) mais sans aucun(e) homosexuel(le), c'est vrai que ce n'est pas très réaliste.

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Longtemps, la fantasy a été considérée comme machiste. Elle était symbolisée par l’image d’un barbare bodybuildé ayant à ses pieds une créature à demi dénudée qui jetait sur lui des regards oscillant entre l’admiration pure et le désir fou
Je proteste ! Le barbare était représenté en slip aussi ! Bon par contre c'est vrai qu'il ne regardait pas les créature à ses pieds avec un regard oscillant entre l'admiration pure et le désir fou.
Mais c'est parce que son coeur était déjà entre les mains d'un autre barbare

Plus sérieusement, j'ai envie de dire que c'est une question de taille, non ? S'il n'y a pas d'évocation d'homosexualité dans un one-shot, c'est moins criant que dans une saga en douze tomes, non ?
Et faut voir aussi si la sexualité hétérosexuelle est développée ou non dans le dit roman. Je veux dire par là, si le roman n'aborde pas du tout la question des attirances et amours des personnages, c'est p'têt pas la peine de condamner ces livres-là ?
Yksin a écrit :Je comprends ce besoin de toujours faire des quotas afin de représenter tout le monde
Moi ça m’insupporte, même si je prône la visibilité des minorité. Car je trouve ça limite raciste/homophobe/anti-religion que de mettre un quota pour dire "hey, z'avez vu ? On fait dans l'air du temps !"
Je trouve ça très blessant et réducteur (pas ton message, mais la stratégie marketing derrière cette mise en avant). Surtout quand au final on retient du personnage uniquement "il/elle est homo."
Des personnages gays, lesbiennes ? Je dis mille fois oui ! Mais juste ne les coltinez pas à un rôle cliché ou juste comme affiche pour dire "vous voyez, j'ai rien contre les gays !"
Après il peut y avoir le contexte aussi : un pays où l'homosexualité est un délit et où le personnage de point de vue serait un ultra conservateur négationniste. Je ne sais pas si des auteurs se sont adonné à ce genre d'écriture ? Non pas pour faire l'apologie de l'homophobie, mais pour justement jouer sur cet aspect de la personnalité d'un des personnages de point de vue.
Je suis du genre à ne pas chercher à m'identifier à un personnage, quand je lis, et j'apprécie particulièrement les points de vus qui n'ont absolument rien à voir avec ma vision des choses.
Après, plus que de l'homophobie, je dirais plutôt que c'est une question de contexte/environnement ambiant de l'écrivain.
Ellen Kushner partage son expérience en disant :
« Pour moi, nous dit-elle, tout cela est parfaitement naturel. Je suis une créature urbaine, j’ai vécu à New York dans les années 1980, qui étaient très gays. J’ai transposé le monde que j’avais connu. La fantasy est assez peu sexuelle, elle s’occupe plutôt du bien et du mal et de leur combat ; la mienne diffère un peu. Mais j’ai été très surprise quand tant de gens m’ont remerciée d’avoir donné à l’homosexualité une place normale, pas angoissante. Je n’y avais pas pensé en l’écrivant. »
Là de nos jours on est de plus en plus baigné dans un gigantesque melting pot de genre, sexualité, religions, ethnies, etc. Du coup ça devrait se ressentir au niveau des nouvelles plumes

Mais c'est vrai aussi que, en dehors des fanfics, il est rare d'avoir un personnage principale homo chez les gros écrivains de fantasy.
De mémoire Richard Morgan et son Rien que l'acier a son personnage principal gay, et passif.
Après en SF, ces questions de sexualité sont par contre présente depuis un moment. Octavia Butler est pas mal à ce sujet.
En disant ça je repense aussi à Marion Zimmer Bradley. Les autrices semblent plus à l'aise avec le sujet

Et comme je suis amateur des mélanges des genres, pourquoi pas une fantasy à mi chemin entre le new weird, la science-fiction à la Butler, avec un soupçon de héros Vanciens

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Tom Ward a écrit :J'arrive vers la fin du tome 6 de La Roue du Temps et bon, une histoire avec des centaines de personnages secondaires (et au moins une bonne centaine de POV différents depuis le début de la saga) mais sans aucun(e) homosexuel(le), c'est vrai que ce n'est pas très réaliste.Je veux bien que l'auteur crée son propre univers, mais bon. Ça n'enlève rien au worldbuilding qui est excellent, attention, mais la question de la représentation est super importante malgré tout, aussi pour cette histoire de crédibilité...
En l’occurrence On a des exemples d'homosexualité féminine dans la roue du temps même si ce n'est pas affiché ouvertement. C'est plus particulièrement explicite dans la nouvelle New Spring,
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Akallabeth a écrit :Tom Ward a écrit :J'arrive vers la fin du tome 6 de La Roue du Temps et bon, une histoire avec des centaines de personnages secondaires (et au moins une bonne centaine de POV différents depuis le début de la saga) mais sans aucun(e) homosexuel(le), c'est vrai que ce n'est pas très réaliste.Je veux bien que l'auteur crée son propre univers, mais bon. Ça n'enlève rien au worldbuilding qui est excellent, attention, mais la question de la représentation est super importante malgré tout, aussi pour cette histoire de crédibilité...
En l’occurrence On a des exemples d'homosexualité féminine dans la roue du temps même si ce n'est pas affiché ouvertement. C'est plus particulièrement explicite dans la nouvelle New Spring,► Afficher le texte
Ah, au temps pour moi alors !

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Navym a écrit :un pays où l'homosexualité est un délit et où le personnage de point de vue serait un ultra conservateur négationniste. Je ne sais pas si des auteurs se sont adonné à ce genre d'écriture ? Non pas pour faire l'apologie de l'homophobie, mais pour justement jouer sur cet aspect de la personnalité d'un des personnages de point de vue.
Je ne sais pas si on peut parler d'"ultra conservaeur négationniste", mais je me souviens que dans L'Assassin royal, Fitz n'est pas du tout tolérant niveau homosexualité, il trouve ça complètement anormal, et il a une grosse dispute avec le Fou là-dessus parce que tout le monde pense qu'ils ont une relation amoureuse... Mais c'est aussi l'occasion de réfléchir à ces questions, et on voit que c'est Fitz qui est étroit d'esprit, que c'est lui le problème et par le Fou (qui est le perso le plus génial, de toute façon).
Navym a écrit :Des personnages gays, lesbiennes ? Je dis mille fois oui ! Mais juste ne les coltinez pas à un rôle cliché ou juste comme affiche pour dire "vous voyez, j'ai rien contre les gays !"
Tout à fait d'accord. Y a rien de pire que d'avoir l'impression qu'un perso est là juste pour répéter un quota. C'est particulièrement flagrant quand le personnage est réduit à ça, ou quand les thématiques sont super mal abordées.
Je ne sais pas si ça a été abordé (quoi, j'ai pas lu les onze pages?), mais je me souviens de Nico dans les Héros de l'Olympe (la suite des Percy Jackson... il est aussi dans les Percy Jackson cela dit, mais on apprend qu'il est gay seulement dans les Héros de l'Olympe). J'avais particulièrement aimé la scène de son coming out (on va pas se mentir, une des rares scènes que j'ai vraiment adorées dans les Héros de l'Olympe) : y a Nico qui panique et y a Jason à côté en mode "mais on s'en fout en fait".
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Un Salon du Livre de l'Imaginaire Queer et LGBTQI+, avec un site Internet en prime :
http://www.elbakin.net/fantasy/news/26186-Le-Festival-FantastiQueer-sannonce

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En tant qu'amatrice de Fantasy ET lectrice de romans LGBT, je trouve que c'est un super événement, parce que effectivement, dans un salon de l'imaginaire général, la littérature LGBT est complètement absente, que ce soit sur les stands ou chez les lecteurs. Concernant les lecteurs, je pense que ça n'aide pas qu'un roman LGBT Fantasy soit d'abord étiqueté LGBT et que la mention de Fantasy ou d'autre genre soit en arrière-plan, alors qu'il y a vraiment des perles...
Désolée si je m'écarte un peu du sujet, mais comme toute la discussion ici tourne autour de personnages secondaires LGBT, je me demande du coup si certains ont lu des romans de Fantasy avec une relation centrale LGBT ? Ou si le fait que ce soit classé LGBT a tendance à faire fuir / reposer le bouquin direct sans avoir vraiment lu le synopsis ?
Désolée si je m'écarte un peu du sujet, mais comme toute la discussion ici tourne autour de personnages secondaires LGBT, je me demande du coup si certains ont lu des romans de Fantasy avec une relation centrale LGBT ? Ou si le fait que ce soit classé LGBT a tendance à faire fuir / reposer le bouquin direct sans avoir vraiment lu le synopsis ?
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Moi je suis impatiente de le voir ce salon 
Concernant les romans avec relation LGBT, en fait pour moi ça va être comme pour d'autres romans : si le scenario tient la route et que l'écriture me plaît, nickel ! Mais si c'est juste un prétexte pour pondre un mauvais roman, je repose direct après avoir lu quelques pages.

Concernant les romans avec relation LGBT, en fait pour moi ça va être comme pour d'autres romans : si le scenario tient la route et que l'écriture me plaît, nickel ! Mais si c'est juste un prétexte pour pondre un mauvais roman, je repose direct après avoir lu quelques pages.
Memento mori
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Je vois de plus en plus d'oeuvres avec des personnages homosexuels (le reste de la communauté LGBT, est très peu évoqué dans mes lectures jusqu'à aujourd'hui)
Pour des personnages principeaux,
Estelle Faye en propose beaucoup dans l'univers de Bohen
C.S. Pacat aborde le sujet au centre de sa trilogie "Prince captif", dans un univers typé grec antique où les relations homosexuelles sont communément acceptées.
En personnages secondaires on en trouve vraiment dans de très nombreuses oeuvres aujourd'hui, que ce soit en clin d'oeil, ou en traitant le sujet avec plus ou moins d'importance il y en a pour tous les goûts.
Pour des personnages principeaux,
Estelle Faye en propose beaucoup dans l'univers de Bohen
C.S. Pacat aborde le sujet au centre de sa trilogie "Prince captif", dans un univers typé grec antique où les relations homosexuelles sont communément acceptées.
En personnages secondaires on en trouve vraiment dans de très nombreuses oeuvres aujourd'hui, que ce soit en clin d'oeil, ou en traitant le sujet avec plus ou moins d'importance il y en a pour tous les goûts.