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Je poste un message qui par le biais et les arcanes maudites de la technologie s'est vu orienter à tort dans une zone non éclairée :)Donc le 5/02 Ethan Iktho disait :
Toutes mes félicitations pour ton site. Illustration de la page de garde ("d'entrée ?" On dit comment ?) superbe, et un contenu qui ne demande qu'à être développé. Avec toi, je ne doute pas qu'il soit intéressant.Mais...Tu as donc décidé de ne plus dormir ? Entre ton site perso, ton implication qu'on sait TRES conséquente dans Elbakin, tes trads et ta vie personnelle, tu penses t'en sortir ?En tout cas, je te souhaite bon vent pour cette nouvelle aventure. Je ne doute pas qu'elle ravisse un tas de gens, et toi au passage, si possible. ;-)@Santino :D'accord, tu es une quiche.En ce cas, je suis un lardon oublié au fond du frigo.Jamais je n'arriverai à concrétiser ce que tu as fait. Donc : Chapeau, et continue. ;-)Dr. EthanC'est quoi, cette soudaine pulsion amicale envers les gens ?Mr. Iktho :T'inquiète, Doc. D'une, c'est limité à certaines personnes. De deuze, ça ne change rien à ma vision du reste du monde...Dr. Ethan :Ah. Bien. Nous dirons donc que votre état est stable.

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Zaebas a écrit :Je ne peut rien rajouter de plus que : très intéressantEt un avis de traducteur sur cet article pour avoir un éclairage différent ?
Ben, tu as l'avis de Gillossen, déjà. Que je plussoie abondamment. Une interview intelligente, didactique et pas prétentieuse, bref, très sympathique.

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D'acc !Je m'attendais à une réaction sur les dires du Monsieur, si vous partagiez ou non son avis sur le lien auteur/texte qu'il cite pour Simmons ou Scott Card ou si pour vous l'auteur n'entre que rarement en ligne de compte.

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L'auteur entre toujours en ligne de compte, c'est évident. De ceux et celles avec qui j'ai correspondu par mail, ce qui maintenant est bien pratique pour rendre au mieux la pensée de la personne qui a écrit le bouquin (terme affectueux, itou), je n'ai jamais eu aucun problème. J'ai certes senti que certains étaient un peu bourrins (à l'époque de Bush, par exemple, un écrivain texan n'était pas forcément bien luné par rapport à un traducteur français), mais ce n'est au final qu'une appréciation personnelle, et tous ont toujours été au minimum corrects quand je les contactais.Maintenant, je n'ai jamais été dans la situation de Jean-Daniel face à un Dan Simmons. Mais je soutiens totalement sa position : à mon avis, vous ne pouvez pas bien traduire un roman si les rapports avec l'auteur sont aussi exécrables. Il ne faut pas oublier qu'un écrivain peut être un virtuose de la plume sur le plan purement littéraire ET un infâme connard réac sur le plan humain. Cf Hugo avant qu'il tourne casaque. Après, à chaque traducteur de voir. Pour ma part, et j'en remercie les démons des Sept Royaumes Célestes, jusqu'alors je n'ai pas eu ce cas de conscience.Sinon, j'ai trouvé que Jean-Daniel expliquait très bien le boulot, sans frime et avec une honnêteté qui fait toujours plaisir à lire. Mais bon, normal : c'est JDB. ;)

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Ethan Iktho a écrit :Maintenant, je n'ai jamais été dans la situation de Jean-Daniel face à un Dan Simmons. Mais je soutiens totalement sa position : à mon avis, vous ne pouvez pas bien traduire un roman si les rapports avec l'auteur sont aussi exécrables.
D'autant plus que dans le cas présent, c'est l'auteur qui lui a interdit de continuer à traduire ses bouquins, sinon JDB aurait quand même traduit Droods. Après, ça aurait quand fini par coincer sur Flashback, dont le contenu est beaucoup trop dans la ligne de pensée de l'auteur.

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Internet a bien facilité les rapports avec l'auteur, c'est clair. Jusqu'ici, j'ai eu beaucoup de chance avec les auteurs que j'ai traduits, qui ont presque toujours été très disponibles, très réactifs, bref, très professionnels. Beaucoup ont des blogs ou des sites sur lesquels on peut les contacter directement. Certains se protègent en faisant transiter la relation par leur agent, ça ralentit un peu les échanges de mails, mais dans l'ensemble ils se montrent heureux de pouvoir contribuer à la bonne représentation de leur livre dans une langue étrangère.Comme mon collègue plus haut, je ne me suis jamais retrouvé dans la situation de JDB face à Dan Simmons, et je m'en réjouis. Le seul que j'ai eu la chance de rencontrer en chair et en os, c'est Scott Westerfeld, écrivain texan fort sympathique et qui semblait tout à fait ravi par sa visite en France, comme quoi, il n'y a peut-être pas que des ruminants et d'odieux Bushistes francophobes au Texas, hein, mister Iktho ? ;) Mais d'une manière générale, mes échanges avec les auteurs se limitent à des questions d'ordre purement technique, les possibilités de friction sont donc limitées.

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Guillaume Fournier a écrit :
Zaebas a écrit :Je ne peut rien rajouter de plus que : très intéressantEt un avis de traducteur sur cet article pour avoir un éclairage différent ?
Ben, tu as l'avis de Gillossen, déjà. Que je plussoie abondamment. Une interview intelligente, didactique et pas prétentieuse, bref, très sympathique.
Ton message est un avis, le mien, c'était plutôt pour ne pas balancer simplement le lien tout seul dans la nature. ;)L'interview m'a permis d'en apprendre davantage sur le monsieur et même de voir une partie de mes complexes disparaître, c'est beau ! Je l'ai même reprise sur mon site. ;) Concernant la personnalité des auteurs ou le fait de pouvoir les contacter, oui, ça simplifie les choses, c'est certain. Mais finalement, quand je regarde les romans que j'ai traduits "en aveugle", ça n'a pas changé grand-chose au résultat final.

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Guillaume Fournier a écrit :Internet a bien facilité les rapports avec l'auteur, c'est clair.
Internet a aussi permis de faire quelques progrès pour ce qui est de trouver des références, l'origine de citations, etc. J'avoue qu'il y a des erreurs de trad que je pardonnais autrefois que je pardonne moins facilement maintenant. ;)

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Pour moi, la qualité de la traduction se mesure à la fidélité par rapport à l'oeuvre originale, tout simplement.Bien sûr, chaque traducteur met un peu de lui-même dans le résultat qu'il rend au lecteur, mais on ne lui demande pas de réécrire un texte ni même de l'enrichir. Son travail consiste à permettre à un public d'un autre pays, d'une autre langue, d'accéder au contenu original.C'est la raison pour laquelle j'ai toujours été vent debout contre les traductions du Trône de Fer, encore plus que pour celles de la Roue du Temps. Dans la Roue du Temps, la traductrice a souvent fait des contresens, des erreurs et des approximations. On peut donc estimer que le résultat n'était pas à la hauteur des attentes - mais au moins, la patte de Jordan est à peu près respectée.Dans le Trône de Fer, le sujet n'est pas le talent ou non de Sola. Certains adorent, d'autres (dont moi) détestent son style. Mais le fait est que le résultat n'a rien à voir avec l'oeuvre originelle. C'est là qu'est la trahison.Je suis des deux côtés de la barrière puisque mes romans sont en train d'être traduits en ce moment-même, et que j'ai moi-même effectué quelques travaux de traduction. On dira ce qu'on voudra, mais ce sont deux métiers complètement distincts. Et, de la même manière qu'on peut avoir la chance de traduire une oeuvre formidable, on peut aussi avoir à travailler sur quelque chose de médiocre. Ce n'est pas à nous de juger, à partir du moment où on nous a embauché pour ça.

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Bonsoir, je viens juste de découvrir le sujet. Après avoir lu les 11 pages du forum, je voulais vous remercier, chers traducteurs, pour le travail que vous fournissez, qui me permet (ne lisant pas en VO) de lire tout les jours des auteurs étrangers. De plus j'ai trouvé très intéressant que vous partagiez votre expérience, en savoir plus sur ce beau métier m'a bien plu :)Bon courage pour vos traductions!